Deleuze et la mort
256 pages
Français

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Deleuze et la mort , livre ebook

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Description

Cet essai aborde la théorie de l'inconscient élaborée par Deleuze et Guattari en 1972 dans L'Anti-Oedipe. Il met en évidence le rôle central de la pulsion de mort dans ce livre emblématique des « philosophies du désir » des années 70. A la lumière de textes psychanalytiques et philosophiques, le projet deleuzo-guattarien est ici présenté dans toute sa cohérence, avec les principales transformations conceptuelles qu'il mobilise.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2016
Nombre de lectures 11
EAN13 9782140019296
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ouverture philosophique
Ouverture philosophique
Collection dirigée par, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
Paul DUBOUCHET, L’esprit du catholicisme d’apres René Girard , 2016.
Nikolaos FOUFAS, Marx et la Grèce antique, La lutte des classes dans l’Antiquité , 2016.
Bruno TRENTINI, Interpréter l’art , 2016.
Michel FATTAL, Augustin, penseur de la raison ? ( Lettre 120, à Consentius), 2016.
Fabrice MOUSSIESSI, Penser l’épistémologie non classique des mathématiques chez Imré Lakatos, 2016.
Gérard GOUESBET, Violences des Hommes , 2016. Dominique CHATEAU, Ontologie et représentation , 2016
Philippe FLEURY, Walter Benjamin, Un itinéraire philosophique , 2016.
Paul DUBOUCHET, Le « scandale Joseph de Maistre » , 2016. Pierre LAMBLE, Le temps des monstres, Conscience humaine et violence de l’état, tome 4 , 2016.
Pierre LAMBLE, Esprit et déraison, Conscience humaine et violence de l’état, tome 3 , 2016.
Pierre LAMBLE, L’ombre de César, Conscience humaine et violence de l’état, tome 2 , 2016.
Pierre LAMBLE, L’enfance terrible des États, Conscience humaine et violence de l’état, tome 1 , 2016.
Rafik HIAHEMZIZOU, L’Expérience scientifique. Exposé philosophique de son développement , 2016.
Titre
Fabrice Jambois








Deleuze et la mort



Chemins dans L’Anti-Œdipe
Copyright





























© L’Harmattan, 2016
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-77165-6
La représentation de notre propre mort a quelque chose d’« impénétrable » et Freud situe cette caractéristique parmi celles qui concernent le souhait inconscient de la mort à l’adresse de l’étranger et l’ambivalence à l’égard de la personne aimée. Accueillir la mort dans notre représentation, c’est pouvoir en faire un objet d’inclination – une certaine tendresse vis-à-vis de soi-même –, c’est garantir qu’elle reste pour nous en tous cas une pensée à objet et qu’elle constitue une modalité définitive de la seule figuration possible de soi au regard d’un Autre tel que nous en signifions le désir primitif dans le narcissisme d’être aimé.
Pierre FEDIDA, « L’hypocondrie du rêve », Nouvelle revue de psychanalyse , n°5.
Abréviations

