Mon pèlerinage à Rome - Mai et juin 1862
125 pages
Français

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Mon pèlerinage à Rome - Mai et juin 1862 , livre ebook

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Description

MONSEIGNEUR,VOTRE GRANDEUR s’est empressée, avec une sympathique bienveillance, de m’accorder l’autorisation que je lui avais demandée de faire le pèlerinage de Rome et de me donner des lettres de recommandation pour la ville Éternelle. J’ose vous prier, MONSEIGNEUR, d’agréer l’hommage de cette brochure, destinée à perpétuer le souvenir de vos bontés et celui de ma reconnaissance pour le bonheur que vous m’avez procuré.J’ai l’honneur d’être,de VOTRE GRANDEUR,le très-humble et affectionné serviteur en Jésus-Christ,POUPELIER,Chanoine honoraire, desservant de Neuville-sur-Seine.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 2
EAN13 9782346027705
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Claude-Amand-Napoléon Poupelier
Mon pèlerinage à Rome
Mai et juin 1862
A SA GRANDEUR MONSEIGNEUR L’ÉVÊQUE DE TROYES

MONSEIGNEUR,
VOTRE GRANDEUR s’est empressée, avec une sympathique bienveillance, de m’accorder l’autorisation que je lui avais demandée de faire le pèlerinage de Rome et de me donner des lettres de recommandation pour la ville Éternelle. J’ose vous prier, MONSEIGNEUR, d’agréer l’hommage de cette brochure, destinée à perpétuer le souvenir de vos bontés et celui de ma reconnaissance pour le bonheur que vous m’avez procuré.

J’ai l’honneur d’être,
 
de VOTRE GRANDEUR,
 
le très-humble et affectionné serviteur en Jésus-Christ,
 
POUPELIER,
 
Chanoine honoraire, desservant de Neuville-sur-Seine.
AUX HABITANTS DE NEUVILLE-SUR-SEINE,
MES BIEN-AIMÉS PAROISSIENS.

*
* *
Le jour de la Fête-Dieu, 22 Juin 1862

MES BIEN-AIMÉS PAROISSIENS,
En me retrouvant au milieu de vous, après un mois d’absence, laissez-moi vous remercier des bonnes prières que vous avez adressées à Dieu pour mon heureux voyage, et de l’accueil tout cordial et empressé que vous m’avez fait à mon retour au sein de la paroisse. Je n’ai rencontré, depuis trois jours, que des figures amies et des paroissiens tout joyeux de nous revoir, et empressés de nous demander des nouvelles de notre lointain pèlerinage, comme aussi de nous faire part des inquiétudes qu’avait fait, dans le pays, l’absence des nouvelles de l’état dans lequel nous pouvions nous trouver. Oh ! vous aviez bien, tous, compris que mon absence n’était point motivée par de simples affaires de famille ou par une frivole curiosité, et qu’on ne s’expose aux dangers d’un si long voyage que pour des motifs sérieux et surnaturels, celui d’accomplir un grand et solennel pèlerinage, objet constant de nos désirs, le pélerinage au tombeau des Apôtres et le légitime désir de contempler les traits du Vicaire de Jésus-Christ sur la terre, et d’implorer sa bénédiction pour mes chers paroissiens, mes parents et mes amis ; vous nous avez accompagné par vos sympathies, et les Anges de la paroisse m’ont conduit et ramené sain et sauf. Ces marques de bienveillance et d’affection m’ont profondément ému. Je suis heureux de vous en témoigner ma cordiale reconnaissance et de commencer sous d’aussi favorables auspices ma trente-deuxième année de résidence au milieu de vous. Mon bonheur, quelque grand qu’il soit, a cependant été troublé par la perte de deux paroissiens dont je regrette amèrement de n’avoir pu éclairer et consoler les derniers moments. Un digne confrère me remplaçait, heureusement, pour les assister au lit de la mort. Je ne vous avais point quittés, sinon de corps ; et vous m’étiez toujours présents en esprit et sur terre et sur mer. Vous m’accompagniez partout, dans les sanctuaires vénérés de la Ville Éternelle comme auprès de la personne sacrée du Successeur de saint Pierre. Oh ! je l’ai bien prié de vous bénir, vos personnes, vos biens, vos parents et vos amis. Cette bénédiction du Père de la grande famille chrétienne, nous serons mille fois heureux de vous la donner solennellement du haut de la chaire chrétienne, au jour prochain de la première communion de vos enfants. — Vous avez beaucoup désiré que je vous entretinsse des diverses circonstances de notre pèlerinage ; pour satisfaire à vos légitimes empressements, je veux vous donner communication de quelques lettres que j’ai adressées à plusieurs de mes amis, qui me les ont gracieusement remises, pour vous être agréables, et que j’ai un peu complétées pour les rendre plus intéressantes.
Rome, le 26 Mai 1862

