Abû Madyan - le maître des maîtres
54 pages
Français

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Abû Madyan - le maître des maîtres , livre ebook

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Description

Biographie d'un géant qu'Ibn ‘Arabî nommait le Maître des maîtres. Trop peu connu, Abû Madyan est un personnage ouvrant la compréhension des enjeux qui scellèrent le sort de l'islam dès le 13e siècle. Premier essai publié en France sur la vie de ce grand personnage vivificateur de la spiritualité islamique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2017
Nombre de lectures 64
EAN13 9791022501989
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Slimane Rezki
Sidî Abû Madyan Shu’ayb al-Maghribî al-Bijâwî al-Andalusî
520 H/589 ou 594 H-1126 EC / 1193 ou 1198 EC
Le maître des maîtres
▶ DIFFUSION :
LA SODDIL
16 Boulevard Saint Germain
75005 PARIS
Tél. 01 60 34 34 30
Fax. 01 60 34 35 63
soddil@soddil.com
www.soddil.com
▶ DISTRIBUTION :
LA SOFIADIS
7 rue Henri François
77330 OZOIR-LA-FERRIÈRE
Tél. 01 60 34 37 50
Fax. 01 60 34 35 63
commandes@sofiadis.fr
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▶ COMPTOIRS DE VENTE :
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18 rue des Fossés Saint Bernard
75005 PARIS
Face à l’Institut du Monde Arabe
Tél. 01 40 51 85 33
Fax. 01 40 46 06 46
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91 rue Jean-Pierre Timbaud
75011 PARIS
Tél. 01 48 05 04 27
Fax. 09 70 62 89 94
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www.albouraq.com

