La non-philosophie, simplement
237 pages
Français

La non-philosophie, simplement , livre ebook

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237 pages
Français

Description

Qu'est-ce que la non-philosophie, cette nouvelle discipline inventée par François Laruelle? On répond à cette question en trois parties, qui correspondent aux trois moments essentiels du développement de la pensée laruellienne. Le premier moment élabore une science des hommes. Après avoir étudié une identité réelle: l'homme ordinaire, il est possible de passer au deuxième moment. Celui-ci propose une théorie générale de la science comme théorie des Identités. Enfin, dans un troisième moment, la non-philosophie propose une véritable science éthique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2005
Nombre de lectures 231
EAN13 9782296389137
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA NON-PHILOSOPHIE, SIMPLEMENT@L'Harmattan, 2005
ISBN: 2-7475-7921-2
EAN : 9782747579216Jean-Luc RANNOU
LA NON-PHILOSOPHIE, SIMPLEMENT
Une introduction synthétique
L'Harmattan L 'Harmattan Hongrie L'Harmattan ltalia
5-7,me de l' École- Kossuth L. u. 14-16 Via Degli Artisti, 15
Polytechnique 1053 Budapest 10124 Torino
75005 Paris HONGRIE ITALIE
FRANCEABREVIATIONS:
BRO == Une biographie de l 'homme ordinaire
TI ==Théorie des Identités
TE == Théorie des Etrangers
EE == Ethique de l'EtrangerSOMMAIRE:
p.9 Avertissement
p.ll Première partie: Les Minorités
p.13 Chapitre I : Minorités, solitudes et Autorités
p.53 2 : Solitude ordinaire
p.83 Chapitre 3 : Pragmatique philosophique et pragmatique réelle
p.109 Deuxième partie: Les Identités
p.lll Chapitre 1 : Qu'est-ce que la science?
p.13? 2 : La science comme fractalité et chaos généralisés
p.169 Troisième partie: De l'Etranger à l'éthique de la Victime
p.l?! Chapitre I : Premiers principes d'une science humaine
p.193 2 : De la xénophilie radicale
p.21! Chapitre 3 : Hérésie de la VictimeAVERTISSEJ\1ENT
On propose ici we introduction à la lecture de F. Lamelle.
Prenant acte de la difficile réception de cette œuvre, on a voulu en
présenter une lecture synthétique, en s'appuyant sur quatre textes
majeurs de la non-philosophie. Nous pensons qu'après lecture de
ces quatre moments décisifs de l'élaboration non-philosophique,
une compréhension claire et précise de la problématique et des
enjeux théoriques de la non-philosophie peut voir le jour. Ainsi
nous invitons le lecteur à la découverte de concepts peu
orthodoxes, et pour tout dire, hérétiques. On ne cache pas que l'hérésie
est une tâche ardue, mais pour autant accessible à tous les bons
vouloirs. Nous n'avons d'autre prétention que d'avoir aidé à tracer
la carte d'une terra pour beaucoup incognita. Aidé de cette carte,
le lecteur saura trouver son chemin.Première partie:
LES MINORITESChapitre 1 :
Minorités, solitudes et Autorités
~1
Les hommes sont les minorités, et il y a une science des
hommes tels quels et des effets qui en dérivent. La des constitue la science de l'essence de 1'humanité des
hommes tels quels, et cette essence humaine est dite leur minorité ou
solitude, car tous les hommes ne sont rien-qu'Uns. il n'y a pas
d'homme qui soit moins que rien, et il n'y a pas davantage qui soit plus qu'Un. De cette essence reconnue, parce
que réelle d'une expérience immanente pour chaque hOlnme, il
découle par exemple que le concept fondamental qui défmit
l'essence de l'humanité des hommes n'est plus la fmitude.
'Finitude' est un concept philosophique qui appelle comme son reste
inaliénable le d'Infini. Dire de l'homme qu'il est un être
fmi implique la position de l'Infini dont nous avons l'idée
(Descartes), ce qui veut dire qu'aucune philosophie de l'homme ne
peut se faire sans l'implication de l'Infmi nommé Dieu, ou, à la
mort de Dieu, sans de l'Empire infmi du Surhomme
(Nietzsche). Dans un autre geste, voisin du premier quand bien
même il prétend sortir de l'onto-théologie (Heidegger), la
conception de l'homme comme fmitude ordonne la pensée de l'infinie
déclosion de l'Être. Dieu ou l'Être sont donc des entités
transcendantes qui donnent le sens de l'expérience de la réalité humaine
identifiée comme fmitude. Tout au contraire, l'expérience de
I'humanité des hommes comme minorités est entièrement
immanente, et se passe ainsi de tout recours à une quelconque
transcen13dance pour saisir l'essence de l'homme. C'est pourquoi seule la
science des hommes minoritaires peut dire à bon droit qu'elle est
la science rigoureuse de l'homme, car elle ne vise qu'à décrire et
rendre compte des expériences que tout homme fait dans sa vie,
quitte d'ailleurs à les occulter dans l'oubli. Or, la première
expérience, d'où se déduit un ordre nécessaire des expériences
pureInent humaines, est l'expérience immanente de minorité. Encore
une fois, cela ne signifie rien d'autre que le fait simple,
c'est-àdire à la fois facile à comprendre et dépourvu d'autre part de toute
transcendance qui en ferait une expérience mélangée, que chaque
homme n'est rien-qu'Un.
Identifier l'essence de l'humanité des hommes, qui est
leur minorité, pennet de déployer dans son ordre rigoureux la
science des individus tels quels. Cela ne veut pas dire qu'on
s'interdit de penser les concepts d'origine philosophique, et
récupérés par les sciences humaines, comme le Monde, le Langage, le
Désir ou encore la Société. Mais ces concepts mêmes, grâce à
l'identification de l'essence réelle de l'humanité des hommes,
perdent leur autonomie absolue pour être ressaisis dans leur
autonomie relative à la cause première qui les fonde, les explique et
justifie l'ordre de leur expérience: ainsi, par exemple, ce n'est pas le
Monde qui est cause de l'homme, mais c'est l'homme qui est
cause du Monde. Poser l'homme comme cause du Monde, c'est
ainsi la seule façon de comprendre pourquoi le Monde change, et
pourquoi avec ce changement changent aussi les explications que
l'homme donne du Monde. Comte n'avait pas tort (Cours de
philosophie positive, Première leçon) d'établir que l'humanité est de
fait passée par trois âges (l'âge théologique, l'âge métaphysique,
l'âge positif) dans ses explications des phénomènes du Monde.
Mais encore fallait-il reconnaître que cet ordre de fait
historiquement nécessaire n'implique en droit aucune Logique de l'histoire,
qui est en fait une téléologie par confusion de l'être et du
devoirêtre, car il est fondé sur l'essence réelle de l'homme, dont la
forcede-pensée découvre de nouveaux paradigmes, sans impliquer pour
autant qu'un paradigme s'impose défmitivement à l'exclusion des
autres. S'il peut penser le nouveau, l'homme peut aussi conserver
l'ancien. Ainsi, il n'y a pas à supposer un déclin inéluctable de la
pensée théologique et métaphysique face à la pensée positive ou
scientifique. Si le Monde peut changer, c'est, par un paradoxe
seu14lement apparent, parce que l'essence des hommes quant à elle ne
change pas. Ainsi, démuni en minorité face au Monde dont il est
lui-même l'auteur d'une cohérence recherchée, l'homme pose en
premier lieu l'existence d'êtres qui le dépassent (les dieux), et ce
parce qu'il est réellement démuni, minoritaire. Et il n'est pas
contraire à l'essence de l'homme que certaines cultures veuillent
en rester là. En fait, il n'y a pas d'autre ordre dans le Monde que
celui que l'homme 1° parvient à y trouver, et 2° se contente ou ne
se contente pas d'y trouver. L'homme est l'inventeur d'un autre
ordre du Monde à partir de sa minorité démunie; ce qui rend
compte que le Monde ait une histoire humaine que sont les
conceptions du Monde, dont l'ordre de production est
effectivement nécessaire, sans que pour autant il implique une logique du
dépérissement des anciens paradigmes. Ainsi la théorie du Big
Bang ne peut pas supprimer la croyance en la Genèse, et ce
d'autant plus que la théorie scientifique manifeste un devenir de la
matière toujours favorable à l'émergence de davantage de
cohérence et de complexité réglée (qui pennet jusqu'à l'improbable
élnergence du Vivant), ce qui peut être interprété comme la
confmnation de l'existence de Dieu.
Cela précisé, on dira de la science des hommes qu'elle a,
contrairement aux sciences de l'homme qui défmissent des
territoires de recherche à la litnite impennéables entre eux, un
commencement réel et qu'elle en tire les conséquences. En ce sens, il y
a dans la science des hommes un souci quasi-philosophique de
science première. Mais parce que ce souci ne relève pas d'une
décision mais est fondé dans le Réel, et parce qu'elle écarte les voies
de la transcendance, la science première est dite non-
philosophique du fait de sa fondation dans l'immanence de l'essence de
l'homme qui est le rien-qu'Un. C'est parce qu'elle s

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