Les grands écrivains de l’Église d’Orient
153 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les grands écrivains de l’Église d’Orient , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
153 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Du 11 février 2009 au 7 juillet 2010, la pape Benoît XVI a présenté au cours de ses catéchèses du mercredi matin les grands écrivains de l'Eglise de l'époque médiévale. Jean Climaque, Bède le vénérable, saint Boniface, saint Jean Damascène, saint Bernard, Abélard, saint François d'Assise, saint Dominique, saint Bonaventure, saint Thomas d'Aquin... la liste est longue et nous ne pouvons en citer que quelques-uns.La profonde culture du professeur Ratzinger et ses dons pour l'enseignement rendent ce livre facile à lire. Il aurait été dommage de ne pas rassembler toutes ces catéchèses, et de profiter d'un cours d'histoire de l'Eglise à la portée de tous.Lorsque cela a été possible, nous avons illustré le texte d'une représentation de l'écrivain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 octobre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368780824
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les grands écrivains de l’Église d’Orient et d’Occident de l’époque médiévale

Benoît XVI
Présentation
Tous les mercredis matins, le Pape reçoit les pèlerins,généralement place Saint-Pierre, pour une catéchèse. Benoît XVIavait consacré toute une période aux Pères Apostoliques. L'annéeconsacrée à l'apôtre saint Paul lui impose de centrer ses exposéssur l'apôtre des Gentils. Et dès qu'il le peut, il reprend desthèmes qui lui tiennent à cœur.
Dans les catéchèses du 11 février 2009 au 7 juillet 2010, lesouverain pontife nous présente des grands écrivains de l’Églised'Orient et d'Occident, de l'époque médiévale. L'ensemblereprésente un magnifique cours d'histoire de l’Église et de lapensée. C'est pourquoi là encore nous proposons ces catéchèsessous forme d'ebook, pour qu'elles soient facilement lisibles.
Lorsque cela a été possible, nous avons ajouté une simpleillustration.
D’autres recueilsde catéchèses sont disponibles en ebook sur notre site, et surlibrairies numériques :
Catéchèsessur les Pères Apostoliques
Lerôle de la femme dans la vie de l’Église
Catéchèsessur la prière
Catéchèsesur l’Église et ses premiers membres
©Les Éditions Blanche de Peuterey pour la version numérique.Visitez notre site web et abonnez-vous à notre newsletter pour êtreinformé des nouveautés.
©Librairie Éditrice Vaticane (2009-2010)
Selonle contrat passé avec les Éditions Blanche de Peuterey
ISBN : 978-2-36878-082-4
Jean Climaque

11 février 2009
Chersfrères et sœurs, aprèsvingt catéchèses consacrées à l'Apôtre Paul, je voudraisreprendre aujourd'hui la présentation des grands Ecrivains del'Église d'Orient et d'Occident de l'époque médiévale. Et jepropose la figure de Jean, dit Climaque, translittération latine duterme grec klímakos, qui signifie de l'échelle (klímax). Il s'agitdu titre de son œuvre principale, dans laquelle il décritl'ascension de la vie humaine vers Dieu. Il naquit vers 575. Sa viese déroula donc pendant les années où Byzance, capitale del'empire romain d'Orient, connut la plus grande crise de sonhistoire. A l'improviste, le cadre géographique de l'empire setransforma et le torrent des invasions barbares fit s'effondrertoutes ses structures. Seule tint bon la structure de l'Église, quicontinua pendant ces temps difficiles à exercer son actionmissionnaire, humaine et socio-culturelle, en particulier à traversle réseau des monastères, dans lesquels œuvraient de grandespersonnalités religieuses, comme celle, précisément, de JeanClimaque.
Jeanvécut et raconta ses expériences spirituelles dans les montagnes duSinaï, où Moïse rencontra Dieu et Elie en entendit la voix. Onconserve des informations le concernant dans une brève Vita ( ↓ 1  ),écrite par le moine Daniel de Raito : à seize ans, Jean,devenu moine sur le mont Sinaï, y devint le disciple de l'abbéMartirio, un « ancien » ; c'est-à-dire un « sage ».Vers vingt ans, il choisit de vivre en ermite dans une grotte au piedde la montagne, dans un lieu appelé Tola, à huit kilomètres dumonastère de Sainte-Catherine. Mais la solitude ne l'empêcha pas derencontrer des personnes souhaitant avoir une direction spirituelle,ainsi que de se rendre en visite dans plusieurs monastères àAlexandrie. En effet, sa retraite d'ermite, loin d'être une fuite dumonde et de la réalité humaine, déboucha sur un amour ardent pourles autres (Vita 5) et pour Dieu (Vita 7). Après quarante ans de vieérémitique vécue dans l'amour pour Dieu et pour son prochain, desannées pendant lesquelles il pleura, il pria, il lutta contre lesdémons, il fut nommé higoumène du grand monastère du mont Sinaïet revint ainsi à la vie cénobitique, dans un monastère. Mais,quelques années avant sa mort, nostalgique de sa vie d'ermite, illaissa à son frère, moine dans le même monastère, la conduite dela communauté. Il mourut après 650. La vie de Jean se développeentre deux montagnes, le Sinaï et le Thabor, et on peut vraimentdire que de lui rayonna la lumière vue par Moïse sur le Sinaï etcontemplée par les trois apôtres sur le Thabor.
Ildevint célèbre, comme je l'ai déjà dit, pour l'œuvre intituléel’Échelle(klímax), qualifiée en Occident comme Échelle du paradis ( ↓ 2  ).Composée sur la requête insistante du proche higoumène dumonastère de Raito au Sinaï, l’Échelleest un traité complet de vie spirituelle, où Jean décrit le chemindu moine depuis le renoncement au monde jusqu'à la perfection del'amour. C'est un chemin qui — selon ce livre — se développe àtravers trente marches, chacune d'elle étant liée à la suivante.Le chemin peut être synthétisé en trois phases successives :la première s'exprime dans la rupture avec le monde dans le but deretourner à l'état de l'enfance évangélique. L'essentiel n'estdonc pas la rupture, mais le lien avec ce que Jésus a dit,c'est-à-dire revenir à la véritable enfance dans un sensspirituel, devenir comme les enfants. Jean commente : « Unebonne fondation est celle qui est formée par trois bases et partrois colonnes : innocence, jeûne et chasteté. Que tous lesnouveau-nés en Christ ( ↓ 3  )commencent par ces choses, en prenant exemple de ceux qui sontnouveau-nés physiquement ( ↓ 4  ) ».Le détachement volontaire des personnes et des lieux chers permet àl'âme d'entrer en communion plus profonde avec Dieu. Ce renoncementdébouche sur l'obéissance, qui est une voie vers l'humilité àtravers les humiliations — qui ne manqueront jamais — de la partdes frères. Jean commente : « Bienheureux celui qui amortifié sa propre volonté jusqu'à la fin et qui a confié le soinde sa propre personne à son maître dans le Seigneur : eneffet, il sera placé à la droite du Crucifié ( ↓ 5  ) ! ».
Ladeuxième phase du chemin est constituée par le combat spirituelcontre les passions. Chaque marche de l'échelle est liée à unepassion principale, qui est définie et diagnostiquée, avecl'indication de la thérapie et avec la proposition de la vertucorrespondante. L'ensemble de ces marches constitue sans aucun doutele plus important traité de stratégie spirituelle que nouspossédons. La lutte contre les passions revêt cependant uncaractère positif — elle ne reste pas une chose négative —grâce à l'image du « feu » de l'Esprit Saint :« Que tous ceux qui entreprennent cette belle lutte ( ↓ 6  ),dure et ardue [...], sachent qu'ils sont venus se jeter dans un feu,si vraiment ils désirent que le feu immatériel habite en eux ( ↓ 7  ) ».Le feu de l'Esprit Saint qui est feu de l'amour et de la vérité.Seule la force de l'Esprit Saint assure la victoire. Mais selon JeanClimaque, il est important de prendre conscience que les passions nesont pas mauvaises en soi ; elles le deviennent en raison dumauvais usage qu'en fait la liberté de l'homme. Si elles sontpurifiées, les passions ouvrent à l'homme la voie vers Dieu avecdes énergies unifiées par l'ascèse et par la grâce et, « sicelles-ci ont reçu du Créateur un ordre et un début..., la limitede la vertu est sans fin ( ↓ 8  ) ».
