Les dames blanches
135 pages
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Les dames blanches , livre ebook

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Description

Le témoignage d’un soignant, infirmier puis cadre infirmier au cœur de l’hôpital psychiatrique.


À travers des cas cliniques, il y a développé un travail de réflexion et d’introspection sur l’exaltant soin infirmier, ce « médicament » impalpable mais si efficace. Cette approche rare du soin n’utilise jamais de contentions ni de chambres d’isolement. Une description de l’univers silencieux des prodiges dans le traitement des souffrances psychologiques, à contre-courant de la soif du clinquant de notre société et souhaite transmettre le goût pour ce métier passionnant.






« Porté par un besoin impérieux de parler, ce soignant, ce cadre infirmier apporte un témoignage rare de sa vie professionnelle.



C’est un remarquable travail de réflexion, d’introspection sur le monde psychiatrique dont on parle peu, sauf pour évoquer « des attardés », « des dangereux » et rarement de la souffrance qui peut amener à des actes graves tels que le suicide... »



Docteur Blanche Vidal.









« F. G. a su être à l’écoute des patients même dans les moments de turbulence en gardant son calme, soutenir et accompagner les jeunes infirmiers et infirmières afin de trouver cette sérénité, la raison d’espérer et le plaisir dans l’accomplissement de leurs tâches... »



Docteur Gérard Moutou.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 novembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383512677
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les dames blanches Au cœur de l’hôpital psychiatrique : le prendre soin.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
 
François Girona
Les dames blanches Au cœur de l’hôpital psychiatrique : le prendre soin.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Aquarelle en couverture : le petit portail de l’abbaye de Valcroissant par Laurence Allemand.
 
Croquis : Sébastien Salord.
 
Photos : Josiane Herrada.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Les dames blanches
 
n’est pas un conte onirique,
 
n’est pas une légende.
 
Elles sont ces femmes en blouses immaculées, penchées sur des visages de souffrance, incarnant la figure cultuelle de la fée.
 
 
PRÉFACE
Je vous invite tous à lire le travail de M. François Girona que vous ayez exercé en psychiatrie ou pas.
Porté par un besoin impérieux de parler, ce soignant, ce cadre infirmier apporte un témoignage rare de sa vie professionnelle.
C’est un remarquable travail de réflexion, d’introspection sur le monde psychiatrique dont on parle peu, sauf pour évoquer « des attardés », « des dangereux » et rarement de la souffrance qui peut amener à des actes graves tel que le suicide.
M. Girona m’ayant informé de son projet, j’ai pu l’approuver, suivre l’évolution et l’encourager à poursuivre.
De nombreux cas vécus dans son parcours permettent de montrer la possibilité d’amélioration de l’état du patient quand on prend le temps de le soigner, d’écouter, d’accompagner, de comprendre chaque histoire singulière.
Ici, le soignant de secteur n’est pas un exécutant, il ne se contente pas d’appliquer un traitement comme un antibiotique, il doit s’adapter à l’individu et à son processus pathologique unique.
Épris de liberté, d’empathie, il a le respect des autres qu’ils soient dits normaux ou malade mental.
Enfin, ce cadre a toujours mis en évidence le rôle de l’infirmier.
 
 
Je vous laisse cher lecteur aux mains de ces soignants.
 
 
 
Docteur Blanche Vidal, Ex. Médecin-chef,
Chef du Secteur de Santé Mentale Montpellier-Gignac-Lodève
Hôpital psychiatrique de La Colombière à Montpellier
 
 
PRÉFACE
« L’avenir appartient à ceux qui donnent à la génération future raison d’espérer »
Teilhard de Chardin.
François Girona, cadre infirmier, nous livre avec émotion son parcours professionnel dans le monde de la psychiatrie où il a connu une immersion brutale, en tant que jeune infirmier, dans un contexte asilaire lui permettant de prendre conscience de l’importance du respect de la dignité des patients.
 
Son itinéraire est marqué par la volonté qui caractérise sa force intérieure d’agir en tant qu’acteur et non comme un simple exécutant, d’exister, de se projeter au-delà de lui-même dans la volonté de dépassement de soi, d’aller à contre-courant tout en prenant le risque de se heurter à la hiérarchie institutionnelle, d’affronter des moments de solitude ou de désarroi face à des forces contraires animées par le jeu du pouvoir.
 
Il a œuvré activement à la lutte contre la stigmatisation de la maladie mentale, à la mise en place de la réhabilitation psychosociale des patients, au développement des structures alternatives à l’hospitalisation, au décloisonnement de la psychiatrie par l’ouverture et échanges avec d’autres disciplines à une époque jadis de concentration asilaire.
 
Animé par le sens du devoir qui par ailleurs recèle une part de liberté car l’homme accomplit son devoir tout en ayant la possibilité de faire autrement mais il ne fera pas autrement par pur devoir, François Girona a su être à l’écoute des patients même dans des moments de turbulences en gardant son calme, soutenir et accompagner les jeunes infirmiers ou infirmières afin de trouver cette sérénité, la raison d’espérer et le plaisir dans l’accomplissement de leurs tâches.
 
J’ai pu apprécier les qualités de François Girona qui m’a accompagné en tant que médecin dans le service psychiatrique à Montpellier.
Son itinéraire professionnel a réveillé des souvenirs pleins de réminiscences du plaisir d’avoir été ensemble et d’avoir participer à la quête du bien être possible des patients.
Qu’il trouve ici l’expression de ma profonde gratitude pour son dévouement, l’humilité dans sa pratique afin de ne pas s’enliser dans l’omnipuissance du tout savoir et la certitude rayonnante de l’erreur.
 
