Logique
149 pages
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Logique , livre ebook

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Description

Notre connaissance débute par l’intuition ou appréhension directe de faits en nous et hors de nous : Je souffre ; j’écris ; le soleil brille. Ces intuitions, toujours limitées à certains instants déterminés du temps et à certains points déterminés de l’espace, fournissent les matériaux de la pensée. La logique n’a pas à rechercher comment elles se forment ; c’est affaire à la psychologie. La logique commence lorsque, par les opérations de l’esprit, nous formons des assemblages avec les matériaux fournis par l’intuition.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346055180
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
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Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Louis Liard
Logique
INTRODUCTION
DÉFINITION ET DIVISION DE LA LOGIQUE
 
Toute science a une matière  : c’est l’objet dont elle cherche les lois. Ainsi la matière de la géométrie est l’étendue figurée ; celle de l’astronomie, les astres ; celle de la biologie, les phénomènes de la vie ; celle de la psychologie, les phénomènes psychiques. — Toute science a aussi une forme  : c’est l’ensemble des procédés qu’elle met eu œuvre pour arriver à connaître les lois de l’objet qu’elle étudie.
Cet ensemble de procédés varie d’une science à l’autre. Le géomètre, pour découvrir et démontrer un théorème, ne procède pas de la même façon que le physicien pour découvrir et établir la loi de tel ou tel phénomène physique. Cette diversité résulte de la diversité même des matières des sciences. L’objet de la géométrie diffère de l’objet de la physique. Il est dès lors naturel que pour trouver les lois de l’un on ne procède pas de la même façon que pour trouver les lois de l’autre.
Mais ces formes diverses des sciences différentes sont l’œuvre d’un même esprit. L’esprit qui démontre que la somme des trois angles d’un triangle rectiligne est équivalente à deux angles droits, est le même qui établit les lois de la chute des corps, et celles des phénomènes vitaux. Pour changer d’objet, l’esprit ne change pas de nature ; malgré les caractères particuliers qu’elles revêtent en s’appliquant à des matières différentes, ses opérations ont toujours quelque chose de commun ; elles obéissent à des lois indépendantes de l’objet auquel elles s’appliquent, et ces lois dérivent, non de l’objet pensé, mais de la pensée elle-même.
Établir ces lois de la pensée considérée en elle-même, abstraction faite des objets auxquels elle s’applique, puis en déterminer les applications différentes, voilà le double objet de la logique.
On peut donc définir cette science : la science des formes de la pensée.
 
Division de la logique.  — de cette définition résulte la division de la logique en deux grandes parties :
1° La logique étudiera d’abord les formes de la pensée en ce qu’elles ont de général et de commun ;
2° Elle étudiera ensuite la forme de chaque science en particulier.
La première partie porte le nom de logique parc, formelle ou théorique  ; la seconde s’ appelle logique particulière ou appliquée. Comme l’ensemble des procédés de connaissance qui constituent la forme d’une science déterminée s’appelle une méthode, il vaut mieux donner à cette seconde partie de la logique le nom de méthodologie ou science des méthodes.
D’après ce qui précède, on pourrait croire que la méthodologie doit venir avant la logique pure. Si en effet celle-ci a pour objet les lois de la pensée qui sont engagées dans les formes des différentes sciences, ne devrait-on pas, pour les connaître, étudier chacune de ces formes en particulier, et en extraire ce qu’elles ont de commun ? Mais toute science particulière suppose l’exercice des opérations essentielles de la pensée et des lois qui les régissent. Pour connaître ces lois, il suffit donc de considérer les opérations intellectuelles en elles-mêmes, en dehors des cadres des sciences particulières.
On voit par là comment le champ de la logique est aussi étendu que celui des sciences, sans pourtant se confondre avec lui. Toute connaissance, pour être légitime, doit être formée conformément aux lois de la pensée ; mais alors même qu’on supposerait l’esprit humain fonctionnant à vide, ou plutôt sur des matériaux étrangers aux réalités que les sciences étudient, la logique pure n’en aurait pas moins un objet.
La logique, d’après la définition que nous en avons donnée, est à la fois une science et un art ; elle est une science, puisqu’elle a pour objet les lois qui régissent un objet déterminé, la pensée en tant que pensée ; elle est un art, puisque de ces lois elle tire des règles pratiques pour discerner le mauvais usage de l’usage légitime de la pensée, et pour diriger l’esprit dans la recherche de la vérité.
LIVRE PREMIER
LOGIQUE FORMELLE
CHAPITRE PREMIER
DES NOTIONS ET DES TERMES
Notre connaissance débute par l’intuition ou appréhension directe de faits en nous et hors de nous : Je souffre ; j’écris ; le soleil brille. Ces intuitions, toujours limitées à certains instants déterminés du temps et à certains points déterminés de l’espace, fournissent les matériaux de la pensée. La logique n’a pas à rechercher comment elles se forment ; c’est affaire à la psychologie. La logique commence lorsque, par les opérations de l’esprit, nous formons des assemblages avec les matériaux fournis par l’intuition.
Ces assemblages sont de trois sortes : les notions  ; les jugements et les inférences. Les notions sont exprimées dans le langage par les termes ; les jugements par les propositions, et les inférences par les raisonnements.
 
