Textes philosophiques et psychologiques
266 pages
Français

Textes philosophiques et psychologiques , livre ebook

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Description

Les textes philosophiques et psychologiques de Royer-Collard sont présentés pour la première fois dans leur version originale. Ils comprennent les cours qu'il a donnés à la Faculté des lettres de Paris de 1811 à 1814 et les articles qu'il a publiés dans le Journal de l'Empire entre 1806 et 1807. Ces textes s'adressent aussi bien aux philosophes qu'aux psychologues qui souhaitent redécouvrir la pensée de celui que l'on peut à juste titre considérer comme un des pères du spiritualisme français.

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Date de parution 01 octobre 2013
Nombre de lectures 28
EAN13 9782336327921
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

maître de Victor Cousin, sa réLexion philosophique part d’une
siècle et s’inspire de la pensée de Thomas Reid. Il
qu’il lie étroitement à celle du sens moral.
Ils comprennent les cours qu’il a donnés à la Faculté des lettres de Paris de 1811 à 1814 et les articles qu’il a publiés dans le
Ces textes s’adressent aussi bien aux philosophes qu’aux
que l’on peut à juste titre considérer comme un des pères du
Pierre Paul RoyerCollard
TEXTES PHILOSOPHIQUES ET PSYCHOLOGIQUES
Introduction de Corinne Doria
ENCYCLOPÉDIE PSYCHOLOGIQUE
Textes philosophiques et psychologiques
CollectionEncyclopédie Psychologique dirigée par Serge Nicolas La psychologie est aujourd’hui la science fondamentale de l’homme e moral. Son histoire a réellement commencé à être écrite au cours du XIX siècle par des pionniers dont les œuvres sont encore souvent citées mais bien trop rarement lues et étudiées. L’objectif de cette encyclopédie est de rendre accessible au plus grand nombre ces écrits d’un autre siècle qui ont contribué à l’autonomie de la psychologie en tant que discipline scientifique. Cette collection, rassemblant les textes majeurs des plus grands psychologues, est orientée vers la réédition des ouvrages classiques de psychologie qu’il est difficile de se procurer aujourd’hui.Dernières parutions A. BINET & Th. SIMON, Les enfants anormaux (1907), 2008. A. F. GATIEN ARNOULT, Programme d’un cours de philosophie (1830)V. BECHTEREV, La psychologie objective (1913), 2008. A. M. J. PUYSÉGUR, Mémoires… du magnétisme animal (1784), 2008.S. NICOLAS & L. FEDI, Un débat sur l’inconscient avant Freud, 2008.F. PAULHAN, Les phénomènes affectifs (1887), 2008. E. von HARTMANN, Philosophie de l’inconscient (1877, 2 vol.), 2008.H. HELMHOLTZ, Conférences populaires I (1865), 2008. H. HELMHOLTZ, Conférences populaires II (1871), 2008. Pierre JANET, De l’angoisse à l’extase (1926-1928) (2 vol.), 2008. S. NICOLAS, Études d’histoire de la psychologie, 2009.J.-M. CHARCOT, Leçons sur les maladies du système nerveux (1872) H. HELMHOLTZ, Optique physiologique (1856-1866) (3 vol.), 2009. A. COMTE, Cours de philosophie positive (1830-1842) (6 vol.), 2009. A. BINET, Etudes de psychologie expérimentale (1888), 2009. A. M. J. PUYSEGUR, Suite des mémoires… (1785), 2009.V. COUSIN, De la méthode en psychologie (1826-1833), 2010. A. BINET, Les idées modernes sur les enfants (1909), 2010. W. JAMES, Habitude et mémoire (Œuvres choisies II), 2010.W. JAMES, L’intelligence (Œuvres choisies III), 2010. H. EBBINGHAUS, La mémoire (1885), 2010. A. BINET,La psychologie individuelle (Œuvres Choisies, V), 2010. H. BEAUNIS, & A. BINET, Travaux du laboratoire (1892-1893). A. BINET, Ecrits populaires de psychologie (1891-1894), 2011. A. BINET, Nouveaux écrits populaires de psychologie, 2012.
