Ontologie et représentation
300 pages
Français

Ontologie et représentation , livre ebook

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300 pages
Français

Description

L'ontologie, qui dépouille le monde de ses accidents pour viser le noyau de l'être pur, produit une critique de la représentation. Certaine idéologie de l'image, qui met entre parenthèses l'image comme telle au profit de ce qu'elle évoque, penche aussi vers ce dépouillement. Des deux côtés, l'être et l'image, la critique de la représentation produit divers effets pratiques et intellectuels. L'examen en miroir de l'étrange théâtre des signes où l'être entre nu en scène, et où l'image ne paraîtrait que pour se fondre dans le décor, met en évidence le paradoxe d'un discours qui énonce son propre déni.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2016
Nombre de lectures 3
EAN13 9782140016400
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DominiqueCHATEAU
ONTOLOGIE ET REPRÉSENTATION
OUVERTUREPHILOSOPHIQUE
Ontologie et représentation
Ouverture philosophique Collection dirigée par, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques. Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Dernières parutions Philippe FLEURY,Walter Benjamin, Un itinéraire philosophique, 2016. Paul DUBOUCHET,Le « scandale Joseph de Maistre », 2016. Pierre LAMBLE,Le temps des monstres, Conscience humaine et violence de l’état, tome 4, 2016. Pierre LAMBLE,Esprit et déraison, Conscience humaine et violence de l’état, tome 3, 2016. Pierre LAMBLE,L’ombre de César, Conscience humaine et violence de l’état, tome 2, 2016. Pierre LAMBLE,L’enfance terrible des États, Conscience humaine et violence de l’état, tome 1, 2016. Rafik HIAHEMZIZOU,L’Expérience scientifique. Exposé philosophique de son développement, 2016. Joël BALAZUT,La structure métaphysique du monde moderne. Heidegger et la question de la technique, 2016. Gilles GUIGUES,La vertu en acte chez Aristote, Une sagesse propre à la vie heureuse, 2016. Yvon QUINIOU,Misère de la philosophie contemporaine, au regard du matérialisme, Heidegger, Husserl, Foucault, Deleuze, 2016. Chloé DELAPORTE, Léonor GRASER, Julien PEQUIGNOT (dir.),Penser les catégories de pensée. Arts, cultures et médiations, 2016. Pierre DREYFUSS,La Photographie « de » Wittgenstein, 2016.
Dominique Chateau Ontologie et représentation
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.harmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN :978-2-343-09795-4EAN :9782343097954
… car qui dit être n’a pas l’être dans la bouche, mais le mot… Adorno, Dialectique négative, Paris, Payot, 1992, p. 61.
Avant-propos D’avoir deux orientations intellectuelles, au lieu de ne donner carrière qu’à une seule passion, on va au choix de se scinder ou de céder à l’amalgame. Je préfère la scission, car après tout on se sépare déjà en intellectuel et en quidam. Et puis, je crois que l’amalgame, aussi clinquant soit-il, multiplie moins les pensées qu’il ne les stérilise. Le mot d’interdisciplinarité est souvent un cache-misère. L’analogie des problèmes peut n’être qu’un leurre agité pour masquer desépistémèméritent, au contraire, d’être res- qui pectées dans leur force intègre, comme l’atteste l’histoire des disci-plines qu’elles sous-tendent chacune. Je demeure donc ici dans cet état de scission qui ne ressemble à un confort que superfi-ciellement. Mais, dans le même temps, je réunis dans un seul livre les deux préoccupations qui taraudent ma pensée depuis des lustres : l’ontologie et la théorie de l’image. Je traite deux pro-blématiques à première vue différentes, mais qui, dans mon esprit, se répondent. Je les aborde séparément, tandis que mon discours retentira de leur analogie. L’axe principal est une lacune qui s’exhibe ou se cache. Une condition incompressible de l’être au monde, l’être pensant, agissant comme communiquant, qui, Pfft… !, s’évanouirait par la magie de discours plus ou moins conscients de tenir la baguette. Une lacune volontaire ou non — omission, amnésie, déni, déné-gation ou dissimulation ? —, mais, en tout cas, l’oubli dece sans quoi le discours stagne dans le néant :la représentation. Le premier volet de ce livre examine l’oubli de la représentation que pra-tiquent certaines ontologies ; le second, l’oubli de la représentation que pratiquent certaines théories de l’image. Ces deux oublis m’ont longtemps obsédé chacun de son côté, mais j’ai toujours soup-çonné qu’ils conspirent secrètement dès les limbes de la pensée humaine. J’en refuse le mélange prématuré, du moins sans avoir au préalable tenté d’identifier le lieu cognitif qui leur convient res-pectivement. D’où les deux parties en miroir : « Ontologie et
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représentation », au sujet de l’oubli 1…, et « Représentation et Ontologie », au sujet de l’oubli 2… Mon livre est comme une forme musicale où se font concur-rence cette partition et l’entrelacement de thèmes qui, affleurant par intermittence, attestent une circulation souterraine. L’oubli et la représentation sont les deux thèmes dominants. Mais la repré-sentation est aussi la basse continue (j’entends par représentation la production à la fois d’entités mentales et d’inscriptions mondaines). Pour cas-ser le fil de la métaphore, la représentation sera le critère d’éva-luation des discours qui m’occupent : comment gèrent-ils leur statut en regard de l’objet qu’ils visent ? Je m’intéresse à des dis-cours qui nient ce qu’ils sont, qui, visant un en deçà de leur propre statut (parfois sous prétexte de l’au-delà), refusent de reconnaître dans leur objet ce qui les conditionne eux-mêmes. Ces discours prolifèrent de viser un en deçà du discours et, ce faisant, ne cessent d’agrandir l’écart entre ce qu’ils disent et ce qu’ils sont. Ils prospèrent de s’effacer devant un objet épuré : l’être, d’un côté, l’image, de l’autre. Sur la sellette donc, l’ontologie et la théorie de l’image. On sait comment mixer ces deux perspectives en une problématique succincte où elles semblent à moindre coût se rehausser récipro-quement. L’image de l’ontologie et l’ontologie de l’image : ce chiasme encombrerait l’esprit plus qu’il ne le stimulerait. Par la cloison que j’érige entre les deux parties, contre la séduction du chiasme dont le rythme fascinant masque le schématisme, j’en-tends aller au plus profond qu’il m’est loisible d’atteindre dans l’analyse de l’idéologie qui se manifeste, d’un côté, dans l’ontologie quand elle cherche son objet contre sa représentation et, de l’autre, dans la théorie de l’image quand elle soustrait de son objet la représentation. On voit poindre l’analogie dans cette formulation. Lorsque je passerai d’une rive à l’autre, je n’aurai plus besoin d’en retarder l’explicitation. Mais, outre que l’analogie c’est la res-semblance dans la différence (ou l’inverse), avant d’arriver au moment du raccord, il aura fallu argumenter, discourir, repré-senter… La critique de l’oubli de la représentation serait men-songère ou naïve si elle prétendait elle-même se passer des conditions de la représentation.
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Première partie Ontologie et représentation
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