La temporalité reflétée
314 pages
Français

La temporalité reflétée , livre ebook

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314 pages
Français

Description

L'Esthétique et les concepts de réflexion, tel aurait pu être le titre générique. Ce second volume de Spéculations sur la spécularité permet à l'auteur de poursuivre sa recherche esthétique sur la réflexion sous l'angle, central, de la temporalité. Il élabore une méthodologie esthétique plurimédialogique, qui traversera la question du miroir employé comme matériau plastique, ainsi que la fluance du cinéma, de la vidéo et des installations interactives dans les oeuvres de Gerhard Richter, Bruce Nauman, Dan Graham et Andrei Tarkovski.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 119
EAN13 9782296456525
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA TEMPORALITÉ REFLÉTÉE
Ouverture philosophique Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillir des travaux originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques. Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu'elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n'y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu'habite la passion de penser, qu'ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Dernières parutions Bruno EBLE,Le miroir et l’empreinte. Spéculations sur la spécularité, I, 2011. Thierry GIRAUD,Une spiritualité athée est-elle possible ?,2011. Christophe SAMARSKY, Le Pas au-delàde Maurice Blanchot. Écriture et éternel retour, 2011. Sylvie MULLIE-CHATARD,La gémellité dans l’imaginaire occidental. Regards sur les jumeaux, 2011. Fatma Abdallah AL-OUHIBI,L’OMBRE, ses mythes et ses portées épistémologiques et créatrices, 2011. Dominique BERTHET,Une esthétique de la rencontre, 2011. Gérald ANTONI,Rendre raison de la foi ?,2011. Stelio ZEPPI,Les origines de l’athéisme antique, 2011. Lucien R. KARHAUSEN,Les flux de la philosophie de la science e au 20 siècle, 2011. Gérald ANTONI,Rendre raison de la foi ?,2011. Pascal GAUDET,L’anthropologie transcendantale de Kant, 2011. Camilla BEVILACQUA,L’espace intermédiaire ou le rêve cinématographique, 2011. Lydie DECOBERT,On n'y entend rien. Essai sur la musicalité dans la peinture, 2010. Jean-Paul CHARRIER,La construction des arrière-mondes. La Philosophie Captive 1, 2010.
Bruno Eble
LA TEMPORALITÉ REFLÉTÉESpéculations sur la spécularité, II
Du même auteur Aux éditions L’Harmattan Le miroir sans reflet. Considérations autour de l’œuvre de Bruce Nauman, coll. « L’Ouverture Philosophique », 2001. Gerhard Richter. La surface du regard, coll. « Histoires et idées des Arts », 2006. J’entends souffler l’harmattan. Poème, Hors collection, 2008. Le miroir et l’empreinte. Spéculations sur la spécularité I, coll. « L’Ouverture Philosophique », 2011. © L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-54311-9 EAN : 9782296543119
Le langage n’est pas le miroir passif imaginé pour que vienne s’y réfléchir le monde sensible dans une transparence idéale, où les mots disent avec exactitude les êtres et les objets, où les mots désignent des actions, des qualités et des relations en découpant la réalité selon des articulations naturelles et objectives. Le monde n’est pas le même selon qu’il est saisi par des systèmes de mise en forme linguistique différents. MARC-ALAIN OUAKNIN
j’ai dû repeindre le visage de la réalité.
Michelangelo Antonioni
Inter-propos
Dans l’histoire de l’art et de la pensée, l’image de la spécularité jouait jusqu’ici au jeu duel, au face-à-face semblant réfléchir la logique du ou-bien-ou-bien. Cela à l’aune, trop facilement acceptée comme axe constitutif et intemporel, de la mimèsis. Mais l’autoportrait en peinture, ne serait-ce que lui, avec en écho la fable de Narcisse, montre déjà que le jeu entre en triplicité -- avec la double sémantisation possible, et conjointe : trois instances (les deux du face-à-face et le tiers) ou troisplis, ou scissions (les trois précédentes et le +1), ce passage du 3 au 4 ouvrant à une certaine multicité.
Les conceptualisations philosophiques tournées vers la question du sujet subissent le même déploiement, etdépliement, ma conscience solipsiste ouvrant au face-à-face des consciences, à la question d’autrui et d’une inter(pluri)subjectivité. La réflexion optique et celle noétique se répondent donc, c’est-à-dire se réfléchissent en s’entrelaçant et se complexifiant à l’infini, comme l’image de deux miroirs se 1 faisant face --lesDe cette errance logique et cette images… rigueur paradoxante, les images métaphoriques de l’empreinte, du cadre et de l’entrelacs ornemental dessinent une (large) ouverture vers une pensée esthétique renouvelée, capable d’approcher, dans le vacillement anachronique et saturant, toutes structures sédimentées de l’histoire de l’art et de la pensée, de les conjoindre -- ce que nous nommons plurimédialogie.
Approche discursive donc (en son sens logiqueet en son sens digressif) qui va nous amener en ce volume à étudier tout d’abord, au chapitre premier, longuement, à la fois toute une série de ce que je nommeœuvres catoptriques : qui utilisent
1.Voir ici la remarque d’Anish Kapoor, un de ces artistes que cette thèse aurait aimé pouvoir travailler : «Ce qu’il y a de curieux dans les doubles miroirs concaves, c’est qu’ils ne donnent pas une répétition à l’infini» (catalogue du CAPC 1998, p. 23). 9
comme matière le miroir comme tel, ou de manière métaphorique ou métaphorisée, en tant que structure par exemple. Nous cheminerons entre ces œuvres, pour la plupart très contemporaines, en travaillant de près la question de la subjectivité husserlienne, ses apories et ses contradictions, par la notion dephantasia, mais surtout par le sommet de cette pensée : celui de la temporalité.
Le second chapitre trouvera son axe théorique plutôt du côté psychanalytique, où les notions de trauma et d’angoisse seront mises en question selon la temporalité d’œuvres jouant avec la temporalité même (ou sa fluance) : cinéma et vidéo. Ce qui, ainsi, nous permettra de continuer à errer dans notre étude de la complexe temporalité husserlienne. Nous achèverons alors, pour cette fois, de déplier et tout à la fois de replier notre cheminement catoptrique.
Aujourd’hui encore, nous n’avons toujours pas épuisé la complexité des conceptualisations husserliennes, il nous faut donc continuer sur ce terrain toujours sauvage, dont peut-être pas la cime mais le point d’achoppement principal reste le concept de noème -- complexité et contradictions autour desquelles toute la pensée husserlienne semble s’articuler.Dynamique qui semble un étrange reflet de notre propre parcours en cette recherche catoptrique et spéculitive, au moins selon l’aporie principielle que note Michel Henry à propos du §39 desLeçons« : c’est l’intentionnalité qui doit révéler l’intentionnalité à elle-même et cette intentionnalité qui se rapporte constamment à soi de façon à s’auto-révéler, c’est le procès d’auto-constitution du flux, procès qui est pensé comme 2 la structure même de ce flux .»
Nous avons peut-être ainsi, ici, espoir que notre plurimédialogie n’accepte pas l’intentionnalité husserlienne comme un simple jeu de miroir mimétique, mais plutôt comme semblable à ces constellations, points d’incandescence en archipels, que le soleil, sur la mer, les jours de ciels offusqués, dessine à travers la trame resserrée des nuages…
2. « Phénoménologie non-intentionnelle », p. 391. 10
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