Ladernière phase du chemin est la perfection chrétienne, qui sedéveloppe dans les dernières sept marches de l' Échelle. Ils'agit des stades les plus élevés de la vie spirituelle, dontpeuvent faire l'expérience les « ésicastes », lessolitaires, ceux qui sont arrivés au calme et à la paixintérieure ; mais ce sont des stades accessibles également auxcénobites les plus fervents. Des trois premiers — simplicité,humilité et discernement — Jean, dans le sillage des Pères dudésert, considère le dernier le plus important, c'est-à-dire lacapacité de discerner. Chaque comportement doit être soumis audiscernement ; en effet, tout dépend des motivations profondes,qu'il faut évaluer. On entre ici dans le vif de la personne et ils'agit de réveiller chez l'ermite, chez le chrétien, la sensibilitéspirituelle et le « sens du cœur », dons de Dieu :« Comme guide et règle en toute chose, après Dieu, nousdevons suivre notre conscience ( ↓ 9  ) ».C'est de cette manière que l'on atteint la tranquillité de l'âme,l' esichía ,grâce à laquelle l'âme peut se pencher sur l'abîme des mystèresdivins.
L'étatde calme, de paix intérieure, prépare l'« ésicaste » àla prière, qui chez Jean, est double : la « prièrecorporelle » et la « prière du cœur ». Lapremière est propre à celui qui doit s'aider de gestes du corps :tendre les mains, émettre des gémissements, se frapper la poitrine,etc ( ↓ 10  ). ;la deuxième est spontanée, car elle est l'effet du réveil de lasensibilité spirituelle, don de Dieu à ceux qui se consacrent à laprière corporelle. Chez Jean, elle prend le nom de « prièrede Jésus » ( Iesoûeuché ),et est constituée par l'invocation du seul nom de Jésus, uneinvocation continue comme la respiration : « Que lamémoire de Jésus ne fasse qu'une seule chose avec ta respiration,et alors, tu connaîtras l'utilité de l' esichía  »,de la paix intérieure ( ↓ 11  ).A la fin, la prière devient très simple, simplement le nom« Jésus » qui ne fait qu'un avec notre respiration.
Ledernier degré de l'échelle (30), teinté de « la sobreivresse de l'Esprit », est consacré à la suprême « trinitédes vertus » : la foi, l'espérance et surtout la charité.De la charité, Jean parle également comme éros (amourhumain), figure de l'union matrimoniale de l'âme avec Dieu. Et ilchoisit encore l'image du feu pour exprimer l'ardeur, la lumière, lapurification de l'amour pour Dieu. La force de l'amour humain peutêtre redirigée vers Dieu, de même que sur l'olivier sauvage peutêtre greffé l'olivier franc ( ↓ 12  ) ( ↓ 13  ).Jean est convaincu qu'une intense expérience de cet éros faitprogresser l'âme beaucoup plus que le dur combat contre lespassions, car sa puissance est grande. Ainsi prévaut le positivismesur notre chemin. Mais la charité est considérée également enrelation étroite avec l'espérance : « La force de lacharité est l'espérance : grâce à elle, nous attendons larécompense de la charité... L'espérance est la porte de lacharité... L'absence d'espérance anéantit la charité : c'està elle que sont liés nos efforts, c'est par elle que sont soutenusnos labeurs, et c'est grâce à elle que nous sommes entourés par

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents