De Jésus à Constantin
198 pages
Français

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De Jésus à Constantin , livre ebook

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Description

Jésus était Juif, il est mort Juif. Ce qui est devenu le christianisme a d'abord été une mouvance spirituelle, une "voie" à l'intérieur de la religion juive. Il en est sorti vers la fin du Ier siècle. Le christianisme naissant était-il une religion ? Le christianisme avait-il pour but de créer une société chrétienne ? Voici une étude approfondie du contexte historique dans lequel est né le christianisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 48
EAN13 9782296493711
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DE JÉSUS À CONSTANTIN
Comment le christianisme
est devenu une religion
Religions et Spiritualité
dirigée par
Richard Moreau, Professeur émérite à l’Université de Paris XII
et André Thayse, Professeur émérite à l’Université de Louvain

La collection Religions et Spiritualité rassemble divers types d’ouvrages : des études et des débats sur les grandes questions fondamentales qui se posent à l’homme, des biographies, des textes inédits ou des réimpressions de livres anciens ou méconnus.
La collection est ouverte à toutes les grandes religions et au dialogue inter-religieux.
Dernières parutions
Odile BEBIN-LANGROGNET, De Savoie en Comté. Saint Pierr e de Tarentaise , 2012.
Philippe BEITIA, Le Rosaire. Une grande prière de la spiritualité catholique , 2011.
Bernard FELIX, Rencontres avec Jésus , 2011.
André THAYSE, Regards sur la foi à l’écoute de la science , 2011.
Francis LAPIERRE, Saint Paul et les Évangiles , 2011.
Maurice VERFAILLIE, L’Identité religieuse au sein de l’adventisme (1850-2006) , 2011.
Philippe BEITIA, Les traditions concernant les personnages d e la Bible dans les martyrologes latins , 2011.
Dr Francis WEILL, Dictionnaire alphabétique des psaumes , 2011.
Céline COUCHOURON-GURUNG, Les Témoins de Jéhovah en France. Sociologie d’une controverse , 2011.
Pierre HAUDEBERT, Théologie lucanienne. Quelques aperçus , 2010.
Pierre EGLOFF, La Messe sur l’univers. Les Nourritures du Ciel et de la Terre, 2010.
Marie LUCIEN, 10 maîtres de vie dans la Bible , 2010.
Philippe BEITIA, Le baptême et l’initiation chrétienne en Espagne du III e au VII e siècle , 2010.
Michel GIGAND, Michel LEFORT, Jean-Marie PEYNARD, José REIS et Claude SIMON, La sortie de religion, est-ce un e chance ? , 2010.
Jean Froidure

DE JÉSUS À CONSTANTIN
Comment le christianisme
est devenu une religion
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96745-8
EAN : 9782296967458
À Geneviève, à qui ce livre doit tant,
Et à toutes celles et à tous ceux avec qui nous avons lu et relu les évangiles et qui ont cheminé avec nous, à un moment ou à un autre, depuis plus de trente cinq ans.

« Au nom de l’Evangile plus intimement sondé, plus fondamentalement médité, et pour que l’Église soit plus véritablement fidèle à sa mission, il faudrait qu’elle mette en lumière par les voies de l’histoire son lien avec Jésus de Nazareth »
Marcel Légaut
POURQUOI S’INTÉRESSER AUX PREMIERS SIÈCLES DU CHRISTIANISME ?
Le christianisme primitif était-il une religion ? Que fallait-il, à cette époque, entendre par religion ?
A sa naissance, le mouvement qui se réclame de Jésus n’a à peu près rien de commun avec ce qui caractérisait alors les religions. Les sociétés de l’antiquité étaient des sociétés religieuses. « Chaque cité a ses dieux, nous avons les nôtres » , écrivait Cicéron. Chaque peuple avait ses dieux : il leur rendait un culte public pour obtenir leur protection contre toute menace en provenance de ses ennemis ou de la nature.
Pendant les trois premiers siècles, les disciples de Jésus forment des communautés qui s’implantent dans les lieux les plus divers. Elles ont pour caractéristique commune de n’être liées à aucun peuple particulier, à aucune nation, à aucun empire. Aux yeux des contemporains, le christianisme primitif n’est pas perçu comme une véritable religion. C’est une religion hors normes. Elle est mal vue, souvent détestée et parfois persécutée.
Une révolution se produit au 4 ème siècle. Cette nouvelle religion qui se voulait universelle devient la religion officielle unique d’un empire particulier, l’empire romain. La première société chrétienne de l’histoire voit alors le jour. Elle n’est pas née à l’initiative des disciples de Jésus. Elle procède de la volonté des empereurs Constantin et Théodose. Ce ne sont pas les chrétiens, mais ces empereurs romains qui ont fait ce choix et qui l’imposent. Le christianisme prend alors place à l’intérieur du modèle général des sociétés religieuses de l’antiquité.
Quelle que soit la distance qui sépare le monde contemporain du monde antique, on ne peut pas ne pas être frappé par certaines analogies entre la situation actuelle et celle des chrétiens des premiers siècles. Dans un pays comme la France et dans une grande partie de l’Europe, le catholicisme est en train d’évoluer vers une situation de plus en plus minoritaire.
Avant Constantin, les chrétiens vivaient déjà en régime de diaspora au milieu d’un environnement massivement indifférent ou hostile. Ils ne représentaient vers la fin du 3 ème siècle qu’une toute petite minorité. Et pourtant, le christianisme, au lieu de dépérir, a fait preuve d’une étonnante vitalité.
D’où tirait-il sa force ? Qui était Jésus pour les premiers chrétiens ? Historiquement, tout part de l’homme nommé Jésus. Jésus de Nazareth a vécu en Palestine dans le premier tiers du premier siècle. Il a été crucifié vers l’an 30. Les textes qui nous renseignent sont d’abord les lettres de Paul vers les années 50/60, puis les évangiles synoptiques (Marc un peu avant 70, Matthieu et Luc vers 80) et enfin l’évangile de Jean vers la fin du premier siècle. Le christianisme existait alors depuis deux ou trois générations.
Cela dit, s’il n’y avait eu que les quelques années de vie qu’ils avaient partagées avec Jésus sur les routes de Galilée et à Jérusalem, ses compagnons démoralisés au lendemain de sa mort ne se seraient-ils pas très vite dispersés ? Le christianisme aurait-il existé ? Où ses disciples ont-ils soudain puisé la force de proclamer, au risque de leur vie, leur fidélité à Jésus, c’est-à-dire leur foi – et ceci non seulement à Jérusalem, mais en direction du monde entier ? Il s’est produit peu après la crucifixion un événement mystérieux qui a joué un rôle déterminant. Des disciples ont affirmé qu’ils avaient vu Jésus vivant et que Dieu l’avait ressuscité.
La genèse du christianisme est une réalité infiniment complexe. Pour acquérir quelques lumières, on dispose des travaux de nombreux historiens de langue française, notamment ceux qui ont été rassemblés dans la monumentale Histoire du christianisme récemment publiée chez Desclée Fayard en quatorze volumes, ainsi que des travaux des exégètes et de théologiens, tels Joseph Moingt, dont la démarche théologique de type historique se conjugue avec celle des historiens.
L’autre source d’informations nous vient du Nouveau Testament. Celui-ci contient deux sortes de documents. D’une part, on dispose des quatre évangiles sur Jésus et des Actes des apôtres sur les débuts du christianisme ; ces textes se présentent comme des récits d’allure historique. On trouve, d’autre part, des discours théologiques sur la relation de Jésus à Dieu et des exhortations pastorales à l’intention des premières communautés chrétiennes dans les épîtres ou lettres à des communautés de la diaspora, ainsi que dans un texte à part, l ’Apocalypse . Écrits pour nourrir la foi, ces documents mêlent l’histoire et la théologie. Ils reflètent la tension permanente entre le souvenir du vécu avec Jésus et le vécu de l’époque de leur rédaction. La connaissance des milieux dans lesquels ils ont été composés constitue une clé indispensable pour leur utilisation.
Je tiens à remercier Gérard Bessière et Jean Rigal pour leurs encouragements, leurs observations et leurs précieux conseils. Sans leur amitié et leur soutien, cette étude n’aurait pas vu le jour.
Chapitre 1 er
UNE MOUVANCE CHRÉTIENNE NÉE ET SORTIE DE LA SOCIÉTÉ RELIGIEUSE JUIVE
Au lendemain de la mort de Jésus et de sa résurrection, ses disciples créent une nouvelle mouvance à l’intérieur du judaïsme. Une de plus ! De nombreux groupes y cohabitent, en effet, avant 70 : sadducéens autour du Temple, pharisiens plus proches du peuple, esséniens plus en marge, cercles baptistes, etc.
La communauté-mère de Jérusalem possède un visage très particulier qui est fort éloigné des formes ultérieures que va prendre le mouvement des disciples de Jésus. C’est une mouvance qui propose une croyance juive renouvelée, comme il en existe à profusion dans le judaïsme.
Pour ces judéo-chrétiens, s’attacher à Jésus Christ, c’est continuer à faire partie – comme lui – du peuple d’Abraham et à en suivre les rites. Ils sont t

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