Au-delà de la pensée
232 pages
Français

Au-delà de la pensée , livre ebook

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232 pages
Français

Description

Les mots ne sont qu'un pâle reflet de la réalité. Ils construisent l'homme, qui croit n'être que ce qu'il dit. Il en est de même de la pensée, qui ne peut dépasser un paraître dont nous ne soupçonnons pas les limites. Penser n'est certainement pas le propre de l'homme et rien ne nous dit que la pensée cesse d'exister après la mort. En cherchant à mieux comprendre l'amour et la mort, il est possible de saisir une origine de la pensée qui s'enracine dans la matière.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 7
EAN13 9782296537941
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Gilbert Adrie
A-del de l A pensée
Être et paraître
Les mots ne sont qu’un pâle reet de la réalité. Ils construisent
l’homme, qui croit n’être que ce qu’il dit. Il en est de même de la
pensée, qui ne peut dépasser un paraître dont nous ne soupçonnons A-delpas les limites. Penser n’est certainement pas le propre de l’homme
et rien ne nous dit que la pensée cesse d’exister après la mort. de la
En cherchant à mieux comprendre l’amour et la mort, il est possible pensée
de saisir une origine de la pensée qui s’enracine dans la matère.
Être et paraître
Professeur honoraire, sportf de haut niveau et entraîneur, Gilbert
Andrieu contnue sa méditaton en faisant référence à son corps plus
qu’à son esprit, et en s’eforçant de dépasser l’objectvité apparente
qui masque nos lacunes en ce qui consiste l’homme et sa
pseudosagesse.
Illustraton de couverture : huile sur toile de Sarandis Karavousis (1938-2011).

23 €
ISBN : 978-2-343-00361-0
A-del de la pensée
Gilbert Arieu
Être et paraître







Au-delà de la pensée


Gilbert Andrieu




Au-delà de la pensée

Être et paraître
































DU MÊME AUTEUR



Aux éditions ACT İO
L’homme et la force, 1988
eL’éducation physique au XX siècle, 1990
Enjeux et débats en E.P., 1992
À propos des finalités de l’éducation physique et sportive, 1994
eLa gymnastique au XIX siècle, 1997
Du sport aristocratique au sport démocratique, 2002

Aux PRESSES UN İVERS İTA İRES DE BORDEAUX
Force et beauté. Histoire de l’esthétique en éducation physique aux
ème ème19 et 20 siècles, 1992

Aux éditions L’HARMATTAN
Les Jeux Olympiques un mythe moderne, 2004
Sport et spiritualité, 2009
Sport et conquête de soi, 2009
L’enseignement caché de la mythologie, 2012
Au-delà des mots, 2012
Les demi-dieux. Les enseignements cachés de la mythologie grecque,
2013








© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-00361-0
EAN : 9782343003610



PRÉAMBULE



Longtemps, j’ai sacrifié au « nous » conventionnel qui
ne fait que cacher un ego toujours en quête de reconnaissance.
Certes, ce « nous » peut se comprendre lorsqu’il s’agit d’une
idée partagée par d’autres ou d’une idée traditionnelle que l’on
ne fait que reprendre en lui accordant le crédit qu’elle mérite.
Le monde universitaire en particulier, mais il n’est pas le seul,
utilise ce « nous » royaliste qui mélange à la fois de la modestie
vis-à-vis de ses pairs, et de la volonté de pouvoir, vis-à-vis de
ceux auxquels on s’adresse. Après avoir fait amende honorable
devant les parrains de la connaissance, on s’aventure
prudemment pour leur imposer une position qui peut les
déranger, tout simplement parce qu’elle n’est pas que louange
ou acceptation pure et simple. Tout ce que vous me dites est très
1bien, mais !
C’est donc très souvent, lorsque, l’âge aidant, il devient
possible d’échapper à la règle de fausse bienséance, que le
« nous » n’est plus indispensable et que s’en affranchir devient
un devoir, doublé d’un certain plaisir. Oser être seul et quitter la
protection de la foule n’est pas toujours facile et demande une
certaine dose d’inconscience. Pourtant, la conscience d’être ce
que l’on est n’a jamais été aussi forte, même si les premiers pas
sont hésitants lorsque vient le temps de jeter le masque.
Attention ! Dire « je » n’est pas seulement prendre des
risques, affirmer ce qui surprend ou dérange, en le signant sans
craindre la critique, c’est aussi reconnaître, autrement, ce que
l’on doit aux autres. L’individu qui dit « je » ne tente pas de

1 Je crois que le docteur Paul Chauchard, à la fin de sa vie, en partageant ses
connaissances avec des moines zen, en se comportant comme Theillard de
Chardin vis-à-vis de la connaissance, était de ceux qui dépassent le savoir
pour s’aventurer dans le chemin de l’amour de la vérité. Je n’ai connu Henri
Laborit qu’un instant au téléphone, mais j’ai compris pourquoi il n’était pas
aimé par tous ceux qui ne faisaient pas les mêmes synthèses.
5faire disparaître les autres, ce serait impossible et malhonnête.
Non ! Toutefois, arrivé à un tournant de sa vie, il abandonne
l’analyse et se passionne pour la synthèse qu’il n’a cessé de
faire, chemin faisant, jour après jour, avec comme outil de
recherche sa propre sensibilité, son caractère, sa nature
d’homme qui agissent, parlent et pensent à leur façon, que nous
2le voulions ou pas .
L’individu est-il seul de la naissance à la mort, ou bien
est-il le simple reflet des autres, tout en naviguant sur le torrent
de l’existence ? Certes, il est seul devant la mort, même si une
foule assiste à ses obsèques, mais peut-il utiliser sa particularité
dans un monde qui le construit pas à pas, qui le dirige ? Il est
difficile de répondre par oui ou par non !
Je me souviens que vers l’âge de quatre ans — je donne
cet âge parce que les repères qui l’accompagnent me permettent
de l’affirmer — j’aimais passer de longs moments assis, le dos
tourné vers le mur de la maison familiale, les mains sous les
cuisses pour les protéger du froid du ciment lisse que mon père
avait glacé à la truelle, immobile, ne regardant rien de
particulier, me laissant emporter par le silence de la petite
propriété qui avait pour nom Le Grillon. J’aimais ce silence,
l’ombre de la terrasse, je crois bien que je vivais là des
moments de solitude et ne pensais à rien, sans savoir ni
comprendre pourquoi. Je disparaissais spontanément, rappelé à
la réalité de mon entourage lorsque ma mère me cherchait.
L’homme, toute sa vie change, bien entendu, mais il
change en surface plus qu’en profondeur. Jour après jour, le
temps le marque physiquement et rien ne peut en voiler les
effets.
3 Mais ce n’est pas lui qui change le plus , en réalité,
c’est le costume qu’il porte pour paraître ce que les autres
veulent voir de lui. Il n’y a là rien de péjoratif. J’utilise souvent
le théâtre pour expliquer la vie qui pourrait bien être un rôle
seulement. L’acteur, que nous sommes, apprend son rôle plus

2 En réalité, la synthèse redevient elle-même analyse, comme si la pensée ne
pouvait aller que de l’une à l’autre !
3 Inutile de nier l’évidence. Physiquement l’homme ne cesse de changer,
organiquement aussi, disons sa forme, celle qui ne sera jamais la même deux
jours durant !
6ou moins bien, plus ou moins vite, puis le joue devant un
public, plus ou moins spécialisé, plus ou moins important, et
lorsque son rôle est fini, il sort de scène tandis que les
spectateurs apprécient sa performance en bien ou en mal. La
plus grande différence avec le théâtre, c’est qu’il ne revient pas
saluer lorsque le rideau se relève.
Vers la fin de sa vie, il tente seulement de poser ses
différents costumes, de ne plus jouer de rôle particulier, d’être
soi, si tant est que cela soit possible et, surtout, s’il peut prendre
conscience qu’un autre l’habite.
Autant dire que sa recherche change de direction : elle
était tournée vers tout ce qui existe, au dehors de sa personne,
encore que cette image soit très relative, elle se tourne
désormais vers l’i

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