Poèmes d Edgar Allan Poe
115 pages
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Poèmes d'Edgar Allan Poe , livre ebook

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Description

Edgar Poe, généralement bien connu du grand public francophone pour ses récits fantastiques, les "Histoires extraordinaires", l’est un peu moins pour ses poèmes qui ont pourtant été traduits à de nombreuses reprises, parfois par les plus grands poètes français.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mars 2012
Nombre de lectures 6
EAN13 9782748379952
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Poèmes d'Edgar Allan Poe
Edgar Allan Poe
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Poèmes d'Edgar Allan Poe
Sommaire
Avant-propos
La première fois que j’ai ouvert un livre de lui, j’ai vu, avec épouvante et ravissement, non seulement des sujets rêvés par moi, mais des PHRASES pensées par moi.
Charles Baudelaire
C’est avec un sentiment étrange que je livre aux lecteurs cette traduction des Poèmes de Poe, menant ainsi à leur aboutissement des recherches qui se sont – de façon certes discontinue – poursuivies durant plusieurs années.
Avec cette impression d’étrangeté résonne peut-être le dernier écho des interrogations qui furent les miennes, dans les premiers temps, sur le bien-fondé d’une pareille tentative. En effet, la présente traduction n’est pas la première et succède aux réalisations des auteurs les plus prestigieux : faut-il même le rappeler ? J’ai cependant la faiblesse de penser qu’elle n’est pas inutile, car plus qu’au strict respect de la lettre des textes (qui implique assez inévitablement une traduction en prose poétique), plus qu’à l’observance systématique de la rime ou de l’assonance (qui amène, d’une façon également peu évitable, le traducteur à s’écarter largement de la signification – ou des significations – des poèmes initiaux), j’ai essayé de m’attacher au rythme de ces textes ; j’ai voulu réaliser une traduction elle-même poétique quant au fond – au plus proche de la poésie de Poe en ce qu’elle peut signifier – et quant à la forme qui, même s’agissant de vers blancs (ce qui est souvent le cas ici), appelle une lecture généralement conforme aux règles de diction du vers français. Que l’on ne voie dans cette démarche nul fétichisme du vers, fût-il non rimé, mais tout simplement la volonté de traduire des vers anglais en vers français dans le respect de la structure des vers en chacune des deux langues, dans le respect du message de l’auteur.
Voilà bien dix ou quinze années que me vinrent à l’esprit quelques vers français qui pouvaient se prêter à une association, fût-elle lointaine, avec Le Corbeau. Le temps passa. Au début de 2003, je reçus le numéro trimestriel du Coin de table, cette belle revue qui honore la poésie et que la poésie honore. Il s’y trouvait divers traducteurs exposant chacun sa manière de résoudre ce problème de la traduction poétique, cette gageure pareille à un système d’équations dont, trop souvent, les coefficients rendraient la solution impossible. Parmi une grande richesse de propos j’y glanai l’idée, illustrée par des exemples qui en donnaient une concrétisation généralement très convaincante, qu’il était possible de traduire les poètes étrangers en vers français, plus ou moins réguliers certes, mais en vers. Et je m’efforçai donc à versifier cet inexorable Corbeau , dont depuis tant d’années m’avaient fasciné les yeux brillants… le savait-il, ce corbeau bien réel qui vint à ma fenêtre alors que je méditais ?
Mes premières réalisations une fois publiées dans La lettre de Jean Hautepierre, que je diffusais alors, je trouvai des encouragements dans une recension du Coin de table, des encouragements encore dans diverses lettres de lecteurs, auxquels M. Henri Suhamy (auteur d’une Versification anglaise unique dans l’édition française à ma connaissance, unique surtout par son alliance d’érudition, de simplicité et d’humour) voulut bien ajouter d’abondants et précieux commentaires.
En chemin, bien des hésitations m’avaient montré à quel point, pour que l’acte de traduire ait tout simplement un sens, il convient de rendre au mieux la parole de l’auteur en restituant dans un langage autre que le sien les sens, les rythmes, les sonorités qu’il déploie ; que ce faisant, il convient de rester fidèle à celui dont l’on n’est que le serviteur tout en ne pouvant, tout en ne devant se détacher absolument de son style propre : sinon, comment se mêlerait-on d’écrire des vers qui visent à prêter au créateur leur voix sans nul doute imparfaite, mais sincère ? De façon plus profonde, j’aime à penser que le poète a été le premier traducteur, le traducteur suprême, en ce qu’il a révélé dans son langage humain un aspect particulier de la Beauté – lui donnant, par cette opération, un caractère suprahumain qui me fit un jour qualifier la poésie de langage au-dessus du langage. Puis le traducteur (au sens habituel de ce mot) réalise une seconde traduction, d’où la nécessité pour lui de garder toujours à l’esprit l’existence du texte originel, non-écrit, existant peut-être de toute éternité dans le pur univers des Idées, pour tenter de restituer, plus que les mots eux-mêmes, l’impression éprouvée par le lecteur en la langue initiale – avec tous les risques de déperdition de force et de contenu poétique qu’une telle transposition implique, que l’on adhère ou non à une vision aussi platonicienne. Ainsi me suis-je forgé la conviction, d’ailleurs à peu près universellement admise, que l’on ne peut traduire la poésie que vers sa langue maternelle ; mais, à mon sens cette fois, on ne peut espérer restituer ne fût-ce qu’une parcelle de l’œuvre originale qu’à la condition de ressentir avec son auteur quelque proximité – proximité non certes forcément par le génie, l’ampleur de l’expression ou de la vision du monde ! mais entendue, tout simplement, comme une aptitude particulière à entrer de plain-pied dans son univers, de par cette délicate alchimie suivant laquelle chacun de nous se découvre plus sensible à tel ou tel de ces magiciens qui, de loin en loin, d’âges en âges, s’en vont par les temps et les lieux.
Magique ne signifie pas inutilement obscur. Bien que ce recueil ne constitue pas une édition critique au sens universitaire du terme, il m’a paru nécessaire d’apporter, sous la forme de courtes notes, quelques éclaircissements factuels sur le sens de tel terme ou de tel vers. Poe, d’ailleurs, avait lui-même annoté plusieurs de ses poèmes, et c’est donc en toute fidélité à cette démarche que j’ai voulu éviter, au lecteur qui ne serait pas familier avec sa biographie, ses références littéraires ou les grands thèmes qui sous-tendent son œuvre, des interrogations qui troubleraient la lecture plus encore que la consultation de brefs commentaires ; des confusions qui, lorsqu’elles naissent de l’incompréhension, n’ont pas grand’chose à voir avec cette beauté floue, cette beauté vague souvent si chère à la véritable expression poétique. Afin de ne pas alourdir la présentation des poèmes, ces notes figurent à la fin du présent recueil ; une telle présentation ne devrait pas représenter une gêne pour le lecteur, car je les ai voulues les moins volumineuses possible.
C’est que l’on a affaire, avec la poésie d’Edgar Poe, à une œuvre chatoyante, étrange, complexe, multiforme, souvent et longtemps jugée peu intelligible s’agissant de certains poèmes – et ce en dépit de la rigueur de sa forme : que l’on pense à Al Aaraaf, au Silence, aux Stances… Quant au Pays du Rêve, il cache, sous une apparente simplicité, des considérations complexes sur la destinée humaine. Dans cette multiplicité de l’œuvre, il se trouve bien des sources de réflexion pour qui voudrait théoriser la personnalité du poète : l’homme des excès dont on a si malignement exagéré l’ampleur, le nageur de grande classe, le soldat et l’élève-officier, l’entrepreneur de presse… Mais toujours fils d’un mauvais astre que poursuivit le grand Désastre, et cependant toujours resurgissant, échafaudant et concrétisant les projets les plus divers jusqu’à la catastrophe finale. Contrairement à ce que l’on veut croire par commodité, par esprit de petit confort, le poète n’est pas forcément gentil : Rimbaud, Camoëns, Agrippa d’Aubigné… Rudes gaillards, rudes massacreurs parfois que ces gens ! Poe vécut une existence moins aventureuse que ces trois autres grands ; homme d’action néanmoins, indiscutablement il le fut. Sa poésie, souvent passionnée bien qu’il fût hostile aux empiétements de la passion sur l’art, est à ses plus hauts sommets une poésie de passion froide, objective, où se dessine avec rigueur, avec méthode, le pressentiment de la ruine finale. Ceci, il le théorisa dans sa Genèse d’un poème : mais ne voulut-il pas alors, dans un geste provocateur, mettre en équation une démarche qu’en réalité il avait accomplie sous la dictée impérieuse de son tempérament absolument hors du commun ? Poe, homme de rêverie, de morne rêverie, de rigueur et d’action, qui se projette hors de lui-même (j’entends, hors de sa vocation profonde) par périodes (et ces périodes l’épuisent), afin de faire face à la vie… Qui comprendra le mieux cette coexistence dans un seul homme de contraires apparents, sinon celui, ami du Beau, acteur et créateur du Beau, qui doit chaque jour descendre dans l’arène la plus obscure et lutter, et recommencer ? Chaque poète résout (ou ne résout pas, et en meurt) cette contradiction à sa manière : Mallarmé et sa classe remplie d’ingrats élèves, Baudelaire et sa lutte incessante avec son curateur, Pessoa coincé dans son étroit bureau lisboète…
C’est aussi que contrairement aux apparences, l’œuvre de Poe forme un tout cohérent ; un système dont on a pu soutenir, avec quelque apparence de raison, que la clef de voûte se trouverait dans Eurêka, ce fascinant texte mi-didactique mi-poétique, à la fois rigoureux et pleinement visionnaire, où Poe expose sa conception de l’origine et du destin de l’Univers… Il est manifeste en tout cas que des thèmes récurrents, voire obsessionnels, apparaissent à la confrontation de ses poèmes entre eux, mais aussi de ses poèmes avec ses contes, des un

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