Faut-il avoir peur de la radioactivité ?
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Description

Parée de toutes les vertus, parfois au-delà du raisonnable, lors de sa découverte, la radioactivité est aujourd’hui porteuse d’angoisses. Il est vrai que les explosions atomiques militaires d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945 et les accidents nucléaires civils de Tchernobyl en 1986 et de Fukushima en 2011 ont contribué à créer et à entretenir l’inquiétude, voire la peur. Ces deux derniers accidents nucléaires soulèvent des questions auxquelles il est nécessaire d’apporter réponse. Cet ouvrage tente d’éclairer le lecteur à partir des données objectives de la connaissance scientifique, suivant en cela la recommandation de Marie Curie expliquant que « rien n’est à craindre dans la vie, tout est à comprendre ». Il permet ainsi au lecteur de mieux apprécier les avantages, et ils sont nombreux, mais aussi les risques, et ils sont réels, de la radioactivité et de l’usage des rayonnements ionisants dans notre vie quotidienne et pour les générations futures. Il répond à des questions que chacun d’entre nous peut se poser, par exemple : « Que faire si on habite à proximité d’une centrale nucléaire ? », « Peut-on se rendre au Japon sans risque depuis Fukushima ? », « Puis-je consommer des aliments qui en proviennent ? » Un ouvrage clair, accessible et pratique. Pierre Bey est professeur émérite de cancérologie-radiothérapie de l’université de Lorraine. Il a dirigé l’hôpital de l’Institut Curie, à Paris. Jean-Pierre Gérard est professeur de cancérologie-radiothérapie de l’université de Nice, et ancien directeur du centre Antoine-Lacassagne, à Nice. Martin Schlumberger est professeur de cancérologie biologique de l’université Paris-Sud, chef du service de médecine nucléaire et du département d’imagerie médicale de l’Institut de cancérologie Gustave-Roussy, à Villejuif. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 mai 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782738176424
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB, MAI 2013
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-7642-4
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Sommaire
Couverture
Titre
Copyright
Avertissement
Avant-propos
Introduction
La radioactivité, les rayonnements ionisants, de quoi parle-t-on ?
La radioactivité, une arme à double tranchant encadrée par des mesures très strictes de sécurité
Chapitre 1 - La dangerosité des rayonnements ionisants : une question de dose
La dose de rayonnements ionisants se mesure avec une extrême précision
En radioprotection, le sievert permet d’estimer le risque
La mesure des rayonnements ionisants : les dosimètres
La mesure de la radioactivité : le curie (Ci) et le becquerel* (Bq)
De l’activité à la dose en gray ou en sievert
Chapitre 2 - Faut-il avoir peur de la radioactivité naturelle ?
La radioactivité naturelle terrestre
La radioactivité ingérée, contenue dans les aliments et les boissons
La radioactivité du corps humain
La radioactivité de l’air que nous inhalons
Rayonnements ionisants d’origine cosmique
Chapitre 3 - Les doses (très faibles) dues à l’activité médicale
La médecine ne pourrait plus se passer des rayonnements ionisants
La radiologie diagnostique
La dose, encore la dose, toujours la dose !
Chapitre 4 - L’utilisation scientifique et industrielle de la radioactivité
Utilisation scientifique
Utilisation industrielle et dans la vie de tous les jours
La gestion des déchets radioactifs
Chapitre 5 - L’activité humaine militaire : le concept de dissuasion
Chapitre 6 - L’utilisation thérapeutique de fortes doses
L’irradiation thérapeutique localisée
La radiothérapie externe
La curiethérapie
Irradiation corporelle totale thérapeutique
Irradiation thérapeutique par des radioéléments artificiels
Chapitre 7 - Exposition humaine accidentelle, parfois à de très fortes doses
Les accidents industriels nucléaires civils
Prévention des cancers radio-induits de la thyroïde chez l’enfant
Les accidents du monde industriel hors centrales nucléaires
Les accidents médicaux
Les accidents nucléaires du monde militaire
Le terrorisme et les actes de malveillance
Chapitre 8 - Conséquences des explosions atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki
Les cancers solides
Les leucémies
Au total
Autres effets sanitaires
Chapitre 9 - Faut-il avoir peur des très faibles doses ?
Chapitre 10 - La radioprotection en France
Conclusion
Faut-il avoir peur de la radioactivité ?
Faut-il craindre les accidents liés à l’utilisation de la radioactivité et des rayonnements ionisants ?
« Rien n’est à craindre dans la vie, tout est à comprendre »
Réponses à quelques questions pratiques
Glossaire
DANS LA MÊME COLLECTION
Avertissement

Certaines parties techniques apparaissent en caractères plus petits. Elles sont destinées à ceux qui veulent approfondir le sujet.
 
