La lecture à portée de main
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Description
Sujets
Informations
Publié par | Encyclopaedia Universalis |
Date de parution | 10 novembre 2015 |
Nombre de lectures | 16 |
EAN13 | 9782852294943 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852294943
© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.
Photo de couverture : © Dirk Ercken/Shutterstock
Retrouvez notre catalogue sur www.boutique.universalis.fr
Pour tout problème relatif aux ebooks Universalis, merci de nous contacter directement sur notre site internet : http://www.universalis.fr/assistance/espace-contact/contact
Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis .
Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Être et Temps, Martin Heidegger (Les Fiches de lecture d'Universalis).
Afin de consulter dans les meilleures conditions cet ouvrage, nous vous conseillons d'utiliser, parmi les polices de caractères que propose votre tablette ou votre liseuse, une fonte adaptée aux ouvrages de référence. À défaut, vous risquez de voir certains caractères spéciaux remplacés par des carrés vides (□).
ÊTRE ET TEMPS, Martin Heidegger (Fiche de lecture)
Du seul véritable livre de Martin Heidegger (1889-1976) publié en 1927, Être et Temps ( Sein und Zeit , 1927), certainement le traité de philosophie le plus important paru au XX e siècle, ne seront menées à bien et ne paraîtront que les deux premières sections de la première partie. Dans cette thèse, Heidegger cherche à penser l’Être et sa structure temporelle à partir d’une analytique de l’être que nous sommes ( Dasein ). « Cet étant que nous sommes nous-mêmes et qui a entre autres la possibilité essentielle de questionner, nous le saisissons terminologiquement comme Dasein . » Poser la question de l’homme et de son existence est la question préalable à celle de l’être en général, puisque l’homme est cet être particulier qui a en propre de se rapporter à l’être en tant que ce qui fait question pour lui. Alors que l’auteur voulait explicitement « poser à neuf la question du sens de l’être », certains de ses lecteurs (Husserl, Sartre) ont voulu y trouver une anthropologie qui, fatalement, ne pouvait s’avérer que très lacunaire et partiale.
Martin Heidegger. En affirmant que la conscience était le «là de l'être» (ou Dasein ), Martin Heidegger (1889-1976) jette, avec Être et Temps (1927), les bases d'une «ontologie fondamentale» qui distingue radicalement l'être du phénomène et conduit à relire, c'est-à-dire repenser, l'ensemble de la philosophie. Heidegger à Berlin, 1959. (G. Schütz/ AKG)
• Le « Dasein », ouverture au monde
Dans la première section, intitulée « L’Analyse fondamentale préparatoire du Dasein », l’auteur dégage les structures fondamentales, qu’il nomme « existentiaux », dont la notion de « souci » ( Sorge ) récapitulera tous les traits.
Le Dasein est « au monde », ouvert à lui. Être-au-monde c’est se rapporter à lui selon la modalité de la préoccupation qui donne sens aux choses sur un mode familier et nous y inscrit, à chaque fois, selon une certaine disposition ou humeur particulière ( Stimmung ). Le Dasein ne peut se comprendre qu’en relation avec d’autres Dasein , eux-mêmes ouverts au monde selon des manières différentes. Le Dasein est donc essentiellement « être-avec » : c’est là la structure première de son être. Heidegger entreprend une analyse systématique, qui déroutera bien des lecteurs, des modalités « inauthentiques » de l’être-au-monde : « L’inauthenticité désigne si peu quelque chose comme un ne-plus-être-au-monde qu’elle constitue précisément un être-au-monde privilégié qui est complètement pris par le monde » (paragr. 38). Jeté d’ores et déjà dans le monde, préoccupé par le quotidien, le Dasein peut déchoir : des manifestations telles que le bavardage, la curiosité, l’équivoque sont co-originaires des possibilités authentiques d’être que sont comprendre, pouvoir-être, sens, affectivité, projet et discours. Le souci, lui, rassemble tous les traits du Dasein : il se donne comme « être-en-avant-de-soi-dans-l’être-déjà-dans-un-monde ».
• L’être-pour-la-mort
Le Dasein est ses possibilités : « tendu vers un pouvoir-être qu’il est lui-même », il est ouvert à un futur sur les bases d’un passé dont il hérite. En ce sens, le mouvement de la temporalité part du futur, reprend le passé et ouvre le présent. Ce mouvement de se projeter n’est pas infini : il rencontre sa limite propre avec la mort. « Possibilité de l’impossibilité », la mort constitue la limite toujours imminente, constamment présente dans tout projet de l’être-au-monde. « Être-pour-la-mort », le Dasein est temporalité finie. Les fuites, esquives, palinodies multiples, pour « inauthentiques » qu’elles soient, constituent les modes d’être quotidien de celui qui se pense comme situé dans un temps préexistant à ses propres pouvoirs. L’homme est « être des confins » : nulle apologie de la mort dans cette pensée, mais la prise en compte d’une irréductible finitude « déliée des illusions du On ( das Man ), factice, certaine d’elle-même et angoissée ».
Le livre, inachevé, encore trop marqué par une pensée centrée sur l’homme, ne parvient pas à dégager pleinement une pensée de l’être comme temps. Les développements ultérieurs, marqués par un « tournant » (à partir des années 1930), s’emploieront à penser l’être à partir du temps, reléguant l’homme à n’être que le « berger de l’être ». Reste que les analyses qui scandent Être et Temps orchestrées avec une puissance spéculative rare, ont marqué de leur empreinte des penseurs aussi différents que Sartre, Merleau-Ponty, Lévinas, aussi bien que des psychiatres phénoménologues tels Erwin Straus ou Ludwig Binswanger. Il s’agit bien là, pour la philosophie, d’un livre tout aussi fondateur que les Méditations de Descartes, la