Emmanuel Levinas, la Philosophie de l Altérité
182 pages
Français

Emmanuel Levinas, la Philosophie de l'Altérité , livre ebook

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182 pages
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Description

À partir de l'analyse de la problématique levinassienne de la responsabilité de soi à l'égard d'Autrui, l'auteur s'attache, dans le cadre de cette réflexion, à examiner la pertinence théorique et la fécondité conceptuelle de la pensée d'Emmanuel Levinas dont le souci majeur est de conjurer la barbarie de la guerre et de prévenir toute dynamique pouvant faire courir à l'altérité le risque humanicide d'être anéantie.

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Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 103
EAN13 9782296499058
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

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Extrait

Emmanuel LevinasLa philosophie de l’altérité
Ouverture philosophique Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillir des travaux originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques. Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu'elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n'y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu'habite la passion de penser, qu'ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Dernières parutions Martine PELLETIER,Marshall McLuhan. De la médianomie vers l’autonomie, 2012. José CUPIDO,Metaphysica theoria, 4 tomes, 2012.Olivier CAULY,Mise en scène(s) de la répétition, 2012.Leyla MANSOUR,Corps de guerre. Poétique de la rupture, 2012. Benjamin RIADO,Le Je-ne-sais-quoi. Aux sources d’une théorie esthétique au XVIIe siècle, 2012. Patrick KABAKDJIAN,La pensée en souffrance, 2012.Luca M. POSSATI,Ricœur et l’analogie, Entre théologie et déconstruction, 2012. François URVOY,Le temps n’est pas ce que l’on croit, 2012. Stanislas DEPREZ,L’homme, une chose comme les autres ?, 2012.Bertrand DEJARDIN,Ethique et esthétique chez Spinoza, Liberté philosophique et servitude culturelle, 2012. Stefano BRACALETTI,Le paradigme inachevé. Matérialisme historique et choix rationnel, 2012. Laurence HARANG,La valeur morale des motifs de l’action. Motivation éthique et motifs, 2012. Olivier LAHBIB,Avoir, Une approche phénoménologique,2012. Dimitri TELLIER,La métaphysique bergsonienne de l’intériorité. Se créer ou se perdre,2012.
Jean-Thierry NANGA-ESSOMBA
Emmanuel Levinas La philosophie de l’altérité
Préface de Lucien AYISSI L’Harmattan
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-EAN : 9782296
À Placide Ndzana et Chantal Awouda. Eux dont les regards se sont éteints pour toujours et les visages disparus ; enfouis à jamais dans cet espace diffus de l’éternité qui, dans l’accueilultime, nous réserve à tousl’hospitalitéuniverselle. Pour nous y avoir précédé, cesigne d’à-Dieu.
PRÉFACEÀ partir del’analyse de la problématique levinassienne de la responsabilité de soi à l’égard d’Autrui,M. Nanga Essomba s’attache, dans le cadre de cette réflexion, à examiner la pertinence théorique et la fécondité conceptuelle de la pensée d’Emmanuel Levinas dontle souci majeur est de conjurer la barbarie de la guerre et de prévenir toute dynamique pouvant faire courir à l’altérité le risque humanicide d’être anéanti. Ce risque est d’autant plus grand aujourd’hui qu’avec la mondialisation, il est de plus en plus possible de se rapporter à l’Autre, soit en tant qu’étranger, allochtone, réfugié, immigré, orphelin, veuve, pauvre, etc. S’il importe de repenser l’humanisme contemporain à travers l’éthique de la responsabilité qui sous-tend la philosophie de l’altérité d’Emmanuel Levinas, c’est dans la perspective de trouver remède à l’adversité et à l’hostilité dont souffre l’humanité et qui se manifeste partout par la double crise de l’accueil et de l’hospitalité.Mais, comment pouvoir repenser l’humanisme contemporain, afin de l’enrichir éthiquement, si l’Autre n’est pas déjà reconnu comme cette catégorie philosophique et cette entité anthropologique dont la vulnérabilité révèle à tout un chacun non seulement sa propre finitude ontologique, mais aussi et surtout l’ampleur du devoir de responsabilité qui lui incombe vis-à-vis d’autrui? Bien plus, ce devoir de responsabilité peut-il être éthiquement fécond, si sa maxime ne s’inscrit pas dans une dynamique relationnelle régie par le principe de réciprocité entre le Même et l’Autre? Dans l’espoir de résoudre ce problème philosophique, M. Nanga Essomba s’est d’abord intéressé àla genèse et à l’évolution de la question de l’altérité dans l’histoire de la philosophie.Cela lui a permis de mettre en relief la négation dont elle a été traditionnellementl’objet.C’est surtout dans le monisme ontologique de Parménide qu’il trouve la source théorique de cette négation de l’altérité: en s’affirmant comme réalité unique et identique à elle-même, l’Être parménidien récuse absolument la possibilité d’une autre réalité existentielle. Quand bien même la réalité de l’altérité sera ultérieurement
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reconnue par les philosophes modernes, ce ne sera que déductivement d’une subjectivité originellement affirmée comme certitude primordiale et unique donateur de sens, comme cela se donne à voir chez Descartes et Husserl.Cette déduction de l’altérité à partir ducogitoou de l’ego cogitopur n’est pas de nature à rendre compte de son extériorité, de sa transcendance et de sa liberté. Au contraire, elle la réduit à une propriétéde la subjectivité qui peut soit la dominer et l’instrumentaliser dans une logique d’hostilité dialectique, comme c’est le cas dans la philosophie de la négativité de Hegel, soit la diaboliser en l’« infernalisant » dans un processus d’adversité conflictuelle, comme c’est le cas dans l’«ontologie phénoménologique » de Sartre. M. Nanga Essomba s’est ensuite attelé à interroger, à partir de la philosophie de l’altérité de Levinas, le réductionnisme de la philosophie moderne, tel qu’il s’accompagne des phénomènes d’appropriation, de diabolisation ou de néantisation de l’altérité. Pour Levinas, ce réductionnisme n’est pas seulement chargé de violence ; il met également en péril l’altérité et enferme la socialité dans le champ du conflit. Pour Levinas, ce réductionnisme doit être dépassé ; son dépassement n’est possible qu’à partir d’une éthique qui reconnaît l’Autre dans sa transcendance et sa dimension infinie; c’est aussi celui dont la vulnérabilité essentielle m’imposele devoir de responsabilité envers lui. Ce devoir de responsabilité qui m’incombe dans mon rapport à l’Autre, se justifie par l’« épiphanie» de son visage. C’est effectivement de cette « épiphanie» du visage d’autrui que procèdent les trois concepts autour desquels se structure l’humanisme de Levinas. Il s’agit notamment des concepts de transcendance, de vulnérabilité et de responsabilité. Selon Levinas, en l’homme, le visage est le lieu spécifiquement humain, puisque c’est à partir du visage que ce dernier exprime sa vitalité, à travers la dynamique du regard et de la parole.«Le visage est ce lieu humain qui répond et informe, dans la mesure où, à travers par exemple le sourire qu’il esquisse, le chant qu’il fredonne, les larmes qu’il laisse couler ou même le silence qu’il garde, le visage trahit les émotions du sujet qui me fait face et m’interdit de faire preuve
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