Les lecteurs trouveront en fin d’ouvrage des réponses à quelques questions pratiques, ainsi qu’un glossaire qui définit les mots suivis d’un astérisque lors de leur première occurrence dans le texte.
Avant-propos

Parée de toutes les vertus, parfois au-delà du raisonnable, après sa découverte il n’y a guère plus d’un siècle, la radioactivité * est aujourd’hui, et c’est souvent tout aussi déraisonnable, porteuse d’angoisses. Il est vrai que les explosions atomiques militaires d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945 et les accidents nucléaires civils de Tchernobyl en 1986 et de Fukushima en 2011 ont contribué à créer et entretenir l’inquiétude, voire la peur. Ces deux derniers accidents nucléaires soulèvent des questions auxquelles il est nécessaire d’apporter réponse.
Les enquêtes et baromètres d’opinion montrent bien l’existence de cette peur dans le grand public. Dès 1980, à la question : « Avez-vous peur de la radioactivité ? », 30 % des personnes interrogées en France répondaient par l’affirmative (« très peur », « assez peur »). En 1988, après Tchernobyl, ce pourcentage atteignait 60 % pour redescendre ensuite à 40 % en 2008. À la suite de l’accident de Fukushima en 2011, 65 % des personnes interrogées répondaient « oui » à la même question.
Les enquêtes montrent également que les causes de cette peur sont multiples, variables d’une personne à l’autre, et sans rapport clair avec une compréhension des mécanismes entraînant les effets sanitaires de la radioactivité. Le grand public, à juste titre, comprend bien que les fortes doses de rayonnements ionisants*, telles que celles reçues par les survivants des explosions d’Hiroshima et de Nagasaki, par les personnels de la centrale de Tchernobyl au moment de l’explosion du réacteur ou par les malades surirradiés à l’hôpital d’Épinal après une erreur au cours de leur radiothérapie, peuvent entraîner des lésions graves, causes éventuelles de décès. La peur d’une malformation chez un enfant qui a été irradié au cours de la grossesse est aussi à juste titre évoquée. La complexité des notions de dose et d’activité rend très difficile l’établissement d’un lien précis entre la « quantité de radioactivité » émise et la « dose de rayonnements » reçue. De même, sans lien précis avec cette notion de dose, il apparaît clairement dans ces enquêtes une peur injustifiée chez l’être humain d’un risque génétique, transmis de façon héréditaire pour les générations issues de parents irradiés. En revanche, la peur de cancers radio-induits, leucémies et tumeurs solides diverses, sûrement un peu « confuse », est, sans doute et à juste titre, la crainte la plus universelle, même si elle apparaît souvent surestimée.
L’objectif de cet ouvrage est d’éclairer le lecteur à partir des données objectives de la connaissance scientifique afin de lui permettre de mieux apprécier les avantages, et ils sont nombreux, mais aussi les risques, et ils sont réels, de la radioactivité et de l’usage des rayonnements ionisants dans notre vie quotidienne d’aujourd’hui et pour les générations futures.
Les auteurs sont trois cancérologues : deux radiothérapeutes, spécialistes du traitement des cancers par les rayonnements ionisants et un médecin nucléaire, spécialiste du diagnostic et du traitement des cancers par les produits radioactifs. Ils auront consacré leur vie professionnelle à appliquer à des milliers de malades les bénéfices issus de ces découvertes exceptionnelles pour la médecine et pour l’humanité que furent la reconnaissance des rayons X, la découverte de la radioactivité naturelle, puis de la radioactivité artificielle. S’ils sont donc bien placés pour apprécier les apports multiples des rayonnements ionisants, ils le sont tout autant pour rendre compte des effets délétères que ceux-ci peuvent avoir sur l’homme, particulièrement lorsque leur usage n’est pas parfaitement maîtrisé.
Ils apportent leur témoignage dans ce vaste débat des bénéfices et des risques de l’usage des rayonnements ionisants.
Introduction

La radioactivité, les rayonnements ionisants, de quoi parle-t-on ?
La radioactivité, omniprésente sur Terre depuis son origine, a été mise en évidence en 1896 par Henri Becquerel qui étudiait la fluorescence de l’uranium. Cette découverte fut confirmée en 1898 par Marie et Pierre Curie, qui découvrirent et isolèrent deux éléments radioactifs naturels au sein des roches de pechblende*: le polonium*, puis surtout le radium* qui devait révolutionner le traitement des cancers. À côté de cette radioactivité naturelle, la radioactivité artificielle est créée par l’homme depuis 1934, grâce aux travaux d’Irène et Frédéric Joliot-Curie. Elle a donné naissance à de multiples applications industrielles, médicales, mais aussi militaires (grâce aux découvertes de physique nucléaire qu’elle a permises : fission et réactions en chaîne). Cette radioactivité naturelle ou artificielle, qui correspond à la transformation par désintégration des atomes* de la matière, émet des rayonnements ionisants* dénommés alpha, bêta et gamma. Ce sont ces rayonnements ionisants qui sont responsables des effets biologiques de la radioactivité, comparables à ceux provoqués par les rayons X. Ce qui caractérise la radioactivité, c’est la période* (ou demi-vie) des éléments radioactifs, c’est-à-dire le temps au bout duquel l’activité radioactive a diminué de moitié, et qui varie selon les éléments de quelques milliardièmes de seconde à plusieurs milliards d’années.
Les rayonnements ionisants sont soit des rayonnements électromagnétiques (photons* X ou gamma), soit des rayonnements particulaires (électrons* ou rayons bêta-, positons ou bêta+ ou anti-électrons, particules alpha ou hélium, neutrons*, protons*, ions* lourds). Ils sont caractérisés par une énergie suffisante pour provoquer des ionisations de la matière, c’est-à-dire supérieure à 13,6 électrons-volts* qui est l’énergie de liaison minimale des électrons. Cette ionisation* est le mécanisme initiateur à l’échelle moléculaire de l’effet biologique de ces rayonnements sur l’acide désoxyribonucléique (ADN) par effet direct : cassures des brins d’ADN, et par effet indirect : formation de radicaux libres qui seront toxiques pour l’ADN. L’ADN étant le centre névralgique du fonctionnement des cellules vivantes, en particulier assurant la reproduction à l’identique des cellules, sa lésion peut aboutir à la mort cellulaire ou être réparée. La restaurati

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