Alastrim
126 pages
Français

Alastrim , livre ebook

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126 pages
Français

Description

Destiné à un grand public, cet ouvrage est fait de courts récits qui illustrent les divers aspects de la variole, ici appelée Alastrim, maladie responsable de la mort du plus grand nombre d'êtres humains dans l'histoire. Comme cette infection est pandémique, ces récits se déroulent dans divers pays et à diverses époques. Le virus responsable appelé Pox est décrit ainsi que deux virus apparentés, ceux responsables de la maladie de la vache et de celle du singe.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2014
Nombre de lectures 6
EAN13 9782336352428
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Serge Kernbaum
Alastrim L’homme et la variole
Alastrim
L’homme et la variole
Médecine à travers les siècles Collection dirigée par le Docteur Xavier Riaud L’objectif de cette collection est de constituer « une histoire grand public » de la médecine ainsi que de ses acteurs plus ou moins connus, de l’Antiquité à nos jours. Si elle se veut un hommage à ceux qui ont contribué au progrès de l’humanité, elle ne néglige pas pour autant les zones d’ombre ou les dérives de la science médicale. C’est en ce sens que – conformément à ce que devrait être l’enseignement de l’histoire –, elle ambitionne une « vision globale » et non partielle ou partiale comme cela est trop souvent le cas. Dernières parutions André Julien FABRE,Les médecins de Venise, 2014. e e Régis-Nessim SACHS,siècleDe médecins juifs du X au XVII , 2014. Roland BRUNNER,La folie à Rome, 2014. Apolline TRIOULAIRE,Sainte Apolline, sainte patronne des dentistes et de ceux qui ont mal aux dents, 2014. Pauline LEDENT,L’art dentaire en Égypte antique, 2014. Frédéric DUBRANA,L’expérience chirurgicale. De la vivisection... à l’expérimentation, 2013. Henri LAMENDIN,Les de Jussieu, une famille de botanistes aux e e XVIII et XIX siècles, 2013. Jean-Jacques TOMASSO,La vie et les écrits de Bernard Nicolas Lorinet (1749-1814). Un médecin des lumières dans lé Révolution, 2013. Jean-Pierre MARTIN,L’instrumentation médico-chirurgicale en e e caoutchouc en France (XVIII -XIX ), 2013. Michel A. GERMAIN,Alexis Carrel, un chirurgien entre ombre et lumière, 2013. Henri LAMENDIN,Antoni van Leeuwenhoek (1632-1723), le microscope médical et les spermatozoïdes, 2013. e Christian WAROLIN,siècleMolière et le monde médical au XVII , 2013. Jean-Louis HEIM,: de laLa longue marche du genre humain bipédie à la parole, 2013. Mathieu BERTRAND,Horace Wells (1815-1848) et Villiam T.G. Morton (1819-1868). La rencontre improbable de deux précurseurs de l’anesthésie, 2013. Xavier RIAUD,Des dentistes qui ont fait l’Histoire..., 2013.
Serge Kernbaum
Alastrim
L’homme et la variole
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-03726-4 EAN : 9782343037264
À mes institutrices et instituteurs de l’école communale d’Orsay
Avant-propos Il est bien des fléaux de l’humanité, notamment ceux que l’homme inflige à son prochain. Il en est même dont il est innocent. Notre propos est d’illustrer les relations entre l’espèce humaine et le pire des fléaux naturels qu’elle ait rencontré : la variole. Cette maladie aujourd’hui disparue a eu un formidable passé et elle a peut-être un avenir. Ce livre n’est pas un livre médical, pas non plus un livre de vulgarisation médicale. Le personnage principal en est le virus de la variole. Faute de pouvoir narrer toutes les rencontres entre ce virus et l’espèce humaine, nous avons volontairement focalisé notre propos sur des évènements ou des personnages illustratifs. Ce récit est pointilliste, décousu, du fait d’une impossible continuité. Nous proposons au lecteur une promenade à travers le temps et les pays, avec pour repères des évènements et des personnages, réels ou fictifs, ces derniers étant énumérés à la fin de ce livre dans une table des matières additionnelle. La variole se caractérisait par son extrême contagiosité et gravité. Contagiosité : chaque malade pouvait contaminer trente à quatre-vingts pour cent des individus de son entourage sans qu’il fût besoin que le contact fût très proche. Gravité : avec des différences mal expliquées – plus grande vulnérabilité des peuples originaires d’Afrique et d’Amérique –, en moyenne un tiers des malades guérissait sans séquelles, au moins 20 % décédaient, les autres guérissaient avec des traces définitives – un visage grêlé, tavelé, couvert de petites dépressions –, et nombre de ces malheureux étaient devenus aveugles ; on estime que la variole était la cause d’un tiers des cécités observées. Peut-on chiffrer cette gravité ? La variole a été responsable de plusieurs dizaines de millions de morts. On ne dispose de chiffres e que pour l’Empire aztèque au XVI siècle et l’Europe à partir des e e XVII et XVIII siècles. Elle fut introduite en Amérique latine en
