Dieu et l homme ont changé de visage
86 pages
Français

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Dieu et l'homme ont changé de visage , livre ebook

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Français

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Description

Charles Adam est prêtre à Orléans. Contraint à une retraite prématurée, il jette un regard très concret sur les évènements, petits et grands, qui ont jalonné sa route, profondément changé sa façon de voir l'existence et également modifié bien des aspects de sa foi. Il partage aussi clairement cet autre visage de Dieu et de l'homme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2005
Nombre de lectures 50
EAN13 9782336250991
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection Chrétiens Autrement
dirigée par Noël HILY

Appel aux chrétiens :

Croyons-nous comme avant ?

Croyons-nous tout ce qui est affirmé dans les Églises ?

Que disons-nous ?

Nous sommes nombreux à souhaiter nous exprimer en toute liberté, dans des groupes de réflexion, dans des associations diverses de chrétiens, mais aussi dans des revues et des livres. Beaucoup désirent aussi célébrer leur foi chrétienne dans des cérémonies qui tiennent compte de la culture moderne. Nous proposons à ceux qui le désirent d’écrire leur livre personnel, de participer à des livres collectifs pour dire publiquement une foi chrétienne du XXI e siècle.
C’est le but de cette collection, laisser la liberté de parole à tous ces chrétiens en recherche.
Noël HILY Centre de Recouvrance 12 rue de Recouvrance 45000 Orléans
(voir la liste des livres parus dans la collection en fin de livre)
Dieu et l'homme ont changé de visage
Regard d'un prêtre

Charles Adam
Sommaire
Collection Chrétiens Autrement Page de titre Page de Copyright Chapitre premier - UNE ROUTE COMME LES AUTRES, AVEC DES MOMENTS PAS COMME LES AUTRES Chapitre 2 - UN REGARD QUI A CHANGÉ SUR L’HOMME, SUR DIEU ET TOUTE LA SUITE Chapitre 3 - ET POUR L’ÉGLISE DE DEMAIN : APPELS ET ATTENTES Chapitre 4 - LA DERNIÈRE ÉTAPE : CELLE D’AUJOURD’HUI Déjà parus dans la collection
© L’Harmattan, 2005
9782747577144
EAN : 9782747577144
Contraint depuis quelque temps à la retraite à 100 %, suite à de lourds ennuis de santé, j’ai laissé, comme ça, remonter du fond de ma mémoire... ce qui remontait spontanément, sans rien forcer : un moment marquant, une rencontre, un visage, des bribes de dialogue, un choc, un événement crucial ou une babiole sans importance.

Au début j’avais l’impression de sortir des photos d’un tiroir où elles avaient été remises et... oubliées. Vous savez, quand on retrouve ces vieilles « prises de vue », en noir et blanc, en 6x9, sur un petit papier glacé aux rebords festonnés et qu’en les voyant, on s’est écrié : « C’est moi, là ? Qu’est-ce que j’ai changé ! »

Mais en revoyant tout cela, parfois même en le revivant, je me suis aperçu qu’il y avait comme une ligne de fond qui se précisait au fil des années et qui était restée la même jusqu’à aujourd’hui, avec bien sûr des virages doux, d’autres en épingles à cheveux, des contournements, des face à face inattendus, mais jamais de demi-tours pour revenir à la case départ.

Le dynamisme n’a pas toujours été aussi fort. Il y a eu des moments d’essoufflement, peut-être des stations sur des parkings prévus ou improvisés, mais l’avancée a toujours continué dans la même direction.

D’où est venu ce souffle ? De moi ? Oh ! Un peu. De ceux avec qui je cheminais? Oui, et beaucoup. Mais surtout de celui qui a marché tout ce temps à mes côtés, le même que celui qui m’attend, je le sais, au terme de ma route.
De multiples miettes de vie
Qui ont fait mon pain quotidien.
Chapitre premier
UNE ROUTE COMME LES AUTRES, AVEC DES MOMENTS PAS COMME LES AUTRES

D’année en année, j’ai vu Dieu descendre du Sinaï
Oui, Dieu descend, parfois à pas lents, parfois par sauts brusques, du sommet du Sinaï, c’est ce qui semble être comme la ligne continue, la trame ininterrompue de ma vie. Regardant en arrière, c’est ce qui m’est apparu le plus marquant à travers toutes les années de mon existence. Dieu est descendu de son Olympe... et moi après lui.

Voilà quelques années, au cours d’un séjour en Égypte, j’ai eu l’occasion, avec des amis, de monter au sommet du Sinaï. Je n’oublierai jamais l’incroyable beauté de ce lever de soleil, illuminant les montagnes environnantes qui changeaient de couleur de seconde en seconde. J’y repense même souvent tellement le souvenir de ce moment est resté profondément gravé dans ma mémoire.

