Épidémiologie des maladies neurologiques

Pierre-Marie Preux, Alexis Elbaz, Stéphanie Debette, Christophe Tzourio

Description

L’épidémiologie a pour objectifs d’étudier la fréquence des maladies dans les populations humaines, de décrire les variations de ces fréquences en fonction du pays, de l’âge, du sexe et du niveau socio-économique, de rechercher les facteurs de risque, notamment environnementaux, liés à la survenue de la maladie dans une population donnée. Si les objectifs de la recherche épidémiologique sont d’abord cognitifs, cette recherche d’amont est proche de préoccupations de santé publique, notamment la prévention, l’amélioration des pratiques médicales, l’économie de la santé.De très nombreux ouvrages ont été consacrés à l’épidémiologie des maladies neurologiques, ouvrages de neuro-épidémiologie généraux et ouvrages spécifiques sur l’épidémiologie de maladies neurologiques importantes. Il existe également une revue internationale qui lui est consacrée, Neuroepidemiology, ainsi que des formations et des départements de recherche (voir http://en.wikipedia.org/wiki/Neuroepidemiology). L’intérêt épidémiologique d’une maladie n’est pas uniquement lié à sa fréquence (maladie d’Alzheimer, accidents vasculaires cérébraux par exemple) ; il peut aussi être dû à des préoccupations de santé publique (nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob) ou d’éventuelles controverses sur les facteurs de risque de la maladie (vaccination contre l’hépatite B et sclérose en plaques, téléphones portables et tumeurs cérébrales).

Sujets

• Neurologie

Informations

• Publié par: Editions du Traité de Médecine
• Date de parution: 01 janvier 2019
• Nombre de lectures: 2
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

PARTIE S14P03

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Chapitre S14P03C01

Épidémiologie des maladies neurologiques

C T , S D , A E HRISTOPHE ZOURIO TÉPHANIE EBETTE LEXIS LBAZ P -M P ET IERRE ARIE REUX

Généralités

Pathologie

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L’épidémiologie a pour objectifs d’étudier la fréquence des maladies dans les populations humaines, de décrire les variations de ces fré- quences en fonction du pays, de l’âge, du sexe et du niveau socio- économique, de rechercher les facteurs de risque, notamment environ- nementaux, liés à la survenue de la maladie dans une population don- née. Si les objectifs de la recherche épidémiologique sont d’abord cognitifs, cette recherche d’amont est proche de préoccupations de santé publique, notamment la prévention, l’amélioration des pratiques médicales, l’économie de la santé. De très nombreux ouvrages ont été consacrés à l’épidémiologie des maladies neurologiques, ouvrages de neuro-épidémiologie généraux [1, 2, 3] et ouvrages spécifiques sur l’épidémiologie de maladies neuro- logiques importantes. Il existe également une revue internationale qui lui est consacrée,Neuroepidemiology, ainsi que des formations et des départements de recherche (voirhttp://en.wikipedia.org/wiki/Neuro- epidemiology). L’intérêt épidémiologique d’une maladie n’est pas uni- quement lié à sa fréquence (maladie d’Alzheimer, accidents vasculaires cérébraux par exemple) ; il peut aussi être dû à des préoccupations de santé publique (nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob) ou d’éventuelles controverses sur les facteurs de risque de la maladie (vaccination contre l’hépatite B et sclérose en plaques, téléphones por- tables et tumeurs cérébrales). Notre connaissance de la fréquence et des facteurs de risque des maladies neurologiques s’appuie sur des centaines de publications scientifiques. Il est impossible de résumer en un chapitre cette énorme masse d’informations ; impossible aussi d’aborder en quelques pages des problèmes majeurs qui concernent la sensibilité et la spécificité des méthodes de dépistage utilisées dans les études en population, les cri- tères de diagnostic, les biais d’échantillonnage ou les biais affectant la mesure de l’exposition aux facteurs de risque ou de protection, etc. ; impossible enfin d’entrer en profondeur dans les débats actuels sur le rôle respectif des facteurs génétiques, des facteurs environnementaux,

et de leurs éventuelles interactions, dans les maladies neurologiques multifactorielles. On ne trouvera donc pas, dans ce chapitre, toute l’épidémiologie de toutes les maladies neurologiques, mais seulement un résumé des prin- cipales caractéristiques épidémiologiques de quelques maladies neuro- logiques. Le plan pour chaque pathologie sera classique : incidence, prévalence, et mortalité en fonction de l’âge, du sexe et éventuellement de caractéristiques socio-économiques ; variations géographiques et temporelles ; facteurs de risque. Nous n’aborderons pas les facteurs génétiques, traités dans d’autres chapitres de cet ouvrage (voir Cha- pitre S24-P01-C01). Il est frappant d’observer que, pour des maladies neurodégénératives aussi différentes que la sclérose en plaques, la mala- die d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la sclérose latérale amyotro- phique, comme pour d’autres types de maladies neurologiques, un antécédent familial de la maladie est rapporté par 5 à 10 % des cas inclus dans les études cas-témoins. Mais les authentiques formes fami- liales de ces maladies sont souvent beaucoup plus rares. Et, à l’excep- tion remarquable du gène de l’apolipoprotéine E dans la maladie d’Alzheimer, la découverte de gènes associés à des formes familiales n’a pas encore fait progresser de façon notable nos connaissances sur l’étio- logie des maladies neurologiques les plus fréquentes.

Accidents vasculaires cérébraux ischémiques

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) constituent une patholo- gie hétérogène avec des étiologies et mécanismes sous-jacents très variables. Les principaux types d’AVC sont les accidents ischémiques constitués, les hémorragies intraparenchymateuses et les hémorragies méningées, dont la proportion varie selon les régions géographiques, mais est approximativement estimée à 80 %, 15 % et 5 % respective- ment dans les pays occidentaux[32], Parmi les AVC ischémiques, les causes les plus fréquentes sont l’athérome (notamment les sténoses athéromateuses carotidiennes), les pathologies cardio-emboliques, au premier rang desquelles la fibrillation auriculaire, et la maladie des petites artères cérébrales.

Incidence Après ajustement sur l’âge, l’incidence annuelle des AVC varie entre 66 et 220 pour 100 000 par an, les taux les plus élevés étant observés dans les pays à revenus moyen ou faible, bien que les données dispo- nibles dans ces régions soient limitées [8]. L’incidence augmente très

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