La Voie vers l’éveil

Le Dalaï-Lama

Description

« Le Dalaï-lama est l’une des rares personnes au monde à jouir d’une immense autorité morale et à susciter chez des millions de gens le respect et une profonde sympathie. Il sait, dans un monde désenchanté, ouvrir les cœurs et y déposer un message de confiance et d’espoir », écrit Matthieu Ricard dans la préface à ce livre. Le Dalaï-lama en donne ici un exemple, au fil de ces pages érudites et profondes où il expose pour la première fois à destination du plus grand nombre les subtilités du Grand Traité des étapes de la voie vers l’éveil, de Tsong-kha-pa, le fondateur au XIVe siècle de l’un des principaux courants du bouddhisme tibétain. En le suivant pas à pas à la découverte de la vision du monde bouddhiste et des différentes pratiques qui s’offrent à qui veut y adhérer, on saisit surtout à quel point cet enseignement vieux de plusieurs siècles conserve toute sa pertinence dans un monde où fait toujours défaut ce qui, pour le Dalaï-lama comme pour ceux dont il est la voix, compte le plus : l’harmonie. C’est l’enseignement le plus développé qu’il ait jamais donné à des Occidentaux, et jamais des Occidentaux n’ont eu ainsi la chance d’en recevoir de sa part un aussi complet sur la totalité de la voie bouddhiste. Sa Sainteté le quatorzième Dalaï-lama est considéré comme le plus important dirigeant bouddhiste de notre temps. Chef spirituel en exil du peuple tibétain, il est prix Nobel de la paix. Remarquable pédagogue, il est l’auteur de plus de cent ouvrages. 

Sujets

• Religion
• Buddhism
• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: Odile Jacob
• Date de parution: 12 septembre 2013
• Nombre de lectures: 7
• EAN13: 9782738175830
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Titre original : From Here to Enlightenment
© The Dalai Lama Trust, 2012

Pour la traduction française : © O DILE J ACOB, SEPTEMBRE  2013
ISBN 978-2-7381-7583-0
www.odilejacob.fr
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Sommaire
Couverture
Titre
Copyright
Une meilleure harmonie entre les religions
Une éthique laïque
L’interdépendance
Un nouveau dialogue avec la science
Préface de Guy Newland
Préambule
Chapitre 1 - Des liens profonds
Notre responsabilité globale
L’harmonie religieuse
La Chine et le Tibet
Les disciples récents du dharma
La réalité n’est ni bouddhiste ni chrétienne
La vraie pratique
Chapitre 2 - La valeur éminente de l’enseignement bouddhiste
Transmission
Le Bouddha
La pratique intégrée
Bien écouter
Atisha et la tradition des étapes de la voie
Atisha et les quatre écoles du bouddhisme tibétain
Les deux aspirations
Il n’y a pas de contradictions dans l’enseignement du Bouddha
Prendre tous les enseignements comme des instructions personnelles
L’intention ultime des enseignements du Bouddha
Éviter l’erreur de rejeter les enseignements bouddhistes
Question à propos de Shougden
Chapitre 3 - Le cœur du bouddhisme
La sagesse peut changer notre esprit
Les conditions pour apprendre
Comment guider les disciples
Comprendre que la vacuité est la clé
Questions au Dalaï-lama
Chapitre 4 - Les réponses bouddhistes aux grandes questions
Chaque événement a une cause
Pas de commencement absolu
Y a-t-il une fin ?
Chapitre 5 - Les quatre vérités nobles
Les instructions pour la libération
L’ordre des quatre vérités nobles
Changer notre esprit
Comprendre l’origine en dépendance
Les vraies souffrances
Les quatre sceaux du dharma
D’où vient la souffrance ?
Chapitre 6 - Comment pratiquer
La méditation
Questions au Dalaï-lama
Chapitre 7 - Le sens de la vie humaine
Le déroulé de la pratique
Commencer à pratiquer
Chercher un refuge dans les trois joyaux
L’absence de soi et la libération
Vacuité et refuge
Chapitre 8 - La libération et l’amour
Les afflictions
Les douze liens de l’origine en dépendance
Les douze liens et les cycles de renaissance
Les trois entraînements supérieurs
La personne de grande capacité
Questions au Dalaï-lama
Chapitre 9 - L’esprit d’éveil
L’esprit d’éveil
Compassion et souffrance
Deux approches de l’esprit d’éveil
Les sept préceptes sur la causalité
Se mettre à la place des autres
Adopter l’esprit d’éveil
Préparation
La cérémonie
Chapitre 10 - La compassion en acte
Mérite et sagesse
Les six perfections
La générosité
La discipline éthique
La patience
La persévérance joyeuse
La stabilisation par la méditation
La perfection de la sagesse
Attirer les autres
Chapitre 11 - La sérénité
Devenir un objet de refuge
Sérénité et vision
Les conditions préalables de la sérénité par la méditation
La posture
La concentration sans défaut
Les objets de méditation
La méditation sur l’esprit
La méditation sur une image du Bouddha
Pleine conscience et vigilance
La méditation du souffle
À quel point méditer ?
Vers la sérénité et au-delà
Chapitre 12 - Le sens de la vacuité
La sérénité ne suffit pas
Les sources définitives
Le but que poursuit le Bouddha quand il enseigne la vacuité
La tradition madhyamaka
Chapitre 13 - Réalité et interdépendance
Comment éviter le nihilisme
Origine en dépendance et vacuité
Chapitre 14 - Trouver la voie du milieu
L’analyse réfute la nature intrinsèque
Les modes de connaissance fiables
Svatantrika et l’existence intrinsèque
La connaissance conventionnelle
Comment procéder
Méditation sur la vacuité
Chapitre 15 - Devenir bouddha
Dédicace
Prière de longue vie
Notes
Préface de Matthieu Ricard

