Une histoire de frontières
122 pages
Français

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Une histoire de frontières , livre ebook

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Description

L'histoire des confins européens pose le problème des frontières géopolitiques. Ainsi, la référence à la République des deux Nations (Grand Duché de Lituanie et Royaume de Pologne) reste évanescente en Europe occidentale. Pourtant ce vaste ensemble rayonne plusieurs siècles durant au coeur du continent. Au fil du temps, Vilnius s'impose comme un creuset multiconfessionnel et multiethnique occupant une place de choix dans les avant-gardes européennes, qu'elles soient artistiques, philosophiques ou littéraires. Déchiré par les totalitarismes du XXe siècle, son patrimoine participe aujourd'hui à la richesse du continent : A. Mickiewicz, E. Levinas, O. Zadkine, R. Gary, ou encore, O. Milosz.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2016
Nombre de lectures 6
EAN13 9782336400006
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L&G 46
Sylvie LEMASSON
UNE HISTOIRE DE FRONTIÈRES La République des deux Nations
Local & Global
Une Histoire de frontières La République des deux Nations
ème Ce livre est le 46 de la
Créée en 2011 & dirigée par Gilles Rouet & François Soulages Comité scientifique international de lecture Argentine(Silvia Solas, Univ. de La Plata),Belgique(Claude Javeau, Univ. Libre de Bruxelles),Brésil(Alberto Olivieri, Univ. Fédérale de Bahia, Salvador),Bulgarie(Ivaylo Ditchev, Univ. de Sofia St Clément d’Ohrid, Sofia),Chili(Rodrigo Zuniga, Univ. du Chili, Santiago),Corée du Sud(Jin-Eun Seo (Daegu Arts University, Séoul),Espagne(Pilar Garcia, Univ. Sevilla),France(Gilles Rouet, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica et GEPECS, Univ. Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, & François Soulages, Univ. Paris 8),Géorgie(Marine Vekua, Univ. de Tbilissi),Grèce(Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina),Japon(Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo), Hongrie(Anikó Ádam, Univ. Catholique Pázmány Péter, Egyetem),Russie(Tamara Gella, Univ. d’Orel),Slovaquie(Radovan Gura, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica), Taïwan(Stéphanie Tsai, Unv. Centrale de Taiwan, Taïpei) 1 Gilles Rouet & François Soulages (dir.),Frontières géoculturelles & géopolitiques2 S. Dufoulon & M. Rostekova (dir.),Migrations, Mobilités, Frontières &Voisinages 3 H. Balintova & J. Palkova (dir.),Productions et perceptions des créations culturelles4 Gilles Rouet (dir.),Citoyennetés et Nationalités en Europe. Articulations et pratiques 5 Serge Dufoulon & Jacques Lolive (dir.),Esthétiques des espaces publics6 A.Galabov & J.Sayah (dir.),Participations & citoyennetés depuis le Printemps arabe7 Gilles Rouet (dir.),Nations, cultures et entreprises en Europe8 Serge Dufoulon (dir.),Internet ou la boite à usages9 Gilles Rouet (dir.),Usages de l’Internet. Educations & culture10 Dominique Berthet,Pratiques artistiques contemporaines en Martinique. 11 Gilles Rouet (dir.),Usages politiques des nouveaux médias12 Radovan Gura & Natasza Styczynska (dir.),Identités & espaces publics européens13 Gilles Rouet(dir.),Quelles frontières pour quels usages ? 14 Anna Krasteva (dir.),e-Citoyenneté 15 Gilles Rouet(dir.),Actions citoyennes. Esthétisation de l’espace public16François Soulages (dir.),Géoartistique & Géopolitique, Frontières17 Serge Dufoulon & Gilles Rouet (dir.),Europe partagée, Europe des partages 18 Marc Veyrat (dir.),Arts & espaces publics19 Isabelle Moindrot & Sangkyu Shin (dir.),Transhumanités20 Anna Krasteva & Despina Vasilcu (dir.),Migrations en blanc. Médecins d’est en ouestLa suite des livres publiés dans la Collection Local & Global à la fin du livre Publié avec le concours de
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Sylvie LEMASSONUne Histoire de frontières La République des deux Nations
ème Ce livre est le 55 de
