L’Histoire Illustrée et Commentée de la Médersat el Hayet - Jijel 1933 - 1962

Sekfali Abderrahim

Description

L'association Life School a été fondée à Jijel en mai 1933 par Abdel Rahim Skafali, un membre emblématique des familles jijéliennes fondé pour plus d'une raison, mais la raison principale était de lancer une contre-attaque en établissant une école de langue arabe pour les jeunes de sa petite ville, Une initiative qui refuse d'être le sujet des acteurs de l'histoire, ils sont tous des révolutionnaires potentiels Parmi les noms qui reviennent au conseil d'administration, deux héros ont été tués en l'honneur de la libération, les Forces nationales de défense, l'Armée nationale de libération. Ils étaient jeunes à l'école à l'école de la vie.

Sujets

• ISLAM
• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: Dar El Almaia for Publishing and Distribution
• Date de parution: 01 janvier 2011
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9796500172354
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 19 Mo

Extrait

          !"

1

Debout rangée de derrière : De droite à gauche : Kechacha Mohamed, Abdelbaki Ahmed, Touhami Mohamed, Chekirine Ahcène,Moussaoui Ahcène. Debout rangée devant : De droite à gauche : Chenaa Hamou, Khelafi Mohamed (Trésorier), Hadji Omar, Boumaza Mohamed (Secrétaire Général) : Alag Belkacem, Rouidi Messaoud. Assis : Nibouche Mohamed (Président).

2

#$%&' &())&'           !" Préface de MOURAD BOURBOUNE 3

4

 ))*'+,#

Nous remercions infiniment les frères KHELLAF Chérif et Salem de Jijel qui ont mis à notre disposition les documents précieux des Délibérations de l’Association Médersat El Hayet ; ainsi que de toutes les personnes qui nous ont fourni les photographies de leur proche pour illustrer cette étude. -Les fonctionnaires des Archives de la Wilaya de Constantine ; ceux du Centre des Archives d’Outre Mer à Aix-En-Provence. (France). -MM BOUCHELAGHEM Djamel et KIHAL Messaoud photographes à Jijel La saisie de ce travail a été réalisée par elles M.HADDAD Bilal de Jijel, revue et corrigée par M SEKFALI Mina ; SEKFALI Inès-Sara ; SEKFALI Naїla et Boukrika youcef . Qu’ils soient remerciés et trouvent ici l’expression de notre parfaite reconnaissance. &-. #$%&'

5

/)%&* Dans les premières années de la guerre de conquête, Alexis de Tocqueville fit un voyage en Algérie et nota ses impressions sous le titre de : « Notes sur l’Algérie ». Il écrit, parlant des Algériens : « Ils savent tous lire. Et ils ont cette finesse et cette aptitude à comprendre qui les rend si supérieurs à nos paysans de France ». La Commission d’enquête de 1833 dressait ce constat : « La plupart des vainqueurs (les Français) avaient moins d’instruction que les vaincus ! ». L’écrivain Thomas Campbell note qu’il y avait alors plus de cent écoles primaires à Alger, 86 à Constantine, 50 à Tlemcen. Alger et Constantine avaient chacune six à sept collèges secondaires et l’Algérie comptait six établissements d’enseignement supérieur (in Michel Habart, Histoire d’un parjure). Quand le rouleau compresseur de la colonisation aura fait l’essentiel de son travail de concassage des hommes et du pays, l’Algérie avait perdu les deux tiers de sa population, les survivants dépossédés de leurs terres par les politiques de contournement et d’expropriation et l’analphabétisme devint le lot commun. La culture, et, partant, la personnalité algérienne étaient en péril de mort, dissoutes dans un indigénat qui en faisait une curiosité anthropologique. Après il y eut une sorte de miracle. Elle mobilisa ses forces intellectuelles et morales et remonta la pente. Cela ne se fit pas en un jour. C’était là une œuvre de longue haleine. Le fer de lance de la reconquête de soi, de ses valeurs et de son identité furent les associations qui forçant ou contournant les interdits coloniaux permirent aux Algériens de partir à la recherche d’eux-mêmes. Le nombre de ces associations prit son plein essor après la première Guerre mondiale et alla en s’accélérant jusqu’après la Seconde.

6

L’histoire de l’association Medersat el Hayat, créée à Jijel en mai 1933 que nous raconte Abderrahim Sekfali est emblématique à plus d’un titre. Des hommes, issus de vieilles familles jijéliennes, prennent sur eux de lancer une contre- offensive par la création d’une école chargée d’enseigner la langue arabe à la jeunesse de leur petite ville. Par cette simple initiative ils refusent d’être des sujets de l’Histoire pour en être des acteurs. Ils sont tous des révolutionnaires en puissance et nous voyons que parmi les noms qui reviennent de manière récurrente dans le conseil d’administration de l’association deux de nombre de héros morts au champ d’honneur de la libération nationale, et soldats et d’officiers du FLN-ALN qui furent dans leur jeunesse à bonne école à Medersat el Hayat. L’âme de cette institution fut sans conteste le Cheikh Mohamed Tahar Sahli, dit Cheikh Si Mohamed Tahar El Jijeli, disciple du grand Ben Badis, auquel nous rendons ici un hommage particulier. Nous remarquerons deux choses : le conseil d’administration fait tout pour entamer des actions communes avec les autres associations à l’occasion de fêtes rituelles ou d’événements culturels ou sportifs ; ainsi avec l’association d’entraide musulmane, les scouts musulmans, la JSD (association sportive locale) ainsi qu’avec des associations ex-jijéliennes. Ainsi, petit à petit s’est effectué un véritable maillage du territoire national, dont les liens d’enchevêtrent les uns avec les autres jusques et y compris avec les partis politiques nationaux. En second lieu, à aucun moment l’association Medersat el Hayat n’a prétendu vivre en autarcie. Dès sa constitution elle veut être reconnue autant sur le plan de la légitimité que du contenu de l’enseignement comme relevant de l’autorité de l’association des Ulémas, sur un plan national L’intérêt de la recherche d’Abderrahim Sekfali n’échappera pas aux Jijeliens soucieux d’y retrouver les traces de leurs aînés 7

dans cette ville qui fut aux avant-postes de la renaissance nationale. Mais son champ peut s’élargir ; il faut s’imaginer le rôle joué par cinq, dix, vingt mille associations œuvrant pendant des décennies pour cette même renaissance de tous ces précurseurs la plupart restés anonymes qui ont mené le pays au stade où « une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine » (Mao Tse Toung). Abderrahim Sekfali a fait ici œuvre utile qui ouvre un vaste champ de recherches historiques sur les associations nombreuses qui, après la terre brûlée culturelle réalisée par la colonisation ont de nouveau ensemencé le fertile terreau algérien.  (-

8

'+,)01*,'0+ Parmi les nombreuses Associations créées à Jijel pendant l’entre deux guerres seules la Jeunesse Sportive Djidjellienne (JSD) et Médersat El Hayet survécurent après la fin du Deuxième conflit Mondial. Créée en Mai 1933 mais toutefois agréée le 20 Juin 1933, l’Association Médersat El Hayet va se doter d’après ses statuts d’un conseil d’Administration dont le premier président fut KHELLAF Abdelhafid dit Messaoud (1897- 1973). La saga de l’Association Médersat El Hayet est très riche en évènement, elle est liée à la vie de la population Jijelienne qui a fait preuve de courage et de persévérance surtout à une époque où il fallait affirmer la personnalité algérienne. Les premiers jalons de l’Association ont été fondés au début des années trente par la création d’une seule classe où les enfants des familles KHELLAF parents et alliés recevaient des cours d’abord de Hadj Salah SAHLI et de son fils, après son retour de la Zitouna, SAHLI Mohamed Tahar dit Cheikh Si Mohamed Tahar El Jijeli.

9