Paradoxe sur la recherche II
318 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Paradoxe sur la recherche II , livre ebook

-

318 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Ce volume expose les "dessous" de la recherche telle qu'elle s'inscrit dans les écrits de Valéry, sous certains aspects suggérés par la quête pseudonymique chez Kierkegaard. Il poursuit et complète la réflexion du 1er volume, où l'enjeu du savoir était pris en tant que tel. Ici, on s'intéresse plutôt aux "à-côtés" que la recherche ordinaire a tendance à effacer dans ses oeuvres cachées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 182
EAN13 9782296808829
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PARADOXE SUR LA RECHERCHE – II
Les dessous de la recherche
dans les « Cahiers » de Paul Valéry
 
Epistémologie et Philosophie des Sciences
Collection dirigée par Angèle Kremer-Marietti
 
La collection Épistémologie et Philosophie des Sciences réunit les ouvrages se donnant pour tâche de clarifier les concepts et les théories scientifiques, et offrant le travail de préciser la signification des termes scientifiques utilisés par les chercheurs dans le cadre des connaissances qui sont les leurs, et tels que "force", "vitesse", "accélération", "particule", "onde", etc.
Elle incorpore alors certains énoncés au bénéfice d'une réflexion capable de répondre, pour tout système scientifique, aux questions qui se posent dans leur contexte conceptuel-historique, de façon à déterminer ce qu'est théoriquement et pratiquement la recherche scientifique considérée.
1). Quelles sont les procédures, les conditions théoriques et pratiques des théories invoquées, débouchant sur des résultats ?
2). Quel est, pour le système considéré, le statut cognitif des principes, lois et théories, assurant la validité des concepts ?
 
Dernières parutions
 
Edmundo MORIM DE CARVALHO, Paradoxe sur la recherche : sérendipité, Platon, Kierkegaard, Valéry, 2011.
Antonella CUTRO, Technique et vie, Biopolitique et philosophie du bios dans la pensée de Michel Foucault, 2011.
Edmundo MORIM DE CARVALHO, Du rationnel à l'inconscient dans les « cahier » de Paul Valéry, 2010.
Edmundo MORIM DE CARVALHO, De l'inconscient au conscient. Psychanalyse, science, philosophie, 2010.
Ignace HAAZ, Les normes pénales chez Rawls. Etudes éthiques en droit pénal, 2010.
Janusz PRZYCHODZEN, François-Emmanuël BOUCHER et Sylvain DAVID, L'esthétique du beau ordinaire dans une perspective transdisciplinaire. Ni du gouffre ni du ciel, 2010.
Eduardo CAIANIELLO, La science et la voix de l'événement. A la recherche du sens, 2010.
Edmundo MORIM DE CARVALHO Paradoxes des menteurs : philosophie, psychologie, politique, société, 2010.
Edmundo MORIM DE CARVALHO, Paradoxes des menteurs : logique, littérature, théories du paradoxe, 2010.
Jean-Pierre COUTARD, De la singularité, 2009.
Michel de BOUCAUD, Psychiatrie et psychopathologie. Les désorganisations psychiques , 2009.
E. MORIM DE CARVALHO, La comédie de l'intellect dans les Cahiers de Valéry ou l'imitation de la comédie, 2009
 
Edmundo MORIM DE CARVALHO
 
 
 
PARADOXE SUR LA RECHERCHE – II
Les dessous de la recherche
dans les « Cahiers » de Paul Valéry
 
Variations sur le paradoxe 5,
volume 2
 
 
 
 
 
 
©L'Harmattan, 2011
5-7, rue de l'Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-54957-9
EAN : 9782296549579
 
À la mémoire d'Henri Meschonnic,
mon directeur de thèse
 
 
VARIATIONS SUR LE PARADOXE – V
 
VOLUME 2
 
 
PARADOXE SUR LA RECHERCHE - II :
 
LES DESSOUS DE LA RECHERCHE
DANS LES "CAHIERS" DE PAUL VALÉRY
 
Introduction
 
De l'existence à la mystique, en passant par les possibles, le rapport "fini / infini", l'instant (ou la temporalité) et l'histoire, la mystique, la figure paradoxale de l'homme-Dieu qui s'est trouvée au centre de la problématique du « paradoxe absolu ». Nous essayerons de penser les réponses valéryennes à ces diverses questions. Le "savoir ignorant" était un point de rencontre significatif des Cahiers valéryens, et l'enjeu de la compréhension y prenait aussi un tour paradoxal. Ces points de recherche sont liés — l'existence est inhérente à la position du sujet-chercheur, et celui-ci assemble et scrute les possibles cognitifs dans un parcours donné appartenant à l'histoire, où les problèmes de la finitude, du temps, et éventuellement d'une mystique, se posent en premier plan ou à l'arrière-plan. Même s'ils sont "effacés", non-dits, ils sont présents dans la quête théorique, dans les jeux et les enjeux de la représentation. Dans l'introduction du premier livre, nous avons déjà parlé de la sérendipité telle qu'elle est vue par Valéry dans la sphère scientifique. Ici, nous nous limiterons à une analyse du hasard dans les Cahiers qui nous servira d'introduction et d'arrière-plan aux problèmes indiqués ci-dessus : existence, finitude, infini, possibles, histoire, mystique. Le hasard est une catégorie maîtresse dans la pensée de Valéry — catégorie paradoxale et contradictoire, à laquelle la pensée se mesure, après l'avoir perçue dans la pratique de l'écriture (modèle à la fois du hasard et de la nécessité), dans la vision du corps, les actions quotidiennes, le rapport à l'histoire et la société, les soubassements du langage, la pratique de la connaissance.
 
Si on accentue le rôle du "hasard", ou de la "sérendipité", il faut se garder d'en faire une essence, une invariance exclusive à l'égard du pôle contraire. Le hasard est donc une composante irréductible de toute recherche, sauf dans la vision ordinaire de la recherche officielle se méfiant de lui, ayant besoin de "rapports", de "projets" (si avancés qu'on a plus besoin de faire grand-chose pour les achever), c'est-à-dire de ces "certificats" (de bonne conduite, comme les gens de maison dans les demeures bourgeoises du siècle passé et actuel) que sont les œuvres, les diplômes et les articles déjà publiés. Chez Valéry, le hasard et la nécessité se disputent contradictoirement le premier rang. Le hasard est encensé, combattu, réfléchi et maintenu. La sérendipité nous montre qu'il s'écarte de façon radicale d'une vision comme celle de Kierkegaard qui s'installe dans le paradoxe platonicien pour le mettre au service de cet événement "inouï" qu'est la présence sur terre de l'Homme-Dieu. Dans une telle approche, le hasard n'a pas très vite de raisons d'être — il n'est qu'une apparence en surface, cachant la détermination (divine) en profondeur, comme le devenir laissé à lui-même occulte l'éternité, le "temps-éternité". Si Kierkegaard critique la causalité physique ou empirique, c'est parce qu'elle lui apparaît comme une menace pour le « paradoxe absolu » et pour lui substituer un déterminisme d'un autre type (historico-religieux). Nous allons essayer d'apprivoiser le hasard, chez Valéry, dans cette introduction, et nous revenons aussi d'une certaine manière au dernier chapitre du livre antérieur où il était question de "surprise" et d' "attente".
 
Hasard, pensée. La pensée combine le hasard et le non-hasard, suscite des coups d'états et promeut des lois constitutives ; elle plonge dans l'incohérent, le chaotique, et émerge dans l'ordre, l'équilibre. Elle assure la coexistence contradictoire des plans, bouleverse le tracé de ses frontières et réclame parfois son appartenance aux deux "côtés", et poursuit ainsi de jeu de hasard en jeu de nécessité. Il y a des « effets paradoxaux » ( C. 4, 51), liés aux « manœuvres de la pensée » qui résultent des « relations entre des fonctions différentes » qu'elle assume (« comme "préciser une pensée" prévoir sa pensée, fuir une pensée, etc.). Le paradoxe est la manifestation de la division de la pensée en diverses fonctions. « Le fond de la pensée est pavé de carrefours » ( C. 27, 96). Toute recherche de précision s'avoue paradoxale dans un cadre qui s'y dérobe. Or, la pensée se dérobe à la pensée, s'attaque à ses propres éclats, se recourbe pour démonter ses mécanismes, ses opérations. Si la pensée se différencie, tout interfère ou "communique" en elle. L'activité de séparation peut être corrigée par l

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents