Penser la philosophie à l ère des technosciences
118 pages
Français

Penser la philosophie à l'ère des technosciences , livre ebook

118 pages
Français

Description

La technoscience est la figure actuelle de la science. C'est en termes de vitesse, de précision, de puissance et de rendement que la technoscience permet de percevoir la culture contemporaine. C'est pourquoi la philosophie nous rappelle qu'il y a un meilleur de nous-mêmes, qui se trouve dans notre capacité d'associer le savoir, le savoir-faire au savoir-être... La réflexion sur l'activité technoscientiste est un devoir pour notre époque, car elle permet à l'homme de sécuriser et de rendre confortable son existence.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 59
EAN13 9782296514249
Langue Français

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Extrait

13ISBN : 978-2-336-00907-0
Issoufou Soulé Mouchili Njimom
PENSER LA PHILOSOPHIE
À L’ÈRE DES TECHNOSCIENCES
Préface d’Antoine Manga Bihina
Penser la philosophie à l’ère des technosciences
Issoufou Soulé Mouchili Njimom Penser la philosophie à l’ère des technosciences
Préface d’Antoine Manga Bihina
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00907-0 EAN : 9782336009070
PREFACE
Penser la philosophie ! Quelle aventure sur un terrain où ce qui se pense se veut être libre, critique, ouvert et à la fin plein d’incertitudes. En témoignent, la réputation dévaluée de cette reine des sciences, la remise en cause de l’arbre de Descartes, l’éviction de la métaphysique et la prolifération des philosophies qui fonctionnent à coups de marteaux. Penser donc de quoi et sur quoi ? A l’ère des technosciences ! L’aventure devient périlleuse, voire sans objet. Le destin dernier de la philosophie c’est de trouver et de parler de l’homme. Aujourd’hui, les technosciences en parlent mieux et valablement, indiquant après les sciences humaines, les lieux de sa localisation, de sa fixation et de son utilisation. Il s’agit donc de revoir le discours philosophique et cette révisitation ne saurait se réduire à une archéologie, à un parcours historique, à une canonisation des icônes ou à une idolâtrie des systèmes et des données historico-culturelles.
Le devoir philosophique philosopher nostalgiquement efficacementin vivo.
aujourd’hui n’est in vitromais de
plus de spéculer
En d’autres termes, pour penser la philosophie aujourd’hui, il convient de la positionner par rapport à ce que les technosciences offrent comme recettes, inspirations et provocations. Bien plus, il convient de dire au philosophe qu’il ne peut plus être à l’écart de ce qu’elles disent mais qu’elles ont besoin de conscience, d’appuis et d’accompagnements.
L’ère est à la mondialisation entendue simplement comme ouverture et promiscuité des cultures. Comment la vivre ? La mode est celle de la laïcité qui a proclamé la décrépitude des absolus, le crépuscule des idoles et la fin des certitudes. Les variantes se trouvent dans l’absence des repères, le dénigrement des sagesses constituées et l’évacuation de toute idée de transcendance, d’ordre moral ou de dispositions spirituelles. Penser la philosophie dans un tel contexte, c’est se soucier de ses motivations, ses itinéraires, ses devoirs et ses ouvertures. A-t-elle des chances de survie aujourd’hui à l’ère des technosciences ? Le présent texte semble ouvrir à cette interrogation. La réalisation d’une telle entreprise oblige à convoquer Diogène pour trouver l’homme et la sagesse qui convient pour une finalisation réussie de son existence, une action efficace dans la conduite de soi et l’engagement des initiatives, une perspicacité soutenue pour savoir rester lucide, vigilant et sélectif devant les mutations qu’imposent les savoirs et les technologies. Faire de la philosophie aujourd’hui, c’est certainement chercher un supplément à une époque qui semble en avoir le plus grand besoin. C’est dire que même avec les technosciences, la tâche de la philosophie reste éternelle : une réflexion critique et permanente sur la condition, les fondements et les perspectives de l’existence. Professeur Antoine Manga Bihina
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INTRODUCTION