© Dar Albouraq
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction
par quelque procédé que ce soit, sont réservés pour tous les pays à l’Éditeur.
1437-2016
ISBN 979-10-2250-198-9 — EAN 9791022501989
Slimane Rezki
Abû Madyan
Le maître des maîtres
À Djamel Mechehad À sidi Abdelbaki Meftah À sidi Selim Abbad À tous les bougiottes
INTRODUCTION
Bien peu de travaux en langue française ont été consacrés à ce saint médiéval que fut Chu’ayb ibn al-Hassan plus connu sous le nom d’Abû Madyan. Pas assez connu, souvent ignoré jusque dans certains milieux soufis qu’il continue pourtant à abreuver de sa poésie. Si l’histoire de la sainteté islamique fut jalonnée de grands noms, celui-ci est probablement l’un des plus prestigieux. Je me souviens de cette anecdote, rapportée par Ibn ‘Arabî, qui illustre bien cette lacune que je viens de souligner. Lors d’un événement spirituel, celui-ci se rend en compagnie d’autres personnages saints sur la célèbre Montagne Qâf, l’équivalent du Mérû Hindou, cette montagne située au Centre du Monde et que symbolise un lotus. Il y rencontre un ange qui lui demande des nouvelles de sidi Abû Madyan. En apprenant qu’il allait bien malgré les torts que pouvaient lui infliger certaines personnes, l’ange fut stupéfait ! Comment un être tel que sidi Abû Madyan, tant aimé de Dieu et si révéré au Ciel, pouvait-il être négligé de la part des habitants de la terre ?
C’est pourtant bien le lot des saints en général et c’est ainsi qu’il en fut pour notre saint andalou. Il fut même rejeté par des savants de son époque, du moins par certains, en particulier ceux de Tlemcen lors de sa première venue. Nous verrons plus loin ce fameux événement qui opposa sidi Abû Madyan aux intellectuels du lieu qui sera celui de sa sépulture. Il est même comique de constater qu’en Algérie même, terre où vécut le saint (Béjaia) et où il fut inhumé (Tlemcen), quand vous évoquez le nom Boumédienne (contraction d’Abû Madyan) les gens pensent directement à l’ancien Président de la République algérienne. Le comble est atteint lorsque vous leur dites que vous ne pensiez pas à lui mais au saint bougiotte (qui vécut à Bougie-Béjaia), certains ne voient même pas de qui vous parlez. On peut tenter une explication de ce phénomène en revenant sur deux périodes, la première, celle de la colonisation qui tenta au prix d’efforts et de violences inouïes d’éradiquer tout patrimoine intellectuel local. Dès les débuts de la colonisation, si certaines zawiyas soufies ou plutôt certains marabouts collaborèrent avec l’occupant français, la plupart d’entre elles s’engagèrent dans le conflit armé au prix, souvent, d’une répression sauvage. La résistance prit également la forme de la transmission d’un patrimoine et d’une identité que le colon désirait effacer. La seconde période fut celle de l’indépendance, en 1962, où sous l’influence des savants d’alors : Ben Badis et la plupart des membres de mouvance réformiste al-islâh , membres également de la société des savants algériens ( jama’iyat al-‘ulama ), propagea une influence wahabo-salafiste, enfermée dans la littéralité du texte. Cette mouvance combattit les turuq soufies en pratiquant un amalgame consistant à dénoncer certains comportements déviants, isolés et fruit de l’ignorance imposée par la colonisation (la majorité des algériens étant illettrée à cette époque), comme étant représentatifs de tous les soufis. Combattue par notamment le sheikh al-‘Alawî, cette mouvance aboutit à l’extrémisme et au terrorisme que subira l’Algérie pendant plus de vingt ans lors des années 90. Toutes les zawiyas, sous l’ère du président algérien de l’époque, Houari Boumédienne 1 , furent spoliées, combattues, voire fermées. Les œuvres des maîtres soufis brûlées, mises à l’index et les soufis regardés comme des ex-collabos. Ce qui était un comble quand on sait que tous les organisateurs de la résistance furent rattachés au soufisme.
Il fallut attendre la fin des années noires du terrorisme pour que soit compris que le soufisme était l’antidote à cette parodie d’islam que fut ce wahabo-salafisme qui n’était rien d’autre qu’une instrumentalisation de l’islam à des fins machiavéliques. Ce n’est qu’une fois la société dévastée, les ravages de la colonisation portés à leur paroxysme par leurs suppôts d’alors, que la prise de conscience s’opéra. Dès lors, le soufisme fut remis à l’honneur, promu et plus encore. Depuis quelques années, quasiment tout le monde se dit avoir été soufi et avoir combattu l’horreur. Redevenu populaire, le soufisme officiel est en passe de devenir la nouvelle parodie, la nouvelle impasse. Bien moins violente extérieurement, cette parodie de soufisme est bien plus destructrice intérieurement, bien plus pernicieuse. Espérons que la vie et l’œuvre d’un saint tel que sidi Abû Madyan fassent l’objet de colloques, de séminaires et de recherches qui permettront de mettre au jour nombre de points restés obscurs.
De quelques méprises ou imprécisions
Bien qu’appelé le Tlemcénien par certains, le Sheikh Abû Madyan résida la plus longue partie de sa vie à Béjaia 2 où se trouvent encore les ruines de sa zawiya en laquelle il prodiguait son enseignement et recueillait les pauvres et les indigents. Béjaia à cette époque est décrite comme une grande métropole et le port principal de transit vers l’Orient. C’était une escale obligatoire qui comptait déjà près de cent mille habitants et plusieurs palais de renom ou d’écoles célèbres comme celle de sidi Touati fréquentée par trois mille étudiants, dont cinq cents femmes. C’est aussi là que Fibonnacci, contemporain d’Abû Madyan, reçut l’enseignement des mathématiques qui lui permit de formuler la fameuse suite portant son nom et la théorie du « nombre d’or ». Sidi Abû Madyan se rendit pourtant bien à Tlemcen de nombreuses années auparavant. Cette ville était déjà peuplée de savants et de maîtres, ces derniers accueillirent Abû Madyan avec un verre d’eau (certains disent de lait) plein en lui disant : « Tlemcen est comme ce verre, plein ; il n’y a plus de place pour d’autres maîtres ». Sortant sa main pleine de pétales de rose de son burnous, sidi Abû Madyan les jeta sur l’eau. Celles-ci flottèrent à la surface du verre sans le faire déborder. Il leur dit alors avant de partir : « Je reviendrai comme la couronne de Tlemcen ». Prédiction qui se réalisa effectivement. D’autres versions contradictoires circulent dans le but de rétablir l’erreur des savants tlemcéniens d’alors. Selon Louis Rinn, Abû Madyan, bien que mal accueilli, s’établit sur la montagne qui domine le village d’al-Eubbad, près du tombeau de sidi Abd Allah Ben Ali. Cette version rend difficilement compréhensible l’événement disant qu’en fin de vie et sur le chemin devant le mener à Marrakech, arriver à Tlemcen et plus précisément à El-Eubbad, Abû Madyan demanda où il se trouvait et comment se nommait cet endroit avant de dire : « C’est un lieu de repos paisible ». S’il avait précédemment fondé une zawiya à cet endroit, comment envisager qu’il l’ait oublié ? Dans une autre version, celle que relate Jean-François Clément dans son livre Voyage au Maghreb , il est dit : « Les profondes connaissances qu’il avait acquises le firent recevoir avec les honneurs de la population. Il dut se soustraire aux instances de ses hôtes qui mettaient tout en œuvre pour le retenir ». Le récit finit en disant qu’après des prédictions il fit ses adieux à Tlemcen, qu’il ne revit qu’à sa mort. Donc ici, plus de zawiya, plus de séjour ni d’accueil chaleureux. Comme dans de nombreux récits hagiographiques, les versions diffèrent

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