Les Saints martyrs du Japon - Pèlerinage à Rome en juin 1862
76 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Les Saints martyrs du Japon - Pèlerinage à Rome en juin 1862 , livre ebook

76 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

S’il est doux et rassurant d’entreprendre un voyage quelque peu lointain sous les auspices de celle que l’Eglise nomme le Secours des Chrétiens, l’Etoile de la mer, combien l’est-il plus encore de monter en navire un soir, après un pèlerinage fait le matin à l’un des plus vénérés sanctuaires de la Reine du ciel ! Or ce bonheur nous fut donné.C’était le samedi 31 mai, dernier jour du mois de Marie !Arrivé de Paris à Marseille, la veille, en compagnie d’un savant cardinal et d’un vénérable évêque, et d’autres nombreux pèlerins de Rome, j’étais monté à Notre-Dame de la Garde.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782346061396
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
LES SS MARTYRS DU JAPON
5 Février 1997.
Maxime Fourcheux de Montrond
Les Saints martyrs du Japon
Pèlerinage à Rome en juin 1862
A
 
 
la glorieuse mémoire des vingt-sept Bienheureux canonisés a cubaine le 8 1862 de la Pentecôte).
AVANT-PROPOS
Le double titre de ce livre indique suffisamment ce qu’il renferme, et nous dispense d’une préface. Simple et fidèle récit d’un pèlerinage à Rome au mois de juin dernier, il rappelle, comme principal épisode, le magnifique triomphe des bienheureux martyrs du Japon, par lequel, comme l’a dit un éminent pontife, il a été donné aux hommes sur la terre d’avoir une vision sensible de ce qu’ils croient, c’est-à-dire de voir de leurs yeux l’Eglise vivante et présente à Rome 1 . Il nous a semblé qu’un tableau de ce grand acte de l’Eglise, encadré dans quelques scènes de voyage, quelques souvenirs de Rome ancienne et moderne, et les pensées ou réflexions d’un pèlerin, pourrait, après d’autres écrits sur le même sujet, offrir un objet d’étude intéressant et utile. Puisse celui que nous allons retracer fortifier dans les cœurs le respect et l’amour de Rome en même temps que de la foi divine dont Rome est le centre et le foyer !
En ces tristes jours où tant d’esprits dévoyés ou aveugles, méconnaissent, méprisent ou insultent la vieille cité, reine du monde et mère des chrétiens, il nous est doux de venir lui offrir un hommage de notre dévouement filial... C’est une humble voix de plus ajoutée à toutes celles qui, de près ou de loin, et sous tant de formes, ont plaidé sa cause, et rappelé sa beauté, sa grandeur et ses gloires. Heureux serons-nous si cette humble voix, se mariant à l’harmonieux concert des fidèles enfants de l’Eglise, peut célébrer dignement à son tour les nouveaux triomphes de notre auguste Mère !