Notions et termes.  — Notion et idée sont, dans le sens le plus général, mots synonymes. Rigoureusement, le mot terme signifie limite, —  terminus. Les termes, ainsi entendus, sont les limites de la proposition, le sujet par lequel elle commence, le prédicat par lequel elle finit. Dans le langage courant, terme est synonyme de nom. D’après Hobbes, « un nom est un mot pris arbitrairement pour servir de marque qui puisse susciter dans notre esprit une idée semblable à une idée que nous avons déjà eue auparavant, et qui, quand nous le prononçons, puisse être pour ceux qui l’entendent, le signe de l’idée que nous avons dans l’esprit ». Il en résulte que les termes n’ont de sens que par les idées ou notions qu’ils désignent, et que termes et notions sont inséparablement unis. Toute notion suppose un terme auquel elle est attachée comme à un signe ; tout terme, sous peine de n’être qu’un son sans signification, suppose une idée qu’il exprime.
 
Notions concrètes et notions abstraites.  — Les notions sont concrètes ou abstraites. L’intuition d’une chose, dans un instant du temps et dans un point de l’espace, est concrète. Elle est l’ensemble, la réunion, —  concretum  — d’un certain nombre de qualités. L’image de cette feuille de papier sur laquelle j’écris, est étendue ; elle a une forme déterminée ; elle est blanche, etc. — Mais cette réunion de qualités, données simultanément, n’est pas inséparable. L’esprit peut à son gré les isoler l’une de l’autre, et les considérer à part. Ainsi, dans l’image concrète de cette feuille de papier, je puis négliger la forme et considérer seulement la couleur, ou bien ne considérer que la couleur et négliger la forme. Alors du concretum donné de qualités, j’extrais ou j’abstrais une qualité déterminée. de la notion concrète, je suis passé à la notion abstraite, du corps blanc et étendu, à la blancheur ou à la forme rectangulaire.
Tel est ; dans l’extrême rigueur, le sens des mots concret et abstrait. Mais, dans le langage courant, on appelle terme concret le nom de toute chose comprenant plusieurs qualités, que ce nom s’applique à une ou à plusieurs choses semblables. Ainsi maison blanche sera un terme concret par rapport au terme abstrait blancheur, qui ne désigne pas une chose possédant plusieurs qualités, mais seulement une qualité ou circonstance d’une chose.
de même les noms qui désignent des groupes de qualités appartenant à plusieurs individus, peuvent être considérés comme des termes abstraits par opposition aux termes qui désignent les individus ; chien, par exemple, est abstrait par rapport à chacun des chiens que j’ai vus,. car c’est des images de chacun d’eux que j’ai extrait la notion de chien, qui leur convient à tous.
 
Termes positifs et termes négatifs.  — Co

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