MON CHER AMI,
Nous voici enfin arrivés au terme de notre pèlerinage, grâces en soient rendues à Dieu ! Non ce n’est point une illusion, je suis à Rome, je suis, comme toujours, mais plus que jamais, citoyen de la Ville Éternelle, de cette Cité sainte vers laquelle tant de fois depuis mon enfance j’ai dirigé mes pensées, mes désirs, mes affections ; je suis à Rome, le centre de l’unité catholique, la résidence, le siège du Chef suprême de l’Église, du Successeur de saint Pierre, du Vicaire de Jésus-Christ sur la terre. Je suis à Rome, la Rome des Césars, dont les palais ruinés viennent d’apparaître à nos yeux étonnés comme des ruines gigantesques du milieu desquelles je vois se lever la Rome des papes, qu’il nous est donné de contempler, d’étudier, de bénir. Déjà je vois se dresser, sur cette immense forêt de monuments antiques et modernes, le symbole mystérieux et triomphant de ma foi. Non, je ne puis vous exprimer toutes les émotions qui bouleversent mon âme. Je suis à Rome, sur cette terre inondée du sang de tant de martyrs, dans cette enceinte sacrée d’où sont partis tous ces héros païens qui marchaient à la conquête du monde, dont les noms dorment dans la poussière de leurs tombeaux, sauvés de l’oubli par la munificence de ces héros chrétiens qui, sous la bannière du Christ, marchaient aussi à la conquête du monde, mais du monde des âmes, des intelligences, à la civilisation du genre humain....
Pardonnez-moi, mon cher ami, mes élans d’amour vers la cité du pauvre pêcheur de Galilée ; je suis sous l’impression du sentiment de bonheur que me fait éprouver mon entrée dans la ville.
Vous désirez savoir comment je me suis trouvé en voyage ; j’ai hâte de satisfaire votre amicale curiosité : Le 22 mai, après avoir dit, le matin, la sainte Messe à la chapelle de Sainte-Philomène et m’être recommandé à saint Joseph et aux saints Anges de la paroisse, je montais en voiture à quatre heures du soir. En passant à Mussy, j’obtins du conducteur dix minutes d’arrêt pour donner avis de mon départ à mon digne ami l’abbé Perrin et me recommander à ses prières et à celles de nos amis communs. Arrivé à six heures du soir à Châtillon-sur-Seine, j’allai saluer quelques amis et leur faire part de la faveur qui m’était accordée. Je les quittais à huit heures pour monter dans le courrier de Montbard, où nous arrivâmes à onze heures du soir. Une heure après, je prenais place dans l’express qui nous rendit à Dijon, où je rencontrai déjà plusieurs ecclésiastiques qui se dirigeaient, comme moi, vers la Ville Éternelle. Une communauté de pensées et de sentiments amena bien vite entre nous une communauté de sympathies qui nous fit goûter une grande joie de nous rencontrer sur le chemin de Rome. Monseigneur l’Évêque de Beauvais et celui de Saint-Jean-de-Maurienne, accompagnés de quelques prêtres de leurs diocèses, m’ayant reconnu comme un pélerin de la Ville Sainte, s’empressèrent, avec une cordialité dont je suis heureux de leur témoigner ma publique reconnaissance, de m’adopter comme compagnon de voyage. Me trouvant en si bonne compagnie, j’augurai bien du voyage. En arrivant à Lyon, notre petite caravane commença à grossir, et nous fûmes enchantés de nous trouver en si grand nombre dans le même convoi qui devait, par les voies rapides, nous transporter à Marseille, sur les bords de la mer.
Nous avions un si grand désir d’arriver au but de notre pèlerinage, que, pour la première fois, je passai à Lyon sans m’arrêter à Notre-Dame-de-Fourvières, dont la gracieuse image, comme un reflet d’espérance, nous apparut dans le lointain. Ce fut pour nous tous comme une douce vision qui provoqua dans chacun de nous le sentiment de la confiance et de la prière. Nous récitâmes le chapelet en toute hâte pour saluer notre bonne Mère.
Mais déjà le rail-way nous emportait sur ses ailes de feu loin de la cité des Pothin et des Irénée ; nous avions jeté un coup-d’œil rapide sur la cathédrale de Vienne, la seule digne de ce nom dans le midi de la France. La rapidité de notre course secondait nos désirs, mais il faut avouer que rien n’est moins intéressant que ces voyages à vol d’oiseau, qui ne vous donnent ni le temps de contempler la beauté des paysages, ni celui de poser votre pied sur une terre, dans une ville ou dans un

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