Introduction à la philosophie de Hegel
299 pages
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Introduction à la philosophie de Hegel , livre ebook

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Description

Augusto Vera (1813-1887) a été l'un des plus importants philosophes italiens du XIXe siècle. Après une longue période d'enseignement en France, il sera nommé professeur à l'Université de Naples. Célèbre traducteur de Hegel (1770-1831) en français, il a été le représentant le plus distingué d'un hégélianisme "orthodoxe". Son Introduction à la philosophie de Hegel - publiée en français en 1855 - a été l'ouvrage crucial pour la compréhension et la diffusion de l'hégélianisme en France, en Italie et dans tous les pays de langue latine.

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Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 294
EAN13 9782296446632
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

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Extrait

Introduction à la philosophie de Hegel
Ouverture Philosophique Collection dirigée par Dominique Château, Agnès Lontrade et Bruno Péquignot série Classiques de l’Histoire de la Philosophie dirigée par Miklos Vetö La série Classiques de l’histoire de la philosophie a pour ambition de republier des ouvrages de référence devenus introuvables. Chacun d’entre eux est accompagné d’une préface écrite par un spécialiste, destinée à le situer dans son contexte historique et à en actualiser le contenu. Léon Ollé-Laprune,La philosophie de Malebranche, 2 tomes, 2009. Louis LAVELLE,La Philosophie française entre les deux guerres, 2008. e Georges LYON, L’idéalisme en Angleterre au XVIII siècle, 2007. Désiré NOLEN, La critique de Kant et la métaphysique de Leibniz, 2006. Gabriel MARCEL, La métaphysique de Royce, 2005. Vladimir JANKELEVITCH, L’odyssée de la conscience dans la dernière philosophie de Schelling, 2005. Théodore RUYSSEN, Shopenhauer, 2004.
Augusto VERAIntroduction à la philosophie de Hegel
Suivant l’édition de 1864 Réédité par A. Bellantone L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2010 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-12915-3 EAN : 9782296129153
INTRODUCTION DE L’ÉDITEUR
Vera, Hegel et l’idéalisme de l’absolu
1. Le 31 mars 1857, dans les pages finales d’une revue appelée « Emporio Italiano », le lecteur européen pouvait lire la réclame d’un livre de philosophie : «Introduction à la philosophie de Hegel. By Prof. A. Vera,Docteur-es-Lettresof the Faculty of Paris, and formerly 1 Professor of Philosophy in the University of France » . Augusto Vera, 2 auteur du livre en question, était aussi le directeur de la revue . Parti de France en 1852, Vera avait peut-être espéré trouver en 3 Angleterre une position académique . Après la déception éprouvée 4 lors de son séjour en France – pendant lequel il avait fait partie de la 5 grande et active colonie de l’émigration italienne – Vera essayait la 1  Cf. « Emporio italiano. Revue périodique en italien, anglais, et français. Des sciences, des arts, des lettres, de l’industrie, et du commerce, organe de l’Institution portant le même nom, projetée par L. Montemerli dei Conti Sandonnini et présidée par le Marquis de Downshire », 31 mars 1857, p. 16.2  À propos de cette expérience, Vera écrira, dans sesSaggi filosofici, qu’« en acceptant la direction du journal, dans le but, d’une part, d’être utile, pour autant que je pusse, à mon pays, j’eus d’autre part l’occasion de m’en servir pour combattre l’empirisme dans le domaine du journalisme et de l’opinion, et de défendre la cause de l’idéalisme. Et cette pensée, qui a dicté tous les écrits que j’ai publiés en Angleterre, apparaît encore plus clairement dans le texte sur Bacon, puisque je me proposai d’y attaquer le père de l’empirisme moderne là même où résidait sa puissance ». Cfr. A. VERA,Saggi filosofici, Morano, Napoli 1883, p. 225. L’article sur Bacon – paru dans les pages de l’«Emporio italiano» en 1857 – sera republié en langue française dans lesMélanges philosophiques,Ladrange, Paris 1862, pp. 267-286. 