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Pierre Paul Royer-Collard
extes philosophique et psychologiques
Introduction de Corinne Doria
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© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01904-8 EAN : 9782343019048
Introduction Pierre Paul Royer-Collard : philosophe spiritualiste et homme politique engagé  Né le 21 juin 1763 à Sompuis, petit village de la Champagne, Pierre Paul Royer-Collard reçoit sa première éducation en famille. Les premiers penseurs avec qui il se familiarise sont les maîtres de Port-Royal, dont les ouvrages étaient une lecture habituelle dans la maison familiale. À l'âge de douze ans, il est envoyé étudier auprès des Pères de la Doctrine Chrétienne. Il fréquente d'abord le collège de Chaumont, dont son oncle Paul Collard était Père Supilérieur ; yles auteurs étudie e classiques latins et grecs et les grands philosophes du XVII siècle. Il est ensuite envoyé au collège de Saint-Omer, afin de perfectionner son éducation classique. Il y apprend aussi les sciences exactes, dans lesquelles il excelle au point d’être chargé de leur enseignement aux camarades plus jeunes. Il devient ainsi unjeune Père professeur. Deux ans plus tard, il est envoyé enseigner au collège de Moulin, dans le Bourbonnais. Il s'installe ensuite à Paris et il est accueilli dans la maison centrale desPères de la Doctrine chrétienne, rue des Fossés-Saint-Victor. À ce moment de sa vie, il est indécis sur le chemin à prendre. Il hésite entre le sacerdoce, auquel ses professeurs l'encourageaient, et l'enseignement. Finalement, il ne choisit ni l'un ni l'autre, et il décide de s'adonner au droit. Grâce à un de ses parents, Royer de Vaugency, qui était procureur au Parlement de Paris, Pierre Paul est agréé comme clerc. Après avoir réussi ses études de droit, auxquelles il se consacre avec beaucoup d'énergie, il obtient sa licence et se fait inscrire dans le tableau des avocats sous le nom dede Sompuis Royer . En 1787, il plaide sa première cause.  Quand la Révolution éclate, Pierre Paul a 26 ans. Comme la plupart des jeunes de sa génération, il s'enthousiasme pour les idées de
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justice, d'égalité et de liberté avancées par les hommes de 1789. Après la prise de la Bastille, la capitale est divisée ensections.Il participe aux activités de celle de son quartierde dite  Saint-Louis-en-l'Ile qui l'envoie comme son représentant au conseil municipal (1790). À l'Hôtel de ville, il devient secrétaire du maire, Jean Sylvain Bailly, célèbre astronome dont il avait apprécié les travaux quand il était étudiant. Il occupe cette charge jusqu'au 10 août 1792. Quand le Conseil de la Commune laisse s'accomplir les massacres de septembre, il décide de démissionner.  Royer-Collard revient à la vie politique après Thermidor. En avril 1797, il se présente aux élections complémentaires du Conseil des Cinq-Cents et il est élu représentant du département de la Marne. Le 26 Messidor an V (14 juillet 1797), il prononce son premier (et seul) discours devant cette assemblée. Quelques mois plus tard, lors du coup d'État du 18 Fructidor an V (4 septembre 1797), son élection est annulée. Il s'éloigne alors du parti de la Révolution et se rapproche des royalistes modérés.  