Capitalisme et schizophrénie , t1 : L’Anti-Œdipe (écrit avec Félix Guattari), Minuit, 1972.
B
Le bergsonisme , PUF, 1966.
CC
Critique et clinique , Minuit, 1993.
D
Dialogues avec Claire Parnet, Flammarion, 1977.
DR
Différence et répétition , P.U.F., 1968.
E
L’épuisé, in Samuel Beckett, Quad , Minuit, 1992.
ES
Empirisme et subjectivité , P.U.F., 1953.
F
Foucault , Minuit, 1986.
FB-LS
Francis Bacon. Logique de la sensation , La Différence, 1984.
ID
L’île déserte , Minuit, 2002.
IM
Cinéma 1. L’image-mouvement , Minuit, 1983.
IT
Cinéma 2. L’image-temps , Minuit, 1985.
K Kafka.
Pour une littérature mineure (écrit avec Félix Guattari), Minuit, 1975.
LS
Logique du sens , Minuit, 1969.
MP
Capitalisme et schizophrénie , t. 2 : Mille plateaux (écrit avec Félix Guattari), Minuit, 1980.
N
Nietzsche , P.U.F., 1965.
NPh
Nietzsche et la philosophie , P.U.F., 1962.
P
Pourparlers , Minuit, 1990.
PCK
La philosophie critique de Kant , 1963.
Pli
Le Pli. Leibniz et le Baroque , 1988.
PS
Proust et les signes , P.U.F., 1964 (nous citons l’édition augmentée de 1970).
PSM
Présentation de Sacher-Masoch , Minuit, 1967.
PV
Périclès et Verdi. La philosophie de François Châtelet , Minuit, 1988.
QPh ?
Qu’est-ce que la philosophie ? (écrit avec Félix Guattari), Minuit, 1991.
RS
Deux régimes de fous , Minuit, 2003.
S
Superpositions (avec Carmelo Bene), Minuit, 1979.
SPE
Spinoza et le problème de l’expression , Minuit, 1968.
SPP
Spinoza. Philosophie pratique , Minuit, 1981.
Introduction
Cet essai d’interprétation de L’Anti-Œdipe se présente comme une introduction générale à la lecture de cet ouvrage ; il en réorchestre les thèmes principaux. Le questionnement qui s’y déploie a pour foyer d’origine trois motifs d’étonnement. En premier lieu, dans le premier tome de « Capitalisme et schizophrénie », paru en 1972, Gilles Deleuze et Félix Guattari se proposent de substituer la discipline qu’ils inventent – la schizo-analyse – à la psychanalyse, ou du moins de transformer de l’intérieur celle-ci par celle-là. Jugée impropre à donner accès à la racine de l’expérience vitale, c’est-à-dire à la fabrication du processus désirant dans les régions les plus profondes de l’inconscient, la psychanalyse, saisie sur un plan théorique du point de vue de la philosophie spontanée qu’elle contient, s’inscrit selon eux dans le prolongement d’une tradition philosophique idéaliste et nihiliste qui dévalorise le désir en l’assignant au manque. Le chapitre IV de L’Anti-Œdipe esquisse le programme propre à la schizo-analyse sous la forme de « tâches » qu’il lui reviendra d’accomplir. Pourtant, en 1980, dans Mille plateaux , second tome de « Capitalisme et schizophrénie », la schizo-analyse se dilue et passe au second plan ; son programme est apparemment abandonné 1 . Abandon qui entraîne une cascade de questions : quel sens faut-il accorder à cet inaboutissement ? Ne contamine-t-il pas en retour le projet même qu’énonce L’Anti-Œdipe et ne repousse-t-il pas la schizo-analyse dans l’obscurité d’un imaginaire théorique vague – celui d’une discipline qui, virtuelle sans être réelle, n’est qu’une ombre portée fantaisiste de la psychanalyse ? Et quel contenu conceptuel la schizo-analyse abrite-t-elle ? Quels effets pratiques est-elle susceptible de produire, notamment à l’intérieur de la psychanalyse ?
Second motif d’étonnement : la présence sous-jacente et ambiguë du thème de la mort dans L’Anti-Œdipe . Dans son cours du 27 mai 1980, consacré à « L’Anti-Œdipe et autres réflexion », Deleuze revient longuement l’identité entre le « principe vital » et le processus ou « voyage » schizophrénique, dans lequel se comprime le processus primaire de l’inconscient : processus et vie ne font qu’un, et aucun préparatif de mort ne trouve place au sein du processus. Deleuze y exprime l’horreur que lui inspire l’idée de concevoir la mort comme une composante interne du processus et formule, de manière minimaliste, ce que signifie, selon lui, le spinozisme : être spinoziste se ramène à concevoir la mort comme ce qui vient du dehors, comme ce qui abolit du dehors le processus. Ce qui équivaut à refuser aussi bien de concevoir la mort comme le processus à l’œuvre que comme l’œuvre d’un processus interne : le rapport logique entre mort et processus est celui de deux éléments contradictoires. Dans cette résistance face à l’idée d’inclure la mort dans le processus de la vie inconsciente s’enracine le principe d’une condamnation totale et sans appel des positions philosophiques qui placent la mort à l’intérieur du processus ou, pire, font d’elle le moteur de celui-ci. Deleuze y voit une « offense à la pensée, à la vie, à tout vécu 2 . » D’où la conviction que celui qui se dit « ami de la mort » doit être regardé comme une « erreur de la nature », comme un « monstre ». La position philosophiq

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