Orient-Occident : Écrits politiques dispersés
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Description

Réunis et présentés par Nathalie Fortin et Georges Leroux.
Près de quinze ans après la mort de Thierry Hentsch, son héritage intellectuel est toujours vivant. Revenir à son oeuvre, c'est non seulement mesurer son influence, mais c'est aussi tenter d'éclairer la manière dont l'époque a imprégné sa pensée et orienté sa vie.
En plus de ses grands livres − L'Orient imaginaire (1988) Raconter et mourir (2002) et Le temps aboli (2005) −, il laisse, échelonnés sur plus de trente années de réflexion, des dizaines d'écrits politiques sur les rapports de l'Occident avec l'Orient, cet autre toujours figé dans le stéréotype. Cette anthologie, qui présente vingt études marquantes, suit l'évolution de la pensée de l'auteur. Toujours attentif à l'événement, celui-ci cherche autant les constances, les repères et les impasses que les ouvertures au dialogue. Ses textes nous mettent en présence d'un désarroi que, toujours conscient de ses limites, il n'a pu ignorer et avec lequel il a dû continuer à vivre et à réfléchir. C'est cette inquiétude, faite de rigueur, de lucidité et d'authenticité, qui est ici mise en avant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 septembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760640887
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Thierry Hentsch
ORIENT-OCCIDENT
Écrits politiques dispersés
Réunis et présentés par Nathalie Fortin et Georges Leroux
Les Presses de l’Université de Montréal




Mise en pages: Yolande Martel Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Titre: Orient / Occident: écrits politiques dispersés / Thierry Hentsch; textes réunis et présentés par Nathalie Fortin et Georges Leroux. Autres titres: Essais. Extraits Noms: Hentsch, Thierry, 1944-2005, auteur. Fortin, Nathalie, 1969- éditrice intellectuelle. Leroux, Georges, 1945- éditeur intellectuel. >Description: Comprend des références bibliographiques et un index. Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20190021837 Canadiana (livre numérique) 20190021845 ISBN 9782760640863 ISBN 9782760640870 (PDF) ISBN 9782760640887 (EPUB) Vedettes-matière: RVM: Orient et Occident. RVM: Civilisation islamique. RVM: Modernité. RVM: Idées politiques. Classification: LCC CB251 H46 2019 CDD 909/.09821—dc23 Dépôt légal: 3 e trimestre 2019 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2019 www.pum.umontreal.ca Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).





REMERCIEMENTS
Pour la préparation de cette anthologie, nous avons pu compter sur la collaboration et le soutien de plusieurs personnes, que nous souhaitons remercier chaleureusement. Le projet de ce livre a d’abord été celui de Sarah Farhoud, l’épouse de Thierry Hentsch. C’est d’elle qu’émane l’idée de cette anthologie et c’est à elle que nous devons d’avoir pu reconstituer la bibliographie des écrits de Thierry et réunir les publications originales qui nous ont servi de point de départ. Nous avons pu aussi compter sur l’amitié d’Hélène Beauchamp, qui fut la compagne de Thierry durant les premières années de sa vie au Québec, et de son fils Manouane Beauchamp, que Thierry considérait comme son fils adoptif. Les amis de la revue Conjonctures , qui fut pour Thierry Hentsch non seulement un collectif de discussion, mais une famille vivante, ont apporté leur soutien à la publication, et nous leur devons beaucoup. Nous voulons saluer ici notamment Janick Auberger, Véronique Dassas, Laurence Jourde, Ivan Maffezzini, Nicole Morf, Colette St-Hilaire et Claudio Zanchettin. Plusieurs collègues et amis proches de Thierry Hentsch nous ont également apporté un soutien important. Nous voulons leur exprimer notre reconnaissance: Christian De Block, Jean-Pierre Beaud et Claude Corbo, du Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), Pierre Jasmin, pianiste, professeur au Département de musique de l’UQÀM et fondateur de l’association Les Artistes pour la paix, ainsi que Jean-Guy Meunier, du Département de philosophie, Rachad Antonius et Marcel Rafie, du Département de sociologie, collègues à la Faculté des sciences humaines de l’UQÀM. Nous remercions enfin l’association Les Artistes pour la paix, qui fut toujours très importante pour Thierry Hentsch.


NOTE DES ÉDITEURS
Nous reproduisons ici les textes de Thierry Hentsch tels qu’ils furent publiés à l’origine. Nous avons cependant corrigé un certain nombre de coquilles et ajouté, chaque fois que cela paraissait utile, des indications bibliographiques complémentaires, notamment pour les traductions d’ouvrages cités dans certains textes.
Dans ses écrits, Thierry Hentsch a respecté la règle orthographique suivante pour la graphie du terme «islam», comme il le précise ici à la page 136, note 9: «Pour ce qui me concerne et malgré le côté un peu artificiel de ce choix, j’écris “islam” avec un “i” minuscule lorsque j’entends me référer précisément à la religion musulmane et “Islam” avec un “I” majuscule pour désigner la société ou l’ensemble des sociétés de l’Orient méditerranéen, la civilisation, la culture, etc.» Sauf pour les citations, nous avons suivi cette règle dans la révision de ses écrits.
Nous remercions les éditeurs de nous avoir autorisés à reprendre ces textes dans la présente anthologie.
N. F. et G. L.

