Le chirurgien-dentiste dans le cinéma et la littérature du XXème siècle
110 pages
Français

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Le chirurgien-dentiste dans le cinéma et la littérature du XXème siècle , livre ebook

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Description

Dans cet ouvrage, Marie Franchiset transpose son émotion à l'étude de l'histoire du dentiste et du symbolisme de tous les éléments qui constituent son cadre de vie. A travers une approche objective du cinéma et de la littérature, elle est parvenue à définir parfaitement la représentation et la perception du dentiste dans l'imagerie populaire. Voici un véritable hommage à la chirurgie dentaire, aux passionnés de littérature et aux cinéphiles avertis.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 125
EAN13 9782296802704
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le chirurgien-dentiste dans le cinéma et la littérature du XX e siècle
Médecine à travers les siècles Collection dirigée par le Docteur Xavier Riaud
L’objectif de cette collection est de constituer « une histoire grand public » de la médecine ainsi que de ses acteurs plus ou moins connus, de l’Antiquité à nos jours.
Si elle se veut un hommage à ceux qui ont contribué au progrès de l’humanité, elle ne néglige pas pour autant les zones d’ombre ou les dérives de la science médicale.
C’est en ce sens que – conformément à ce que devrait être l’enseignement de l’histoire –, elle ambitionne une « vision globale » et non partielle ou partiale comme cela est trop souvent le cas.
Déjà parus
André FABRE, De grands médecins méconnus… , 2010.
Xavier RIAUD, Odontologie médico-légale : entre histoire e t archéologie , 2010.
Dominique LE NEN, Léonard de Vinci, un anatomist e visionnaire , 2010.
Xavier RIAUD, Histoires de la médecine dentaire , 2010.
Xavier RIAUD, Pionniers de la chirurgie maxillo-facial e (1914-1918) , 2010.
Clément DAVID, Hygiène bucco-dentaire du XVII ème au XIX ème siècle en France , 2010.
Henri LAMENDIN, Investigations et expérimentations e n odontologie : 40 années de recherches , 2009.
Rozenn HENAFF-MADEC, Enquête médico-légale sur l e naufrage du H.L. Hunley (1864), 2009.
Henri MORGENSTERN, Les dentistes français au XIX e siècle , 2009.
Henri LAMENDIN, Historique de l ’ odonto-stomatologie d u sport en France , 2009.
Xavier RIAUD, Quand la dent mène l ’ enquête …, 2008.
Henri LAMENDIN, Précurseurs de la phytothérapie bucco - dentaire occidentale , 2008.
Marie Franchiset
Le chirurgien-dentiste dans le cinéma et la littérature du XX e siècle
Préface du Docteur Xavier Riaud
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54328-7
EAN : 9782296543287
Préface
Lorsque j’ai consulté le guide des thèses dentaires soutenues à Nantes récemment, celle de Marie Franchiset m’a tout de suite interpellé. En effet, grand amateur de littérature populaire et policière, et de cinéma, un tel sujet ne pouvait manquer de me passionner. La culture, aussi étonnant que cela puisse être, est imprégnée de l’histoire de la médecine bucco-dentaire. Ainsi, par exemple, Hercule Poirot, célèbre dentiste belge, personnage récurrent des ouvrages d’Agatha Christie (1890-1976), romancière britannique, s’est retrouvé ainsi impliqué dans différentes enquêtes criminelles. Parmi ses livres célèbres, La mort dans les nuages paru en 1935 voit notre enquêteur prouver la culpabilité d’un dentiste dans un crime commis sur une de ses patientes au cours d’un vol aérien. Pour les besoins de ses investigations, Poirot s’est rendu au cabinet dentaire du suspect. Il est bon de préciser qu’Agatha Christie, au fait de la médecine légale telle qu’elle était au début du XX ème siècle, n’a jamais hésité à mentionner l’odontologie médico-légale dans certains de ses récits. Dans la nouvelle La maison vide (1903), Sir Arthur Conan Doyle (1859-1930) n’hésite pas à raconter une anecdote qui conduit son héros, Sherlock Holmes, à perdre une canine gauche suite à une rixe. Une canine maxillaire étant une dent très longue, solidement implantée dans l’os, cette anecdote demeure une fiction. Une nécrose suite à un coup aurait été, il me semble, plus plausible. Maurice Leblanc (1864-1941) n’est pas en reste. Ainsi, est-il amené dans Les dents du tigre (1920) à décrire comment, à partir d’une morsure dans une pomme et de la trace dentaire récupérée dans celle-ci par des techniques d’odontologie médico-légale, un individu suspect a pu être convaincu de crime.
