Notre Père
39 pages
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Notre Père , livre ebook

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Description

Ce livre est né d’une série d’introductions bibliques, données pendant les rencontres intercontinentales de jeunes à Taizé.


Il tente d’approfondir le mystère du Notre Père en creusant l’une après l’autre toutes les phrases de cette prière de Jésus. On y découvre sous des apparences ordinaires, sous des expressions d’origines juive et biblique, quelque chose d’unique, comme une plongée dans la vie intime de Dieu.


Une prière dans laquelle nous n’aurons jamais fini de puiser des trésors d’Évangile. Une prière capable d’alimenter, pendant toute la vie, un pèlerinage de confiance sur la terre.


Cette nouvelle édition comporte un chapitre supplémentaire sur la doxologie « Car c’est à toi qu’appartiennent le Règne, la Puissance et la Gloire... »

Informations

Publié par
Nombre de lectures 9
EAN13 9782850403538
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Frère John, de Taizé
Notre Père…
un itinéraire biblique
nouvelle édition augmentée
Les Presses de Taizé
 
 
 
 
 
Couverture : Vitrail représentant Isaac
(original à l’église de la Réconciliation, Taizé).
© Ateliers et Presses de Taizé,
71250 Taizé, France 1991, 2012
ISBN 978 285040 353 8
DU MÊME AUTEUR :
Le chemin de Dieu.
Étude biblique sur la foi comme pèlerinage
(Les Presses de Taizé, 1983, 1990)
Le chemin du Christ.
Le pèlerinage de la foi dans le Nouveau Testament
(Les Presses de Taizé, 1987)
La Nouveauté et l’Esprit.
Introductions bibliques
(Brepols & Taizé, 1994)
L’aventure de la sainteté.
Fondements bibliques et perspectives actuelles
(Les Presses de Taizé, 1997)
Tout près de la source.
Jésus et la Samaritaine
(Les Presses de Taizé, 1999)
Vers une terre de liberté.
Une relecture des dix commandements
(Les Presses de Taizé, 2002)
Je suis le Commencement et la Fin.
Récits bibliques de création et visions de l’accomplissement
(Les Presses de Taizé, 2007)
Une multitude d’amis.
Réimaginer l’Église chrétienne à l’heure de la mondialisation
(Les Presses de Taizé, 2011)
« Apprends-nous à prier »
(Lc 11, 1)
Q uand l’Église chrétienne était encore dans son enfance, un de ses responsables écrivait à des nouveaux baptisés. Dans sa lettre, il les encourage à pratiquer toujours l’amour fraternel, pierre de touche de la vie nouvelle dans laquelle ils sont entrés. Ensuite, il compare leur baptême à une nouvelle naissance :
Vous avez été engendrés à nouveau par une semence non pas corruptible mais incorruptible, par la parole de Dieu vivante et permanente. (1 P 1, 23)
Un peu plus loin, poursuivant la même image, il leur indique le chemin à suivre :
Comme des enfants nouveau-nés, désirez le lait pur de la parole, afin que, par lui, vous grandissiez vers le salut. (1 P 2, 2)
La vie chrétienne comme une semence d’Évangile plantée en nous, principe d’une existence nouvelle qui porte des fruits d’amour. En vue de cela, une condition: nourrir cette semence pour permettre sa croissance. Ainsi la véritable question posée au croyant n’est pas « comment puis-je accomplir de grandes œuvres dans mon existence ? » mais plutôt « comment alimenter la semence d’Évangile déposée en moi, la vie de l’Esprit, pour qu’elle grandisse et porte des fruits ? » En d’autres termes, c’est la question des sources de la foi, de la vie intérieure : qu’est-ce qui nous permet de reprendre toujours un nouvel élan ?
Parmi ces sources, et de manière éminente, nous trouvons la prière. C’est le moment où nous nous mettons consciemment et volontairement en présence de Dieu. On peut dire que la prière est l’acte par lequel l’être humain exprime son identité de croyant en pleine connaissance de cause : celui qui prie se définit implicitement comme quelqu’un qui n’a pas son centre en lui-même, qui vient à Dieu les mains grandes ouvertes. Certes, Dieu est toujours là, nous voulons toujours vivre de lui et pour lui. Mais l’oubli fait partie de la condition humaine et la multitude des préoccupations conduit forcément à la dispersion. Aussi, ces moments où nous nous arrêtons pour nous occuper seulement de « l’unique essentiel » (cf. Lc 10, 42) sont-ils indispensables.
Mais comment prier ? Question vitale dont on n’est jamais quitte, tant il est vrai que la prière ne nous appartient pas. C’est un vaste univers dont une vie entière suffit à peine pour y donner quelques coups de sonde. Si les méthodes et les conseils ne manquent pas, force est de constater qu’ils nous laissent pratiquement toujours sur notre faim, parce qu’ils n’abordent pas la question en profondeur.
La question de la prière en évoque aussitôt une autre, non moins essentielle : mais qui est Dieu ? Effectivement, si la prière est par définition une relation avec cet Autre que nous nommons Dieu, elle variera selon notre manière de le concevoir. Dieu est-il un tyran jaloux de ma liberté, par exemple, ou bien un maître d’école soucieux de perfection, ou est-il par contre quelqu’un qui m’aime tel que je suis et qui veut me combler de ses dons ? La façon dont nous concevons Dieu est inévitablement liée à une façon particulière de prier.
À ces deux questions, « qui est Dieu ? » et « comment prier ? » de multiples réponses sont ainsi possibles. Si chacun peut donner sa réponse personnelle, il y a également des réponses collectives et historiques, apportées par les grandes religions du monde. Pour sa part, le chrétien ne saura pas se contenter d’une réponse purement individuelle. Il se sait membre d’une communauté de foi qui traverse les siècles et il s’appuie alors non seulement sur ses lumières personnelles mais sur la foi de tout le peuple de Dieu depuis Abraham, Moïse et les prophètes d’Israël ; il suit les traces des apôtres et des disciples de Jésus le Christ.
La foi de ce peuple a été transmise d’une génération à la suivante, par une tradition vivante. Des hommes inspirés l’ont mise par écrit dans des livres qui composent ce que nous nommons la Bible. En méditant les livres bibliques, le croyant voit se dessiner, à travers une histoire millénaire, le visage de son Dieu et les traits du vis-à-vis que Dieu désire.
Le chrétien sait également que, dans la Bible, tout n’est pas sur le même plan. Au centre, il entrevoit la figure du Christ Jésus, dont la vie, la mort et la résurrection révèlent le fond du cœur de Dieu. C’est cette figure, dont la venue était préparée depuis les origines et qui demeure vivante dans la communauté qui porte son nom, qui fait pour lui l’unité de toute la Bible.
Il est donc significatif qu’un jour, au cours de sa vie terrestre, les disciples de Jésus lui aient posé la question qui nous occupe :
Et il advint, comme il était quelque part à prier, quand il eut cessé, qu’un de ses disciples lui dit : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean l’a appris à ses disciples. » (Lc 11, 1)
D’abord, il y a quelque chose de très simple ici qui mérite d’être mis en lumière. Jésus priait. Nous sommes habitués à considérer Jésus, le « Fils bien-aimé » (Mc 1, 11), comme quelqu’un qui vivait toujours dans une communion naturelle et spontanée avec Dieu. Il est d’autant plus frappant, alors, de constater qu’au cours de son existence terrestre, Jésus prenait toujours le temps de s’arrêter pour entrer concrètement dans l’intimité divine, dans un seul-à-seul avec Dieu.
Ensuite, que signifie au juste la question du disciple ? D’abord il regarde Jésus, ensuite il dit : « Apprends-nous à prier. » Les apôtres étaient des Juifs et donc, pour eux, la prière était partie intégrante de la vie. Ils connaissaient des prières pour toutes sortes d’occasions: prières du matin et du soir, bénédictions du repas, et ainsi de suite. Mais ici, ils demandent autre chose. Ils veulent connaître la prière de Jésus, être introduits dans la relation particulière qu’il a, lui, avec Dieu. Ils veulent une prière qui récapitule en quelque sorte le message spécifique de Jésus et qui leur convienne en tant que ses disciples. Jésus répond alors à leur souhait en leur apprenant le Notre Père (Lc 11, 2-4 ; Mt 6, 9-13).
On peut comprendre ainsi pourquoi, depuis le début du III e siècle au moins (Tertullien), cette prière de Jésus a été vue comme un résumé de tout l’Évangile. Et pourtant, en la lisant, comment ne pas être frappé par deux choses : sa grande simplicité d’abord – c’est presque une prière d’enfant – et deuxièmement, le fait qu’à peu près toutes les expressions sont caractéristiques de la prière juive avec ses racines dans les Écritures hébraïques, ce que les chrétiens appellent l’Ancien Testament. Ces deux constatations risquent de nous occulter la nouveauté et la force de cette prière.
Cependant, d’un autre point de vue, nous avons ici quelque chose d’analogue au mystère de l’Incarnation. Lorsque Jésus de Nazareth parcourait les villages de la Palestine voici deux mille ans, pour beaucoup de ses contemporains il ne sortait pas foncièrement des catégories habituelles. Un rabbin impressionnant, voire génial, un guérisseur ou faiseur de miracles… Un grand homme, peut-être, mais somme tout un homme comme nous. Seuls ceux qui prenaient le temps de le suivre en réponse à un appel qui touchait le fond de leur âme étaient amenés lentement à découvrir quelque chose de son mystère p

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