Face à l’adversité, aux difficultés rencontrées ou de manœuvres malveillantes, il enseigne qu’il convient de ne pas baisser les bras ou de se lamenter.
Si nous éprouvons une dualité de l’être et en même temps une difficulté d’être à des instances de notre vie professionnelle, dualité de l’être partagé entre le certain et le doute, difficulté d’être dans la mesure où la possession de nous-mêmes nous apparaît comme incertaine, que chacun se souvienne que chaque épreuve nous destitue de nous et nous restitue un peu mieux, plus haut et plus vrai.
 
Il a su accomplir sa tâche avec honneur, honneur qui n’est autre qu’une poésie du devoir, une conscience exaltée dans le respect de soi et des autres comme l’entend Alfred de Vigny.
 
Ce dépassement de soi lui a permis de découvrir ce qui donne à la vie humaine son plus haut sens et sa plus parfaite dignité : l’humanisme.
Ainsi, il peut dire « Je suis satisfait et je sais pourquoi ».
 
 
 
Docteur Gérard Moutou
Ex-médecin-chef de pôle psychiatrique
Chevalier de la Légion d’honneur
Médaille d’honneur de la santé et des affaires sociales.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À tous les soignants.
À tous ceux qui ont besoin d’y trouver de l’espoir.
 
 
 
 
Aujourd’hui, en cet automne 2020, quinze ans me séparent de ma vie professionnelle, mais les souvenirs de l’hôpital de La Colombière s’acharnent.
 
Ils ne se sont pas estompés aussi facilement que je l’aurais cru, comme si toutes les émotions que je n’avais pas eu le temps d’éprouver dans l’institution surgissaient enfin. Leurs vagues qui déferlent me submergent en ces lieux de retraite où je vis, me partageant entre l’air iodé et vivifiant des rives de l’étang de Thau et la chlorophylle abondante de l’Aveyron.
 
J’ai toujours la santé, la passion des rencontres et m’épanouis dans mon couple, auprès de mes enfants et petits-enfants.
Les sorties vélos avec le club de Balaruc-les-Bains, l’investissement dans le bénévolat, mon « trio.ZIP » de jazz et la lecture rythment et nourrissent mon présent.
 
Cependant, je voudrais me débarrasser de cette obsédante histoire de travail. Ma mémoire m’étouffe et je comprends que si je lui résiste, elle insistera davantage. Je dois la laisser m’imposer ses souvenirs. C’est difficile, je redoute le temps que cela prendra.
 
Je me fixe de tout laisser remonter comme cela vient, d’écrire, d’écrire… mais je ne suis pas sûr de tenir la distance, d’arriver au bout.
 
J’ai le sentiment d’être piégé par ma propre démarche, dont l’impérieuse nécessité m’est pourtant évidente car, avant tout, je suis mû par mon admiration sans bornes, par mon émerveillement pour la résistance des équipes infirmières et pour la qualité extraordinaire des soins prodigués dans notre service.
 
Je voudrais mettre en évidence ici le rôle du service infirmier, composé de réels passionnés, experts dans les techniques de soins en psychiatrie et dans la prise d’initiatives, qui subliment cette profession par leur humanisme.
 
Me voici entraîné dans un voyage dans le temps à la redécouverte d’un métier qui a pris une grande place dans ma vie et a toujours eu la saveur du plaisir.
 
 
Une profession enrichissante
En mai 1969, après la réussite au concours d’entrée à l’école d’infirmier de secteur psychiatrique du Centre Psychothérapique Départemental de Montfavet, je suis affecté à temps complet comme stagiaire infirmier dans le service Esquirol dans une Unité pour Malades Difficiles dont le médecin-chef est le docteur Merlin.
Il est à noter qu’à cette époque, il existe quatre U.M.D. et ce jusque dans les années 2010 (Sarreguemines, Cadillac, Villejuif et Montfavet) contre dix déclarées actuellement et de nombreuses unités appelées pompeusement U.S.I., Unité de Soins Intensifs.
 
Cet hôpital psychiatrique se distingue par une volonté de modernité dans les pratiques soignantes malgré son lourd passé, sa longue histoire connue comme étant celle de l’Asile de Montdevergues.
 
Pour mémoire, Camille Claudel y a été internée pour une psychose délirante sous le mode de « placement volontaire » demandé par sa mère. Après trente ans d’hospitalisation ininterrompue, elle décède en 1943 à l’hôpital de Montfavet.
 
 
 
 
Mai 1969, notre premier appartement de jeunes mariés dans une copropriété, au premier étage, à Montfavet au cœur de la Provence, au bout d’une belle allée de platanes.
 
« Les Bastides » Chemin de la Maumette. 84140 – Montfavet.

 
 
Je n’ai pas vingt ans, j’arrive à vélo devant le service, ma première impression est brutale. Face à moi se dresse une haute ceinture de béton sans fenêtre ni porte. Un grand portail muni de barreaux permet l’accès à une première cour intérieure. Après avoir sonné, l’ouverture se fait électriquement, commandée par un employé. Un deuxième portail apparaît, constituant un sas. Je suis bloqué, je ressens l’enfermement avec cette fermeture derrière moi condamnant toute possibilité de retour. Cette unique entrée,

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