Oui ! Mais je n’oublierai pas non plus les trois heures de montée en pleine nuit, par un sentier rocailleux et éclairé seulement par le clair de lune, où rochers, trous, cailloux, m’ont même un moment donné envie de faire demi-tour, tellement j’étais persuadé que je n’arriverais jamais en haut. Malgré tout je me suis cramponné et j’ai tenu jusqu’au bout mais... à quel prix !

Et j’ai pensé à Moïse, brave Moïse, courageux Moïse. Ça devait être encore plus dur pour lui parce qu’il avait déjà marché des milliers de kilomètres dans le désert - j’y étais venu en voiture - et qu’il n’avait pas aux pieds les mêmes chaussures de marche que les miennes. Mais, au fait, pourquoi avait-il entrepris de grimper là-haut ? Sûrement pas pour admirer, comme moi, un lever de soleil. Non ! Ce n’est pas lui qui l’avait choisi. On dirait aujourd’hui qu’il avait reçu une convocation pour un entretien. Avec qui ? Mais avec Dieu ! Car Dieu ne descend pas vers lui... Les choses auraient été tellement plus simples ! C’est lui qui doit monter vers lui... et il finit par arriver au sommet où Dieu l’attend comme convenu. De jour ? De nuit ? Je l’ignore ; ce que je sais seulement, c’est que la météo n’était guère favorable car on nous parle de tonnerre, de grêle, d’éclairs. Quoi qu’il en soit, Moïse a obéi à la convocation et, en retour, Dieu lui remet un lourd cadeau : des tables en pierre sur lesquelles sont gravés les fameux commandements. Et c’est avec ce lourd fardeau que Moïse doit redescendre maintenant du Sinaï, après avoir dit au revoir et merci à l’Éternel.

Quelques siècles après... Il ne s’agit plus d’une montée abrupte, mais d’une petite route de campagne, sillonnant entre les collines, entre Jérusalem et la bourgade d’Emmaüs. Ce n’est pas la route qui est fatigante, mais ces deux voyageurs qui sont fatigués. C’est vrai : ils ont subi un tel choc depuis avant-hier quand ils ont appris que celui en qui ils avaient mis leur espoir était mort, sur une croix, entre deux brigands, aux portes de la ville. Alors leur rêve s’était effondré et, n’ayant plus rien à faire à Jérusalem, ils avaient décidé de « retourner au pays », comme on dirait aujourd’hui.

Nous connaissons tous la suite : cet inconnu qui les rejoint. Il devait marcher plus vite qu’eux puisqu’il est en train de les doubler. Mais, arrivé à leur hauteur, il ralentit sa vitesse et c’est lui qui met son pas au rythme du leur. Et ils semblent bien traîner la jambe. Il les regarde et leur dit simplement : « Alors, les gars, ça n’a pas l’air d’aller fort. Qu’est-ce qui se passe ? » Les deux hommes n’avaient guère envie de parler. Mais l’étranger a une tête si sympathique que, très vite, ils ouvrent leur cœur. Et le récit se termine autour d’une table... comme au Sinaï, mais une autre table que celle du Sinaï ; une table toute simple d’auberge au bord de la route, où l’échange continue et se termine de façon inattendue !

Oui, tout l’envers du Sinaï. Là-haut un Dieu Tout-puissant attendait l’homme. Sur la route d’Emmaüs c’est Dieu qui, sans s’imposer, se propose à l’homme, le rejoint où il est et surtout tel qu’il est. Il met son pas et son cœur à leur rythme. Il les écoute et les sort de leur nuit : c’est un vrai lever de soleil pour un jour nouveau dans le cœur des deux voyageurs.

En regardant le passé de tout ce que j’ai vécu je pense que, parti du Dieu du Sinaï, je suis, année après année, arrivé au Dieu de la route d’Emmaüs. Le Dieu d’où je suis parti est le même que celui qu’on a enseigné à tous ceux de ma génération, un Dieu autoritaire qui tient tout entre ses mains. Il est aussi bon, mais ce n’est qu’un attribut qui vient après tous ceux qui expriment son être de créateur et maître de tout. Il faut le reconnaître, cette image de Dieu est encore trop présente dans la tête de beaucoup de nos contemporains. À cette maman, venue me dire sa tristesse d’avoir entendu sa fille de quinze ans lui dire qu’elle ne croyait plus en Dieu, je m’entends encore répondre : « Attendez ! En quel Dieu ne croit-elle plus ? peut-être celui en qui, moi, je ne crois plus. » Voilà quelque temps, au cours d’une messe, après avoir écouté une lecture de L’Ancien Testament où il était question de « vengeance de Dieu » et de « Dieu vengeur » je n’ai pu me retenir de dire à l’assemblée : « Quand vous serez rentrés chez vous, arrachez cette page de votre missel ! »... pour ceux qui en avaient un !

Du Dieu souverain, au-dessus des hommes, qu’avait marqué mon éducation, je suis lentement arrivé au Die

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