En célébrant, en novembre 2011, la Journée internationale de la philosophie sous le thème « Philosophie et technoscience », l’UNESCO (Organisation des nations unies pour la science, l’éducation et la culture) a certainement voulu raviver le débat sur une des préoccupations fondamentales d’une humanité, aujourd’hui, en proie à une expansion utilitariste née de l’invasion de notre ère culturelle par les gadgets que produisent les industries technologiques. En fait, il s’est agi, pour cette institution, de favoriser une reprise en compte des questions essentielles portant sur la destination et l’orientation que prend le cours actuel de l’existence humaine. Inspiré par ce thème, nous avons pensé qu’il est légitime de nous investir dans une réflexion où nous pourrons nous prononcer sur le sens et la place que doit prendre la philosophie dans un univers au sein duquel les avancées technologiques dictent la forme que prend l’organisation sociale. Penser la philosophie à l’ère de la technoscience, revient à se prononcer sur deux disciplines dont l’objet fondamental est la recherche ou la réflexion sur la condition de l’homme. Pour cette raison, il faut bien qu’on se fasse d’abord une idée réelle de l’accueil que l’opinion réserve, à notre temps, à chacun de ces discours. En fait, philosophie et technoscience sont perçues comme deux discours concurrents. La concurrence se justifie en ceci que l’adhésion à ces disciplines se fait selon qu’elles suscitent, par leur impact sur la condition existentielle, un sentiment d’espoir ou de rejet. Ainsi, comme on peut le remarquer, la réception qui est faite de la philosophie n’est pas des plus heureuses. Le fait que le discours philosophique soit, pour une de ses préoccupations majeures, un engagement à définir l’homme, à l’identifier, à réfléchir sur sa condition, sa
spécificité et ce qui fait de lui un mystère, ne traduit apparemment pas une pertinence nécessaire pour convaincre l’opinion. Or, la technoscience, avec ses avancées et les promesses qu’elle réalise, semble être un discours convainquant, avenant et pertinent.
L’heureuse réception de la technoscience se justifie en ceci qu’elle est la manifestation d’un pouvoir développé par l’homme d’aujourd’hui. Car par la technoscience, l’homme sait, il peut, il possède, il crée, il invente et il transforme son univers. Ce pouvoir réside en ceci que la création d’un univers où les artifices techniques rendent notre existence confortable, nous amène à fonder l’espoir d’un avenir meilleur dans la technoscience. En fait, la philosophie est contestée et répudiée dans notre contexte, puisqu’on n’y voit qu’un discours spéculatif et oiseux qui s’enferme dans la recherche d’une essence de l’homme dont la démonstration ne convainc pas vraiment l’opinion. La technoscience, en développant ses activités à partir de l’observation, des expérimentations et des manipulations auxquelles même l’homme n’est pas soustrait, s’impose comme le seul discours valable sur l’homme et pour l’homme d’aujourd’hui. Ce discours technoscientifique semble plus efficient, plus éclairant et plus opératoire que celui de la philosophie même, s’il situe l’humain ailleurs, c’est-à-dire dans ce qui fait de l’homme un simple vivant. Comme Nietzsche, l’opinion justifie sa prise de position pour la technoscience par le fait quene pouvons comprendre qu’un univers façonné« nous par nous-mêmes ».
Pour penser la philosophie aujourd’hui, il faut se situer dans une logique qui tente de retrouver l’homme, afin de le recentrer pour en comprendre le sens de la vie. Il s’agit de déterminer la légitimité du discours philosophique par rapport aux aspirations de l’homme ou surtout par rapport à un être dont l’intelligence rassure à partir de sa capacité inventrice, créatrice et transformatrice. Mais il faut aussi se dire que
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cette question mérite d’être posée par rapport à une attitude humaine née de l’environnement technoscientifique. La circulation et la transmission rapides de l’information, la domestication des appareils, puis le confort et le sentiment de puissance que ces choses procurent, sont le mobile d’une course effrénée vers l’avoir qui fait que l’homme d’aujourd’hui vit dangereusement et dans une logique de violence. Face à cette attitude dangereuse et violente, on peut penser que nous sommes acculés à la philosophie. Car il surgit dans notre contexte une interrogation fondamentale, celle de savoir dans quelle direction il convient de s’orienter, d’orienter la philosophie pour qu’elle ait une pertinence et une nécessité qui s’imposent à tous. En fait, quelles sont les questions fondamentales qu’il faut se poser pour saisir l’homme comme un être dont l’aménagement de la condition existentielle, le principe de la liberté et l’audace de l’intelligence en font un être en quête d’une humanité civilisée ?
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