Généralités et principes du diagnostic

Dan Lipsker

Description

L’examen de la peau permet d’identifier les maladies qui touchent spécifiquement cet organe et aussi d’obtenir rapidement, dès l’inspection visuelle et la palpation, des informations importantes pour le diagnostic de maladies touchant primitivement d’autres organes, mais ayant des répercussions cutanées. Car la plupart des maladies générales peuvent comporter des signes cutanés qui leur sont plus ou moins spécifiquement associés. Les signes cutanés facilitent alors le diagnostic de l’affection du fait de leur visibilité immédiate. Cette accessibilité permet aussi une biopsie pour confrontation anatomoclinique dans les situations où le diagnostic ne s’impose pas dès l’examen clinique. Cela autorise la confirmation histopathologique de nombreuses maladies, en évitant les biopsies d’organes plus difficilement accessibles. Le tableau S19-P01-01-I illustre quelques exemples de contextes cliniques où la présence de signes cutanés, parfois discrets, permet de porter le diagnostic de maladies systémiques ou ayant des répercussions viscérales importantes. L’une des difficultés, surtout pour le nonspécialiste, est de discriminer parmi les nombreux signes cutanés ceux qui orientent vers une maladie sérieuse. Cela est d’autant plus difficile qu’il existe un nombre considérable de maladies cutanées, puisque chaque anomalie touchant la peau est visible, a été nommée, décrite et répertoriée dans la nosologie, même si de nombreuses entités n’ont pas de conséquence autre qu’esthétique ou une gêne légère liée au prurit.

Sujets

• Dermatologie

Informations

• Publié par: Editions du Traité de Médecine
• Date de parution: 01 janvier 2019
• Nombre de lectures: 1
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

PARTIE S19-P01

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Généralités et situations particulières

Chapitre S19-P01-C01

Généralités et principes du diagnostic

D L AN IPSKER

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L’examen de la peau permet d’identifier les maladies qui touchent spécifiquement cet organe et aussi d’obtenir rapidement, dès l’inspec- tion visuelle et la palpation, des informations importantes pour le diag- nostic de maladies touchant primitivement d’autres organes, mais ayant des répercussions cutanées. Car la plupart des maladies générales peuvent comporter des signes cutanés qui leur sont plus ou moins spé- cifiquement associés. Les signes cutanés facilitent alors le diagnostic de l’affection du fait de leur visibilité immédiate. Cette accessibilité per- met aussi une biopsie pour confrontation anatomoclinique dans les situations où le diagnostic ne s’impose pas dès l’examen clinique. Cela autorise la confirmation histopathologique de nombreuses maladies, en évitant les biopsies d’organes plus difficilement accessibles. Le tableau S19-P01-01-I illustre quelques exemples de contextes cli- niques où la présence de signes cutanés, parfois discrets, permet de por- ter le diagnostic de maladies systémiques ou ayant des répercussions

viscérales importantes. L’une des difficultés, surtout pour le non- spécialiste, est de discriminer parmi les nombreux signes cutanés ceux qui orientent vers une maladie sérieuse. Cela est d’autant plus difficile qu’il existe un nombre considérable de maladies cutanées, puisque chaque anomalie touchant la peau est visible, a été nommée, décrite et répertoriée dans la nosologie, même si de nombreuses entités n’ont pas de conséquence autre qu’esthétique ou une gêne légère liée au prurit. L’examen systématique de la peau permet ainsi de découvrir la pathologie propre de la peau, et notamment de diagnostiquer à un stade précoce le mélanome, un cancer cutané qui est constamment fatal à un stade évolué. C’est l’un des objectifs prioritaires de l’examen dermatologique etil concerne tout médecin. Les maladies cutanées sont parmi les plus fréquentes et elles sont responsables d’une morbidité importante. Ainsi l’examen dermatologique systématique de plus de 48 000 travailleurs allemands a-t-il montré une prévalence de 19 % d’affections dermatologiques nécessitant un traitement [5]. Il s’agit de tumeurs cutanées et de dermatoses inflammatoires comme l’eczéma, le psoriasis, l’acné, la dermatite séborrhéique et la rosacée. Les affections cutanées, et en tout cas les signes cutanés, sont aussi un motif fréquent de consultations aux urgences médicales, représentant, selon les séries, 3 à 20 % des consultations, aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant [1, 2, 3]. Enfin et surtout, environ 15 % des signes cliniques quimodi- fient la prise en charged’un malade admis aux urgences médicales sont des signes cutanés [4].

Tableau S19-P01-01-I Exemples de situations où la présence de signes cutanés, parfois très discrets, permet de suggérer, voire de poser un (1) diagnostic . Contexte clinique général Signe(s) cutané(s) Orientation diagnostique Fièvre, syndrome septique Hémorragie en flammèche, purpura pétéchial acral, Endocardite infectieuse, septicémie macules ou papules des extrémités Cardiomyopathie ventriculaire arythmogène Kératodermie, cheveux laineux Syndrome de Carjaval, syndrome de Naxos Accidents ischémiques inexpliqués digestifs, Papules porcelainées déprimées Maladie de Köhlmeier-Degos cérébraux ou d’autres territoires vasculaires Faiblesse musculaire, pneumopathie interstitielle Mégacapillaires, érythème et/ou papules de la face Dermatomyosite dorsale des zones supra-articulaires des phalanges Raucité de la voix, coma inexpliqué Papules cireuses, induration cutanée Scléromyxœdème Intolérance à la chaleur, douleur des extrémités, Angiokératomes, télangiectasies Maladie de Fabry accidents ischémiques cardiaques et/ou cérébraux, insuffisance rénale Athéromatose précoce inexpliquée Papules et stries linéaires jaunes des plis Pseudo-xanthome élastique Épilepsie Papules faciales, fibromes péri-unguéaux, Sclérose tubéreuse de Bourneville macules leucodermiques

(1)Voir aussiTableau S19-P02-C08-I.

S19-P01-01

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