Frontières géoartistiques & géopolitiques, géoesthétiques & géothéoriques Sous la direction de François Soulages MÉTHODE & FONDEMENT François Soulages (dir.),Géoartistique & Géopolitiques. Frontières,Paris, L’Harmattan, Coll. Local & Global, 2012 Gilles Rouet & François Soulages (dir.),Frontières géoculturelles & géopolitiques, Paris, L’Harmattan, Coll. Local & Global, 2013 Gilles Rouet (dir.),Quelles frontières pour quels usages ?,Paris, L’Harmattan, Coll. Local & Global, 2013 François Soulages (dir.), Mondialisation & frontières. Arts, cultures & politiques, Paris, L’Harmattan, Coll. Local & Global, 2014 Éric Bonnet & François Soulages (dir.),Lieux & mondes. Arts, cultures & politiques,Paris, L’Harmattan, Coll. Local & Global, 2015Éric Bonnet (dir.),Frontières & œuvres, corps & territoires, Paris, L’Harmattan, Coll. Local & Global, 2014. François Soulages & Aniko Adam (dir.),Les frontières des rêvesParis, L'Harmattan, coll. Eidos, série RETINA, 2015 Anikó Ádám, Anikó Radvánszky & François Soulages (dir.),L’homme qui rêve, Paris, L'Harmattan, coll.Eidos, série RETINA, 2015 MOBILITÉS & ESPACES François Soulages & Alejandro Erbetta (dir.),Frontières & migrations. Aller-retour géoartistiques & géopolitiques, (dir.), Paris, L'Harmattan, coll.Eidos, série RETINA, 2015 Serge Dufoulon & Maria Rostekova (dir.),Migrations, mobilités, frontières & voisinages, Paris, L’Harmattan, collection Local & Global, 2012, 334 p.Anna Krasteva & Despina Vasilcu (dir.),Migrations en blanc. Médecins d’est en ouest,Paris, L’Harmattan, collection Local & Global, 2014, 242 p. Pierre San Ginès,Frontières, Réalités & Imaginaires, Paris, L’Harmattan, collection Local & Global, 2015 Bernard Salignon,Frontières du réel. Où l’espace espace, Paris, L'Harmattan, coll.Eidos, série RETINA, 2015 Éric Bonnet & François Soulages (dir.),Frontières & artistes. Espace public, (post)colonialisme & mobilité en Méditerranée, Paris, L’Harmattan, collection Local & Global, 2014.Suite des titresFrontièresà la fin du livre © L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-08094-9 EAN : 9782343080949
Ouverture Lorsque le Grand-duché de Lituanie pensait une Europe cosmopolite  Si les philosophes français des Lumières, de Montesquieu à Diderot et de Voltaire à Rousseau, irriguent la pensée des monarques dits éclairés du ème XVIII siècle, c’est bien la Révolution française de 1789 qui marque les esprits du monde entier en provoquant une rupture historique avec l’ordre du Vieux continent. La décapitation des Bourbon et la réorganisation de la France menacent l’équilibre dynastique de l’Europe. L’hégémonie coloniale britannique, l’ascension de la Prusse, l’expansion territoriale russe et le poids politique des Habsbourg se trouvent compromis par les succès d’un jeune général corse : Bonaparte. A 27 ans, tout semble lui sourire. En quelques mois, il ravive les couleurs d’une République fragilisée par l’anarchie de la Terreur. Plus encore, à l’issue de
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la première campagne d’Italie, il rivalise avec les monarques ligués contre une France régicide. Auréolé des victoires de Lodi, d’Arcole et de Rivoli, Bonaparte ne doute pas de sa fortune. Il aurait d’ailleurs tort. Encouragé de toutes parts à étendre l’influence du pays au-delà de ses frontières (le gouvernement cherche en réalité à se débarrasser de Bonaparte devenu trop ambitieux sur la scène parisienne), l’audace du général le transporte jusqu’en Egypte, point d’ancrage d’une expédition richement pourvue en hommes et en matériels. Bonaparte projette d’inscrire sa marche dans celle d’Alexandre le Grand et de César. Avec un aplomb inouï, il se fait l’apôtre des idéaux révolutionnaires français tout en se présentant comme un admirateur du Prophète et du Coran. La contradiction du conquérant, entre la volonté d’imprimer sa puissance et sa sincérité à émanciper la population locale, reste ici patente. La terre des Pharaons servait avant tout le dessein de grandeur de Bonaparte. En prétendant libérer le peuple égyptien du joug ottoman,les espaces envoûtants desMille et une Nuits allaient ainsi s’offrir au Français. L’accès à l’Indus et aux steppes chinoises ne serait plus un mirage. C’était gravé dans le marbre, Bonaparte déposerait aux portes de l’Asie les lauriers que ni le Macédonien, ni le Romain n’avaient réussi à préserver. Lui, le regard
