Opinions des habitants de la cité vertueuse (Al-Arâ’)
418 pages
Français

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Opinions des habitants de la cité vertueuse (Al-Arâ’) , livre ebook

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Description

De même que le membre gouvernant dans le corps est naturellement le plus parfait et le plus achevé de tous, en lui-même et en ce qui lui est relatif, et qu’il a le meilleur de tout ce qui lui est commun avec les autres ; et de même qu’il y a au-dessous de lui d’autres organes qui gouvernent ceux qui leur sont inférieurs et dont le gouvernement est différent de celui du premier puisque, étant, à leur tour, sous le gouvernement de celui-ci, ils sont à la fois gouvernants et gouvernés ; de même le gouvernant de la cité est la partie la plus parfaite de celle-ci en ce qui lui est propre, et est le meilleur en tout ce qui lui est commun avec les autres. Au-dessous de lui, sont des gens qu’il gouverne et qui en gouvernent d’autres.Aussi, pour légitimer ce modèle par le témoignage de la nature, le faylasûf présente-t-il, d’abord, une psychologie ou théorie de l’âme et de ses « puissances », inspirée d’Aristote et entièrement fondée sur la hiérarchie des fonctions psychiques ; puis, une théorie du vivant ou physiologie, inspirée aussi bien d’Aristote que d’Hérophile et Erasistrate, et entièrement allouée à montrer la supériorité des organes les uns sur les autres et leur coopération, chacun à son niveau, à la vie de l’organisme. Ainsi, selon son rang dans l’échelle sociale, chaque habitant de la « cité vertueuse » doit-il effectuer au mieux la tâche qui lui incombe et se conformer à la ligne fixée pour tous par « le gouvernant vertueux ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 octobre 2015
Nombre de lectures 7
EAN13 9782841617395
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1080€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Dar Albouraq
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77330 Ozoir-la-Ferrière
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E-mail : librairie11@albouraq.com
Site Web : www.albouraq.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous les pays à l’Éditeur.
1432-2011
ISBN 978-2-84161-512-4 // EAN 9782841615124
Abû Nasr al-Fârâbî I
Opinions des habitants de la cité vertueuse
Al-Arâ’
Texte, traduction critique et commentaire par Amor Cherni
A si chérif
L’humanité est pour les hommes un tel lien ; ils doivent vivre en paix pour la cause de l’humanité. Al-Arâ’ , Nâdir, p. 164.
Editions et abréviations
Les œuvres d’al-Fârâbî évoquées dans ce volume sont citées dans les éditions et sous les abréviations suivantes :
Kitâb ârâ’ ahl al-madîna al-fâdhila , éd. Albert Nasri Nâdir, Beyrouth, Dâr al-Machreq, 8° éd., 2002 ; – Opinions des habitants de la cité vertueuse ( al-Arâ’ ).
Kitâb as-siyâsa al-madaniyya al-mulaqqab bi-mabâdi’ al-mawjûdât , édition Fawzî Mitri Najjar, Beyrouth, Dâr al-Machreq, 2° éd. 1993 ; – La politique civile ou principes des existants ( al-Mabâdi’ ).
Kitâb al-Milla , édition de Muhsin Mahdi, Dâr al-Machrek, 3° édition, Beyrouth, 2001 ; – Le livre de la Milla ( al-Milla ).
Kitâb al-Jam‘ bayna ra’yay al-hakîmayn , éd. Albert Nasri Nâdir, Beyrouth, Dâr al-Machreq, 5° éd., 2001 ; – Le livre de l’accord entre les opinions des deux sages ( al-jam‘ ).
Fusûl muntaza‘a , édition Fawzî Mitri Najjar, Beyrouth, Dâr al-Machreq, 2° éd. 1993 ; – Fragments extraits ( Fusûl ).
Kitâb at-tanbîh ‘ala sabîl as-sa‘âda , éd. Ja‘far al-Yâssin, Beyrouth, Dâr al-Manhil, 2° éd. 1987 ; – Avertissement à propos de la voie du bonheur ( Tanbîh ).
Al-Hurûf , édition de Muhsin Mahdi, Dâr al-Machrek, 3° édition, Beyrouth, 2004 ; – Les Lettres ( al-Hurûf ).
Les œuvres de Platon sont citées dans la traduction E. Chambry, chez Garnier-Flammarion, à Paris, à l’exception de la République , qui l’est dans la traduction Baccou, chez les mêmes éditeurs.
Les œuvres d’Aristote sont citées dans la traduction de J. Tricot, chez J. Vrin, à Paris. Des exceptions sont cependant à signaler, qui concernent la Physique , le De partibus animalium et le De generatione animalium dont les traductions et les éditions sont indiquées en son lieu.
Enfin, les Ennéades de Plotin sont citées dans la traduction E. Bréhier, chez les Belles Lettres, à Paris, 3° éd., 1960.
Introduction
L’ouvrage d’Abû Nasr al-Fârâbî, connu sous le titre Opinions des habitants de la cité vertueuse (que nous citons sous l’abréviation d’ al-Arâ’ ou Les Opinons ) est l’écrit le plus complet de cet auteur. Il représente l’essentiel de sa philosophie, dont les autres ouvrages développent tel ou tel aspect, telle ou telle séquence. Il comporte une théorie du Premier (l’être suprême), une théorie de l’univers (le monde supralunaire et le monde sublunaire), une autre de l’homme en tant que corps, laquelle se développe en une théorie du vivant, et en tant qu’âme (avec un classement et une étude de ses « puissances » et de leurs fonctions) et, enfin, une théorie de la société, axée sur la politique et le mode de gouvernement des cités et des « nations ». On peut donc le considérer comme l’exposé systématique de ce qu’il est possible d’appeler le système de l’auteur, lequel système repose sur une hiérarchie rigoureuse, commandée par des valeurs morales strictes, allant de ce qui est « le plus noble » à ce qui l’est le moins, et régie par le degré d’autosuffisance (αύτάρκεια) ou de dépendance de chaque être ou de chaque degré d’être à l’égard du reste.
Pour ne pas alourdir ce volume, nous nous abstiendrons de donner une analyse détaillée de la pensée de son auteur. Nous tenterons, dans notre commentaire, d’en fixer les idées essentielles et d’élucider celles qui nous sembleront poser problème. Nous en donnerons plus de détails dans nos présentations des traités qui suivront et nous nous proposons de reprendre ailleurs l’étude globale et synthétique de cette pensée. Nous nous contenterons donc ici d’une brève notice dont le but est de faciliter la lecture de cet écrit, sans s’y substituer.
Le commencement en est consacré au Premier que l’auteur définit comme « cause première » et dont il analyse avec force détails les attributs essentiels : unicité, causalité, perfection, indivisibilité, éternité, science, sagesse, etc. Il s’agit donc, pour le faylasûf , de construire le concept d’un être absolument transcendant et absolument singulier, un être unique et intangible qui, dans son entière solitude et son total solipsisme, se désintéresse de tout ce qui n’est pas lui et se contente de se penser lui-même ; mais qui, en se pensant, pense l’être dans sa totalité. En outre, comme son existence est coextensive à son essence et comme son existence n’est rien autre chose que sa pensée, en se pensant, il pense tout ce qui provient de lui, et en existant il est à l’origine de tout ce qui existe. Il est donc la cause première de tout ce qui est, mais sans aucune intervention de sa part ; car il faut surtout se garder de le penser comme cause efficiente, du moins à l’égard de tout ce qui dépend de lui. S’il est à son propre égard une causa sui , il représente incontestablement à l’égard du reste des êtres une cause finale et apparaît, le plus clairement, comme « le premier aimé » et « le premier désiré » ;–ce qui n’est pas sans rappeler le πρῶτον ὀρεκτόν d’Aristote.
Le second moment de l’ouvrage est alloué à ce que l’auteur appelle précisément les Seconds et à ce qui en provient. Il s’agit, selon la terminologie d’Aristote reprise par l’auteur, de « choses séparées », ou d’« intellects en acte », c’est-à-dire d’esprits purs et « exempts de toute matière ». Ces Seconds sont au nombre de neuf, auxquels s’ajoute un autre « être séparé » ou un autre « intellect en acte », d’un statut tout à fait particulier, appelé « Intellect agent ». Des Seconds, l’auteur déduit leur propre existence et celle des « corps célestes » selon le célèbre mouvement de procession, placé sous le patronage du concept d’ émanation de Plotin. Le schéma est à peu près le suivant : pour émaner du Premier, chacun des Seconds pense le Premier et pense sa propre essence. De ce qu’il pense du Premier, résulte un autre Second (jusqu’au onzième qui est l’Intellect agent) et de ce qu’il pense de son essence, résulte un corps céleste. Ainsi, chacun de ces intellects en acte est responsable d’un corps céleste : le second du premier ciel (concept étranger à Aristote), le troisième du ciel des fixes, le quatrième de Saturne, le cinquième de Jupiter, le sixième de Mars, le septième du Soleil, le huitième de Vénus, le neuvième de Mercure et le dixième de la Lune. Celle-ci est, comme chez Aristote, la limite entre le supralunaire, ou monde de l’éternité, et le sublunaire, ou monde de la génération et de la corruption. Mais, précisément à cette limite, se situe l’Intellect agent ; –intellect en acte, lui aussi, dont ne résulte aucun « corps céleste », mais dont l’action est tournée vers le monde sublunaire et, en particulier, vers les affaires humaines.
De la sorte, le monde sublunaire se trouve mis sous la double influence des corps célestes et de l’Intellect agent

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