La philosophie d Alain Badiou
276 pages
Français

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La philosophie d'Alain Badiou , livre ebook

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Description

L'oeuvre en devenir d'Alain Badiou est l'objet d'un intérêt grandissant, en France aussi bien qu'en Europe et aux Etats-Unis. Badiou construit une science de l'être, s'appuyant sur les développements de la théorie mathématique des ensembles. Mais il est aussi le penseur de ces évènements qui font de l'homme un être capable d'une vie authentique et engagée. Qu'apporte donc Badiou par rapport à Deleuze ou Derrida ? Comment accomplir le projet de Heidegger tout en destituant son romantisme ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2005
Nombre de lectures 582
EAN13 9782336251578
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

site : www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr e.mail : harmattanl@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747596381
EAN : 9782747596381
La philosophie d'Alain Badiou

Fabien Tarby
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Ouverture Philosophique - Collection dirigée par Dominique Château, Agnès Lontrade et Bruno Péquignot Du même auteur : 1 - Philosophie et Vérité 2 - L’Ontologie des Ensembles 3 - Ethique et Politique 4 - Des Vérités de l’Art 5 - De l’Amour 6 - Multiple et Phénomène 7 - Abîmes 8 - Horizons BIBLIOGRAPHIE
Ouverture Philosophique
Collection dirigée par Dominique Château, Agnès Lontrade et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes “professionnels” ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou... polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Déjà parus
Emmanuel FALQUE et Agata ZIELINSKI, Philosophie et théologie en dialogue , 2005.
Augustin BESNIER, L’épreuve du regard , 2005.
Xavier PIETROBON, La nuit de l’insomnie , 2005.
Gustavo JUST, Interpréter les théories de l’interprétation , 2005.
Jean C. BAUDET, Le signe de l’humain , 2005.
Stéphane VINOLO, René Girard : Du mimétisme à l’hominisation. « La violence différante », 2005.
Howard HAIR, Qu’est-ce que la philosophie  ?, 2005.
Sylvie MULLIE-CHATARD, De Prométhée au mythe du progrès. Mythologie de l’idéal progressiste, 2005.
Raymond PERROT, De la narrativité en peinture. Essai sur la Figuration Narrative et sur le figuration en général, 2005.
Robert PUJADE, Art et photographie : la critique et la crise , 2005.
Jean-Luc PÉRILLIÉ, Symmetria et rationalité harmonique, 2005.
Benoît AWAZI MBAMBI KUNGUA, Donation, saturation et compréhension, 2005.
Jean METAIS, Pour une poétique de la pensée : l’art du possible , 2005.
José Thomaz BRUM, Schopenhauer et Nietzsche. Vouloir-vivre et volonté de puissance , 2005.
Du même auteur :
Matérialismes d’aujourd’hui, De Deleuze à Badiou, L’Harmattan, 2005.
1
Philosophie et Vérité
Celui qui s’intéresse à l’œuvre de Badiou ne peut manquer d’être étonné par la diversité des genres qu’elle implique.
Mathématicien, penseur, homme d’action politique, dramaturge et romancier, commentateur, philosophe bien sûr, Badiou est tout cela à la fois. C’est pourquoi, d’emblée, on opérerait une réduction malencontreuse à ne vouloir retenir de cette créativité que deux ou trois termes systématiques. Si par exemple, à juste titre, on retient de sa pensée l’importance du mathématisme, culminant avec la thèse selon laquelle l’ontologie, la science de l’être en tant qu’être, s’accomplit dans la mathématique, on ne doit pas en conclure que Badiou tente tout bonnement d’expulser de la Cité, selon l’antique trait prêté à Platon, les poètes, et que sa pensée est traversée par une quelconque haine de l’élément poétique ; car Badiou est tout aussi bien, dès ses premiers écrits, homme de lettre, publiant prose au milieu des années 60, Almagestes et Portulans . Et cette même époque se caractérise déjà par une préoccupation d’ordre mathématique — c’est Le Concert de modèle (1969) —, non moins que par la pensée politique révolutionnaire, visant à établir, pour notre temps, une pensée de la dialectique.
Oui, on se saisirait très mal de l’œuvre de Badiou en n’en retenant que la part dite alors essentielle, touchant aux travaux d’ontologie fondamentale, l’élaboration d’un discours de l’être parachevé par L’être et l’événement. Sans doute peut-on dire qu’il s’agit là d’un chef-d’œuvre, et cela au sens de la philosophie la plus traditionnelle, la plus abstraite peut-être. Mais on ne doit pas perdre de vue, alors, ce que la force du personnage, du penseur et disons de l’artiste, a de foncièrement actif, comme si, d’Alain Badiou, émanait la capacité heureuse d’un auto-dépassement constant et joyeux ; il ne s’agit pas de verrouiller à chaque livre, à chaque tour de clef un système, ni même de toucher la plus-value sur ce qui fut déjà écrit ou pensé. Bien au contraire, il y a toujours à l’œuvre, chez Badiou, un principe d’autocritique raisonné. Et peut-être plus encore : la conscience que chaque aspect de l’œuvre se réfère non à une totalité de sarcophage mais à une procédure particulière et singulière qui aura tenté de signifier, de l’être et de ce que Badiou nomme l’événement, quelque chose de cela, l’être et l’événement, mais ainsi et alors.
La pensée elle-même est événementielle, et si elle peut tenter d’en venir à l’événement, si elle doit le faire, elle n’est jamais par là même identique à un quelconque savoir intégral de l’Être. Il ne s’agit dès lors, dans l’œuvre en devenir de Badiou, ni de contradiction flagrante, ni d’un éclectisme forcené, ni d’une passion de la toute-cohérence interne, ni même, comme on le dit parfois de Heidegger ou bien de Wittgenstein, de moments distincts ou de tournant.
De quoi donc, alors ?
De ce que nous disions, de ce qu’un ouvrage et une circonstance d’écriture entretiennent d’événementiel, et se rapportent non pas tant à un Être-dicible circulaire et parfait, manoir d’une pureté savante et véridique, qu’à l’occasion d’écrire ce qui de l’Être se laisse événementialiser (plutôt qu’essentialiser). Mais ce serait peu dire, car il est bien certain que tout écrivain au travail se trouve d’une certaine manière dans cette guise. L’unité a posteriori de l’œuvre, on le sait, n’est jamais qu’une invention de critique post-mortem, un peu sot d’être myope ou presbyte. Pour Badiou, la manière plus exacte se dirait d’abord à partir de ce qui, en lui, le pousse à réaliser, à matérialiser dans son œuvre même cette pensée la plus générale selon laquelle il y a, humainement possibles, 4 procédures de vérité : l’artistique, la politique, la scientifique et l’amoureuse.

