Un jour pourtant
144 pages
Français

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Un jour pourtant , livre ebook

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Description

Il est question de la banalité du temps ordinaire qui peut, lui aussi devenir fête, sans que soit reniée la difficulté de vivre. Cet ouvrage doit beaucoup à l'oeuvre d'Etty Hillesum, sur laquelle Evelyne Franck a publié une étude, parue en 2002, chez Labor et Fides, intitulée "avec Etty Hillesum, dans la quête du bonheur un chemin inattendu".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2007
Nombre de lectures 204
EAN13 9782336252612
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296025493
EAN : 9782296025493
Un jour pourtant
Sagesse pour le temps Ordinaire

Evelyne Frank
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Cheminements Spirituels - Collection dirigée par Elisabeth Le Quere Déjà parus Remerciements Prologue I- Un bain qu’une parole accompagne, le baptême II- Les fringues III- Les parfums IV- Des histoires…pour être heureux : la Bible ! V- Du temps pour devenir reine : la prière personnelle VI- S’aimer soi-même VII- Une vie, une œuvre VIII- Le courage avec les arbres, la résistance avec les fleurs IX- Je voudrais passer Drôle de livre !
Cheminements Spirituels
Collection dirigée par Elisabeth Le Quere
Toutes réflexions théologiques, spirituelles. Toutes expériences mystiques, religieuses qu’elles se situent au sein ou hors des grandes religions méritent d’être connues. C’est pourquoi nous favorisons leur édition dans cette collection. Vous pouvez nous envoyer vos écrits, même les plus personnels. Nous vous répondrons :

Elizabeth Le Quéré 1 rue André Rivoire 92240 Malakoff Tel : 02 38 54 13 58 baboucat@msn.com
Déjà parus
ORMONT Elisabeth, La révolte d’un Juste, 2006.
KAANICHE Habib S., L’accompagnement spirituel en milieu hospitalier , 2005.
FINKELSTEIN Bluma, L’héritage de Babel , 2005.
VERCELLETTO Pierre, Réflexions sur les stigmates , 2005.
LECLERCQ Philippe, Un Dieu vivant pour un monde vivant , 2005.
BERNABEU Antoine, Laissons les enfants grandir , 2004.
ROCHECOURT Gabrielle, La cigale, 2004.
P. M-A SANTANER , Qui est croyant ?, 2004.
CONTE A.-M., L’ivre de vie , 2004.
DESURVIRE, Dire vrai ou Dieu entre racisme et religions , 2003.
GALLO J.G., La fin de l’histoire ou la Sagesse chrétienne , 2003.
GENTOU A., Invités à vivre , 2003.
SCIAMMA P., Dieu et l’homme méditations , 2003.
Un jour pourtant Isaac sourit. C’était devant un cerisier en fleurs Trapu comme lui qu’on eût dit foudroyé avec ses moignons d’espérance
Dans un verger restitué aux cailloux.
L’arbre dérisoire et fraternel fleurissant à lui seul tout l’aride Semblait exiler plus encore les hauteurs astringentes du bleu.
Isaac ce jour-là chanta. Dieu soudain n’était plus sur lui.
Les vocables de la bouche du vent s’envolaient comme des pétales
Seule comptait la maturation du oui secret.
Baissant la tête Isaac chantait en l’honneur de la maigre terre Compagne de ses rugueuses pensées.
La soie lointaine d’une brise lui frôla l’esprit puis les tempes...
Pierre Emmanuel : Jacob, dans Œuvres poétiques complètes, second volume, Lausanne, L’Age d’Homme, 2003, p. 35.
Merci, aux chrétiens qui de génération en génération m’ont transmis le trésor, en particulier à mes parents.
Merci à celui qui m’a permis de voir et de comprendre qu’il y avait là un trésor, l’Abbé René Wolfram, père de par la sève de l’âme.
Merci aux poètes qui ont éveillé mon désir et l’ont sans cesse relancé.
Merci à feu Monsieur Trocmé, de l’Université de Strasbourg, à Monsieur Pierre-Marie Beaude, de celle de Metz, à Monsieur Masson, mon chef d’établissement, qui ont encouragé l’écriture de ce livre, et à l’équipe de l’Harmattan, qui a cru en lui.
Merci à ceux qui croient en moi, ma sœur, mes amis, mes collègues, mes élèves.
Merci à mes lecteurs, qui acceptent de donner de leur temps pour traverser ces pages.
Prologue

Je suis une enfant des hommes
Je suis une enfant des hommes, assez âgée pour ne plus craindre d’être enfant, assez âgée pour avoir en bien des points échoué dans mon existence et pouvoir me dire que c’est fait, que ce n’est plus à faire, et que finalement là n’était pas l’essentiel.

Dans mes travaux antérieurs, je tentais d’apprendre, auprès de poètes eux-mêmes à l’écoute de la Bible. Je voulais comprendre comment ces poètes répondaient à des questions existentielles qui ne me laissaient pas en repos, pour, peu à peu, formuler mes propres réponses. Je dois beaucoup aux poètes, et je compte Nietzsche parmi eux. Parce qu’à cette occasion, le loisir m’avait été donné de découvrir des œuvres passionnantes, je souhaitais ensuite les partager avec d’autres lecteurs.
Ici, je continue d’apprendre. Pourtant, ma démarche n’est pas la même. En effet, je ne suis pas les textes d’un autre pour en faire un commentaire systématique. De plus, je cherche des frères et des sœurs, de tous âges, de toutes conditions. Pourquoi ? Pour le bonheur de la rencontre, d’abord. Ensuite, pour l’encouragement réciproque dans la célébration du quotidien. Autrement dit, j’écris ce livre parce que je cherche des pairs.

La condition humaine est difficile, dans ses coups durs, mais aussi dans la simple succession des jours quotidiens. Prendre soin de soi régulièrement, tenir, quand monte la question du « pourquoi ? », qui si facilement devient « à quoi bon ? », durer sans amertume jusqu’au soir et, le lendemain, continuer, ressortit parfois - plus souvent que nous ne le pensons - d’une sorte d’héroïsme très discret, mais bien réel.
Le volontarisme, assaisonné de culpabilité (« Je n’ai pas à me plaindre : il y a bien plus malheureux que moi ! »), ne tient pas la route. Il fait avancer par à-coups, mais l’on s’essouffle vite et ce que l’on avait vaillamment endigué reflue tout à coup, comme une lame de fond, brusque bouffée d’ennui, à la fois tout à fait inattendue et... pressentie, crainte : n’avait-elle pas forcé à plus de travail encore ?

Avec le maître de la vie banale, le prince parfumé
Il est une autre voie : celle qu’enseigne « le maître de la vie banale » 1 . Elle est faite d’attention à soi et de respect de soi, enfin redevenus possibles. Elle relève de ce que Maurice Bellet appelle « l’autre volonté » 2 qui agit tout en douceur et maintient le cap. Elle ne se vit pas seul(e), même si la personne seule peut y avoir part, et de façon royale. Il s’agit de justement... chercher des frères et des sœurs, des pairs.
Peut-être parce que je suis une femme, j’entends les leçons du maître de la vie banale, le Christ, surtout à travers les images - bibliques, oui ! - du bain qu’une parole accompagne, du vêtement que j’aime à nommer « les fringues », du parfum, des fleurs. Je sais que les hommes comprendront fort bien ce que, par-là, j’ai pu m’approprier du message des Évangiles.
Ces images s’ordonnent toutes à partir d’un des noms de Jésus, en son Église et hors d’elle : Christ. J’ai donc longtemps pensé appeler mon livre « Avec le prince parfumé ». C’est la traduction littérale du grec « Christ ». C’est aussi, en une autre partie du monde, à Madagascar, le nom que porte le dieu par qui tout fut créé.

Traduire dans notre langue
Je vis en un siècle et un pays souvent décriés, mais qui me donnent des possibilités de développement personnel très nombreuses et me laissent, peut-être comme jamais, carte blanche pour une quête. Je fais partie d’une génération de chrétiens qui n’a pas souffert du discours doctrinaire de l’Église, qui a eu la possibilité d’apprendre à connaître différents christianismes, avec chacun leur langue, et vis des temps passionnants, de redécouvertes et d’invention, avec d’autres croyants parfois énervants mais bien authentiques. J’hérite de tout un trésor intellectuel et spirituel, que le vingtième siècle a considérablement enrichi. Certes, dans et hors de l’Église, il y a des scandales au sens biblique du terme, donc des occasions de chute, mais il n’y a pas que cela.
Les textes demeurent, la tradition demeure. À moi, à nous, de faire le travail, que les générations précédentes ne peuvent nous économiser, de les traduire pour un quotidien d’aujourd’hui dans notre langue. C’est ce que je m’efforce de faire ici, sans rien imposer et sans prétendre à l’exhaustivité.

Pourquoi en être restée au quotidien ? J’admire l’héroïsme, j’admire Bonhoeffer. Il m’intimide cependant. Moi, je suis simplement Evelyne Frank. Les proportions sont bien plus modestes. Mais je table sur le témoignage d’Etty Hillesum, selon lequel travailler sur soi, au quotidien, peut préparer à l’affrontement du terrible.
Pour l’heure, si ces pages pouvaient simplement contribuer au fait que nous marchions plus lentement à certains moments de notre journée, plus confiants, sensibles à la tendresse d’un ciel, à l’à-pic facétieux d’un toit, à l’amitié d’un arbre, à l’humanité d’un regard crois

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