La tête sans corps
210 pages
Français

La tête sans corps , livre ebook

-

210 pages
Français

Description

Que l'Eglise soit en crise dans les pays développés est évident, mais la profondeur, la nature et les causes de cette crise le sont beaucoup moins. Une dimension cruciale de cet affaissement visible massif tient à la partie la plus importante de l'Eglise Corps du Christ : les laïcs. François Urvoy cherche à clarifier les fondements théologiques de leur fonction et de leur rôle afin qu'ils assument enfin l'ensemble de leur tâche.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2013
Nombre de lectures 3
EAN13 9782336325675
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

François Urvoy
La tête sans corps
Pour la vie du laïc dans sa plénitude La tête sans corps
Pour la vie du laïc dans sa plénitudeQue l’Église soit en crise dans les pays développés est
évident, mais la profondeur, la nature et les causes de cette crise
le sont beaucoup moins. Il y aurait beaucoup à discuter sur le
diagnostic fait par l’institution, mais ce n’est pas l’objet de cet
ouvrage.
Celui-ci est né et est conduit par la conviction que
l’afaissement visible massif n’est que la manifestation tardive
d’une perte plus considérable et plus fondamentale de substance.
Une dimension cruciale de cette perte tient à la place tout
à fait mineure et subordonnée imposée à la partie la plus
importante de l’Église Corps du Christ : les laïcs.
Cet ouvrage cherche à clarifer les fondements théologiques
de leur fonction et de leur rôle afn qu’ils assument enfn
l’ensemble de leur tâche.
François Urvoy est né à Bamako en 1936. Après des études
classiques, une année d’architecture et d’urbanisme, il s’essaie à
la vie religieuse avec des études de philosophie et de théologie
chez les dominicains. De retour à l’université, il devient agrégé
de philosophie et titulaire d’un doctorat d’État. Il enseigne la
philosophie à Marseille puis à Avignon jusqu’à sa retraite.
ISBN : 978-2-343-00893-6
20€
La tête sans corps
François Urvoy
Pour la vie du laïc dans sa plénitude





La tête sans corps François Urvoy






La tête sans corps



Pour la vie du laïc dans sa plénitude











































© L'HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-00893-6
EAN : 9782343008936

AVANT-PROPOS

Si personne ne nie l’effondrement du nombre des
chrétiens dans tous les pays anciennement christianisés, on
ne mesure pas encore assez l’importance de cette chute si on
ne voit pas que la grande majorité de ceux qui restent sera
morte dans dix, quinze ou vingt ans.
Si on mesure mal cet effondrement, ce qu’on tente pour y
pallier montre un aveuglement considérable. D’un côté, la
majeure partie de l’effort et des préoccupations de
l’institution, se porte sur le recrutement des prêtres. On ne
prie que pour ces vocations !
De l’autre, la ‘nouvelle évangélisation’ ne cherche rien
d’autre que de récupérer des laïcs baptisés qui ont quitté. On
n’a rien d’autre à leur proposer que ce rôle et cette manière
de suivre le Christ qui resteraient encroûtés dans les vieilles
habitudes du troupeau, agrémentées de quelques
enjolivements ‘modernisés’.
C’est une erreur de s’imaginer qu’on aura des prêtres
sans des laïcs vivant à part entière l’appel du Christ.
C’est une erreur de croire que des hommes vivant
pleinement pourront croire qu’on suit le Christ en se
cantonnant dans le rôle que notre héritage a réservé jusqu’ici
aux laïcs.
C’est une erreur de croire que cette question concerne
seulement la pastorale alors qu’elle engage une dimension
théologique cruciale : elle engage la nature même de l’église
et la vérité du rapport au Christ.
L’ouvrage présent est né de la conviction que le rôle des
laïcs, c’est-à-dire la vie selon le Christ dans sa plénitude, a
été et reste massivement minoré et que la figure étiolée que
l’Église présente ne peut plus attirer. À l’exception de
AVANT PROPOS 6
quelques individus, cette figure masque à quel point vivre
dans et par la Christ nous accomplit.
Notre héritage a développé un modèle de cette vie en
hiérarchisant des degrés de perfection. Selon ce modèle, les
laïcs sont relégués au dernier degré, dernier degré des
exigences et dernier degré de l’accomplissement. Cela, les
Évangiles ne le disent ni ne le justifient nulle part.
Si nous mettons toute notre foi dans le Christ, si nous
croyons que tout homme est appelé et que tout ne
s’accomplit qu’en lui, nous avons à trouver tout ce que
comporte l’exigence christique pour tout disciple.
Pour cela il faut revenir à la source : la vie de Jésus telle
que les premiers disciples l’ont vécue, comprise et rapportée.
Il faut confronter cette vie à ce que la vie de l’Église en a fait
au cours des siècles, pour trier ce qui était tentatives datées,
essais malheureux, lacunes inaperçues, tout ce qui manifeste,
en creux, ce qui a manqué dans le rôle dévolu par
l’institution aux laïcs.
Revenir à la source ne peut se faire sans moyens adaptés,
car on ne doit pas se contenter de la bonne volonté et de
l’intuition. Pour éviter la lecture subjective et fantaisiste, la
compréhension des textes et de la manière dont ils ont été
interprétés exigent des connaissances historiques,
linguistiques, philosophiques.
L’ouvrage présent, qui n’est qu’une esquisse, demande
cependant des efforts substantiels au lecteur. En effet, il ne
doit pas demander des solutions sans chercher à savoir sur
quoi elles peuvent s’appuyer ni ce qu’elles signifient.
Cependant le lecteur pressé, et aussi le lecteur rétif aux
développements ‘intellectuels’, pourront sauter certains
passages et se contenter de leurs conclusions.



