Quand les soignants témoignent...
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Quand les soignants témoignent... , livre ebook

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Description

L'auteur propose des « histoires de soins », recueillies auprès de professionnels (infirmiers, sages-femmes, ergothérapeutes, secrétaires médicales…) qui, comme lui, ont vécu des moments forts et ont souhaité confier, souvent pour la première fois, certains de leurs souvenirs les plus marquants. Moments d'indicible peine ou de joie extrême, toujours chargés de beaucoup d'émotion.
Témoigner, donc, mais pour qui, pour quoi ? D'abord pour soi-même, pour se libérer du poids d'émotions trop longtemps retenues, prendre de la distance par rapport à son propre vécu, et pouvoir enfin «oublier», peut-être.
Mais aussi, témoigner pour les autres, pour la construction d'une «mémoire collective soignante», puisque, ailleurs, autrement…, c'est un peu la même réalité à laquelle chaque soignant, séparément, est confronté.
Enfin, témoigner de façon plus générale vers la société, pour que les soignants soient mieux connus et de fait, mieux reconnus.
C'est ainsi que les soignants – ceux qui témoignent mais aussi tous les autres – pourront passer progressivement du «droit individuel à l'oubli» au «devoir collectif de mémoire».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mai 2011
Nombre de lectures 9
EAN13 9782994099772
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1169€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table of Contents

Cover Image
Chez le même éditeur
Copyright
Remerciements
Avant-propos de Michel Poisson et Ljiljana Jovic
Avant-propos de Alain Coulomb
Introduction
1. Est-il possible de rendre visible l’invisible, c’est-à-dire notre intimité au travail ?
2. Devons-nous taire notre ressenti professionnel ?
3. Comment montrer qu’« ailleurs et autrement, c’est un peu la même chose que nous avons vécue » ?
4. Comment passer de la mémoire individuelle à la mémoire collective ? Par le témoignage ?
5. Comment rendre compatible le droit (individuel) à l’oubli et le devoir (collectif) de mémoire ?
6. Comment prendre en compte la demande des soignants ?
7. Comment l’écrire ?
1. Témoignages soignants
2. Témoignages soignants
3. Témoignages sur le site web Être infirmier aujourd’hui
4. D’aujourd’hui à demain
III Éclairage
1. Un regard sur la formation en soins infirmiers
2. Une proposition d’accompagnement des étudiants et des professionnels
3. Quelques réactions aux témoignages
Conclusion
Bibliographie
Annexe
Chez le même éditeur
Réanimation et coma, soin et vécu psychique du patient , par Michèle Grosclaude, 2 e édition 2009, 264 pages.
Relations soignants - soignés : prévenir et dépasser les conflits , par Claude Curchod, 2009, 224 pages.
Urgences Réanimation, Transfusion sanguine , par Jean-Pierre Carpentier, 5 e édition, Collection Nouveaux Cahiers de I’Infirmière n° 21, 2002, 272 pages.
Le burn out à l’hôpital. Le syndrome d’épuisement professionnel des soignants , par P. Canouï, A Mauranges, A. Florentin, 4 e édition, 2008, 24 pages.
Douleur et soins infirmiers , par Ch. Metzger, A. Müller, M. Schwetta, Ch. Walter, Collection Savoir et pratique infirmière, 2000, 272 pages.
Soigner… le premier art de la vie , par M.-F. Collière, 2 e édition, 2000, 464 pages.
Infirmier en milieu carcéral , par Roch-Etienne Migliorino, 2009, 96 pages.
Copyright © 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Copyright
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Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle).
© 2009, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-294-70856-5
Elsevier Masson SAS, 62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex www.elsevier-masson.fr
Remerciements
Dans un premier temps, je veux remercier tout particulièrement Atika, Axel, Catherine, Christiane, Christine, Danielle, Joëlle, Josseline, Loïc et Richard, tous issus d’une même promotion de soignants paramédicaux en formation. C’est grâce à vous si ce projet de recherche et de publication de l’intimité du soin vécue par le soignant a pu naître et prendre vie.
Un autre grand merci à Anthony, Catherine, Marie, Sylvie et Viviane qui ont accepté eux aussi de témoigner.
Et une pensée enfin aux précurseurs, c’est-à-dire à celles et ceux qui ont osé dès l’origine de mon appel témoigner de leur vécu de soignant sur Internet. Vous êtes et vous resterez le cœur de ce travail.
Dans un deuxième temps, je veux remercier ceux qui m’ont aidé à éclairer ces témoignages soignants. Il y a des anonymes que je connais très bien, des auteurs que je découvre et des professeurs en philosophie que je commence à connaître.
Et puis, il y a – ceux qui sont pour moi – des personnalités qui ont accepté de réagir à la lecture des témoignages soignants : M. Alain Coulomb, Mme Christine Coquaz, Mme Ljiljana Jovic, Mme Sylvie Lopez-Robillard, Mme Anne Rauzy, M. Michel Poisson. Soyez à votre tour remerciés.
Enfin, il y a les personnes qui m’ont accompagné un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… dans cette merveilleuse aventure de partage. À tous : Merci.
Avant-propos de Michel Poisson et Ljiljana Jovic
Ljiljana Jovic