De 1799 à 1804, Royer-Collard dirige à Paris un Comité Secret constitué dans le but de tenir le futur roi Louis XVIIIà l'époque en exil courant de la situation politique en France et de recruter des au royalistes modérés. Après la proclamation de l'Empire (18 mai 1804), il se retire de la vie politique. Les années 1804 et 1811 sont essentiellement consacrées à l'étude. Il s'adonne en particulier à la philosophie. Non seulement il revient sur les œuvres de ses bien-aimés philosophes du e XVII siècle, mais il étudie aussi des penseurs temporellement plus proches, comme David Hume, Adam Smith, Étienne Bonnot de Condillac. C'est à cette époque qu'il découvre l'œuvre philosophique de Thomas Reid et de l'école duCommon Sense. Il se rapproche de la pensée du philosophe écossais par le biais de la lecture deInquiry into the Human Mind on the Principles of Common Sense, dont une première traduction en français était apparue à Genève en 1768. Il repère ensuite d'autres ouvrages de Reid, et il traduit et résume lui-même les deux premiers volumes de ses célèbresEssays on the Intellectual Powers of Man.Il commence alors à développer une réflexion philosophique personnelle.  À la même époque, son frère cadet Antoine Athanase l'introduit dans la rédaction duJournal de l'Empire, un des principaux organes de la contre-révolution. Les articles d'argument politique étant soumis à la
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censure, c'était à travers des textes portant sur des sujets différents (d'habitude des comptes rendus littéraires ou de théâtre) que les rédacteurs de ce journal livraient leurs attaques à la Révolution. Ils s'en prenaient en particulier aux philosophes des Lumières, qu'ils considéraient comme les responsables des violences et des bouleversements qui troublaient la France depuis 1789.  Dans le Journal de l'Empire,Royer-Collard publie deux longs articles : le compte rendu desNouveaux Élémensde la science de l'Hommedu médecin Paul-Joseph Barthez, paru en trois fois dans les numéros des 25, 26, 27 avril 1806 ; le compte rendu desÉloges du maréchal de Catinat, du chancelier de l’Hospital, de Thomas, de l’Académie française, et de Claire-Françoise de Lespinasse du comte Jacques-Antoine-Hippolyte de Guibert, publié en cinq parties dans les numéros des 27 mai, 11 juillet, 30 août 1806 et des 23 février et 19 mars 1807. Ces articles, qui contenaient une critique impitoyable desIdéologueshéritiers des philosophes des Lumièresde leur volonté et de mettre en cause toutes les institutions politiques et sociales au nom des principes de la Raison, attirent l'attention de Louis de Fontanes, Grand Maître de l'Université impériale. En voyant en Royer-Collard un élément précieux pour combattre la philosophie desIdéologues, qui continuait à être enseignée dans les écoles malgré la volonté contraire de Napoléon, il décide de le nommer doyen de la Faculté de lettres et titulaire de la chaire d'histoire de la philosophie à Paris.  Royer-Collard accepte et, de décembre 1811 à mars 1814, il enseigne l'histoire de la philosophie à la Sorbonne. Pendant sa première année, Royer-Collard explique et commente la philosophie de Thomas Reid : il lit à ses auditeurs certaines parties de sa traduction desEssays on the Intellectual Powers of Man, il fait des commentaires analytiques, et il s'exerce à utiliser les arguments du philosophe écossais contre la philosophie de Condillac. L'argument du cours de la deuxième année est l'analyse de la perception extérieure. Si pendant la première année il avait suivi Reid à la trace, Royer-Collard exprime désormais ses idées personnelles. Pendant sa troisième année, enfin, il dresse un vaste tableau des théories des philosophes modernes sur la question de la perception. Il expose la pensée de Descartes, Malebranche, Locke, Berkeley et Leibniz, et explique quelles sont d'après lui les principales erreurs commises par ces philosophes.
