La République a-t-elle encore un sens ?
302 pages
Français

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La République a-t-elle encore un sens ? , livre ebook

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Description

Le modèle républicain français se trouve au coeur de bien des interrogations. A l'heure d'une mondialisation néolibérale qui se joue des frontières, la République telle qu'elle s'est construite en France depuis la Révolution, et qui entretient un rapport indéfectible à la Nation, pourrait même faire figure de modèle archaïque, dépassé et obsolète...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 53
EAN13 9782296467149
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La République a-t-elle encore un sens ?
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillir des travaux originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques.
Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu'elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n'y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu'habite la passion de penser, qu'ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
A. QUINTILIANO, Imagination, espace et temps , 2011.
A. QUINTILIANO, La perception , 2011.
Gilles R. CADRIN, L’animal autoréférent. Esquisse d’un modèle transdisciplinaire de l’humain , 2011.
Aimberê QUINTILIANO, Imagination, espace et temps , 2011.
Aimberê QUINTILIANO, La perception , 2011.
Pascal GAUDET, Kant et la fondation architectonique de l’existence, 2011.
Camille Laura VILLET, Voir un tableau : entendre le monde. Essai sur l’abstraction du sujet à partir de l’expérience picturale , 2011.
Jan-Ivar LINDEN, L’animalité. Six interprétations , 2011.
Christophe Rouard , La vérité chez Alasdair MacIntyre , 2011.
Salvatore Grandone, Lectures phénoménologiques de Mallarmé, 2011.
Franck ROBERT, Merleau-Ponty, Whitehead. Le procès sensible, 2011.
Nicolas ROBERTI, Raymond Abellio (1944-1986). La structure et le miroir , 2011.
Nicolas ROBERTI, Raymond Abellio (1907-0944). Un gauchiste mystique , 2011.
Dominique CHATEAU et Pere SALABERT, Figures de la passion et de l’amour , 2011.
François HEIDSIECK, Henri Bergson et la notion d’espace , 2011.
Rudd WELTEN, Phénoménologie du Dieu invisible (traduction de l’anglais de Sylvain Camilleri) , 2011.
Marc DURAND, A jax, fils de Telamon. Le roc et la fêlure, 2011.
Claire LAHUERTA , Humeurs , 2011.
Jean-Paul CHARRIER, Le temps des incertitudes. La Philosophie Captive 3 , 2011.
Jean-Paul CHARRIER, Du salut au savoir. La Philosophie Captive 2 , 2011.
Daniel ARNAUD
La République a-t-elle encore un sens ?
L’Harmattan
DU MÊME AUTEUR
La Corse et l’idée républicaine ,
L’Harmattan, 2006. Essai.
Dernières nouvelles du front. Choses vues dans un système éducatif à la dérive ,
L’Harmattan, 2008. Roman.
Site Internet : http://generation69.blogs.nouvelobs.com/.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55479-5
EAN : 9782296554795
L’auteur tient à remercier tout particulièrement :
M. Robert Damien, avec qui il a commencé la thèse dont est issu ce livre, et qui lui a notamment suggéré de suivre la piste des socialistes ;
M. Fabrice d’Almeida, pour ces quelques instants de débat et d’échange au Sénat, qui ont contribué à nourrir sa réflexion ;
Mlle Delphine Minoui, rencontrée à l’occasion d’une projection du film Persépolis , pour sa très communicative passion de l’Iran ;
Mrs Jean-Marie Arrighi et Antoine-Marie Graziani, qui n’ont pas hésité à l’éclairer sur quelques points essentiels du moment paolien ;
M. Simon Renucci pour son intérêt et ses encouragements ;
M. Edmond Simeoni pour son témoignage soucieux du contrat social ;
M. Michel Barat, co-auteur de cette fin des Lumières qu’il dénonçait par ailleurs, pour sa participation involontaire ;
Mrs Rudy Cara et Jean-Paul Brighelli pour leurs avis pleins de lucidité concernant la situation de l’école républicaine ;
les élèves qui, par leur implication, lui ont appris à ne pas désespérer de cette dernière ;
et bien sûr M. Louis Ucciani, avec qui il a mené cette recherche à son terme.
« Mon ami, dit Valentine, le comte ne vient-
il pas de nous dire que l’humaine sagesse
était tout entière dans ces deux mots :