Directeur des soins, Conseillère technique régionale en soins / DRASS Île-de-France, Présidente de l’ARSI (Association de Recherche en Soins Infirmiers)
Michel Poisson

Cadre supérieur de santé, Formateur / Institut de formation des cadres de santé / CHU Nantes
Quelle bonne idée d’inviter des professionnels du soin, infirmières pour la plupart, à parler de leur métier ! C’est tellement rare qu’au début, on est même surpris de l’abondance et de la fluidité du discours. Dans cette sorte d’agora des temps modernes, une parole claire et vive se libère et résonne, en écho à des moments de soins tirés de mémoires parfois lointaines. Ici, les mots résonnent en effet plus qu’ils ne raisonnent. Car ce sont les émotions et les sentiments qui sont convoqués au cours de cette gigantesque conversation. Tranches de vie de soignants qui acceptent généreusement de livrer une part d’eux-mêmes souvent gardée secrète, comme si dans notre milieu, toute forme d’épanchement était tacitement proscrite. « À l’école, on ne dit pas ses émotions » raconte A., étonnée de s’être senti le droit de pleurer lorsque la petite Nancy, huit mois, a pris congé du monde. Étonnée aussi, A., face à la dignité poignante de la maman de Nancy, endeuillée mais lui offrant ses bras à son tour, pour la réconforter. Ailleurs, G. assure qu’au fond, « le plus dur, c’est de faire semblant que tout va bien ».
Alors, quand le silence fait place à la vie qui se laisse raconter, le résultat est nécessairement foisonnant. Souvenirs plus ou moins enfouis, surprenantes réminiscences, jusqu’à cet engagement d’un corps qui se rappelle comment il prenait une enfant de onze ans dans les bras pour une ponction lombaire – art d’une « faiseuse de dos rond ». Tant de vécus, de ressentis sédimentés, constituent la trame solide d’un témoignage collectif dont l’éloquence inspire nécessairement le respect. Si la dimension professionnelle constitue sans aucun doute la toile de fond du récit, l’humanité occupe l’essentiel du premier plan. « C’est plus une expérience humaine qu’une expérience de soins » dit C. suivie en cela par J., dont la fonction essentielle consista à maintenir ce qu’elle appelle joliment le « fil humain » qui relie au monde. Lorsque les recours à la science et à la technologie sont épuisés, l’éthique n’est jamais bien loin et c’est toujours l’humanité toute nue qui prend le relais, jusqu’au bout des vies accompagnées. « Ce sont des femmes et des hommes, dit S., seulement et simplement et c’est déjà beaucoup ».
Mais l’humanité, c’est aussi la fragilité et l’humilité des héros réduits à rechercher des petits moyens pour s’accrocher et résister sur des chemins parfois scabreux et souvent encombrés de multiples douleurs. Ici, le collectif de travail, cocon improvisé tissé dans de discrètes solidarités, apporte un chaleureux réconfort : « plein de choses sûrement efficaces pour soi mais moyennement efficaces pour le patient » dit C. Enfin, ces moments d’humanité sont tous marqués et traversés par les rencontres, sans que l’on s’en étonne : soignants-soignés, parents-enfants-soignants, familles-soignants, soignants apprentis et soignants plus chevronnés. De ces contacts naissent parfois les étincelles qui allument les souvenirs les plus tenaces. Ainsi, M. la rebelle se souvient lorsqu’elle était élève, des « abus de pouvoir » de monitrices pour qui « apprendre la vie, (c’était) apprendre à se résigner face à l’injustice ». Elle en a retenu, semble-t-il, de salutaires capacités d’indignation, associées au magnifique souvenir de C., « l’humaine formatrice en humanité » dont elle a sans aucun doute emprunté le sillage. Prix à payer, peut-être, mais aussi cadeau reçu pour l’édification d’un solide appareil moral qui aide à y voir plus clair, comme un phare dans la tourmente.
Ainsi, ces souvenirs livrés par les professionnels, avec leurs mots, rappellent ceux qu’on se raconte dans les salles de soins autour d’un café. Des moments privilégiés durant lesquels on se remémore les situations vécues et qui ont forcément marqué d’une manière ou d’une autre. Ces moments et la similarité de situations vécues, même si ces dernières ne sont pas exprimées, sont également des fils invisibles qui lient les professionnels entre eux. Cette façon inhabituelle de raconter les relations de soins tient à l’expression des ressentis, des observations, des interprétations, des lectures singulières des situations. Le contenu des entretiens constitue une matière riche à explorer et donne à voir une autre facette du métier de soignant.
Merci donc à tous ces professionnels de témoigner du caractère vivace, profondément humain, de ces métiers qui consistent à soigner les hommes. S’agissant des infirmières en particulier, elles ont, pendant longtemps, trop sans doute, laissé confisquer leur parole par d’autres, s’excluant ainsi de toute forme de délibération sur leur avenir

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