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 Les leçons de Royer-Collard se tenaient à une fréquence hebdomadaire. D'une semaine à l'autre, il réfléchissait à la leçon suivante, en jetant rapidement sur le papier les idées avec lesquelles il allait occuper ses auditeurs. Parfois il s'agissait seulement de quelques phrases ; parfois, il écrivait des longues annotations ; parfois, il rédigeait sa leçon en entier. Il n'est pas anodin donc si Théodore Jouffroy, disciple de Royer-Collard qui le premier a édité ses leçons, a décidé de leur donner le titre deFragmens.  Lors de la première Restauration (1814), Royer-Collard reprend une activité politique. Il interrompt ainsi son enseignement, et nomme son élève Victor Cousin comme suppléant. Il continue cependant à garder son titre de professeur, et à faire partie des commissions d'examen à l'École normale.  En 1815, il est élu député du département de la Marne, fonction qu’ilsans interruption jusqu'en 1842. À la tribune de la occupera Chambre des Députés, il s'oppose à la fois à la politique réactionnaire de la droiteultra et à celle des libéraux plus avancés. Il est suivi dans sa démarche par un petit mais influent groupe d'hommes politiques : les doctrinaires. Ces derniers, pendant les années 1816-1819, sont les inspirateurs d'importants projets de loi, en particulier d'une loi électorale favorable aux classes moyennes (la loi Lainé de 1817) et des trois lois sur la presse parmi les plus libérales de l'époque (les lois de Serre de 1819). Après l'assassinat du duc du Berry (13 février 1820), l'extrême droite monte au pouvoir avec le ministère Villèle. Royer-Collard se bat alors contre les lois proposées par le parti réactionnaire, lois qui souvent sont en contradiction avec les articles de la Charte et les libertés dont elle est garante. Ses discours parlementaires n'arrivent toutefois pas à influencer de manière décisive le vote de la Chambre (où la majoritéultrade vote façon disciplinée les propositions présentées par les ministres) ; cependant, il continue à mener une opposition constante. Même après la mort de Louis XVIII (15 septembre 1824) et la montée sur le trône du comte d'Artois (Charles X), leader historique desultras, Royer-Collard continue à être le défenseur de la monarchie modérée et de la Charte constitutionnelle. À ce moment-là, la considération dont il jouissait avait augmenté : avoir pris sans relâche la défense des libertés et des droits des Français face au fanatisme de la droite conservatrice avait consolidé son autorité et sa renommée d'intégrité. 1827 est une année triomphale pour lui : aux élections, il est élu dans sept collèges, ce qui fait de lui le député
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le plus populaire de France. Quelques mois auparavant, il avait été nommé membre de l'Académie Française à l'unanimité des suffrages. L'année suivante, il devient président de la Chambre des Députés, charge qu'il remplit en essayant de faciliter le plus possible les relations à l'intérieur de l'Assembléeoù il n'y avait pas une majorité fixeet entre celle-ci et le gouvernement. Royer-Collard préside encore la Chambre quand, en août 1829, le roi Charles X forme un nouveau gouvernement dirigé par l’un des plus célèbres représentants de la droiteultra: Jules de Polignac. La politique mise en place par le roi et son nouveau gouvernement provoque l'opposition active de la Chambre des Députés et de son Président. C'est Royer-Collard qui, en mars 1830, rédige l'Adresse des 221,par laquelle la Chambre exprime d'une façon directe ses critiques au souverain. Ce document est considéré comme un des actes responsables de la Révolution de Juillet.  Pendant la Monarchie de Louis-Philippe, Royer-Collard continue de participer à la vie politique. À l'époque, plusieurs membres parmi les anciens doctrinaires sont appelés à occuper des postes importants. Il continue cependantson choix par être un simple à député. Il suit avec attention les événements du nouveau régime, mais il monte rarement à la tribune (il ne prend la parole que dans les situations qu'il juge d'une importance et d'une gravité particulières), en choisissant plutôt d’être un conseiller politique. Il participe aussi aux activités de l'Académie française, notamment dans la commission du prix Montyon. Il suit d'unœil attentif son ancien élève Victor Cousin, qui était en train d'imposer sa direction au sein de l'Université et de l'École normale. Il l'encourage dans ses activités dans l'université, même s'il ne partage pas la politique culturelle mise en place par Guizot, à laquelle Cousin paraît, au contraire, être favorable. En 1832, Royer-Collard décline ainsi l'invitation d’entrer dans la nouvelle Académie de Sciences morales et politiques, qu'il considère 1 comme « une niaiserie, un réchauffé de lieux communs » , et qui 2 s’élève« sur des fondements conventionnels et révolutionnaires » . Tout en conservant un intérêt évident pour la philosophie, qui occupe ses loisirs, Royer-Collard ne paraît pas avoir l'intention de s'engager davantage dans les travaux philosophiques. Il donne cependant son 1 Lettre de P. P. ROYER-COLLARD à F. GUIZOT, novembre 1832, Bibliothèque de l'Institut de France, MS 2607. 2  Ibidem.
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