3 À propos des raisons de la migration de Vera en Angleterre, il faut tenir compte de l’opinion de Guido Oldrini et de Salvo Mastellone, qui considèrent les raisons personnelles comme primordiales, en particulier la piste sentimentale. Cf. S. MASTELLONE,V. Cousin e il Risorgimento italiano, p. 85 et G. OLDRINI,Gli hegeliani di Napoli. Augusto Vera e la corrente ortodossa, Feltrinelli, Milano 1964, p. 66. 4  En particulier à cause de l’échec au concours pour un poste à laFacultéde Strasbourg. Strasbourg sera aussi le lieu où la carrière universitaire d’un autre italien – Giuseppe Ferrari – trouvera sa triste conclusion. 5 Sur l’émigration italienne en France cfr. le livre de S. MASTELLONE,V. Cousin
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voie anglaise. En réalité, le séjour anglais ne réservait pas le succès philosophique escompté : Giovanni Gentile, dans sa belle reconstruction de la vie de ce philosophe italien, parlera justement d’une existence difficile, menée grâce aux « magri proventi di 6 conferenze private e lavori letterari » . L’expérience de la direction de l’« Emporio Italiano » – revue passionnée par la cause italienne, mais pauvre pour sa qualité et ses contenus – a peut-être été l'une de ces voies de survivance tentées par Vera. Ce sera seulement en 1859 qu’il pourra enfin sortir de cette période triste, étant nommé professeur à l’Académie Scientifique et Littéraire de Milan et, l’année suivante, à 7 l’Université de Naples, où il terminera sa carrière académique . On peut légitimement penser que les années anglaises ont été pour Vera les plus difficiles de sa vie, situées entre la carrière de l’enseignement français – vers laquelle il voulait de toute façon se 8 tourner – et la reconnaissance officielle en Italie, qui atteindra son apogée en 1880, quand Vera sera nommé sénateur du Royaume d’Italie par l’intercession bienveillante de Francesco De Sanctis.
2. Nous nous tromperions en pensant que pendant la période anglaise Vera fut un écrivant aride : au contraire, c’est surtout à ce moment-là qu’il donna la preuve la plus étonnante de sa capacité de travail et de sa ténacité dans l'œuvre de diffusion de la philosophie 9 hégélienne en Europe . e il Risorgimento italiano,cit., pp. 102-103 (en particulier pour le milieu de la princesse de Belgioso et du prince Cisterna) et – pour un souvenir direct – V. GIOBERTI,Epistolario, a cura di G. Gentile et G. Balsamo Crivelli, Vallecchi, Firenze 1927-1930, p. 53. 6  G. GENTILE,Le origini della filosofia contemporanea in Italia, Parte III, v. I, Sansoni, Firenze 1957, p. 269. 7  Le succès de Vera en Italie sera très limité. Par rapport à ses relations internationales, il n’eut pas de succès dans sa patrie. Gentile écrira que Vera « enseigna à Naples pendant environ un quart de siècle sans y laisser presque aucune trace de son œuvre ». Cfr. G. GENTILE,Le origini, cit., p. 263. On peut supposer que la raison pour laquelle Vera ne laissait presque aucune trace dans la culture philosophique italienne dépend du fait que son inspiration philosophique fondamentale était française, peut-être très lointaine du débat philosophique italien, et en particulier des discussions des hégéliens napolitains. On verra tout de suite les raisons de cette prise de position. 8 Voir à ce propos G. OLDRINI,Gli hegeliani di Napoli, cit., p. 89. 9  En 1867, dans son ouvrage surL’hégélianisme et la philosophie, Vera confessera que son but final, pendant le séjour en Angleterre, fut la défense en Europe de la « cause de la philosophie », à travers la diffusion de la philosophie
