Anthropologie du rituel de possession Bori en milieu Hawsa au Niger
266 pages
Français

Anthropologie du rituel de possession Bori en milieu Hawsa au Niger , livre ebook

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266 pages
Français

Description

L'auteur met à jour certaines caractéristiques essentielles d'un culte de possession, le bori hawsa (Niger), et montre comment les effets du pouvoir local en place influent sur les formes concrètes du culte bori, mais aussi comment les partis pris théoriques des chercheurs qui l'ont précédée sur ce terrain ont surdéterminé leurs modélisations du culte. Elle analyse les concepts de transe, de possession, d'Islam et recadre ensuite ces concepts dans le contexte historique des régions concernées. Un DVD "Les génies font la fête" accompagne le livre.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 232
EAN13 9782296248236
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

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Extrait

Anthropologie du rituel de possession Bori en milieu Hawsa au Niger Quand les génies cohabitent avec Allah
CollectionAnthropologie critiquedirigée par Monique SELIM Cette collection a trois objectifs principaux : - renouer avec une anthropologie sociale détentrice d’ambitions politiques et d’une capacité de réflexion générale sur la période présente, - saisir les articulations en jeu entre les systèmes économiques devenus planétaires et les logiques mises en œuvre par les acteurs, - étendre et repenser les méthodes ethnologiques dans les entreprises, les espaces urbains, les institutions publiques et privées, etc. Dernières parutions Patrick HOMOLLE,D’une rive à l’autre. Associations villageoises et développement dans la région de Kayes au Mali, 2009. Laurent BAZIN, Bernard HOURS & Monique SELIM,L’Ouzbékistan à l’ère de l’identité nationale. Travail, sciences, ONG, 2009. Claire ESCOFFIER,Transmigrant-e-s africain-e-s au Maghreb. Une question de vie ou de mort, 2008. Charlotte PEZERIL,Islam, mysticisme et marginalité. Les Baay Fall du Sénégal, 2008. Rodolphe GAILLAND,: anthropologie politique d’uneLa Réunion migration, 2007. Fernandino FAVA,Banlieue de Palerme. Une version sicilienne de l’exclusion urbaine, 2007. Julie DEVILLE,Filles, garçons et pratiques scolaires. Des lycéens à l’accompagnement scolaire, 2006. Marie REBEYROLLE,Utopie 8 heures par jour, 2006. Rémi HESS & Gérard ALTHABE,Une biographie entre ici et ailleurs, 2005. Carmen OPIPARI,Le candomblé : images en mouvement. São Paulo, Brésil, 2004. Alina MUNGIU-PIPPIDI & Gérard ALTHABE,Villages roumains. Entre destruction communiste et violence libérale, 2004
Michela PASIAN Anthropologie du rituel de possession Bori en milieu Hawsa au Niger Quand les génies cohabitent avec Allah
© L’Harmattan, 2010 57, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 9782296111196 EAN : 9782296111196
 Sommaire Les histoires de la possession .................................7 Introduction...........................................................11Les interprétations des signifiants ........................25Pour une historicisation de la transe: .......................................27Le concept deprésence........................................................................ 38Les cultes de possession sous Islam ...........................................53Islam confrériqueversusIslam orthodoxe ......................................... 54Les cultes de possession soudano-sahéliens....................................... 61Les possibles parcours de la possession ............................................. 73Le Bori: un « besoin historique » ..............................................85Avant et pendant le Bori : les religions « intégrées » ........................ 86Quelles origines ?................................................................................. 95Héritage et maladie : les mécanismes du recrutement..................... 104Les génies : une identité composée................................................... 110Questions de genre, ou les actrices du Bori ..................................... 122Entre histoire et légende .....................................133Du mythe de Daura aux pratiques actuelles ..........................135Les femmes, entre pouvoir et périphérie .......................................... 137Les hommes du mythe : leSarkin Anna........................................... 148La formation des cours et des « structures Bori »............................ 153L’importance de la fête : danse, transe etTabaski........................... 164Familles d’esprits, esprits de famille.......................................175Les génies classiques : un important héritage culturel .................... 176Les génies se « globalisent » …........................................................ 190Les nouveaux génies de Maradi : les Adellai................................... 204Entre thérapie, divination et protection .................................209L’Association des Tradipraticiens du Niger..................................... 212Plantes qui empoisonnent et plantes qui protègent .......................... 223Les formes de la divination : entre diagnostic et voyance .............. 227Conclusion ...........................................................235Index ....................................................................247Bibliographie .......................................................253
Remerciements Cette œuvre prend son origine de ma thèse de doctorat ; elle n’aurait pas pu se conclure sans l’aide déterminante de Laurent Vidal qui a guidé mon travail scrupuleusement et avec grande disponibilité. Je lui en suis très reconnaissante. Je remercie aussi l’Institut de recherche pour le Développement de Niamey, qui m’a soutenue dans les démarches administratives lors du travail de terrain. Ma gratitude va aussi à Alba Balestri du centre de documentation de la Vieille Charité, qui a lu et corrigé le texte, ainsi qu’à Jacques Micheli qui l’a complètement révisé et « rendu livre ». Un grand merci encore à Monique Selim qui m’a accompagnée dans ce projet. Je remercie également Mme Ileana Chirassi Colombo, professeur d’Histoire des Religions à l’Université de Trieste pour l’échange intellectuel et les conseils donnés tout au long de mon travail. Il est malaisé de remercier pareillement tous ceux qui m’ont aidée dans mon travail de terrain, et d’abord les personnes rencontrées sur place. Certains, je les ai remerciés dans « Les génies font la fête », d’autres, lors des projections du film au Niger trois ans après le tournage. Il s’agit des adeptes, des interprètes, des amis, des autorités locales. Comme pour le film, je préfère les remercier en leur apportant une copie du travail, bien que cette fois, à la différence du document audiovisuel, seule une minorité pour-ra y accéder. Enfin, j’exprime une pensée affectueuse pour mes proches qui m’ont accompagnée durant ce parcours.
 Préface
Les histoires de la possession 1 Laurent Vidal Une histoire thématique de l’anthropologie française révélerait sans peine la place qu’a occupée la possession rituelle dans la structuration de ses interrogations et la carrière de certaines de ses figures marquantes. Et, pour peu que l’on inclue sous ce thème ce qui relève de l’analyse des formes de dialogue de l’homme avec le monde des génies, les noms suivants viennent immédiatement à… l’esprit : Marc Augé, Jean-Marie Gibbal, Jean-Pierre Dozon, Andras Zempleni, Marc Piault, Jean Rouch, Jean-Pierre Olivier de Sardan, Nicole Echard qui, parmi d’autres, ont tout à la fois façonné e l’anthropologie française du second tiers du XX siècle et investi cet espace-là de l’anthropologie religieuse. Au sein de cet espace, les recherches me-nées au Niger sont « surreprésentées », sans que vienne spontanément d’explication à ce tropisme nigérien d’une anthropologie se penchant sur la possession rituelle. Intérêt pour le Niger qui s’est poursuivi, créant une forme de filiation qui ne dit pas son nom : Jean Rouch a été, à la fin des an-nées 1980, président du jury de ma thèse ayant porté sur la possession chez les Peuls sédentaires du Niger, et j’ai dirigé la thèse de Michela Pasian, à l’origine de ce livre. Ouvrage qui fait plus qu’expliquer, voire même revendiquer, cette fi-liation : elle la prend pour objet. Et c’est là l’originalité fondamentale du propos de Michela Pasian que de considérer que les analyses effectuées par les « aînés » ont été fortement influencées par le contexte intellectuel de l’époque (années 1960-1970, en l’occurrence) et qu’elles constituent en el-
1. Anthropologue, directeur de recherche à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développe-ment). Fondation Paul Ango Ela (FPAE), Yaoundé, Cameroun : laurent.vidal@ird.fr
Anthropologie du rituel de possession Bori
les-mêmes des matériaux de réflexion premiers pour comprendre les signifi-cations contemporaines de la possession rituelle. Posture que l’auteur nous résume dès les premières lignes en ces termes : « appliquer aux observateurs le même examen critique qui a servi à la construction de l’objet va constituer le point de départ ». Cette entreprise de sociologie de l’anthropologie de la possession se concentre sur deux chercheures françaises, Nicole Echard et Jacqueline Monfouga-Nicolas, ayant mené des recherches sur le culteBori, en pays Hausa nigérien, comme Michela Pasian. De sorte que, pour repren-dre les mots de celle-ci, il s’est agi d’éclairer son « parcours Bori » à la lu-mière des choix et des analyses proposés par ces deux anthropologues. Dia-logue entre deux époques, qui s’enrichit d’un troisième acteur, Ernesto De Martino, dont les écrits – certes ne portant ni sur leBori, ni sur l’Afrique -sont à l’origine de l’intérêt de M. Pasian pour les études anthropologiques des phénomènes de possession. Au-delà, la pensée de De Martino est le so-cle du texte de Michela Pasian, soucieuse d’appliquer le « comparatisme historique » cher à l’anthropologue italien du Tarentisme. Postures - au sens noble du terme - méthodologiques comme théori-ques essentielles à garder en mémoire pour comprendre les orientations du propos de ce livre. Tout d’abord, Michela Pasian, ne propose pas une mono-graphie classique. Si son propos concerne bien les configurations actuelles du Bori, il ne s’ancre ni dans un espace donné et limité du « pays Hausa », ni même dans ce seul pays-là. En effet, l’anthropologue transporte le lecteur des métropoles du centre du Niger (au premiers rang desquelles Maradi), aux villes et villages de la région, pour finir par Niamey, la capitale. Une anthro-pologie que l’on qualifiera aujourd’hui de « multisituée », au service d’un propos ambitieux, multithématique, en somme. En effet, faisant sienne l’ambition généralisatrice de l’analyse anthropologique, Michela Pasian nous propose des réflexions originales sur des questions ayant de tout temps mo-nopolisé l’attention des chercheurs : les liens, historico-mythiques comme contemporains, entre l’Islam, les cultes traditionnels et le Bori ; l’ancrage politique de la possession rituelle, se trouvant au carrefour d’entreprises de récupération de son message et, symétriquement, de volontés d’influencer l’action politique ; les dimensions conjointement religieuse et thérapeutique du Bori, suivant un équilibre au cœur de la réflexion des anthropologues s’étant intéressés à cette question, parmi lesquels, précisément, N. Echard plaidera pour la première, J. Monfouga-Nicolas, pour la seconde ; la place du Bori dans le complexe écheveau des rituels de possession sahélo-sahariens.
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Préface
Les pages qui suivent se présentent donc comme un voyage, dans le temps et dans les espaces de la possession rituelle au Niger, et de son culte peut-être « phare », le Bori. Voyage, aussi, au cœur de l’histoire des idées sur ces pratiques religieuses, pour un texte foncièrement original, qui prend le risque d’être à la frontière (de l’anthropologie et de son histoire ; de l’anthropologie de la religion et du politique), ce qui aussi en fait tout son intérêt. Et si, au terme de ce livre, mon interrogation initiale sur les raisons de l’attrait des phénomènes de possession au Niger pour l’anthropologie de la possession (pas uniquement française : voir les recherches de Paul Stoller) n’a pas de réponse, cela n’a guère d’importance : les études sur les Niger se voient ici dotées d’une nouvelle pierre qui réussit dans un même mouvement à comprendre le sens de pratiques actuelles et à éclairer celles de nos prédé-cesseurs.
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