Thérapie psychodynamique et psychanalyse

Claudia Boddin

Description

La psychanalyse est arrivée avec le XXe siècle, une méthode thérapeutique créée par Sigmund Freud (1856-1939) qui prend ses racines dans la médecine. Cette méthode thérapeutique amène à la prise de conscience par le patient de son contenu psychique inconscient et refoulé.Définie comme une méthode de traitement des névroses, une science des processus psychiques inconscients, une psychologie des profondeurs, elle est indiquée pour les adultes ainsi que pour les enfants. Les progrès théoriques et cliniques obtenus dès sa naissance lui ont permis d’étendre sa portée clinique jusqu’aux patients psychotiques et autistes, qui aujourd’hui bénéficient aussi fréquemment des traitements psychanalytiques.Freud a rendu son œuvre claire et accessible à tous. Il a été très attentif à la transmission de son savoir avec l’éthique que cela implique. Son œuvre conjugue une longue expérience clinique à un grand effort de théorisation, ce qui en a fait une référence obligatoire pour tous les psychanalystes aussi bien que pour la plupart des écoles de psychothérapie qui sont apparues depuis.

Sujets

• Psychiatrie

Informations

• Publié par: Editions du Traité de Médecine
• Date de parution: 01 janvier 2019
• Nombre de lectures: 0
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

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e La psychanalyse est arrivée avec le XX siècle, une méthode thérapeu- tique créée par Sigmund Freud (1856-1939) qui prend ses racines dans la médecine. Cette méthode thérapeutique amène à la prise de conscience par le patient de son contenu psychique inconscient et refoulé. Définie comme une méthode de traitement des névroses, une science des processus psychiques inconscients, une psychologie des profondeurs, elle est indiquée pour les adultes ainsi que pour les enfants. Les progrès théoriques et cliniques obtenus dès sa naissance lui ont permis d’étendre sa portée clinique jusqu’aux patients psycho- tiques et autistes, qui aujourd’hui bénéficient aussi fréquemment des traitements psychanalytiques. Freud a rendu son œuvre claire et accessible à tous. Il a été très atten- tif à la transmission de son savoir avec l’éthique que cela implique. Son œuvre conjugue une longue expérience clinique à un grand effort de théorisation, ce qui en a fait une référence obligatoire pour tous les psy- chanalystes aussi bien que pour la plupart des écoles de psychothérapie qui sont apparues depuis. Pour la psychanalyse il y a trois facteurs concomitants à la vie men- tale pathologique : l’infantile, la sexualité et le refoulement. Ces trois éléments sont liés dans la structure névrotique où ils produisent des symptômes, des inhibitions et de l’angoisse. Freud a nommé « amnésie infantile » [7] oubli radical que la première enfance de chaque sujet subit normalement et a situé dans cette période de la vie la constitution du noyau de la névrose. La dépendance absolue de l’enfant aux parents pendant une longue période (fait inhérent à l’espèce humaine) influence d’une façon majeure la constitution du sujet et le complexe d’Œdipe est son corollaire. La psychanalyse ne méconnaît pas que dans le travail psychanaly- tique, il faut être attentif à l’influence des facteurs organiques (méca- niques, toxiques, infectieux) sur l’appareil psychique. Les recherches organiques sont indispensables afin d’isoler, supprimer ou rendre moins importante l’incidence des facteurs biologiques sur le psy- chisme. Pour travailler les symptômes sur le plan psychique, le psycha- nalyste reste dégagé de tout présupposé de nature proprement médicale. Il cherche très souvent l’appui psychopharmacologique du psychiatre pour obtenir l’amélioration des conditions psychiques géné- rales du patient, à partir desquelles il devient possible d’envisager une approche psychanalytique.

Les raisons de rencontrer un psychanalyste

C’est parce qu’il y a une souffrance que le sujet va chercher à rencon- trer un psychanalyste. Les motifs peuvent être très divers : faire face à un choix professionnel, à une angoisse, à la dépression, comprendre des douleurs non explicables par la médecine, surpasser des difficultés

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amoureuses, manquer de plaisir dans une relation pourtant voulue, couper le cordon ombilical avec sa famille, incapacité de faire un travail de deuil difficile, se retrouver sexuellement, faire face à la découverte d’une maladie grave, se libérer d’une addiction, etc. [1]. En résumé, maintes formes de souffrances singulières peuvent amener quelqu’un à chercher un psychanalyste, mais ce que le psychanalyste considère comme un symptôme est uniquement la cause de la souffrance et rien d’autre. Le symptôme est un vrai indice du sujet, et de ce fait, il est considéré comme le chemin qui mène vers le conflit inconscient qui l’a produit. La rencontre avec un psychanalyste peut avoir lieu, soit dans un cabinet en libéral, soit dans un service de médecine lors d’une hospita- lisation. L’écoute psychanalytique accompagne le psychanalyste par- tout où il travaille avec un patient. Ce n’est pas seulement le cadre d’un cabinet avec un divan qui constitue la cure. Celui que dirige la cure est le psychanalyste et le cadre est la manière par laquelle il conçoit son rapport thérapeutique singulier avec un sujet qui souffre. Tout patient souhaite que sa souffrance s’arrête et contrairement aux idées reçues, la souffrance s’arrête. Une fois le sujet en analyse, les symptômes ne prolifèrent plus. Ce n’est pas pour autant qu’il n’a pas envie de continuer un travail sur lui-même. Le fait que la psychanalyse ne se fixe pas sur le symptôme dans le but unique de le supprimer mais prend en considération le sujet dans son histoire, permet au patient de se redécouvrir. Pendant les séances, le patient va parcourir son histoire, découvrir des sentiments oubliés, se remémorer le passé, refaire le puzzle de sa vie tout en lui donnant une nouvelle signification afin de pouvoir se situer d’une manière plus salu- taire vis-à-vis de lui-même. Les premières rencontres avec un psychanalyste sont considérées comme des entretiens préliminaires. L’analyste pose des questions au patient sur son histoire afin de pouvoir établir une direction de la cure. Ces entretiens offrent la possibilité d’une évaluation diagnostique pré- alable, pas du tout conclusive, mais qui permet au psychanalyste d’orienter le traitement, comme, par exemple, ne pas coucher sur le divan un patient dont il suppose la possibilité d’un état psychotique non déclenché. Avec l’interprétation des rêves, la psychanalyse a franchi les limites d’une affaire purement médicale. La psychanalyse n’est pas un frag- ment de la psychiatrie ou de la psychologie, elle est une discipline d’intérêt général. Méconnaître la psychanalyse, c’est méconnaître le sujet humain dans la singularité de son désir. La formule par laquelle Lacan a conçu l’éthique [14] propre à la psy- chanalyse, le « ne pas céder sur son désir », permet au sujet de faire face au monde contemporain où les besoins de la culture de masse favo- risent et fréquemment obligent la perte de la singularité. Par l’expé- rience psychanalytique, le sujet apprend qu’il peut rester dans le chemin de son désir, malgré toutes les pressions que cela engendre. C’est du désir qu’il peut extraire des conditions favorables à sa réalisa- tion personnelle.

La règle fondamentale

La règle de base de la psychanalyse est l’association libre : « Parlez comme ça vous vient même si cela vous paraît inutile » [2]. Cette expression amène le sujet vers une parole libre et difficile qui implique

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