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En 1855, Vera publiait sonIntroduction à la philosophie de Hegelqui restera son chef-d’œuvre et deviendra justement l'un des e e classiques sur la philosophie allemande entre le XIX et le XX siècle ailleurs, en 1859, il faisait paraître sa traduction de la première par 10 partie de l’Encyclopédie hégélienne . Les années passées en Angleterre étaient donc le commencement puissant d’une œuvre 11 «titanesque» de promotion de la philosophie hégélienne en Europe . Mais le travail de cette période resterait toujours solitaire, sans aucune véritable relation avec le milieu philosophique hégélien ou quelque connexion directe avec les discussions philosophiques françaises et anglaises. Quand Vera tentera, en 1856, une polémique avec la publication d’un pamphlet critique contre deux livres de Calderwood et Ferrier, cela ne s'avèrera être qu’une tentative plutôt 12 maladroite . SonInquiry into speculative and experimental science était l’affirmation d’une science métaphysique absolue : « The real position of the problem of Absolute Science, or of the Science of the Absolute is this: either we know nothing, or we know all; either our mind is adequate to the knowledge of the Absolute, or we must give up all hope of ever attaining Truth. Science, in the strict sense of the 13 word, or Skepticism: the problem admits no medium » . Mais il n’y avait aucune place, en Angleterre comme en Europe, pour la
hégélienne ». Cfr. A. VERA,L’hégélianisme et la philosophie, Ladrange, Paris 1861, pp. 47-48. « Servir la cause de la philosophie » était aussi le but posé par Cousin à son travail. Cfr. V. COUSIN,Cours de philosophie.Introduction à l’histoire de la philosophie,Pichon et Didier, Paris 1828, leçon I, p. 5. 10 Logique de Hegel, traduite pour la première fois et accompagnée d'une introduction et d'un commentaire perpétuel par A. Vera,2 vol., Ladrange, Paris 1859. Cette traduction de laLogiqueselon l’exposition de l’Encyclopédie, sera suivie de la traduction des autres deux parties de cet ouvrage de Hegel. Cfr. Philosophie de la nature, de Hegel, traduite pour la première fois et accompagnée d'une introduction et d'un commentaire perpétuel par A. Vera, 3 vol., Ladrange, Paris 1863, etPhilosophie de l'esprit de Hegel, traduite pour la première fois et accompagnée de deux introductions et d'un commentaire perpétuel par A. Vera, 2 vol., Baillière, Paris 1867-1869. 11  Sur l’adjectiftitanesquecfr. G. JARCZYKP.-J. L – ABARRIÈRE,De Kojève à Hegel.Cent cinquante ans de pensée hégélienne en France, p. 21. 12  Les deux livres étaient : H. CALDERWOOD,Philosophy of the Infinite: Constable & Co., Edinburg 1854; J.F. FERRIER,Institutes of Metaphysic:the theory of Knowing and being, Blackwood, Edinburg 1854. 13 A. VERA,An Inquiry into speculative and experimental science,with special reference to Mr. Calderwood and professor Ferrier’s recent publications, and to Hegel’s doctrine, Logman, Brown, Green and Longmans, London 1856, p. 37.
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philosophie absolue et purement idéaliste professée par Vera. Le philosophe italien resta donc isolé, tout engagé dans une fidélité orthodoxe à l’œuvre hégélienne, dans laquelle il avait cru trouver la plus haute réalisation du commandement posé par Cousin dans son Coursde 1828, c’est-à-dire de faire des « idées […] les seuls objets 14 propres de la philosophie, le monde du philosophe » . Au-delà du lieu de résidence, en Angleterre – comme en Italie les années suivantes – la philosophie de Vera sera totalement immergée dans l’effort de donner une réponse approfondie aux problèmes posés par l’éclectisme français, même quand l’éclectisme aura désormais 15 changé de direction . C’est pour cette raison que son idéalisme ne sera jamais capable de communiquer avec la culture philosophique italienne, dans laquelle, comme l'a déjà bien remarqué Giovanni 16 Gentile, il ne laissera presque aucune influence . Vera restera toujours un philosophe français et, plus spécifiquement, un philosophe de 17 l’époque éclectique .