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1520 par les conquistadors espagnols. La population aztèque était e de vingt-six millions d’habitants au début du XVI siècle, et d’un million six cent mille en 1620. Certes, les armées espagnoles avaient commis bien des massacres, mais elles n’avaient pas inventé les usines de mort nazies. L’acculturation, l’appauvrisse-ment, les mouvements forcés de population ont favorisé la diffusion de diverses maladies infectieuses, essentiellement Alastrim. En témoigne par exemple le codexTeleriano-Remensis, écrit et illustré par des Indiens et annoté par des Espagnols, conservé à la Bibliothèque nationale à Paris. e e Aux XVII et XVIII siècles en Europe, la variole tuait chaque année quatre cent mille êtres humains. Il est vraisemblable qu’il e en était de même au XIX siècle, au moins pendant ses deux e premiers tiers. Macaulay, l’historien britannique du XIX siècle, la surnommait « le plus terrible de tous les ministres de la mort ». En 2013, un spécialiste des vaccins estime qu’elle a causé la mort e de 375 millions d’êtres humains au XX siècle. La variole fut responsable du décès de souverains régnants tel le roi Louis XV en France, mais surtout d’indigents qui, comme toujours, étaient plus vulnérables, non parce qu’ils respectaient moins les règles d’hygiène, que les élites ignorèrent jusqu’à la fin e du XIX siècle, mais parce qu’ils vivaient dans une très grande promiscuité et que leurs défenses immunitaires étaient altérées par la malnutrition. Le mot Alastrim, du portugais Alastar – se répandre –, a été donné au Brésil à une maladie venue de l’intérieur du pays qui se répandait très vite dans les plantations de café de la côte, il s’agissait d’une forme spontanément atténuée de variole, telle celle qui sera observée chez les individus ayant été vaccinés longtemps auparavant et qui avaient conservé une immunité partielle. Nous étendrons l’usage du mot Alastrim à toutes les formes de variole. Le mot variole provient de la fusion devarus, pustule, et de varius, varié, tacheté. Le terme de virus vient du latinvirus, qui signifie sécrétion, jus, humeur, bave, venin et, au sens figuré, puanteur, âcreté. e Jusqu’à la fin du XIX siècle, y compris pour Pasteur, il était synonyme de germe, d’agent infectieux.
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On utilise encore en épidémiologie cette appellation obsolète lorsqu’on parle de réservoir de virus. Le virus causal appartient au genre poxvirus de l’anglaispox, pluriel depockqui signifie pustules. Nous l’appellerons Pox. Une maladie qui sévit en permanence en un endroit est dite endémique. Une maladie dont le nombre de cas observés s’accroît bruta-lement est dite épidémique. La variole était à la fois endémique et épidémique, soit endémoépidémique. Comme elle a été observée sur les cinq continents, elle est dite pandémique. Une anthropozoonose est une maladie commune à l’homme et à une, au moins, espèce animale. C’était le cas non de la variole, propre à l’homme, mais de deux maladies dues à des virus proches, celle du singe et celle de la vache, qui toutes deux peuvent aussi infecter l’espèce humaine. Un réservoir de germe est une espèce animale ou un site où ce germe est capable de se reproduire. Pour le virus varioleux, c’est l’homme. Pour le virus Monkeypox, c’est un rongeur sauvage inconnu. On ne peut éradiquer une maladie infectieuse que si on en détruit aussi, au sein de son réservoir, l’agent causal. L’inoculation était une méthode préventive de la variole qui délivrait par une excoriation cutanée le contenu des pustules d’un malade varioleux. La vaccination (devacca: la vache) est une méthode préventive de la variole qui délivre par une excoriation cutanée le contenu des pustules d’une maladie de la vache. La différence avec la technique précédente est donc le virus délivré, qui appartient aussi au genre poxvirus, et qui s’appelle virus vaccinal ou cowpox. Nous allons ici conter quelques-unes des relations conflictuelles entre Pox et l’homme. Ce du seul point de vue de l’homme, car il n’existe pas de lectorat viral. Pour plus de clarté, nous avons parfois eu recours à des approxi-mations (toutes ?) volontaires.
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