Marie Madeleine

Vincent Trovato

Description

Qui était réellement Marie Madeleine, figure emblématique du Nouveau Testament, femme aux multiples visages qu'on lui a prêtés ? Une pécheresse repentie ? L'épouse de Jésus ? Elle se présente sous divers visages : femme possédée par les démons, sainte capable d'accomplir des miracles, disciple du Christ et premier témoin de la Résurrection, incarnation de la féminité sacrée. Les versions divergent toutes, aussi vraisemblables les unes que les autres.

Sujets

• Religión

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 octobre 2010
• Nombre de lectures: 74
• EAN13: 9782296264502
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

MARIE MADELEINE Des écrits canoniques au Da Vinci Code

Du même auteur Aux éditions L’Harmattan L’Enfant philosophe, 2005. L’œuvre du philosophe Sénèque dans la culture européenne, 2005. Être et spiritualité, 2006. Le concept de l’êtreaumonde chez Heidegger, 2008. Esthétique de l’existence. De la connaissance de soi, 2009.        !  "#      !!"!""# $% !!"!""#

Vincent TROVATO MARIE MADELEINE Des écrits canoniques au Da Vinci Code

Celui qui s’abreuvera à ma bouche deviendra comme moi. Moimême, je deviendrai lui et ce qui est caché lui sera révélé. Évangile selon Thomas

AVANTPROPOS Marie Madeleine se révèle être une des figures les plus mystérieuses du Nouveau Testament. En règle générale, les fidèles pensent qu’elle est une prostituée repentie et que dans un verset de l’évangile, elle lave les pieds de Jésus. D’autres, prenant à cœur les enseignements duDa Vinci Code,sont convaincus que Marie Madeleine est l’épouse de Jésus et la mère de ses enfants. Bien sûr, il est exagéré d’affirmer qu’il existe uniquement ces deux seules explications, absolument inconciliables, mais bien ancrées dans l’esprit des gens. Pourtant, la vraie Marie Madeleine ne correspond à aucune de ces deux descriptions : les évangiles nous apprennent qu’elle a été un des plus importants disciples de Jésus et témoin de sa résurrection.  À ce stade, on peut déjà se poser des questions. Quand date la conception des termes « prostituée repentie » et « épouse de Jésus » en référence à Marie Madeleine ? Qui en est l’auteur et pourquoi ?  Apparemment, les réponses peuvent être simples lorsqu’il est possible de repérer, avec assurance, ceux qui ont le plus contribué à défendre ces idées, car la période historique et les motivations sont connues et relativement claires.  Anticipons le contenu de cet essai et citons déjà deux noms illustres pour l’interprétation de la figure de Marie er Madeleine : le pape Grégoire I , dit le Grand, et le dominicain Jacques de Voragine. Ces deux hommes d’Église, avec des approches et des intentions différentes, ont présenté Marie Madeleine comme une prostituée repentie, une ex pécheresse devenue sainte…LaLégende doréede Jacques de Voragine évoque l’hypothèse selon laquelle Marie de Magdala aurait été l’épouse de Jean l’Évangéliste. D’aucuns

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vont plus loin et avancent que Jean et elle seraient en fait une seule et même personne : Marie de Magdala désignée dans les textes sous l’identité de l’apôtre Jean. Parallèlement, les « chercheurs en histoire alternative » voient une figure féminine dans l’apôtre traditionnellement identifié comme étant Jean, dansLa Cènede Léonard de Vinci.  Marie de Magdala occupe une place centrale dans les ouvrages féministes néognostiques. Leurs auteurs tentent de réécrire l’histoire des débuts de l’Église en se fondant sur ème certains écrits gnostiques qui datent, au plus tôt, du III siècle de l’ère chrétienne. Un certain nombre de textes apocryphes, notamment l’Évangile de Marie, l’Évangile de Thomaset l’Évangile de Philippesont utilisés pour accréditer la thèse du mariage de Marie de Magdala avec Jésus de Nazareth, et l’importance primordiale accordée aux femmes.  Toute cette littérature sera reprise par l’écrivain néo 1 zélandais Michael Baigent et par le romancier américain Dan Brown dans son thriller ésotériqueDa Vinci Code. Il y fait de Marie Madeleine le symbole de la féminité sacrée, en prétendant qu’elle était ellemême le SaintGraal.  Ces interprétations ne sont pas à exclure, mais paraissent trop schématiques. Pour mieux comprendre ces théories et hypothèses, nous procéderons à des enquêtes. Les deux premières investigations de cet ouvrage fourniront au lecteur des renseignements quant à la composition des écrits canoniques et à l’éclosion du courant gnostique. Les investigations trois et quatre mettront en évidence Marie Madeleine dans les évangiles canoniques et apocryphes, ainsi que dans les deux évangiles gnostiques cités par Dan Brown, c’estàdire : l’Évangile selon Philippeet l’Évangile selon Marie.  La cinquième investigation traitera de la conception théologique de Marie Madeleine et la sixième du contexte 1  Il s’est associé aux auteurs Richard Leigh et Henry Lincoln pour écrire deux bestsellers internationaux :L’Énigme Sacrée, Editions Pygmalion, 1983 etLe Message, Editions Pygmalion, 1987.

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