3. Auguste Vera est justement célèbre comme le plus grand e diffuseur des idées hégéliennes en Europe durant le XIX siècle. Son nom restera lié pendant des décennies à celui de Hegel. À ce propos
14 V. COUSIN,Cours de philosophie, cit., I, p. 26. 15  Sur le changement de l’éclectisme, phénomène crucial dans l’histoire de la philosophie française du XIXe siècle, voir G. OLDRINI,Hegel e l’hegelismo nella Francia dell’Ottocento, Guerini, Milano 2001, pp. 145-197, et A. BELLANTONE, Hegel in Francia, Rubbettino, Soveria Mannelli 2006. 16  L’apparition de Vera à Naples, en 1861, sera considérée avec défiance et suffisance par les hégéliens de Naples. Bertrando Spaventa, l’autre grand nom de l’idéalisme italien du XIXe siècle, écrira une lettre à son frère Silvio pour lui donner un rapport à propos de la première leçon académique de Vera à Naples : « Hier, Vera a donné son premier cours. Je ne l’ai pas entendu. Ceux qui l’ont entendu et compris ont dit : vulgarité sans précédent. Vera, je le savais déjà, ne comprend qu’Hegel et le comprend très superficiellement ». Cfr. l’appendice épistolaire à B. SPAVENTA,La filosofia italiana nelle sue relazioni con la filosofia europea, a cura di G. Gentile, Laterza, Bari 1909, pp. 293-294. 17 On doit insister sur cet enracinement français de l’œuvre de Vera, qui constitue effectivement la raison principale de son incompréhension historique en Italie. Vera travaillait à une forme d’hégélianisme nourrie par les problèmes éclectiques. C’est pour cette raison qu’il ne pouvait jamais parler la langue de l’autre hégélianisme italien : celui de Bertrando Spaventa. À propos de Spaventa cfr. F. RIZZO,Bertrando Spaventa: le lezioni sulla storia della filosofia italiana nell'anno accademico 1861-1862, Armando Siciliano, Messina 2001; I. CUBEDDU,Bertrando Spaventa,Sansoni, Firenze 1972.
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Gentile a écrit – et il ne parlait pas seulement du cas italien – que « Hegel et Vera furent pendant de nombreuses années deux noms 18 inséparables » . Son rôle, souvent mal considéré, ne pourrait jamais être oublié dans une histoire générale de laWirkungsgeschichtede la philosophie de Hegel. Jarczyk et Labarrière, dans leur histoire de l’hégélianisme français, ont écrit – après quelques traductions de morceaux de Hegel, comme celui de Sloman et Wallon en 1852 – qu'« avec Vera commencent les 19 choses sérieuses » . Grâce à son ouvrage de diffuseur et traducteur, Vera deviendra rapidement une personnalité internationale, comme le démontrent ses affiliations avec beaucoup de sociétés et revues européennes et des États-Unis ou l’importance reconnue à son travail 20 de la part d’une autorité de l’hégélianisme comme Karl Rosenkranz . C’est à partir de ce point de vue – celui de l’importance de la réception et de la circulation de la philosophie hégélienne – que, au e 21 XX siècle, les interprètes ont lu et catalogué l’ouvrage de Vera . Personne ne peut contester la justesse de cette image, mais peut-être faut-il aller plus loin pour comprendre son travail en tant que diffuseur de l’hégélianisme et sa véritable inspiration philosophique. Le point essentiel n’est pas celui de bouleverser le jugement traditionnel sur les limites de la philosophie de Vera ou sur son interprétation de Hegel. Il faut plutôt comprendre ses racines
