Simone Weil
134 pages
Français

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Simone Weil , livre ebook

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Description

Simone Weil, un des plus importants penseurs du XXe siècle. Elle analyse le marxisme et l'hitlérisme en militante et en philosophe, travaille en usine pour connaître la condition ouvrière. La guerre la mobilise, sans tarir l'inspiration d'une pensée attirée par la beauté grecque, toutes les mystiques et l'Eglise du Christ souffrant pour les hommes. Cet ouvrage est la réimpression de la seconde édition d'une des premières études parues sur Simone Weil, avec un choix de textes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 45
EAN13 9782296477827
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Simone Weil
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
Guy VINCENT, Des substitutions comme principe de la pensée , 2011.
Marco BELANGER, Existe-t-il des dilemmes moraux insolubles ? 2011.
Paul AÏM, Vivre et exister , 2011.
Franck JEDRZEJEWSKI, Ontologie des catégories , 2011.
Michel FATTAL, Paroles et actes chez Héraclite. Sur les fondements théoriques de l’action morale , 2011.
Nadia BOCCARA et Francesca CRISI, Émotions et philosophie. Des images du récit aux mots de la philosophie , 2011.
Paul DAWALIBI, L’identité abandonnée. Essai sur la phénoménologie de la souffrance , 2011.
Firmin Marius TOMBOUE, Jürgen Habermas et le défi intersubjectif de la philosophie. La crise de la métaphysique de la subjectivité dans la philosophie politique et la philosophie morale habermassiennes , 2011.
Firmin Marius TOMBOUE, Jürgen Habermas et le tournant délibératif de la philosophie. La crise de la métaphysique de la subjectivité dans la philosophie politique et la philosophie morale habermassiennes , 2011.

François Heidsieck


Simone Weil


Introduction et choix de textes
Du même auteur
La Vertu de justice , « Initiation philosophique », P.U.F. 1959, 2 e éd. P.U.F., 1971.
L’Inspiration. Art et vie spirituelle , P.U.F., 1961.
Plaisir et Tempérance , « Initiation philosophique », P.U.F., 1962
L’Ontologie de Merleau-Ponty , P.U.F., 1971.
Henri Bergson et la notion d’espace , 1957, Cercle du Livre, 2 e édition, P.U.F. 1961, 3 e édition, L’Harmattan, 2011
Sous la direction de François Heidsieck : Merleau-Ponty : le philosophe et son langage , Vrin, 1993, 2 e édition, 2010