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brillant et le menton droit, il tutoierait l’horizon du vaste Orient.  Entamée avec enthousiasme, la campagne d’Egypte vire pourtant au cauchemar. D’abord, Nelson pulvérise l’armada de Bonaparte dans le port d’Aboukir - celui qui deviendra l’amiral fétiche de la royauté anglaise ajoutera la joute de Trafalgar à son palmarès contre Napoléon Bonaparte. Ensuite, les Mamelouks et les Turcs ensablent les dernières troupes françaises dans le Sinaï. Si d’un point de vue scientifique, cette expédition met en lumière des trésors archéologiques inestimables, dont la Pierre de Rosette (finalement confisquée par les Anglais aux Français sur le littoral d’Alexandrie), la campagne militaire, quant à elle, est un désastre. Avec le retour sans panache des dernières frégates vers Marseille en 1801, les puissances européennes en guerre contre la France reprennent espoir. Le souffle révolutionnaire, ou « la peste française », comme le répand avec envie Catherine II de Russie, n’empoisonnera pas l’atmosphère ouatée des palais de l’aristocratie. Mieux, Bonaparte, ce malotru de « Corsicain » toujours selon les termes choisis de la Cour de Saint-Pétersbourg, sera banni de France. L’ordre d’antan retrouvera ses lettres de noblesse.  Les choses se passent différemment … Le 9 novembre 1799, Bonaparte orchestre avec brio un coup d’Etat qui dissout la bataille desegoentre
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factions politiques. L’acte fondateur du 18 Brumaire enterre le Directoire et entérine le Consulat. Bonaparte en saisit les rênes. Les campagnes militaires repartent de plus belle. Le premier Consul brandit l’unité nationale comme une arme de poing en matière de politique intérieure et extérieure. La défense des frontières et du peuple justifie son pouvoir. Les coalitions européennes en sont donc pour leur frais. La péninsule italienne redevient le théâtre de toutes les frictions. Bonaparte sort renforcé de son affrontement avec son pire ennemi, l’Angleterre. Le reste de l’Europe est logé à la même enseigne. L’Espagne, le royaume de Naples, la Bavière, le Portugal, la Russie, l’Autriche se plient à la valse des traités favorables aux positions françaises. Paraphe après paraphe, Bonaparte construit son empire. Il savoure son aura grandissante. Après s’être rapproché de l’Eglise, jusqu’ici malmenée par les dépositaires de la Révolution, il peaufine son sacre. Le 2 décembre 1804, Napoléon Bonaparte reçoit la bénédiction du pape Pie VII à Notre-Dame de Paris. Fort de l’indispensable onction du Saint-Siège, il impose son autorité impériale en éliminant ses derniers adversaires royalistes.  A pas soutenus, Napoléon Bonaparte se dirige à l’autre bout de l’Europe, vers l’Est, passage obligé de toute nouvelle expédition jusqu’en Asie. Il n’a pas abandonné son plan de
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conquête pharaonique de réunir l’Occident et l’Orient. Là encore, tout semble lui réussir. La victoire d’Austerlitz en bandoulière, il anéantit le Saint-Empire romain germanique. C’est un autre siècle qui s’annonce pour les principautés de langue allemande. La Confédération du Rhin, placée à présent sous la férule napoléonienne, constitue une sphère d’influence majeure. Vienne perd son aura diplomatique et Berlin peut faire une croix sur ses prétentions continentales. Après avoir remporté la bataille d’Iéna (1806), les troupes françaises défilent aux pieds de la Porte de Brandebourg au rythme de la Marseillaise. Napoléon s’emploie à humilier les souverains prussiens à Tilsit (1807). L’empereur français, qui négocie la paix en s’adressant directement à la er Russie d’Alexandre I , considère le monarque Frédéric-Guillaume comme quantité négligeable. Pire encore, il juge l’hôte allemand de Tilsit « entièrement borné et sans caractère ». Pétri d’arrogance, Napoléon ravale le « benêt » au rang de simple vassal de la France. Quant à la ravissante reine Louise, secrètement entichée du tsar, Napoléon ne lui pardonne pas ses déplacements auprès des soldats prussiens afin de les encourager à combattre le « fléau de la terre », selon l’expression-même de la souveraine. Il ne lui pardonne pas non plus son soutien inconditionnel au parti de la guerre à Berlin, contrairement à son mari, longtemps indécis dans
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