Philosophie et défi du développement en Afrique
134 pages
Français

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Philosophie et défi du développement en Afrique , livre ebook

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Description

L'objectif de l'auteur est d'arriver à dégager les conditions de possibilités du développement par la philosophie, par une réflexion économique et politique portée par une éthique de la militance. Cette éthique émerge à partir de la situation socioéconomique de progression de la pauvreté et de la misère en Afrique, dans l'objectif de forcer tous les Etats du monde à pratiquer la justice vraie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 212
EAN13 9782296804890
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

P HILOSOPHIE ET DÉFI
DU DÉVELOPPEMENT
EN AFRIQUE
Charles Mbadu Kia-Manguedi


P HILOSOPHIE ET DÉFI
DU DÉVELOPPEMENT
EN AFRIQUE


Pour l’éthique de la militance


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54534-2
EAN : 9782296545342

Fabrication numérique : Socprest, 2012
A la mémoire
de Constant Mbadu, mon père, homme juste,
et
de Geneviève Phola, ma mère, la femme intègre.
PRÉFACE
C’est pour moi un réel bonheur que de préfacer l’excellent ouvrage de Charles Mbadu. Le sujet qu’il traite ne manque pas d’intérêt : quelle philosophie, pour quel développement en Afrique’? Depuis plus de cinquante années ; la question du développement et de ses fondements épistémologiques et éthiques ne cesse d’occuper tous ceux qui portent à cour le destin de l’Afrique. Charles Mbadu voudrait renouveler le débat avec un esprit critique et perspicace qu’on lui reconnaît. Son objectif : arriver à poser et à dégager les conditions de possibilité du développement par la philosophie, pas n’importe quelle philosophie, mais bien par une réflexion économique et politique portée par une éthique de la militance.
Je voudrais mesurer la pertinence et l’originalité des idées de mon jeune collègue en revisitant la notion de développement et les différentes philosophies qui l’ont portée depuis les années 60. La notion même de développement a considérablement évolué depuis le début des années 60, marqué par l’accession à l’indépendance d’un grand nombre de pays africains au moment où le capitalisme euraméricain était en plein essor. Les premières voies du développement furent l’industrialisation et la planification, ayant l’Occident comme point de mire et comme modèle à imiter. A titre d’exemple. Rostow propose un modèle libéral de développement, modèle suivi par l’occident depuis la Renaissance par le décollage capitaliste, et François Perroux prône une planification cohérente à partir des pôles de développement destinés à avoir des effets d’entraînement sur le reste des économies des jeunes nations.
L’idée de développement ici à l’oeuvre prend sa source de la modernité rationaliste. La raison est l’être de l’homme. L’homme se définit par elle et définit tout par elle. Il a une foi totale à la raison. Le savoir engendre la maîtrise de la nature, et cette maîtrise permet un bien-être toujours plus grand : meilleur habitat, transport confortable, rapide, varié, santé et vieillesse garanties. Ce bien-être, plus grand et plus général, est porté par une société organisée sur une base rationnelle.
L’éthique sous-jacente à ce type de développement semblait simplement « altruiste ». Les justifications éthiques étaient pratiquement les mêmes que celles que se donnaient les colonisateurs : devant l’ignorance et la misère, on se sent en devoir de transférer la connaissance, les capitaux et la technologie. On ne demande aux bénéficiaires que d’obéir et d’être de bons élèves.
L’échec des politiques fondées sur une vision mécaniste du développement, le renforcement des inégalités, y compris celles engendrées par la croissance économique dans certains pays en voie de développement, contribuent à réorienter la réflexion en la matière. Leur efficacité est davantage contestée dans les pays les moins avancés, notamment africains. Là, le processus d’industrialisation et de diversification de l’économie est à peine amorcé. Les possibilités de croissance sont hypothéquées par l’existence de multiples goulots d’étranglement (infrastructures inconsistantes ou défaillantes, segmentation des marchés internes et absence d’intégration régionale), handicaps aggravés par la corruption, la bureaucratie et l’instabilité politique. Le développement, dans ce contexte, ne fait que renforcer la dépendance avec les pays nantis en créant une sorte de développement inégal entre les deux groupes, et elles optent pour un développement autocentré.
A partir des minées 1970, les programmes de développement prennent davantage en considération les spécificités culturelles et sociales des pays concernés ainsi que leurs structures institutionnelles. On parle, dès lors, du développement endogène. L’accent est mis sur la satisfaction des besoins fondamentaux des populations. il ne peut y avoir de développement sans que soit résolu le problème de l’insécurité alimentaire et sanitaire, sans élévation du niveau d’éducation des hommes et des femmes, acteurs du développement local. À la notion d’un modèle imposé de l’extérieur se substitue l’idée que le développement doit être un processus endogène, favorisé par la mise en place d’un cadre politique, financier et juridique favorable à l’initiative économique. Les populations doivent être plus étroitement associées aux projets de développement : leur participation est notamment encouragée par les organisations non gouvernementales (ONG), de plus en plus impliquées sur le terrain.
L’idée de développement ici présentée se fonde sur l’homme certes rationnel mais surtout créateur, capable d’inventer d’autres voies de développement que celles habituellement proposées, des voies propres et qui assument les valeurs de culture, d’histoire et de traditions. Le développement endogène se fonde sur une éthique volontariste basée sur une conception de l’homme libre, maître des choix qu’il opère et capable d’atteindre les finalités qu’il se donne.
Le développement durable est d’un genre complètement nouveau. Il se définit comme un modèle de développement économique et social visant à assurer la pérennité du patrimoine naturel de la 'l'erre. Le concept de développement durable se fonde sur la mise en oeuvre d’une utilisation et d’une gestion rationnelles des ressources (naturelles, humaines et économiques), visant à satisfaire de manière appropriée les besoins fondamentaux de l’humanité. Les conditions nécessaires du développement durable sont les suivantes : la conservation de l’équilibre général et de la valeur du patrimoine naturel ; une distribution et une utilisation des ressources équitables entre tous les pays et toutes les régions du monde ; la prévention de l’épuisement des ressources naturelles ; la diminution de la production de déchets (qui inclut la réutilisation et le recyclage des matériaux) ; la rationalisation de la production et de la consommation d’énergie.
C’est à la conférence de Stockholm en 1972 que sont adoptés, au niveau international, les principes de base du développement durable : c’est à l’homme qu’incombe la responsabilité de la protection et de l’amélioration de l’environnement pour les générations présentes et futures. En juin 1992, une Conférence des Nations-Unies sur l’environnement et le développement, appelée Sommet de la Terre, réunit les représentants de 172 pays à Rio de Janeiro, au Brésil et publie une déclaration appelée Charte de Rio. Cinq ans après la conférence de Rio, la communauté internationale se réunit de nouveau à l’occasion de la troisième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, à Kyoto (Japon) en décembre 1997. Alors que la conférence de Rio a fixé des critères généraux, auxquels les différents États sont invités, mais non contraints, à se conformer, celle de Kyoto définit un protocole avec des objectifs précis et contraignants, qui témoignent d’une véritable prise de conscience de la nécessité de mettre en oeuvre un modèle de développement durable.
Le développement durable est le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Ce développement concerne l’humanité toute entière et n’admet plus la distinction entre pays développés et pays en voie de développement. Il intéresse la planète terre, et même l’univers entie

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