1 re édition © Éditions Seghers, 1967


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56865-5
EAN : 9782296568655

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
AVERTISSEMENT
Mon collègue et ami Miklos Vetö me persuade qu’une réédition de mon étude publiée par Pierre Seghers en 1965, puis avec un chapitre de plus en 1967, peut avoir son utilité.
Il s’agit d’une brève présentation, choix de textes et bibliographie que m’avait demandée André Robinet, directeur chez Pierre Seghers de la collection « Philosophes de tous les temps ».
Alors je l’ai retrouvé, je l’ai relu. Les contraintes du genre m’avaient mis au défi de discerner l’essentiel. Et je m’y suis tenu. Simone Weil, notamment dans l’ Enracinement et dans les lettres au Père Perrin, demandait que sa parole soit entendue. J’y ai fait écho avec l’assentiment de sa mère, Madame Selma Weil, et j’ai dit : « celle-ci a quelque chose à dire, prêtez l’oreille, écoutez-la » prenant ainsi la relève d’Albert Camus. Ce n’est pas que je fusse d’accord avec tout ce qu’elle a écrit, mais sur l’essentiel elle avait élargi ma pensée et je n’avais pas à faire état d’autre chose que ma soumission, épaulée par la sienne, à une vérité qui nous dépasse.
Ainsi je ne change rien à mon témoignage.
Je persiste et signe
François Heidsieck
Grenoble, septembre 2011
Ce livre est la réimpression d’un ouvrage paru en 1967. Il ignore – évidemment – la publication des Œuvres Complètes en cours chez Gallimard. Les références bibliographiques, inchangées, se rapportent aux premières éditions des œuvres de Simone Weil.
I LE PARTI PRIS
On ne comprendra rien à Simone Weil si l’on ne réussit à saisir l’intention qui est la sienne. Cela revient, en somme, à déterminer à quel genre littéraire appartiennent ses écrits. On se demandera, comme on fait pour un écrivain biblique, s’il s’agit de livres doctrinaux, historiques, prophétiques, sapientiels. Veut-elle affirmer des vérités, lancer des avertissements ou des mots d’ordre, enseigner des voies de vie spirituelle ?
La réponse n’est pas facile, car on trouve tout cela : des enseignements théoriques, des adjurations prophétiques, des analyses récurrentes qui interprètent et jugent le passé historique.
Mais toujours elle reste fidèle à l’impérieuse maxime de Nietzsche : « N’être jamais qu’ affirmateur ». Si elle entend fournir la preuve de ce qu’elle avance, elle ne plaide jamais. Elle ne se tient pas satisfaite d’avoir posé un problème et, par le travail de l’entendement, d’en avoir tiré la solution et la conclusion. Cette satisfaction intellectuelle : « L’ai-je bien démontré ? » (comme la vedette au bas de l’escalier s’écrie : « L’ai-je bien descendu ? ») lui paraît une offense à la dignité de la pensée.
Il lui paraît frivole, indigne, presque indécent de se prévaloir d’une compétence intellectuelle pour l’employer à résoudre des problèmes arbitrairement choisis, le vrai mobile étant de faire briller le savoir-faire du « penseur », au fond résolument indifférent à l’enjeu de la question : car il lui suffit de manifester à son propos sa capacité.
Simone Weil n’a pas le choix de ses problèmes ; l’existence les a choisis pour elle, et sa tâche est de bander toutes ses forces pour répondre à l’appel. C’est déjà l’obéissance à la nécessité, à ce qu’elle nommera plus tard l’impersonnelle Providence.
Les problèmes de la pensée sont pour elle des problèmes de vie. C’est d’un pareil élan (résolu, mais qui peut-être l’a conduite à briser une part de son être) qu’elle a promis dès l’âge de seize ans la pureté absolue qui va la confirmer dans le célibat, qu’elle a lutté pour la justice sociale au risque de sacrifier sa carrière universitaire ou qu’elle a rejoint le combat de la France libre en 1942.
Sans davantage choisir, elle se sent tenue d’exprimer le message de l’Iliade ou des tragiques grecs, d’aborder l’analyse de l’oppression ouvrière, d’enseigner la « connaissance surnaturelle » et de confesser Jésus le Christ.
Il est cependant une différence entre le témoignage de l’action et celui de l’écrivain. L’urgence de l’action impose un engagement immédiat et bien visible. Très tôt les inspecteurs généraux ont su que les brimades administratives (elles furent au demeurant mesurées, on peut en savoir gré à l’Université, et Mademoiselle Weil n’était pas un fonctionnaire très maniable) ne fléchiraient point son activité de militante aux côtés des ouvriers. Sa participation à la guerre d’Espagne dans les rangs des gouvernementaux fut vite connue… et, lors du Front populaire, elle connut même les équivoques de la célébrité dans les colonnes des journaux de gauche.
La rançon de ces témoignages publics est l’erreur possible sur les véritables mobiles. Aujourd’hui encore certains l’accusent d’exhibitionnisme ou d’esprit partisan, alors qu’elle prenait parti certes à un niveau beaucoup plus élevé que celui des succès partisans. Ne devait-elle pas demander dans un de ses derniers écrits « la suppression de tous les partis politiques » {1} ?
Le témoignage de l’écrivain au contraire est demeuré, pour l’essentiel, secret jusqu’à sa mort. Elle avait achevé en 1934, elle n’a jamais publié son mémoire Oppression et liberté qu’elle tenait pourtant, dans une lettre de 1940, pour un de ses travaux essentiels. Quant à Dieu, qu’elle n’avait pas voulu chercher mais seulement attendre, et qui l’avait trouvée dès 1937, quant à ce Jésus qui vint la « prendre » un jour d’hiver peut-être dès décembre 1938, elle lui rendit témoignage dans la solitude, priant, méditant, écrivant, mais jamais de son vivant elle ne rendit publique sa profession de foi.
Elle ne refusait pourtant pas de communiquer, puisqu’elle fit paraître dans diverses revues ses réflexions, par exemple sur L’Iliade ou le poème de la force ou Les origines de l’hitlérisme . Il convient donc de se demander pourquoi elle cachait son trésor dans la solitude. Certes la conscience qu’elle pouvait avoir de l’inachèvement de sa réflexion, et les circonstances de la guerre sont une explication, mais e

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