CHAPITRE I
SORTIR DU MARASME


Tout le monde a le sentiment que l’Église est en crise,
mais les chrétiens ont une vue très variée de la gravité de
cette crise, de sa nature, de ses causes. Ils soupçonnent aussi
très diversement ce qu’il faudrait faire pour y remédier. Les
divergences les plus visibles portent sur des difficultés
partielles, d’importance très inégale, depuis des questions de
vêtements en passant par des détails de rites jusqu’aux
défaillances de certains membres et au manque croissant de
prêtres. Dans tous les cas, on se focalise sur les problèmes
visibles en cherchant des solutions à ce niveau.
Pire encore, seul ce qui touche les clercs ou l’institution
est mis en cause.
I IL FAUT REMONTER À LA RACINE
S’en tenir aux difficultés visibles sous-entend que
l’essentiel : l’accès au noyau évangélique, ne fait pas
difficulté, que celui-ci est suffisamment compris et assez bien
mis en œuvre. Se demander, par exemple, s’il faut ordonner
des hommes mariés, en ne considérant que la rareté
croissante des prêtres, est s’imaginer que nous savons
suffisamment quel est le rôle du prêtre et quelles sont ses
exigences. Peut-on résoudre cette question en affirmant que
le célibat actuel découle de l’Évangile ? le peut-on au
contraire en estimant que cette exigence devrait céder devant
les besoins des paroisses ?
Dans les deux cas, on court-circuite la question préalable :
qu’est-ce qui fait la nécessité du prêtre ? que faut-il pour
qu’il réalise sa fonction ? À partir de là seulement peut se
poser la question : le célibat s’impose-t-il ?
SORTIR DU MARASME 8
Si j’ai pris cet exemple ce n’est pas seulement pour
montrer qu’on ne peut pas trouver de solution juste et
efficace si on ne pose pas les bonnes questions ; ces questions
nous contraignent à remonter à la racine. Dans l’exemple
cité, nous devons remarquer que la position actuelle romaine
repose sur une interprétation très problématique de
l’Évangile. En effet, le seul argument “sérieux“ proposé par
l’institution tient dans le fait que le Christ n’aurait appelé
autour de lui que des mâles (qui, cependant, étaient
mariés !). Cet argument repose seulement sur un état de fait
historique et ce fait s’explique suffisamment par les mœurs
de l’époque. Rien dans l’évangile ne montre le lien qu’aurait
le célibat avec l’exigence de suivre le Christ pour instituer et
annoncer le Royaume.
De plus, si le fait était si contraignant, l’institution de
l’eucharistie qui comporte inséparablement “prenez et
mangez“ et “prenez et buvez“ exigerait toujours la
communion sous les deux espèces, ce qui est abandonné la

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