Souvenirs d un pèlerinage à Rome
72 pages
Français

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Souvenirs d'un pèlerinage à Rome , livre ebook

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Description

Depuis le jour où notre voyage fut résolu, mon esprit était privé en quelque sorte de tout repos. Je ne songeais plus qu’à Rome. Que vous êtes heureux, me disait-on de toutes parts ! Oui, je l’étais : car je voyais sur le point de s’accomplir le rève de plusieurs années. L’attente, l’ennui, l’inquiétude, la joie, me faisaient trouver bien long le temps qui devait encore s’écouler jusqu’au départ.Nous sommes partis le jeudi 12 août, et le lendemain nous étions à Dijon quand le jour commençait.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346055845
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
H. Lerouge
Souvenirs d'un pèlerinage à Rome
A
 
 
mon cher compagnon de voyage
 
 
LOUIS-DÉSIRÉ VIVIEN.
AVANT-PROPOS
Je retrace en ce petit livre les impressions que j’ai conservées du pélerinage qu’il m’a été donné de faire à la ville pontificale. J’ai vu le Vicaire de Jésus-Christ ; et, riche de sa bénédiction, je suis revenu, avec un nouveau courage, aux saintes fonctions que m’a confiées la Providence. En écrivant ces lignes, je croyais travailler pour moi seul ; et toute mon intention était de me ménager le moyen de rappeler à ma mémoire les souvenirs d’à-présent, quand le temps menacerait de m’en priver par l’oubli. Mais depuis, j’ai pensé que la lecture de ce recueil serait peut-être capable d’édifier les fidèles et d’exciter en d’autres esprits des sentiments de vénération et d’amour pour notre Eglise catholique dont Rome est le centre majestueux. Si mes vœux se réalisent, j’en aurai bien de la joie ; mais que la gloire en soit à Dieu !
I
Le Voyage
Depuis le jour où notre voyage fut résolu, mon esprit était privé en quelque sorte de tout repos. Je ne songeais plus qu’à Rome. Que vous êtes heureux, me disait-on de toutes parts ! Oui, je l’étais : car je voyais sur le point de s’accomplir le rève de plusieurs années. L’attente, l’ennui, l’inquiétude, la joie, me faisaient trouver bien long le temps qui devait encore s’écouler jusqu’au départ.
Nous sommes partis le jeudi 12 août, et le lendemain nous étions à Dijon quand le jour commençait. Quel triste spectacle cette ville offrit à nos yeux dans plusieurs de ses quartiers ! Des églises de majestueuse apparence se présentaient à nous, et lorsque nous approchions pour entrer, elles n’étaient plus que des marchés publics, des halles, des greniers à fourrage. Quand nos pères ont élevé ces temples ils ne s’attendaient pas à une telle profanation, et ceux qui dorment sous les pierres de ces monuments ne croyaient pas être ensevelis dans un lieu si peu chrétien.
Pourtant l’intérieur des églises conservées au culte catholique nous consola de la triste impression faite sur nous par le déplorable état des autres. Mais au dehors elles n’ont rien de cet aspect imposant qui fait reconnaître de loin la plupart de nos grandes cités. Point de tours : seulement quelques clochers qui ne disent presque rien à la vue malgré leur prodigieuse hauteur.
Nous avons admiré les portails. Celui de la cathédrale est remarquable par de beaux bas-reliefs. Celui de saint Michel est composé d’arceaux qui forment voute et qui sont semés d’anges. A Notre-Dame, les galeries d’entrée ne manquent pas de majesté.
Il nous a été impossible de pénétrer dans l’ancienne Chartreuse pour y voir le puits de Moyse. Mais nous avons vu les musées.
Celui des tableaux et des antiques à l’hôtel-de-ville nous a paru bien composé. Les tombeaux des ducs de Bourgogne y ont été apportés de l’église des Chartreux où ils étaient autrefois. Par une rencontre qui pour être fortuite ne laisse pas d’intéresser, ils sont placés dans le lieu même où les princes qu’ils rappellent donnaient leurs fêtes aux jours de leur puissance.
Le musée d’histoire naturelle, bien qu’il ne soit que commencé, offre déjà de belles collections. A la vue de celte multitude et de cette variété d’êtres créés par Dieu, on ne peut s’empêcher de rendre hommage à l’auteur de tant de merveilles.
Désœuvrés que nous étions, en sortant du jardin public, nous nous promenions sur les remparts quand un dôme parut à nos yeux. Nous allâmes à la recherche, et nous fumes bientôt à la porte d’une petite église qui refusa de se laisser ouvrir. On vint à nous d’une maison voisine dont cette église est la chapelle. Nous étions à la maison de Sainte-Anne, ancien couvent de religieuses de l’ordre de saint Bernard, où l’on élève gratuitement cent quarante jeunes filles pauvres ou orphelines. Nous avons parcouru toutes les salles, édifiés de la bonne tenue et de l’apparence de piété qui se montrait de toutes parts. Les maîtresses portent un costume régulier, mais ne sont liées par un aucun vœu. Avant de sortir, je dis à notre conductrice que nous allions en pélerinage à Rome, et que nous y prierions Dieu pour elle et sa sainte maison. Ce sera trop de récompense, nous fut-il répondu, avec cet empressement que la foi seule sait produire.
Partis le soir de Dijon, nous arrivâmes à Châlons dans la nuit, et dès le matin la vapeur nous entraîna sur la Saône pour nous descendre à Lyon. Nous nous réjouissions d’arriver dans cette cité la plus chrétienne de France, pour la fête de l’Assomption.
Elle parut sur les deux heures, et nous montra tout d’abord les épouvantables effets des dernières inondations. On aborda près du pont Saint-Vincent.
Lyon possède une femme célèbre dans le monde religieux pour avoir institué le Rosaire-Vivant. A l’entrée de sa maison est une petite chapelle dédiée à sainte Philomène ; et sur les murs d’une grande terrasse sont écrites en lettres d’or les litanies de la Vierge. Mademoiselle Jaricho nous reçut avec distinction, et me dit ce que j’avais à faire pour célébrer la messe le lendemain au principal autel de l’église de Fourvières.
En montant à cette église on rencontre l’Antiquaille, hospice renommé dont les antiques souterrains renferment des traces curieuses des vieilles persécutions. Nous avons prié devant l’étroit cachot où fut enfermé saint Pothin, dans la prison des martyrs, et au pied de la colonne qu’une servante de Jésus-Christ, sainte Blandine a sanctifiée par ses souffrances.
Sur le sommet de la montagne existe un sanctuaire vénéré depuis bien des siècles par la foi des Lyonnais. On lit au-dessus de la porte une inscription placée en cet endroit par ordre de la ville, qui se dit avoir été préservée par la protection de Marie, des atteintes du choléra.
Au-dedans, les murs sont couverts de petits cadres qui attestent des guérisons ou d’autres faveurs attribuées à la Reine du ciel. On voit aussi des membres humains faits avec de !a cire, et des cierges qui brûlent toujours en grand nombre devant les saintes images.
Dès le matin de l’Assomption, la foule était immense aux environs de Fourvières. Les messes se succédaient sans aucune interruption, et de moment en moment une multitude nouvelle, serrée contre la porte, envahissait l’église. Quand je montai à l’autel, les assistants se pressaient de telle sorte qu’il y en avait à genoux jusque sur les degrés.
En suivant la montagne de Fourvières, dans le sens de la rivière de Saône, on arrive, après une marche assez longue, à l’église de saint Irénée. Tout cet espace est saint pour avoir été le théâtre du martyre de dix-neuf mille chrétiens. Une rue s’appelle Gourguillon, c’est-à-dire, mare de sang. Il y a sous l’église moderne une ancienne construction qui servait de chapelle au grand pontife qu’on y invoque aujourd’hui. Là aussi est un calvaire érigé par la même pensée qui a mis le Chemin de la Croix dans l’enceinte du Colysée.
J’ai bien aimé la cathédrale de Lyon. On y a placé dans une chapelle latérale le saint martyr Exupère que le pape envoya dernièrement au conseil de l’œuvre admirable de la propagation de la foi. A toutes les heures du jour les fidèles viennent prier devant ces saintes reliques.
Parmi les autres monuments qui se rencontrent à Lyon, je n’oublierai pas de citer la jolie église des Chartreux, semblable à peu près à celle qu’on admire au Val-de-Grâ

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