Nous ne pourrions avancer plus loin, donc, dans la forme de l’œuvre — comme on dit — sans en venir à l’exposé de cette conception : les quatre conditions de la philosophie. D’un certain point de vue, on ne peut remonter en deçà de cette idée, que Badiou pose volontiers comme un axiome existentiel, parce que toute tentative d’invoquer avant cela une détermination relèverait déjà d’une certaine et trompeuse compréhension de la philosophie. De fait, la philosophie, pour comprendre ce qu’elle est, doit reconnaître cette antécédence quadruple à sa saisie propre.
On sait que la déconstruction de Derrida a pour effet une certaine indistinction des champs littéraire et philosophique. La différ a nce travaille secrètement le conceptuel de telle sorte que la pensée philosophique apparaisse finalement comme une littérature des différences. Heidegger éteignit lui-même l’idéal originaire de scientificité de la phénoménologie, encore au travail dans Etre et Temps, dès lors qu’il en vint à la poésie comme au dicible de l’être. On remarque enfin chez Deleuze cette volonté de faire usage du matériau littéraire au sein même de l’écriture philosophique — ce qui ne signifie pas cependant pour lui que la philosophie n’est rien de spécifique ; création de concepts, elle a bien son activité propre, mais les coupes sur l’infini ou le chaos que sont les grandes activités de la pensée humaine (art, science, philosophie) supposent des re-créations toujours possibles d’un champ à l’autre, en vertu d’un processus différentiel sans origine ni fin, et qui, par exemple, suppose de l’affect dans l’agencement du concept.
Or, et au regard de ces q

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