Parti pris du réel
262 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Parti pris du réel , livre ebook

-

262 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

En prenant le parti du réel malgré tout, en faisant le pari qu'il ne se réduit pas à "la force des choses" et à l'imposante "réalité", l'ouvrage tente à la fois de décrire des choses perçues et vécues (pinces à linge, pendule, miroir, écrans, pressoirs, stylo-crayon...) et de faire apercevoir en elles le réel universel, le réel intraitable, imparable et intotalisable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 110
EAN13 9782296465817
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PARTI PRIS DU RÉEL
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55250-0
EAN : 9782296552500
Christian Cavaillé
PARTI PRIS DU RÉEL
L’Harmattan
Du même auteur :



Philosophie :


« Philosopher depuis Montaigne et après Wittgenstein - Instances des essais » (Éd. L’Harmattan, Coll. La philosophie en commun , 2008)
« Façons du réel » (Éd. L’Harmattan, Coll. Ouverture philosophique , 2011).



Poésie :


« Trois ou quatre choses avérées » avec quatre sérigraphies de Pillard-Valère (Éd. de l’Hôte Nomade, 1996)

« Instances accrues » (Éd. L’Harmattan, Coll. Levée d’ancre , 2009)

« Gravités » (Éd. L’Harmattan, Coll. Levée d’ancre , 2010)

« Dévers » (Éd. L’Harmattan, Coll. Levée d’ancre , à paraître en 2011)
À mes parents
PRÉFACE
Philosopher en petite(s) forme(s)
Certains matins d’hiver, quelques éclats brillent dans les graviers d’un chemin, lucioles de silex ou de givre.
Tel pourrait être le leitmotiv des pages suivantes, contrastant avec celui - admirable et grandiose - de Lucrèce dans le De rerum natura ( De la nature des choses ) : Les terreurs et ténèbres de l’esprit, il faut les dissiper Non par le soleil et par l’éclat du jour
Mais par la vue et l’explication de la nature1.


Non pas la dissipation de toute obscurité et la levée de tous les brouillards mais de minces éclats ou quelques lueurs de lucidité, aussi fragiles qu’on les voudrait tenaces.

Non pas la connaissance de la nature des choses mais la reconnaissance des impressions et des aperçus du réel dans de multiples choses.

Nécessaire parti pris du réel (des choses réelles, du réel des choses) et pour tenter d’en devenir partie prenante et pour prendre à partie la réalité telle qu’elle est ou qu’elle nous est faite.
La philosophie ici pratiquée veut conforter l’amitié pour la sagesse entendue comme une sorte d’amitié quand même et malgré tout pour le réel, en s’exerçant à formuler des éclaircissements attentifs à ses diverses façons ; elle n’est pas séparable du goût pour le langage et de la façon dont se disent et s’écrivent ces éclaircissements ( philosophia - philologia ).
Elle s’exerce à l’étude des façons du réel. « Études » : exercices, travaux d’approche, essais et esquisses. « Façons du réel » : modes ou manières avérés de faire et de (se) dire, d’être et d’apparaître (motions, actes du se disant ce faisant, formes, aspects).

Avant d’expliquer davantage ce que j’entends par « philosopher en petite(s) forme(s) » je postule que, en petite(s) ou en grande(s) forme(s), par lueurs ou lumineusement, la philosophie s’écrivant compose en proportion variable dans toutes ses « études » les actes et les manières de l’essai, de l’étude (au sens de travail studieux : lecture attentive, formation méthodique et examen scrupuleux) et du traité. Essai : questions et réponses interrogatives prenant en charge de façon singulière ou inédite une ou des « matière(s) » que l’on ne prétend pas dominer. Étude : examen scrupuleux et attentif d’œuvres philosophiques ou d’œuvres et productions non philosophiques qui donnent à penser et à partir desquelles on s’exerce à philosopher. Traité : exposé élucidant les raisons radicales d’une activité théorique ou pratique d’une manière méthodique voire systématique. Tout essai présuppose un travail d’étude et laisse au moins entrevoir, s’il ne les expose pas, les raisons profondes qui motivent ou légitiment la démarche. Toute étude risque des hypothèses de lecture et se réclame de principes d’interprétation ou d’explication. Tout traité de philosophie - serait-il construit à partir d’axiomes - reste une tentative, prend forme de postulation ou de pari, prend pour modèles ou pour cibles d’autres œuvres et d’autres traités soigneusement étudiés.
Méditation, discussion, critique, commentaire, leçon, manifeste, « étude » etc. prennent eux-mêmes, en philosophie, la forme d’un essai-étude-traité dans lequel un de ces trois aspects prédomine. La prédominance de la forme essai caractérise la modernité philosophique, une modernité insistante dont je suppose que nous ne sommes pas sortis ; cette prédominance tend à devenir absolue et exclusive, les études se présentant elles-mêmes comme des essais, et les traités proprement dits se faisant rares. Il n’en est pas moins nécessaire d’exposer (d’essayer d’exposer) les raisons radicales qui portent et motivent la démarche philosophique, nécessaire de s’exposer à proposer (en un sens qu’il faudra préciser) ces raisons radicales, même lorsqu’un exposé rigoureusement et exactement systématique-axiomatique est impossible et que l’on peut seulement avancer un exposé de ces raisons dans leur teneur conceptuelle qui paraîtra et qui sera inachevé et partiel : en effet il ne sera ni anti-conceptuel ni scientifique mais philosophique, ni logique ni anti-logique mais paralogique.
La partie la plus longue de l’ouvrage est un Album (« Choses entre autres »), une suite de courts chapitres qui sont autant d’essais (de petits essais de philosophie portative) ; la Postface propose sous le titre « De l’environnement, du monde du réel » un éclaircissement général mais qui prend la suite des chapitres précédents et n’est pas séparable de l’observation et de la description de ces choses si particulières que sont les éoliennes. Les essais de « Choses entre autres » sont des « études » effectuées en marge de lectures attentives et admiratives ; en témoignent de nombreux passages, des notes en bas de page et surtout des notes en fin de chapitre ; ils mobilisent aussi des concepts qui supposent la possibilité d’un exposé méthodique sinon systématique, d’un aperçu synoptique à tout le moins (autre sorte d’ « étude ») élaboré dans un autre ouvrage2.
L’album rassemble des textes qui ont pour titres particuliers des noms de diverses choses dont l’importance me semble à la fois personnelle et impersonnelle, de choses qui me sont chères ou qui m’ont durablement impressionné tout en étant on ne peut plus réelles, ayant l’indépendance avérée, parfois fragile mais toujours tenace de choses apparaissant tantôt comme des « choses communes » et tantôt comme des « choses sans maître », appartenant à tous et n’appartenant à personne, qui peuvent être aussi des choses « abandonnées3 ».
Choses perçues réelles dont les aspects particuliers et singuliers descriptibles font apercevoir les aspects généraux voire universels du réel inséparables des premiers (il n’y a pas de « différence réelle » entre eux). Et il faut à la fois être attentif aux choses qui s’imposent à la vue et s’en détourner pour redevenir attentionné à l’égard de celles que le regard a délaissées.

Philosopher en petite(s) forme(s), cela signifie, sous chacun des titres qui sont des noms de choses, élaborer des notices et des rapports les concernant qui soient des leçons de(s) choses et aussi des exercices sensibles, intellectuels et spirituels (au sens du witz plutôt que du spiritus ), des essais de quelques pages, dont la longueur n’excède pas celle des chapitres les plus brefs ou de moyenne longueur que l’on peut lire dans les Essais de Montaigne et dont les titres « n’<en> embrassent pas toujours la matière4 », des essais qui commencent ou recommencent chaque fois sans s’appuyer sur des acquis engrangés dans de précédents chapitres, des essais qui, mis bout à bout, constituent une sorte d’album philosophique. En essayant, à propos de chaque chose, de mettre en court-circuit la description et la méditation, la particularité et la généralité, l’évocation personnelle, et l’élaboration intellectuelle attentive à la condition commune ainsi qu’à la singulière impersonnalité et a-subjectivité du réel. En mobilisant les ressources communes du langage aussi bien pour réactiver de très robustes formulations ordinaires et prosaïques que pour parvenir à des formulations poétiques et à des formulations philosophiques, usant aussi bien de leurs contrastes et de leur rivalité que de leurs apparentements5. Petite forme : forme brève, coupée et mêlée, chacune des trois sortes de formulation qui viennent d’être grossièrement distinguées pouvant permettre de couper court à bon escient dans les longueurs où s’attarderaient les deux autres. Philosophia-philologia

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents