Reliques de la passion du christ
102 pages
Français

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Reliques de la passion du christ , livre ebook

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Description

Dans de prestigieux sanctuaires catholiques sont conservées les grandes reliques de la Passion. A Sainte Croix de Jérusalem, à Rome, sont exposés des fragments et des clous de la croix et le titulus crucis, à Notre Dame de Paris la couronne d'épines et des clous de la croix, à la cathédrale Saint Jean-Baptiste de Turin le saint suaire. Ces reliques sont proposées à la vénération des fidèles. Ce livre retrace leur histoire.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 35
EAN13 9782296497856
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les reliques de la Passion du Christ Histoire et spiritualité
Religions et Spiritualité
dirigée par Richard Moreau,
Professeur émérite à l'Université de Paris XII
et André Thayse,
Professeur émérite à l'Université de Louvain

La collection Religions et Spiritualité rassemble divers types d’ouvrages : des études et des débats sur les grandes questions fondamentales qui se posent à l’homme, des biographies, des textes inédits ou des réimpressions de livres anciens ou méconnus.
La collection est ouverte à toutes les grandes religions et au dialogue inter-religieux.

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Philippe Beitia




Les reliques de la Passion du Christ
Histoire et spiritualité











L’Harmattan
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-99138-5
EAN : 9782296991385
Introduction
Les récits des évangiles rapportent longuement la Passion de Jésus ainsi que ses apparitions aux disciples après sa résurrection d’entre les morts. Ils mentionnent les instruments qui ont servi à son supplice, à sa mort et à son ensevelissement : la colonne de la flagellation, la couronne d’épines, la croix, les clous, le titulus crucis — c’est à dire la pancarte rédigée par Pilate indiquant le motif de sa condamnation —, la lance avec laquelle le soldat à transpercé son côté, le linceul dans lequel il a été enseveli. On les appelle les grandes reliques de la Passion 1 .
Il faudra attendre plusieurs siècles pour que l’on reparle des instruments de la Passion dans l’ancienne littérature chrétienne. Il sera question de la découverte de la croix, des clous et du titulus à Jérusalem dans le contexte de l’édification des basiliques du Martyrium et de l’ Anastasis sur le Golgotha et autour du tombeau du Christ par l’empereur Constantin. D’autres reliques de la Passion seront mentionnées plus tard. Elles seront partagées entre Jérusalem, Rome et Constantinople. La capitale de l’Empire d’Orient gardera jusqu’à sa chute en 1204 de nombreux souvenirs des souffrances du Seigneur. Beaucoup de princes la jalouseront.
Dès l’époque de la Paix de l’Église (313), les reliques du Christ et celles des martyrs acquièrent des fonctions non seulement dans la vie spirituelle mais aussi dans la vie sociale et politique. Elles passent pour opérer des miracles bénéfiques à la communauté en écartant les calamités, en favorisant la paix et en suscitant la prospérité matérielle. D’où leur importance aux yeux des princes chrétiens 2 . Quelques reliques de la Passion seront reçues en Gaule à l’époque mérovingienne et carolingienne. La couronne d’épines, des clous, un morceau du bois de la croix seront remis par l’empereur de Constantinople au roi saint Louis, en échange d’une importante aide financière. Certains souvenirs de la mort du Christ seront détruits lors de la Révolution français, dans les années 1791 - 1793.
La découverte des reliques de la Passion est entourée d’une certaine obscurité. On n’en connaît pas les circonstances avec certitude. Divers diocèses et communautés religieuses vont vouloir en avoir. Il leur en sera cédé des parcelles mais on fera aussi des reliques par contact. On fera toucher le clou de la croix à un clou ordinaire. Ou bien, on rajoutera un peu de limaille du premier lorsqu’on confectionnera le second que l’on considérera désormais comme relique. On a du faire de même avec des épines ayant touché celles dont Jésus a été couronné.
On va également représenter les reliques de la Passion. À Cadouin, dans le sud du Périgord, on a vénéré durant huit cents ans un suaire. On pensait que c’était celui où le corps de Jésus avait reposé. En 1934, l’évêque fait déchiffrer les inscriptions qui y sont brodées : elles chantent la gloire d’un Emir du XI e siècle ! Ce linge a dû être rapporté des croisades. Il a sûrement servi de linge liturgique pour représenter le linceul pendant les fêtes de Pâques…et a été considéré comme tel ! Il en est allé de même à Besançon où l’on a vénéré jusqu’à la Révolution un Saint Suaire portant l’effigie du crucifié. Son authenticité faisait déjà l’objet de vifs débats au XVIII e siècle. Aussi, est–ce sans regret qu’il sera détruit en 1794 : on considérait que c’était un faux. Ces pratiques, qui nous étonnent aujourd’hui, permettaient, en l’absence de reliques de la Passion, de contempler le mystère du Christ mort et ressuscité.
Car les reliques de la Passion ne doivent pas être considérées en elles–mêmes. Elles doivent orienter notre cœur, notre esprit et notre existence vers le Seigneur mort sur la croix et ressuscité pour notre vie. C’est le but de cet article. Il présentera l’histoire des grandes reliques de la Passion, considérées et vénérées comme telles par l’Église. Nous approfondirons les aspects du mystère rédempteur qu’elles suggèrent pour que notre vie en soit transformée.
1 Nous reprenons, dans cette étude, un article que nous avons publié et que nous avons augmenté. On pourra aussi se référer au livre de Charles ROHAULT de FLEURY, Mémoire sur les instruments de la Passion de Notre Seigneur Jésus–Christ , Librairie liturgique catholique L. Lesort, Paris, 1870 et à celui de Daniel RAFFARD de BRIENNE, Dictionnaire des reliques de la Passion , éditions de Paris, Versailles, 2006.
2 Sur cette question, on pourra lire avec fruit l’ouvrage d’Edina BOZOKY, La politique des reliques de Constantin à Saint Louis , Beauchesne, Paris, 2006.
1 La colonne de la flagellation
Pilate, voulant contenter la foule, relâche Barabbas. Et, après avoir fait flageller Jésus, il le livre pour être crucifié ( Mc . 15, 15).
1. La colonne de la flagellation
Les premières mentions de la colonne de la flagellation se trouvent dans des récits de pèlerins de Terre sainte du IV e siècle. Un chrétien de Bordeaux l’a vue en 333 dans les ruines de la maison du grand prêtre Caïphe, située sur le Mont Sion, à Jérusalem 3 . Elle sera ensuite transportée dans l’église située sur cette même colline 4 . Il en est aussi question dans le Journal de voyage d’une chrétienne du nom d’Égérie. Décrivant les célébrations pascales à Jérusalem dans les années 380, elle note que le Vendredi saint, avant le lever du soleil, tous s’en vont avec ferveur prier à Sion devant la colonne contre laquelle le Seigneur fut flagellé 5 . En 385, Paula, membre de l’une des plus anciennes familles patriciennes de Rome et fille spirituelle de saint Jérôme,
(v. 340 - 420), parcourt les lieux saints. Elle monte sur la colline de Sion : Là, on montre, soutenant le portique de l’église, la colonne imprégnée par le sang du Seigneur, à laquelle on dit qu’il a été attaché pour être flagellé 6 .
L’évêque de Jérusalem, saint Cyrille (313 - 386), présente à la même époque, le mystère de la flagellation à ceux qui vont être baptisés. Le Christ à la colonne les invite à tenir bon lors des persécutions.
Ce qui est arrivé au Fils de Dieu est incroyable. […]. Afin que ceux qui sont sauvés ne le récusent pas, le Saint Esprit l’a prédit dans l’Écriture. Il a dit au sujet du Christ […] : « J’ai tendu mon dos à ceux qui me frappaient 7 ». Pilate, en effet, l’a livré pour être flagellé et pour être crucifié. « J’ai tendu les joues 

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