Thierry Hentsch (1944-2005): esquisse d’une biographie intellectuelle
Nathalie Fortin et Georges Leroux
Près de quinze ans après la mort de Thierry Hentsch, survenue le 7 juillet 2005, son héritage intellectuel est toujours vivant. Comme en font preuve les nombreux hommages qui lui furent rendus, ce penseur d’exception compte parmi ceux qui ont marqué leur époque. Revenir à son œuvre, c’est non seulement mesurer son influence, mais c’est aussi tenter d’éclairer la manière dont cette époque a imprégné sa pensée et orienté sa vie. Contemporain, Thierry Hentsch l’était en effet de plusieurs manières. Non satisfait d’observer l’actualité et de faire enquête, il était assoiffé de dialogue et désireux d’intervenir pour la paix. Le 18 janvier 2005, à peine quelques mois avant sa mort, ignorant encore que la maladie allait l’emporter, il prit la parole devant un parterre d’amis à la demande de Wajdi Mouawad, qui quittait la direction du Théâtre de Quat’sous. Invité à commenter la question «Qu’est-ce qui dans l’état actuel des choses vous donne le courage d’affronter le quotidien dans la vie?», il répondit avec une forme de désespoir serein: «Ce qui m’aide à vivre dans ce monde est le sentiment de sa perte, la certitude du manque qui le gouverne, malgré nous, malgré nos incessants efforts vers le trop-plein.» Ces deux-là, le penseur et l’homme de théâtre, fréquentaient un terrain commun, celui des conflits tragiques du Proche-Orient, engagés, chacun de son côté, dans un affrontement quasi quotidien avec la violence, qu’ils savaient insurmontable. Face à cette violence, Thierry Hentsch formula ce soir-là un implacable constat de lucidité: l’intellectuel et l’artiste savent que le monde dont nous sommes les témoins et les acteurs impuissants court à sa perte, mais ils savent aussi, comme l’exprime le vers célèbre du poète Hölderlin, que c’est au fond de ce désespoir qu’un salut est possible: «Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.» Ce salut, dit-il, réside d’abord dans l’amitié et dans le courage de la pensée. Alors qu’il prononçait ces paroles, il parachevait son essai sur la finitude et le devoir de lucidité, qui paraîtrait de manière posthume, La mer, la limite .
Né le 7 août 1944 à Lausanne dans une famille calviniste, Thierry Hentsch fait d’abord des études de lettres à l’Université de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, où il s’inscrit en 1962 après son baccalauréat dans sa ville natale. Son père, Henry Hentsch, maître d’école, et plus tard enseignant de lettres, lui transmet très jeune la passion de la littérature. À la rentrée de 1963, Thierry revient en Suisse et entreprend des études de droit, qu’il termine en 1966 avec l’obtention d’une licence. Il s’inscrit ensuite à l’Institut universitaire de hautes études internationales de Genève, où, en 1973, il obtient son doctorat en relations internationales, sous la direction du professeur Jacques Freymond. Il est alors actif sur plusieurs terrains politiques, et il s’engage dans une suite de missions pour le compte du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). L’admiration qu’il voue à sa tante Yvonne Hentsch (1907-1991), qui fut très active dans les ligues de la Croix-Rouge et au CICR, a sans doute compté pour beaucoup dans ces premiers engagements. En 1967-1968, il est délégué du Comité à Damas et à Gaza; en 1969, il devient assistant à Genève du président du Comité, qui l’envoie d’abord en mission au Biafra et qui, l’année suivante, lui confie une mission de négociation à Amman en Jordanie. La thèse de doctorat de Thierry Hentsch porte précisément sur les problèmes politiques rencontrés par la Croix-Rouge internationale dans ses opérations de secours humanitaire au Nigéria et au Biafra, entre 1967 et 1970. Présentée à l’Université de Genève en 1973, cette thèse est publiée la même année aux éditions de l’Institut universitaire de hautes études internationales.
Du Biafra à la Jordanie, puis au Pakistan, en Inde et au Bangladesh, l’engagement humanitaire de Thierry Hentsch joue un grand rôle dans la formation de sa pensée, sans oublier l’année 1967-1968, à tous égards déterminante, qu’il passa sur le terrain palestinien. Rappelons que ces années étaient celles de la guerre des Six-Jours, qui conduisit à la création de nombreux nouveaux camps de réfugiés. Au cours de ces missions, il affine le regard qui sera le sien dans toute son œuvre: celui de l’intellectuel occidental, à la fois passionné par la connaissance de l’autre et déstabilisé par elle, et qui accepte que cette connaissance se transforme en connaissance de soi, avec tous les bouleversements qui peuvent en résulter. De 1974 à 1975, chargé de recherches au même institut de Genève, il travaille sur les relations Est-Ouest en Europe, et notamment sur le conflit entre le socialisme du bloc soviétique et le capitalisme libéral. C’est en 1976 qu’il prend la décision de poursuivre sa carrière à l’Université du Québec à Montréal, où il avait été recruté l’année précédente comme professeur substitut au Département de science politique. Dans une lettre de recommandation adressée à l’UQÀM, le professeur Piero Gleijeses de l’Université Johns-Hopkins fait de lui un éloge enthousiaste, après l’avoir entendu en conférence à Washington en octobre 1974.
Thierry Hentsch fut professeur au Département de science politique de l’UQÀM pendant trente ans. Dans les souvenirs publiés par plusieurs de ses collègues et étudiants, nous trouvons les éléments qui nous permettent de comprendre à la fois son influence et l’estime de tous ceux qui eurent le privilège de recevoir son enseignement et de travailler avec lui. Deux traits essentiels se dégagent de ce portrait: d’abord, le désir de

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