Selon le Dalaï-lama, « rechercher le bonheur en restant indifférent à la souffrance des autres est une erreur tragique ». Nous devons nous sentir concernés dans nos pensées et nos actes par le bien-être de tous les êtres. D’où la notion essentielle de non-violence entre les hommes, non-violence à l’égard des animaux et non-violence encore à l’égard de l’environnement. L’amour et la compassion vont de pair avec la notion d’ interdépendance qui est au cœur de la philosophie bouddhiste. Notre vie entière est intimement liée à un très grand nombre d’êtres et notre bonheur passe nécessairement par celui des autres. Vouloir le construire sur la souffrance d’autrui est non seulement amoral, mais irréaliste. En effet, tout changement important qui se produit quelque part dans le monde a des répercussions sur chacun d’entre nous.
Son message est toujours le même et il le répète à qui veut l’entendre : « Toute personne, même hostile, est comme moi un être vivant qui redoute la souffrance et aspire au bonheur, elle a tous les droits d’être épargnée par la souffrance et d’obtenir le bonheur. Cette réflexion nous amène à nous sentir profondément concernés par le bonheur d’autrui, notre ami comme notre ennemi. C’est la base d’une compassion authentique. »
Il explique souvent que les raisons principales de tous ses voyages sont de promouvoir les valeurs humaines et de contribuer à une meilleure entente entre les religions. Il est clair pour lui que l’éducation qui vise à développer l’intelligence des jeunes et à leur fournir une masse importante d’informations ne suffit pas. Il est indispensable, souligne-t-il, d’aider les jeunes à développer des qualités humaines qui leur permettront de faire un usage éclairé et altruiste de leur intelligence. L’intelligence à elle seule n’est qu’un outil qui peut être utilisé aussi bien pour construire que pour détruire.

Une meilleure harmonie entre les religions
Ainsi que le Dalaï-lama l’affirme souvent : « Je ne suis pas venu pour faire un ou deux bouddhistes de plus, mais simplement pour partager mon expérience d’une sagesse que le bouddhisme a développée au fil des siècles. » Selon lui : « Chacun doit certes suivre ses aspirations et trouver la voie qui convient le mieux à sa propre nature. Mais, à mon avis, il est préférable de suivre la tradition spirituelle et les coutumes qui prévalent dans son propre pays, avec lesquelles on a grandi et qui furent celles de ses propres ancêtres. C’est plus sage. Ceci dit, on peut parfois aller chercher dans d’autres traditions les sources d’inspiration qui nous aideront à approfondir notre propre religion. » Ces paroles reflètent l’esprit de tolérance et d’ouverture qui est l’une des caractéristiques du bouddhisme les plus appréciées en Occident.
L’histoire n’a cessé de démontrer combien les religions sont souvent devenues des sources de conflits majeurs. À ce sujet, le Dalaï-lama déclare : « À l’origine, toutes les grandes traditions religieuses ont pour but d’améliorer l’homme, non pas de lui nuire. On retrouve dans toutes les spiritualités la notion d’amour du prochain, même si cet idéal a été maintes fois démenti par les faits. Une telle perversion se produit quand on brandit la religion comme un drapeau, qu’on la transforme en diktat, sans en comprendre ni en pratiquer le sens profond. » Pour remédier à cet état de fait, il est essentiel d’encourager des rencontres entre les érudits, réunions qui permettent de mieux connaître les fondements philosophiques des diverses religions et d’ouvrir le dialogue entre les contemplatifs qui partagent le sens profond de leurs expériences personnelles.

Une éthique laïque
Le Dalaï-lama insiste souvent sur le fait qu’on peut se passer de religion, mais que personne ne peut se dispenser d’amour et de compassion. Nous avons besoin de recevoir et de donner de l’amour du jour de notre naissance jusqu’à celui de notre mort. Il distingue la religion de l’éthique séculière, ou spiritualité laïque, dont le but est de faire de nous de meilleurs êtres humains, de développer des qualités que nous avons tous la faculté d’engendrer, que nous soyons croyants ou non.
En tibétain, le mot nyingjé , que l’on traduit par « compassion », signifie le « seigneur du cœur », c’est-à-dire celui qui doit régner sur nos pensées. La compassion, selon le bouddhisme, est le désir de remédier à toute forme de souffrance et surtout à ses causes – l’ignorance, la haine, la convoitise, la jalousie, etc. L’amour altruiste est, quant à lui, le désir que tous les êtres soient heureux et trouvent les causes du bonheur.
Généralement, notre compassion et notre amour dépendent de l’attitude bienveillante ou agressive dont les autres font preuve à notre égard et envers nos proches. C’est pourquoi il nous est extrêmement difficile d’éprouver un sentiment de compassion pour ceux qui nous nuisent. La compassion bouddhiste, pourtant, revient à souhaiter de tout son cœur que tous les êtres sans distinction soient libérés de la souffrance et de ses causes, en particulier de la haine.
Ce pouvoir inexplicable de la compassion n’est jamais aussi clair que lors de rencontres impromptues. Je me souviens qu’à l’occasion du concert d’Amnesty International à Bercy le 11 décembre 1999, le Dalaï-lama, invité surprise, pénétra sur plateau illuminé de mille feux, entre deux chansons de rock, quinze mille jeunes se dressèrent comme un seul homme, offrant une formidable ovation à l’apôtre de la non-violence. Ensuite, ils écoutèrent dans un silence inhabituel en ces li