18 G. GENTILE,Le origini, cit., p. 266. 19  G. JARCZYK– P.-J. LABARRIERE,De Kojève à Hegel, cit., p. 21. Cfr.La logique subjective de Hegel, traduite par H. Sloman et J. Wallon ; suivie de quelques remarques, par H. S., Paris, Ladrange 1854. 20  Vera était agrégé à laSociété des Sciencesde Lille, à laPhilosophische Gesellschaftde Berlin, à laPhilosophical Societyde St. Louis. Sur la participation de Vera aux travaux de laPhilosophical Societyde St. Louis cf.The St. Louis Hegelians, ed. By Michael H. DeArmey & James A. Good, v. 1, Thoemmes Press, Bristol-Sterling 2001, p. 31. Cf. aussi K. ROSENKRANZ,Hegel’s Naturphilosophie und die Bearbeitung derselben durch den Italienischen Philosophen A. Vera,Berlin 1868. 21 Bien sûr, les interprètes n’ont pas manqué de reconnaître les limites de l’œuvre de Vera, quelques fois avec une sévérité peu généreuse contre ce traducteur italien. Benedetto Croce, dans saPréface du traducteurà son édition de l’Encyclopédie hégélienneécrivait : « Il me semble que les traductions de Vera – qui ont été et restent les principales et presque seules médiatrices pour la connaissance de l’œuvre de Hegel auprès des nations néolatines – n’ont pas la qualité qu’on leur attribue, et doivent être regardées et utilisées avec méfiance, toute bienveillante qu’elles soient ». Cfr. B. CROCE,Prefazione del traduttorea G. W. F. Hegel,Enciclopedia delle scienze filosofiche in compendio, Laterza, Bari 1907, pp. LXII-LXVII.
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philosophiques profondes et son inspiration fondamentale : car Vera n’avait jamais perçu son travail comme ouvrage d’érudition ou d’histoire de la philosophie, mais il avait toujours travaillé en philosophe, avec un horizon problématique que nous devons essayer de reconstruire. C’est uniquement avec une pleine conscience du problème philosophique de Vera – qui dépasse sa lecture de Hegel et qui détermine en même temps la raison profonde et la ligne maîtresse de cette interprétation – que nous pouvons comprendre la spécificité de son hégélianisme, qui a eu une influence déterminante dans le paysage culturel francophone. C’est la raison pour laquelle notre tâche sera avant tout celle de proposer une reconstruction plus complète du parcours philosophique de Vera, qui nous permettra à la fin de considérer l’Introduction à la philosophie de Hegelcomme une œuvre philosophiquement engagée, fruit de décisions interprétatives profondément enracinées dans la pensée de son auteur. Ce sera sous cet horizon que l’interprétation de l’hégélianisme et le choix de Vera en faveur de Hegel – car il ne fut pas originairement un hégélien – trouveront leur juste place et auront leur explication. Dans ce cadre, la lecture des ouvrages écritsavantson option hégélienne et, d'un autre côté, la lecture des ouvrages du vieux Vera, professeur à l’Université de Naples, seraient des sources précieuses : ces derniers montreraient que c’était bien le problème philosophique de Vera de justifier son hégélianisme – pas le contraire.
4. Mais, quel fut le problème philosophique de Vera ? Dans l’Introduction, explicitant d’une façon catégorique sa perspective problématique, Vera écrira que le but de la philosophie est de « 22 s’élever à l’absolue connaissance » . Il fut donc un philosophe de 23 l’absolu . La pensée de Vera est en effet une métaphysique engagée dans la possibilité de toucher l’absolu, qu’il a toujours considéré comme une questionprécédantetdébordanttoute critique d’ordre gnoséologique. Peut-être Vera était-il totalement dépourvu des capacités pour comprendre la spécificité moderne du lien entre métaphysique et gnoséologie, – et ce doute est vraiment plus qu’une simple hypothèse
22 Infra,p. 21. 23 À ce propos il faut lire les travaux de A. Plebe sur la philosophie de Vera. A. PLEBE,Spaventa e Vera,Edizioni di Filosofia, Torino 1954, pp. 45-62.
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