Victime des esclavagistes musulmans, chrétiens et juifs – Racialisation et banalisation d’un crime contre l’humanité
167 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Victime des esclavagistes musulmans, chrétiens et juifs – Racialisation et banalisation d’un crime contre l’humanité , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
167 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Une synthèse historique sur la traite des Africains subsahariens et leur réduction en esclavage fondée sur l'étude du rôle des négriers arabo-musulmans, européens chrétiens et juifs portugais.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 avril 2012
Nombre de lectures 100
EAN13 9782916121581
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Anibwe2012, Paris ISBN : 978-2-916121-58-1
Éditions Anibwe, 1 rue Boyer-Barret 75014 Paris Tél. 09 81 42 76 94 www.anibwe.com
Victimes des esclavagistes musulmans, chrétiens et juifs
Racialisation et banalisation d’un crime contre l’humanité
DU MÊME AUTEUR
La Férocité blanche. Des non-Blancs aux non-Aryens : génocides occultés de 1492 à nos jours,Paris, Albin Michel. 2001.
Traite des Blancs, traites des Noirs : aspects méconnus et conséquences actuelles,Paris, L’Harmattan.2008.
Kongo, Les mains coupées.Pièce de théâtre, Paris, Anibwe. 2010.
En collaboration :
Esclavage, colonisation, libérations nationales.Ouvrage collectif sous la direction de Michel Vovelle, Paris, L’Harmattan. 1990.
Déraison, esclavage et droit. Les fondements idéologiques et juridiques de la traite négrière et de l’esclavage.Ouvrage collectif sous la direction d’Isabel Castro Henriques et Louis Sala-Molins, Paris, Editions Unesco. 2002.
Crimes de l’histoire et réparations: les réponses du droit et de la justice.Ouvrage collectif sous la direction de Laurence Boisson de Chazournes, Bruxelles, Bruylant Edi-tions de l’Université de Bruxelles. 2004.
200 years later… Commemorating the 200 year anniversary of the abolition of the transat-lantic slave trade.Ouvrage collectif sous la direction de Philippa Ebene et Eric van Grasdorff, Berlin, Africavenir. 2008.
Mémoire et droits humains. Enjeux et perspectives pour les peuples d’Afrique etdes Amé-riques.Ouvrage collectif sous la direction de Valérie Lange-Eyre. Lausanne, Action de Carême & Editions d’en bas.2009.
50ans après, quelle indépendance pour l’Afrique?Ouvrage collectif sous la direction de Makhily Gassama, Paris, Philippe Rey. 2010.
Rosa Amelia Plumelle-Uribe Victimes des esclavagistes musulmans, chrétiens et juifs Racialisation et banalisation d’un crime contre l’humanité
INTRODUCTION
Voici plusieurs années, des membres d’une Association de Noirs m’ont demandé une contribution écrite concernant l’histoire, intégrale et non pas partielle, de la traite des Sub-sahariens et de leur réduction en esclavage. Pour expliquer le sens de leur démarche, ils signalaient que, malgré une pro-duction foisonnante de livres publiés sur ce sujet, il n’existait pas un seul travail de synthèse donnant au lecteur une vision complète des différents acteurs ayant joué un rôle important dans la réalisation de ce crime contre l’humanité. Je me suis mise à la recherche d’une bibliographie où la question de la responsabilité des acteurs principaux du commerce négrier serait abordée et étudiée dans sa globalité. Il va sans dire que je n’ai pas tout lu, mais, j’ai tout de même compulséun assez grand nombred’ouvrages sur la traite des Noirs, en espagnol aussi bien qu’en français et, non sans difficulté, quelques-uns en portugais ; en pure perte, car, concernant les acteurs qui jouèrent un rôle central dans le commerce négrier, les infor-mations sont toujours fragmentées. Plus tard,je fus sollicitée par un groupe d’étudiants africains au Québec ; ils organisaient un Colloque dont le thème cen-tral était l’enseignement de ce qu’ils appellent «L’Holocauste Africain», et la difficulté qu’ils ont pour accéder à leur propre histoire. En effet, ils avaient raison de trouver pour le moins problématique de s’engager dans l’enseignement
Victimes des esclavagistes musulmans, chrétiens et juifs
d’une histoire que l’on ne connaît pas soi-même. De fait, les descendants d’Africains et peut-être davantage les Africains eux-mêmes, constatent souvent qu’ils ignorentleur histoire ; cette méconnaissance est le résultat d’une double tragédie dont l’explication a été magistralement résumée par Louis Sala-Molins lorsqu’il a dit des Noirs: «Nous ne leur avons pas seulement volé leur être et leur histoire, mais aussi les moyens de la 1 racontercombien il est frustrant de constater» . Il va sans dire à quel point la réalité historique a été systématiquement biai-sée par une accumulation de mensonges par omissions et erreurs d’interprétation, volontaires ou non.
Dans un premier ouvrage publié en 2001 sous le titreLa 2 férocité blanche, j’ai analysé plusieurs crimes et même des gé-nocides commis à partir de 1492, au nom de la chrétienté européenne symbole de la civilisation occidentale, contre les peuples non-Blancs notamment contre les Subsahariens et contre leurs descendants. En étudiant «la traite des Noirs et 3 l’esclavage auquel la chrétienté blanche réduit les Noirs Africains» dans l’univers concentrationnaire d’Amérique pendant plu-sieurs siècles, j’ai mis en évidence la racialisation de l’esclavage et par là, la singularité de ce crime. En effet, ex-pulsé de l’espèce humaine et juridiquement maintenu à la lisière de l’humanité, le Noir asservi et réduit à l’état de chose est devenu synonyme d’infériorité. J’y ai démontré que, à plusieurs siècles de distance, «le schéma culturel et légal blanco-
1 Louis Sala-Molins, Le racisme et le microscope in la revueLignesN° 3, Paris, juin 1988.2 Plumelle-Uribe,Laférocité blanche. Des non-Blancs aux non-Aryens, génocides occultés de 1492 à nos jours, Paris, Albin Michel, 2001. 3 Louis Sala-Molins,Le code noir ou le calvaire de Canaan, Paris, PUF, 1987, p. 21.
8
Racialisation et banalisation d’un crime contre l’humanité
biblique» imposé aux peuples non-européens, continue à 4 faire des ravagesparce que l’idéologie meurtrière qui en 5 découle se refuse à disparaître. A présent, on néglige le fait ème que, pendant longtemps, avant que les scientifiques du 19 siècle consacrent l’essentiel de leurs travaux à justifier la do-mination et même l’extermination des peuples considérés comme inférieurs, ce sont les missionnaires chrétiens qui ont assuré, seuls, la sale besogne consistant à justifier la domina-tion blanche. Et surtout à renforcer la soumission spirituelle et intellectuelle des peuples asservis. Cependant, pour leur malheur, les Africains avaient à subir aussi depuis des siècles les agressions arabo-musulmanes. Dans un seconde ouvrage publié en 2008 sous le titreTraite des Blancs, traites des Noirs,j’ai donc mis en évidence les pra-6 tiques esclavagistes exercées par les Arabo-musulmans dans ème leur politique expansionniste dès le 7 siècle. Et dans ce contexte, l’asservissement d’Africains Noirs au profit de ème l’économie arabo-musulmane jusqu’au 20 siècle. Avec le temps, on avait oublié que la dégradation de la situation et de l’image des femmes noires a commencé lorsque une partie de l’Afrique est devenue un réservoir d’esclaves destinés aux pays musulmans. Cette réalité historique assez méconnue est devenue un sujet tabou y compris parmi les Africains, no-tamment, ceux qui pratiquent la religion musulmane . 7 4 Sala-Molins, Le code noir,op.cité., p.29. 5 Plumelle-Uribe,La férocité blanche, notamment le chapitre 9 Conséquences d’une banalisation. 6 Plumelle-Uribe, Traitedes Blancs, traites des Noirs. Aspects méconnus et consé-quences actuelles, Paris, L’Harmattan, 2008.7 Plumelle-Uribe,Traite des Blancs, traites des Noirs, notamment Les femmes et l’esclavage en pays musulman, p. 47.
9
Victimes des esclavagistes musulmans, chrétiens et juifs
Mais, l’Afrique étant le continent où se sont invités des pré-dateurs pratiquant les diverses religions monothéistes, il ar-rive que, outre les négriers chrétiens et musulmans, les trai-tants juifs ont, eux aussi, vampirisé l’Afrique et les Africains. Car, il faut garder présent à l’esprit que les trois religions monothéistes étaient favorables au principe de l’esclavage.Or, depuis que les Juifs eux-mêmes ont été victimes de la barbarie nazie pendant la seconde guerre mondiale, il est exclu par principe que des Juifs aient pu participer à la dé-portation d’Africains vers l’univers concentrationnaire d’Amérique, ou à leur asservissement, ou à la racialisation de l’esclavage. En France, on a avancé l’article premier du code noir promulgué en 1685 comme une preuve de la non-participation juive à l’asservissementdes Africains en Amé-rique. J’ai donc fait des recherches se rapportant à la ques-er tion de savoir si l’article 1du code noir interdisant aux Juifs toute participation à la traite lucrative des captifs noirs, a été appliqué ou non, et ce qu’il en a été dans les colonies portu-gaises, espagnoles, hollandaises, anglaises, françaises… D’où ce troisième ouvrage (qui peut être considéré comme le der-nier de la trilogie), et qui donnera au lecteur exigeant une vision assez complète des acteurs de la traite des Noirs, de leur anéantissement de fait et de la responsabilité de ceux qui, toutes religions confondues, ont commis ces crimes contre l’humanité.
Cependant, je dois noter avoir apprisà mes dépens qu’en réalité, approcher d’une manière non partiellel’histoire du long, très long martyre des Noirs victimes des esclavagistes quels qu’ils soient, demeure une démarche risquée, un travail
10
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents