Pensée dialogique, langage et intersubjectivité dans la philosophie de Franz Rosenzweig
272 pages
Français

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Pensée dialogique, langage et intersubjectivité dans la philosophie de Franz Rosenzweig , livre ebook

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Description

L'originalité de cet ouvrage, c'est de tenter d'éclairer le « retour » de Franz Rosenzweig au judaïsme, - et le concept de « révélation » qui s'y rattache -, à partir de l'itinéraire intellectuel et de la philosophie de celui-ci, et en s'appuyant sur les philosophies d'Hermann Cohen et d'Eugen Rosenstock, et cela en plaçant le premier dans le contexte historique de la « symbiose judéo-allemande », le second dans le cadre du dialogue interreligieux entre le christianisme et le judaïsme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2014
Nombre de lectures 54
EAN13 9782336364322
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

Dernières parutions

Tahir KARAKAŞ, Nietzsche et William James, Réformer la philosophie , 2013.
Mounkaila Abdo Laouli SERKI, Rationalité esthétique et modernité en Afrique , 2013.
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Titre
Alain MULLER







PENSÉE DIALOGIQUE, LANGAGE ET INTERSUBJECTIVITÉ
DANS LA PHILOSOPHIE DE FRANZ ROSENZWEIG




Préface de Bernard Forthomme
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-71443-1
Remerciements

Mes remerciements vont à mon directeur de thèse, le professeur Heinz Wismann de l’EHESS pour l’aide précieuse qu’il m’a apportée et les conseils pertinents qu’il m’a donnés. Cette thèse n’aurait pas pu arriver à son terme sans le soutien et l’encouragement des professeurs Bernhard Casper et Ludwig Wenzler grâce auxquels j’ai pu travailler à la bibliothèque du Centre théologique de l’université de Freiburg-im-Breisgau.
Dédicace

À ma mère, à mon épouse, à ma fille
PREFACE
Malgré l’importance accordée à la pensée de Franz Rosenzweig par Emmanuel Lévinas – au point de se dispenser de le citer, tellement il serait partout dans son opus magnum –, la réception du penseur de l’universalité propre à la singularité qu’il reconnaît au judaïsme, une telle réception est loin d’être achevée. Peut-être est-ce lié non seulement aux aléas des traductions ou aux fondamentaux culturels très distincts, mais aussi à une bonne raison, déjà mise en relief à propos d’autres penseurs comme M. Henry : le discutable tournant théologique de la phénoménologie auquel certains philosophes, Paul Ricœur notamment, se sont toujours explicitement refusés, ce qui est d’ailleurs conforme à la tradition réformée.
À vrai dire, il s’agit peut-être d’un tournant plus spirituel que théologique, prolongeant le tournant expérimental de la philosophie passant outre aux critiques structuralistes. Ce qui ne serait pas le premier tournant du genre, lorsqu’on songe aux diverses méta-morphoses du platonisme tardif, et notamment chez des penseurs du style du syrien Jamblique ou de Proclus, très attachés à donner une profondeur spéculative aux liturgies antiques.
En outre, il faut considérer que la prise de distance entre la pensée et la pratique religieuse s’est d’abord produite dans le contexte non seulement de la philosophie grecque, mais de la théologie universitaire médiévale. Les plus grandes découvertes, que l’on nommerait aujourd’hui philosophiques, se sont effectuées durant plusieurs siècles à l’intérieur même du discours théologique, comme on pourrait le constater aisément si l’on dépassait enfin l’ignorance où sont encore maintenus des penseurs de premier ordre comme Bonaventure, Thomas d’Aquin, Olivi, Duns Scot ou Ockham.
Mais pour cela, il faudrait peut-être d’abord cesser de considérer la philosophie telle qu’elle s’est articulée effectivement, en passant sous silence son rapport séminal à la pensée latine et romaine, et abandonner l’ a priori à la fois rabbinique et romantique (assumé depuis la nostalgie de la Grèce à l’aube de l’idéalisme allemand jusqu’à Heidegger) son aveuglement sur la situation présente, opposé à la voie romaine , son sens unique de la mémoire vive. Mémoire comme pietas ou sens aigu des originaux – qui ne se suppriment ni dans les traductions ni dans une tradition interprétative, orale ou écrite, massorétique ; occasions incessantes de renaissances, de réformes, de renouvellements, de visitations critiques des sources. Voie comme sens de la rationalité du droit humain, de la science sociale qu’est le droit - avec son sens admirable de la circulation réglée des biens et des personnes de l’univers ; facteur cardinal d’une citoyenneté délocalisée et d’une intersection unique des civilisations, autrement que sous la forme d’un eschaton promis ou d’un universel abstrait qui parle de la citoyenneté universelle sans la pouvoir réaliser ni peut-être la désirer vraiment, de par son élitisme.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas le moindre mérite de l’effort déployé par Alain Muller de vouloir interroger la pensée dialogique de Franz Rosenzweig d’un point de vue rigoureusement philosophique. Et cela, en visant peut-être moins à mettre en relief la pertinence ultime de son système subjectif dans sa formulation la plus élaborée, que l’approfondissement bien documenté de la dynamique d’une pensée directement héritière du courant kantien et hégélien qui porte un tel système ; héritage réapprécié non seulement par la pensée chrétienne comme celle de Kierkegaard, mais précisément par la pensée allemande nourrie non seulement de théologie réformée et d’une configuration chrétienne de la charité, mais en l’occurrence de la liturgie juive et des Écritures hébraïques.
Une caractéristique majeure de la réception de Rosenzweig effectuée ici par Alain Muller, c’est peut-être justement son humilité par rapport aux différentes sources et références convoquées. Grâce à une telle approche, se manifeste avec brio une grande liberté par rapport au système philosophique à expliciter. Système soumis sans doute à ses exigences propres, mais chevauché par une tradition religieuse voire par une appartenance communautaire, parfois jusqu’au recoupement intime et inquiétant, mais parfois aussi jusqu’au chiasme, là où les lignes divergent sévèrement, où le malentendu éclate, même s’il a été fructueux à un moment donné ! Certes, il y a un risque majeur pour la rigueur philosophique : le recoupement fructueux pourrait n’être qu’une sorte de ruse de la révélation ou de la dialogique scripturaire et liturgique – et non plus une ruse de la raison identifiée à la grande logique historique, où l’eschatologie affirmée risque toutefois de se muer en idéologie du progrès indéfini. D’entrée de jeu, Alain Muller met bien en évidence le glissement à la fois philosophique et théologique opéré par Rosenzweig : le centre de la problématique n’est plus seulement celui de la tension, devenue traditionnelle, entre la raison et la foi, ni celui de la tension, plus ancienne, entre la loi et la foi, la lettre ou l’esprit, mais entre la révélation et la foi. Or, un pareil déplacement est-il encore philosophique dès lorsqu’il ne s’agit pas seulement d’accentuer la portée du langage ou du dialogue, mais du logos biblique (avec ce concept polémique de Bible forgé au XVIII e siècle prétendant remplacer la notion d’Écritures) et liturgique ? Ce qui est censé mettre en cause no

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