La Question de Dieu : En 40 pages
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La Question de Dieu : En 40 pages , livre ebook

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Description

La question de Dieu est sans doute l'une des questions les plus décisives de l'existence humaine. Elle concerne chacun de nous, athée ou croyant, dans la mesure où à travers elle se dessinent les enjeux de l'existence elle-même. Depuis Kant, qui a mis en lumière les antinomies de la Raison pure, on sait que la seule démonstration rationnelle ne peut suffire à prouver l'existence d'un Être parfait, éternel, créateur du monde et des hommes. L'auteur, à partir d'une anthropologie philosophique originale – et de portée historique, élabore dans cet ouvrage une méthodologie nouvelle, susceptible d'aborder cette question sous un jour nouveau, sans céder à l'idéalisme – qui consisterait ériger en absolu un système de valeurs sublimes et de croyances en Dieu. Cette réflexion s'adresse aussi bien aux partisans de l'athéisme qu'aux croyants, quelles que soient leurs confessions.Né en 1933, Jean Granier fut d'abord le maître-assistant de Paul Ricoeur et de Clémence Ramnoux à Nanterre à la fin des années 60. Il s'est donc trouvé à l'avant-garde des manifestations de mai-68, exprimant la volonté de sortir d'une tradition sclérosante et de donner une nouvelle impulsion à la Philosophie. D'abord reconnu comme l'un des plus grands spécialistes de Nietzsche (sa thèse de doctorat Le problème de la vérité dans la philosophie de Nietzsche, publiée au Seuil en 1966, reste une référence), il refusa les honneurs parisiens pour être philosophe et se consacrer à son œuvre. Il choisit l'Université de Rouen pour mener sa carrière de professeur. On assiste alors à un tournant complet dans son cheminement de pensée : d'une vision nietzschéenne héroïque et romantique, il passe à une philosophie de l'interprétation (dans la ligne de Nietzsche sur ce point) qui redonne sa place à la Métaphysique dans une société compromise par la domination de la Science et l'aliénation de l'Homme par la Technique. Souhaitant éviter cet aplatissement total de l'Homme, sa philosophie, appelée "Intégralisme", est d'abord une réflexion sur la Philosophie comme telle ; elle discute les problèmes proprement anthropologiques mais aussi métaphysiques et propose également une base pour une philosophie de l'art (dont la vocation est de faire la jonction entre l'anthropologie et la métaphysique). A cet égard, son ambition est de poser les fondements méthodologiques d'une philosophie qui se démarque de la théologie tout en se réservant la possibilité, non seulement de traiter de la question de Dieu, mais aussi de mettre cette question au centre en redonnant à la philosophie européenne sa pleine dimension de transcendance. Sa position marginale est celle de quelqu'un qui propose quelque chose de nouveau.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 septembre 2014
Nombre de lectures 225
EAN13 9782371680005
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0034€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

40 pages ?
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Un livre des éditions Uppr
Tous droits réservés - © Uppr 2014


La question de Dieu, Philosophie et religion
À Denis.


Le transréel
L’ Intégral désigne ce qui, en tant que corrélat de la thésis , donne son amplitude maxima au « référentiel de la pensée » (cf. Le discours du monde , § 12). De son côté, l’analyse des phénomènes de l’expérience établit que toute position de sens et de valeurs mobilise l’ acte de transcender le réel à partir de chaque point d’appui dans le monde – acte qui correspond lui-même à l’ outrepassement égotiste ; en conséquence, la position intramondaine du sens et des valeurs réclame l’utilisation ou la construction d’ inducteurs , à travers lesquels s’effectuent compréhension du sens et discernement valoriel. À cette définition empirique vient s’ajouter la définition du transréel comme visée d’idéal dans la praxis et postulat métaphysique pour la pensée probable ; définition qui résulte du passage à la limite à l’occasion duquel s’exprime l’ exigence d’un absolu , pour confirmer dans l’éternel le sens et les valeurs, aussi bien par rapport à la Nature que par rapport à la praxis humaine. Plus précisément, le transréel joue le rôle d’un commutateur du sens , dont l’opération consiste à promouvoir le sens en essences , les valeurs en splendeurs , le temporel en éternité , la contingence en nécessité glorieuse . Il se révèle ainsi comme fondateur ultime du sens , puisque c’est lui seul qui est capable de donner son fondement éternel au sens, comme instauration du sens dans l’absolu. Il n’en demeure pas moins, à ce stade de l’enquête, une pure exigence subjective, émanant du désir égotiste sous l’influence de la conscience de soi réflexive.
C’est la tâche assignée à l’ intelligence métaphysicienne , après rassemblement des données empiriques dans une synopsis mondaine de l’Intégral, d’élaborer le postulat métaphysique de la pensée probable en doctrine transréaliste , grâce à une série d’argumentations convergentes dont certains éléments empruntés à l’étude des religions contribueront à dessiner les lignes directrices.
L’exécution de ce programme spéculatif marque le passage du transréel au Transcendant ; et il sollicite la pensée spéculative , dans la mesure où il n’en reste pas au simple constat empirique dont dépendait la définition initiale du transréel et sur lequel se greffait en quelque sorte la définition réflexive . Vérification supplémentaire en est fournie par cette observation : le recours au transréel s’affirme, à ce niveau, comme une répétition , en langage intégraliste, de la théorie platonicienne des Idées ; à cette différence près, certes capitale, que les Idées ne sont plus alors les principes régulateurs de l’expérience dans « la Caverne », mais le résultat des positions en absolu où le transréel rend manifeste son pouvoir de transmuter le sens et les valeurs, dans l›ordre du Transcendant . En outre, ce qui a été nommé ailleurs Le Mémorial de l’Être , autrement dit l’enregistrement métaphysique des acquis de la praxis humaine au cours de l’Histoire , s’inscrit dans ce transréel fondateur, à titre de condition d’admissibilité , en préparant la sélection, dans l’absolu, des Figures et des valeurs sublimes .

La philosophie contemporaine a bien montré que, du point de vue ontologique, l’être humain existe en avant de soi , qu’il est pro-jet ; et elle en a décrit, avec ses concepts originaux, diverses modalités concrètes. L’anthropologie intégraliste les a reformulées en les complétant selon de nouveaux concepts. Se dégage alors ce schéma : outrepassement égotiste, illimitation du désir à partir des sources pulsionnelles, distribution de la connaissance entre le savoir et l’ interprétation, exigence morale, ouverture à l’imaginaire, production (comme essence de la praxis ), enfin pensée probable étayée sur l’intelligence métaphysique . Toutes ces modalités de l’être humain comme pro-jet font référence à des transréalités , parmi lesquelles l’intelligence métaphysique privilégie la Transcendance , dont la forme personnalisée s’appelle Dieu.
La Métaphysique , au sens traditionnel du mot, désigne la discipline spéculative qui traite de la Transcendance, et rencontre donc, tôt ou tard, la question de Dieu, comme la question ultime , dans le contexte d’une investigation de l’ Intégral .
On définira l’être humain comme agent transréaliste , dont l’existence se déploie selon la quadruple dimension du désir égotiste, de la praxis productive à vocation éthique, de l’ouverture à l’imaginaire, et de l’interrogation métaphysique ; quand on veut souligner son rapport à la Transcendance, on le dénommera le témoin métaphysique , capable de pro-jeter son interrogation vers Dieu. Notre formulation relaie la méditation cartésienne, pour autant que celle-ci va du cogito à l’ idée de Dieu , comme l’idée du Parfait innée à l’âme humaine.
On sera d’ailleurs conduit à admettre, au cours de l’argumentation, que l’agent transréaliste, opérant en qualité de témoin métaphysique, doit attendre d’une révélation , qualifiée alors de religieuse , la matière de sa pensée probable ; et donc qu’il est réceptif par rapport à ce Transcendant absolu qu’est Dieu . Répétition, encore enrichie d’une discussion déjà préparée dans des ouvrages antérieurs. L’examen de cette réceptivité mettra en échec la théorie de la « projection », invoquée par l’athéisme, sous l’influence de la psychanalyse, pour réduire la transréalité métaphysique à un grandiose fantasme, issu de la mégalomanie du désir. On découvrira, du même coup, que la réceptivité ne se confond nullement avec la passivité, mais qu’elle implique, au contraire, une structure d’anticipation , sans quoi elle ne serait qu’un enregistrement aveugle ; le témoin métaphysique n’accueillerait pas un message, il serait une sorte de pierre sur laquelle on graverait des signes ! Pour accueillir, il faut anticiper ce qu’on accueille , autrement dit, en posséder le code par devers soi , comme le met en évidence la notion kantienne du « transcendantal » (aménagement, elle-même, de l’innéisme cartésien et leibnizien, voire de la « réminiscence » platonicienne). Sur cette ligne, on trouvera le concept de l’ anticipation compréhensive . Afin d’adapter ce concept à la présente enquête, nous emploierons désormais le terme d’ anticipation transcendantaliste , pour bien signifier que, parmi toutes les transréalités, c’est elle qui vise la Transcendance à la faveur d’une interrogation vers Dieu. En précisant qu’elle se manifeste à travers la totalité de l’existence humaine, depuis les expressions les plus frustes de la mentalité ordinaire (avec déjà l

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