“ Attendre et espérer ! ” »
Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-
Cristo , chapitre CXVII.
AVANT-PROPOS :
UNE QUESTION DE METHODE
« Reste maintenant à voir quelles doivent être les manières et façons du Prince envers ses sujets et ses amis. Et comme je sais bien que plusieurs autres ont écrit de la même matière, je crains que, si moi-même j’en écris, je sois estimé présomptueux si je m’éloigne, surtout en traitant cet article, de l’opinion des autres. Mais étant mon intention d’écrire choses profitables à ceux qui les entendront, il m’a semblé plus convenable de suivre la vérité effective1 de la chose que son imagination. […] », avertit Machiavel dans un passage clef du Prince 2.
Le Florentin pointe de la sorte un problème récurrent de la pensée politique, à savoir le décalage qui persisterait entre les textes et le réel. Tel philosophe concevrait un mode d’organisation idéal de la société, qui se révèlerait inopérant pour rendre compte des choses de l’Etat ; ou dont la mise en oeuvre rencontrerait une difficulté qui n’avait pas été prévue dans la théorie. Toutefois, nous ne souhaitons aucunement verser dans le lieu commun selon lequel il se peut que ce soit juste en théorie, mais en pratique, cela ne vaut rien 3. Comme l’indique Kant, un tel décalage ne tient pas tant au manque de portée de la théorie elle-même qu’au fait qu’elle resterait à compléter, éventuellement à partir des leçons de l’expérience. Si nous traiterons dans les pages qui suivent de la République 4 en fréquentant prioritairement les écrits de ses théoriciens, il nous arrivera à cet égard de nous intéresser à ce qu’apportent les « hommes de terrain »5, dans la mesure où leur pratique pourrait venir enrichir la réflexion.
L’auteur lui-même, s’il a couru les bibliothèques, n’a pas hésité à quitter sa librairie pour produire le travail qu’il a le plaisir de soumettre au jugement du lecteur. Tout en parcourant Condorcet, il s’en est ainsi allé enseigner les lettres dans des lieux où elles paraissaient absentes ; tout en lisant ou en relisant Tocqueville, il a visité les foyers qui ont vu naître la démocratie en Amérique ; habitué à une tradition laïque bien française, qui met en avant la séparation de l’Eglise et de l’Etat, il a poussé ses investigations jusqu’en Iran et cherché à comprendre comment une république pouvait être islamique. Ce faisant, il espère avoir su lui aussi s’attacher à la verità effetuale de son objet.
La République a-t-elle encore un sens ? La question, posée en ces termes, suggère qu’elle en aurait eu un auparavant, mais qu’elle l’aurait peut-être perdu, ou qu’elle serait en passe de le perdre. Aussi devrions-nous mettre au jour ce qu’il était, et ce qui le conduirait à disparaître. Encore faudrait-il que nous nous entendions sur le sens du mot « sens » 6 … Téléologique ? Nous nous demanderions si la République poursuivrait une certaine évolution ou, au contraire, si elle déboucherait sur une impasse. Sémiologique ? Nous nous intéresserions, après l’avoir définie, à la pertinence de sa signification. Axiologique ? Nous nous arrêterions sur sa validité en tant que modèle politique, c’est-à-dire comme construction intellectuelle sur laquelle régler le gouvernement de la Cité. C’est ce dernier sens que notre questionnement nous incitera plutôt à retenir, même s’il sera en réalité impossible de le séparer complètement des deux autres. En effet, déterminer si la République demeure opératoire implique d’abord d’interroger ce qu’elle signifie (pour savoir de quoi, au juste, nous parlons), et rejoint ensuite l’enjeu de la direction (parce que si elle était dépassée, elle n’irait plus nulle part et devrait céder la place à autre chose).
La République, dans sa version française donc, représente effectivement le point de départ d’une réflexion qui fera appel aux regards croisés de l’historien et du philosophe.

En France, depuis la Révolution, toute enquête menant sur les traces de l’idée républicaine rencontre du reste, en raison de l’appropriation dont elle fait l’objet, une difficulté d’ordre idéologique. « La République »

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