Je me suis contenté de présenter quelques exemples dans des romans policiers, mais les exemples foisonnent. J’aurais pu citer par exemple Le blouse du dentiste (1960) composé par Boris Vian (1920-1959), chanté par le regretté Henri Salvador (19172008). J’aurais pu aussi m’attarder sur la vie d’Oscar Wilde (1854-1900), célèbre écrivain irlandais, auteur du fameux Portrait de Dorian Gray (1891), notamment. En 1900, il réside à l’hôtel d’Alsace, 13, rue des Beaux-Arts à Paris, en exil volontaire. A la fin de cette année, alors en pleine déchéance, un abcès dentaire évolue mal et se transforme en méningite. Il en meurt le 30 novembre (Wilde, 1992, p. 384). Des citations odontologiques apparaissent notamment dans l’œuvre de Rabelais (v. 1490-1553) 1 , mais également dans celle de Voltaire (1694-1778). En 1751, ce dernier écrit à son sujet :
« La Bourdonnais a perdu ses dents à la Bastille, moi, je perds les miennes au palais du roi de Prusse. » Ne dit-il pas de plus : « J ’ ai apporté à Berlin, une vingtaine de dents, il m ’ en reste à peu près six ! » Il ironise également : « Je perds mes dents, je meurs en détail. 2 » A la fin de sa vie, il dit encore de ses ennemis : « Je suis bien vieux, je n ’ ai plus de dents, si j ’ en avais, je les dévorerais avant de mourir 3 . »
Dans ses Essais (Livre III - Chapitre XIII), Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592), qui était apprécié à la cour d’Henri III et considéré par le roi Henri IV comme étant un de ses grands amis, écrit : « Ce n ’ est pas la faute de mes dents, que j ’ ay eu toujours bonnes jusqu ’ à l ’ excellence ; et que l ’ aage ne commence de menasser qu ’ à cette heure. J ’ ay appris dès l ’ enfance, à les frotter de ma serviette, et le matin, et à l ’ entrée et issue de la table. » Venant contredire cette affirmation, dans son journal de voyage en Italie, il raconte son expérience douloureuse d’une rage de dents, qu’il essaie de soulager d’abord en mâchant, en larmes, du mastic dont il ne tire aucune amélioration. « La plus mauvaise nuit que je me souvienne d ’ avoir passé. » La souffrance atteint son paroxysme. Il envoie chercher un apothicaire qui l’engage à mettre de l’eau-de-vie sur sa dent douloureuse. Le lendemain, le 5 septembre 1561, il applique un emplâtre de mastic sur la tempe, sans aucun résultat. La nuit suivante, la chaleur sur sa joue est alimentée avec de la filasse chaude. La douleur disparaît enfin 4 . Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), quand à lui, n’écrit-il pas à propos de l’éruption des dents de lait chez les enfants : « Le temps où l ’ on doit sevrer les enfants est indiqué par l ’ éruption des dents… On pense faciliter l ’ opération en lui donnant pour hochet quelques corps durs, comme l ’ ivoire ou la dent de loup… Je crois qu ’ on se trompe… Il importe que les enfants s ’ accoutument à mâcher d ’ abord des fruits secs, des croûtes… A force de ramollir ce pain dans leur bouche, ils en avaleraient enfin quelque peu : leurs dents s ’ en trouveraient sorties… » Cette allusion aux dents de lait est retrouvée aussi dans Poil de carotte (1894) de Jules Renard (1864-1910).
Dans la bande dessinée, les allusions se multiplient aussi. Ainsi, dans l’épisode Trolls dans la brume de la collection Trolls de Troye paru aux Editions Soleil en 2002, un des héros se cure les dents dans les règles et la bataille finale voit l’affrontement des troupes du baron Mordhu, qui présentent une simple dent en blason, avec celles d’un autre baron. Comme je viens de l’illustrer, les références bibliographiques sont innombrables et pourraient justifier une étude à elle seule. La particularité de l’opus de Marie Franchiset est d’avoir mis en situation ces extraits de notre patrimoine littéraire dans la pratique quotidienne d’un dentiste en abordant sa symbolique et tous les aspects inhérents à cette profession. Ainsi, elle parvient à nous emmener aux confins du 7 ème art et de l’art dentaire en mélangeant habilement les deux.
Docteur Xavier Riaud
Docteur en chirurgie dentaire
Docteur en épistémologie, histoire des sciences et des techniques
Lauréat de l’Académie nationale de chirurgie dentaire
Membre associé national de l’Académie nationale de chirurgie dentaire
1 « Tu faisais l ’ anatomie des dents, Alcofibras, quand ton Pantagruel, avec les dents tant crues et fortifiées, rompaient un gros morceau à sa timbale… Ton Quaresme-Prenant portait la maschouère en forme de gobelet, et ses dents en forme de vouge, de ses telles dents de laict on en trouvait une à Colonges-les-Royault en Poictou et deux à la Brosse en Saintonge sous la porte de la cave… Gripeminaud les avait d ’ un sanglier… Panurge aux dents aiguës qui disiez à Pantagruel qu ’ il semblait à votre ventre que les dents aient perdu leur fonction naturelle par faute de manger… »
2 Cf. Brille Marcel, « L’art dentaire du XVIII ème siècle à nos jours », in Histoire générale de la médecine, de

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