Paris, octobre 1862.
1 Lettre de Mgr Dupanloup, évêque d’Orléans, du 10 août 1862.
CHAPITRE PREMIER
Notre-Dame de la Garde. — Embarquement. — Une messe à bord. — Les pèlerins. — Mgr d’Alger. — Arrivée à Civita - Vecchia
S’il est doux et rassurant d’entreprendre un voyage quelque peu lointain sous les auspices de celle que l’Eglise nomme le Secours des Chrétiens, l’Etoile de la mer, combien l’est-il plus encore de monter en navire un soir, après un pèlerinage fait le matin à l’un des plus vénérés sanctuaires de la Reine du ciel ! Or ce bonheur nous fut donné.
C’était le samedi 31 mai, dernier jour du mois de Marie !
Arrivé de Paris à Marseille, la veille, en compagnie d’un savant cardinal et d’un vénérable évêque 1 , et d’autres nombreux pèlerins de Rome, j’étais monté à Notre-Dame de la Garde...
Quel est le voyageur qui, partant de Marseille, n’aime à gravir la sainte montagne avant de mettre la mer entre lui et la France ? Il ne manque pas plus de le remplir ce devoir, qu’un enfant bien né partant pour le collége, ou le conscrit pour l’armée, ne manque d’embrasser sa mère... On part... mais sait-on si l’on doit revenir ? Oui, on le sait, on en est certain, quand on emporte sur le front le baiser d’une mère, ou dans le cœur le souvenir d’une ardente prière à notre Mère du ciel !
Mais d’où vient cette affluence extraordinaire ? C’est que ce jour est le dernier du mois de Marie. Or, qui ne connaît depuis longtemps la filiale dévotion des Marseillais envers l’auguste patronne de leur vieille cité ? N’est-ce pas cette piété généreuse qui élève en ce moment, à côté de l’humble et bien-aimée chapelle de Notre-Dame de la Garde, ce vaste et magnifique temple dont on découvre déjà le faîte et le couronnement ? Qu’il dira bien, du haut de sa montagne, à tout voyageur débarquant sur ce brillant rivage : La France est plus que jamais le royaume de Marie  ; c’est la terre aimée, choisie pour le théâtre de ses miséricordes !
Voyez-vous tout ce peuple fidèle demeuré en dehors, en plein soleil, sur la petite plate - forme de la chapelle ? il attend pour pénétrer dans son enceinte que les pèlerins premiers venus en soient sortis. Je suis donc réduit à mon tour à faire sentinelle plus d’une heure durant. Enfin, grâce à Dieu, la porte s’est ouverte ; à la suite d’un nouveau flot, j’ai pu venir m’agenouiller dans l’humble sanctuaire tapissé d’ ex-voto.
Le saint sacrifice va être offert par un illustre évêque, aussi pèlerin de Rome : c’est Mgr Pavy, évêque d’Alger.
Bien que l’ayant vu autrefois, je ne le reconnus point sous son visage bruni au soleil d’Afrique et avec sa barbe, qui rend si vénérable aux yeux des Arabes eux-mêmes un chef des marabouts chrétiens Je le pris d’abord pour un patriarche ou un évêque d’Orient. Mais les premiers sons de sa voix détruisirent mon erreur. Oh ! quelle douce émotion sa parole sympathique fit éprouver à tout l’auditoire, lorsqu’après la messe célébrée au milieu de pieux cantiques et du délicieux Ave Maria de Miné, chantés par de fraîches voix marseillaises, le pieux pontife nous rappela quelle confiance sans bornes nous devons avoir en celle que toutes les générations proclameront bienheureuse. Qu’il est doux et consolant d’entendre un successeur du grand Augustin, vieilli dans les labeurs apostoliques, s’écrier, avec l’autorité de l’âge, de la science et du caractère le plus auguste : « Non, je vous le dis, ne vous laissez point effrayer par la tempête soulevée en ce moment contre la barque de l’Église !... c’est un nuage qui passe comme tant d’autres ont passé !.... Poursuivant sa bienfaisante marche, protégée par l’ Etoile de la mer, non, la barque de Pierre ne se brisera point contre l’écueil ; elle ne sortira de l’orage que plus belle, plus glorieuse ! » Paroles rassurantes ! puissent-elles recevoir dans un prochain avenir leur entier accomplissement !
Il est dix heures du soir. Le ciel serein est parsemé d’étoiles ; la mer est belle et calme. Le port de la Joliette présente une animation extraordinaire. Le Capri, superbe navire à vapeur de la Compagnie des Deux-Siciles, s’apprête à partir pour Civita-Vecchia, emmenant à son bord la dernière caravane des pèlerins de Rome... Hâtez-vous, voyageurs attardés ! Entendez-vous le sifflement de la vapeur qui s’échappe, le bruit des chaînes et des cordages, roulés sur le navire, les cris des matelots qui se préparent à lever l’ancre ?... Aiguillonnés par cet appel bruyant, les voyageurs arrivent sur le port. Ils sont nombreux, et l’on compte parmi eux d’illustres personnages ; S. Em. le cardinal-archevêque de Reims, NN. SS. les évêques de Versailles, de Mende, d’Alger, quelques autres évêques d’Amérique ou d’Irlande, près de deux cents prêtres ou religieux de France, d’Espagne, d’Allemagne ou d’autres nations, enfin une cinquantaine d’autres passagers, hommes et femmes. Tel est l’équipage qui s’apprête à voguer vers Rome, vers la ville éternelle.
De petites embarcations nous ont menés à bord du Capri. Il est près d’onze heures. Le capitaine donne enfin le signal, le navire s’ébranle. Nous voilà partis !....
Quel départ solennel ! C’est le chant de l’ Ave maris stella, redit par deux cents pèlerins, les yeux tournés vers Noire-Dame de la Garde, et par les nombreux groupes de Marseillais accourus sur le port. Les cris de Vive Pie IX ! acclamés tout à la fois par les passagers du Capri et la population du rivage, viennent s’y mêler. N’est-ce pas là un de ces tableaux qui émeuvent profondément et dont on ne perd jamais le souvenir ?
Qu’il est doux et consolant, cet hymne à la Reine du ciel, chanté en face de son bien-aimé sanctuaire ! Monstra te esse matrem.... iter para tutum ! Après de telles paroles, après ce cri filial élancé de nos cœurs vers notre Mère du ciel, comment craindre l’orage désormais et ne pas voguer en pleine assurance ?
Un cantique à Notre-Dame de Bon-Secours, quelques versets du Magnificat, quelques invocations des Litanies, avaient suiv

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents