50 idees reçues sur l'agriculture et l'alimentation , livre ebook

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Que se passe-t-il vraiment dans nos assiettes et nos campagnes ?



Sur l'agriculture et l'alimentation on entend tout, et son contraire. Ce livre apporte des réponses claires et scientifiquement incontestables, qui remettent en cause beaucoup de nos idées reçues...



La plupart des tomates n'ont plus de goût.

Vrai. Le goût ne fait pas partie des critères de sélection des aliments proposés par l'agriculture industrielle.



Boire beaucoup de lait est bon pour la santé.

Faux. C'est mauvais pour les os et pour le taux de cholestérol.



Le réchauffement climatique met en péril nos vins.

Vrai. Mais on pourra peut-être y remédier.



Nos races animales sont en voie de disparition.

Vrai. Et il est urgent d'agir.



L'agriculture industrielle vend des produits " bon marché ".

Faux. Nous les payons en réalité très cher.





Enfin un livre qui nous dit, de façon claire et scientifiquement incontestable, ce qui est vrai ou faux dans tout ce que l'on entend sur notre agriculture et notre alimentation.



Marc Dufumier est agronome, professeur émérite à Agroparistech, expert auprès des Nations unies et de la Banque mondiale.
Il est l'un des plus grands spécialistes mondiaux des questions d'agriculture et d'alimentation, auteur de Famine au sud, malbouffe au nord (Nil, 2012)





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Publié par

Date de parution

06 février 2014

Nombre de lectures

631

EAN13

9782370730053

Langue

Français

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Marc Dufumier

avec Cécile Pivot

50 idées reçues
sur l’agriculture
et l’alimentation

Allary Éditions

« Il n’y a pas d’amour plus sincère que l’amour de la bonne chère. »

GEORGES BERNARD SHAW

 

 

« Les paysans sont sans cesse au travail et c’est un mot qu’ils n’utilisent jamais. »

ANTON TCHEKHOV

Avant-propos

La question alimentaire ne cesse à juste titre de nous tracasser. L’augmentation des cas d’obésité, de diabète et de cancers est-elle due à la moindre qualité nutritionnelle de notre nourriture ? Ou serait-ce plutôt la faute de nos nouveaux régimes alimentaires ? Consommons-nous trop de viande et pas assez de fruits et légumes ? Mais ceux-ci ne sont-ils pas bourrés de résidus de pesticides ? Quelles sont les conséquences sur notre santé et sur celle de nos enfants ? Des troubles de la procréation ? Des risques accrus de cancers et de maladies neurodégénératives ? Nos agriculteurs sont-ils les premiers responsables ? Ne leur doit-on pas déjà les amas d’algues vertes sur le littoral breton ? Notre salut se trouve-t-il dans l’agriculture biologique ? Peut-on réellement lui faire confiance ? Et si oui, à quel prix ? Elle pourrait, demain, nourrir correctement et durablement l’humanité, dit-on : info ou intox ? Ne nous faudrait-il pas finalement revoir de fond en comble notre politique agricole commune (PAC) ? Mais est-il encore temps de changer les choses ?

À toutes ces questions, il existe déjà bien des réponses, souvent contradictoires, rarement questionnées. Les scientifiques sont pourtant capables de dégager des consensus qui démontrent que certaines de nos idées reçues sont totalement fausses, d’autres plutôt vraies, et que presque toutes méritent d’être sérieusement nuancées. Et tel est bien l’objet de cet ouvrage : faire le point sur les connaissances scientifiques actuelles concernant les questions alimentaires et leurs relations avec notre agriculture, la santé humaine et le devenir de la planète.

De quoi nous aider, en meilleure connaissance de cause, à modifier nos comportements alimentaires. De quoi aussi inviter les pouvoirs publics à revoir leurs politiques agricoles et rurales afin qu’elles profitent enfin au plus grand nombre.

1

L’espérance de vie dans les pays industrialisés ne cesse d’augmenter, notamment grâce à la meilleure qualité des aliments.

Faux

L’espérance de vie en bonne santé baisse en France comme dans le reste de l’Europe, et l’espérance de vie totale commencerait déjà à stagner aux États-Unis.

Si l’espérance de vie totale a augmenté depuis la Seconde Guerre mondiale, c’est pour bien des raisons. La première est la baisse de la mortalité infantile, grâce aux soins apportés aux nourrissons. La diminution des accidents de la route, celle des accidents du travail, ont é­ga­lement joué un rôle primordial.

L’arrivée du réfrigérateur et une meilleure hygiène alimentaire ont été un autre facteur d’accroissement de l’espérance de vie. On respecte en effet désormais les dates de péremption que nous impose l’État, on ne consomme plus une mayonnaise restée au chaud pendant deux jours, les grandes et moyennes surfaces ont des obligations en la matière et, même sur les marchés, on maintient au frais les aliments. Un réel progrès a été accompli au regard de la qualité sanitaire de nos aliments et dans le combat contre quatre catégories de bactéries pathogènes dans les produits frais (viandes, lait et fruits) : les salmonelles, les staphylocoques, l’escherichia coli et, enfin, la listeria. Certaines mesures ont été imposées par l’État, d’autres proviennent de directives européennes qui apparaissent à certains comme un peu trop bureaucratiques, trop directives et insupportables – ce qui est parfois vrai mais, au moins, elles nous ont permis d’adopter une hygiène alimentaire plus satisfaisante.

L’espérance de vie tend à stagner depuis les années 2000.

Donc oui, la meilleure qualité sanitaire de nos aliments a contribué à l’augmentation de l’espérance de vie entre les décennies 1960 et 1990, mais, depuis les années 2000, la progression de cette dernière stagne aux États-Unis et commencerait à faire de même en Europe. Certains toxicologues et endocrinologues ayant une grande connaissance de la physiologie humaine et du fonctionnement des molécules chimiques nous prédisent même un changement de tendance1. En cause : les perturbateurs endocriniens, que l’on trouve dans notre environnement et dans notre alimentation, à savoir les résidus de pesticides dans les fruits et légumes, les hormones dans le lait, ou les anti-inflammatoires et antibiotiques dans la viande. De telles substances jouent sur le fonctionnement de nos glandes endocrines (pancréas, testicules, ovaires, hypophyse, thyroïde) qui régulent un très grand nombre de fonctions, en particulier le contrôle des équilibres en minéraux, graisses et sucres au sein de notre organisme. Ces perturbations provoquent donc du diabète (un excès de sucre dans le sang), des maladies cardio-vasculaires (des excès de graisses dans les veines et les artères), certains cancers (comme celui de la prostate), et de l’obésité (une difficulté à éliminer les graisses).

Notre espérance de vie en bonne santé baisse.

Depuis deux ans, l’espérance de vie aux États-Unis a légèrement diminué, puisqu’elle est aujourd’hui estimée à 78,64 ans contre 78,70 en 2010… C’est un indice inquiétant mais pas encore concluant, faute de disposer du recul suffisant. En France2, l’espérance de vie totale croît toujours un peu  elle est estimée à 81,67 ans en 2012, contre 80,75 ans en 2009.

Plus inquiétante est en revanche la baisse de l’espérance de vie en bonne santé, c’est-à-dire sans incapacité. Nous savons déjà que, d’ici trente ans, elle aura baissé de dix ans pour les jeunes actuellement exposés aux pesticides dans l’alimentation et dans l’eau par rapport à celle de la génération des baby-boomers. Cela concerne ceux qui ont 40 ans aujourd’hui mais bien plus encore ceux qui en ont 20. Ces derniers ont de fait été très exposés in utero et jusqu’à l’adolescence aux dits pesticides, ce qui signifie pour eux des risques accrus de pathologies neurodégénératives – maladies de Parkinson, d’Alzheimer, sclérose en plaques – et de certains cancers.

 

 

1. Expertise collective publiée par l’INSERM : « Pesticides : effets sur la santé »,Paris, juin 2013.

2. Source : communiqué de presse publié par l’Institut national d’études démographique (INED), « Les dernières données sur l’espérance de vie en bonne santé dans les 27 pays de l’Union européenne », Paris, 17 avril 2012.

2

La nocivité des pesticides sur la santé est statistiquement avérée.

Faux

Mais elle est scientifiquement démontrée.

Si les statisticiens ne peuvent assurer à l’heure actuelle que ces perturbateurs endocriniens font chuter notre espérance de vie, c’est d’abord lié à une question de temps : il faut une quinzaine d’années environ pour que l’exposition des jeunes aux perturbateurs endocriniens ait des effets délétères sur le fonctionnement des glandes endocrines et une bonne trentaine d’années supplémentaires sont ensuite nécessaires pour que ceux-ci se traduisent par un cancer ou des maladies neurodégénératives. L’exposition prolongée aux pesticides dans les années 1970 – décennie au cours de laquelle a débuté leur utilisation massive – commencerait ainsi tout juste à laisser entrevoir ses conséquences. De plus, les statisticiens peuvent d’autant moins l’affirmer avec certitude que ces maladies peuvent avoir des causes multifactorielles.

Pour autant, l’absence à ce jour de résultats conclusifs du point de vue statistique, largement exploitée par les commu­ni­cants travaillant pour le compte des fabricants des produits phytosanitaires3, ne signifie pas que ces produits ne sont pas dangereux.

En termes scientifiques, « démontré » et « avéré » ne revêtent absolument pas le même sens. « Démontré » signifie qu’une relation de cause à effet a été mise en évidence par la logique, et c’est ainsi qu’est établi un modèle prédictif. « Avéré » veut dire que ce modèle prédictif a été vérifié sur le plan statistique, et donc qu’on a pu observer ou ­expérimenter le phénomène sur un échantillon de taille suffisante et sur une durée conséquente. Ainsi, l’existence du boson dit « de Higgs » découverte – théoriquement – en 1964 par les chercheurs François Englert et Peter Higgs, qui viennent d’avoir le prix Nobel de physique en 2013, n’a pu être considérée comme avérée par l’expérience que le 4 juillet 2012, grâce à un accélérateur de particules construit à la frontière franco-suisse. L’existence du boson a donc été démontrée avant d’être avérée. Concernant les pesticides, la relation causale est démontrée par la meilleure­ connaissance que l’on possède désormais du fonctionnement des molécules (les perturbateurs), celui du corps humain (les glandes endocrines) et de leurs interactions. Cette démonstration logique permet aux scientifiques de prédire qu’une exposition prolongée aux perturbateurs endocriniens, même à faible dose, peut aboutir aux méfaits qu’ils annoncent : un modèle prédictif qui demande à être vérifié sur le plan statistique… et ne peut l’être aisément car il faut procéder à des observations de longue durée sur un échantillon de taille d’autant plus importante que les phénomènes à l’origine des maladies en question sont multifactoriels.

La plupart des découvertes scientifiques sont démontrées par la logique avant d’être avérées par l’expérience.

Concernant les modèles prédictifs, la plupart des découvertes sont démontrées avant d’être avérées, et nous serions mal avisés, concernant les pesticides, d’attendre qu’elles le soient pour prendre les mesures qui s’imposent ! Le drame est que les communicants œuvrant dans l’intérêt des industries de produits phytosanitaires et de nombreux journalistes entretiennent – à dessein ou non – la confusion entre les deux termes, laissant croire au public que nous ne sommes toujours pas certains de la nocivité de ces produits. Alors que les scientifiques ont déjà des modèles prédictifs qui le démontrent. Il leur manque juste les preuves statistiques. Les aurons-nous bientôt ?

 

Plus exposés aux pesticides, les paysans devraient logiquement être plus nombreux à être atteints du cancer du poumon que d’autres catégories socioprofessionnelles. Cela peut paraître surprenant mais c’est en fait tout le contraire. On sait par ailleurs, et c’est statistiquement avéré, que les agriculteurs consomment moins de tabac que d’autres catégories socioprofessionnelles. Et ce dernier étant l’une des causes multifactorielles provoquant le cancer du poumon, on ne parvient pas à isoler le rôle des seuls pesticides dans le déclenchement de cette affection.

Des études confirment que le pesticide appelé « Chlordécone » accroît les risques de cancers.

Les paysans devraient également développer davantage de mélanomes – et cette fois, c’est ce que l’on observe. Mais peut-on pour autant en conclure que la prévalence accrue de ce type de pathologie chez les agriculteurs est due aux pesticides ? Eh bien non, car ils sont davantage exposés au soleil, et on sait que les rayons solaires en excès peuvent provoquer des cancers de la peau.

 

Ces deux exemples illustrent la difficulté pour les scientifiques de mesurer les effets précis des pesticides sur les agriculteurs. Mais il y en a au moins un dont la nocivité pour l’homme est déjà statistiquement avérée : le chlordécone. Les Martiniquais et les Guadeloupéens l’ont longtemps utilisé pour éliminer les charançons sur les bananiers et il existe une prévalence accrue de cancers de la prostate chez ceux qui y ont été largement exposés. Cela est démontré et avéré statistiquement.

 

Bref, il est impossible de dire qu’il est « sta­tis­ti­quement avéré » que les perturbateurs endocriniens trouvés dans notre environnement font baisser notre espérance de vie. Mais cela n’en est pas moins démontré scientifiquement.

 

 

3. Regroupés au sein de l’Union interprofessionnelle des produits phytosanitaires, récemment renommée « Union des industries de la protection des plantes » (UIPP).

3

Il est impossible d’avoir une alimentation équilibrée en suivant un régime végétarien.

Faux

C’est compliqué mais possible, sauf pour les végétaliens.

Une alimentation parfaitement équilibrée comprend­ des glucides (sucres et féculents), des protéines, des lipides, des vitamines, des minéraux, des fibres, des antioxydants, etc. Un régime végétarien, pour être équilibré, passe donc par un plat principal constitué de céréales – complètes de préférence – et de légumes secs (haricots, pois chiches, fèves, lentilles, etc.), qui appartiennent à la famille des légumineuses. Riches en azote, ces dernières apportent à l’organisme l’équilibre sucre-amidon nécessaire et des protéines végétales. Un peu d’huile – végétale – ne fait pas de mal. Celles qui sont à base de colza, de noix, ou d’olives sont particulièrement indiquées. Et évidemment, il ne faut pas oublier les fameux cinq fruits et légumes par jour pour la dose de vitamines, de fibres et de minéraux. La petite difficulté étant d’équilibrer au sein des protéines les acides aminés essentiels.

Le fer apporté par la viande rouge peut se trouver dans les fruits frais ou secs.

Ces derniers sont, comme leur nom l’indique, un constituant essentiel de nos muscles, de notre sang, de nos os… Ils sont dits « essentiels » car ils ne peuvent être synthétisés par le corps humain et nous devons impérativement nous les procurer dans la nourriture, sachant qu’ils se trouvent en grande majorité dans les produits animaux, notamment la viande et le poisson. Il y en a aussi en petite quantité dans les graines de certaines plantes, telles que le soja ou le quinoa. C’est pourquoi les végétariens doivent veiller à en manger suffisamment ou se rabattre sur leurs dérivés (lait de soja, tofu, etc.).

La viande, et notamment la viande rouge, apporte également du fer, mais les végétariens et les végétaliens peuvent en trouver en quantité suffisante dans les fruits frais et secs, les noix, les noisettes et de nombreux légumes (mais pas particulièrement dans les épinards de Popeye !). Et d’autant plus facilement que la vitamine C, fréquente dans ces régimes, favorise l’assimilation du fer.

Il manque aux végétaliens des apports en calcium comme en vitamines D et B12

La question est plus délicate pour le calcium, autre apport essentiel de la viande à notre alimentation. Les végétariens pourront certes en trouver dans le lait, les œufs et certains produits végétaux, en particulier les noix, les noisettes, les amandes et les abricots secs (cf. idée reçue n° 4). Mais l’exercice est beaucoup plus compliqué, voire impossible, pour les végétaliens, autrement dit ceux qui se privent en plus de poisson, de lait et d’œufs. Il leur manque en effet deux vitamines primordiales : la D – essentielle pour fixer le calcium – et la B12 – primordiale pour le bon fonctionnement du cerveau et des nerfs, et dont les produits végétaux sont presque totalement dépourvus. Les végétaliens s’exposent dès lors à des affections telles que l’ostéoporose, l’anémie, etc.

4

Boire beaucoup de lait est bon pour la santé.

Faux

C’est mauvais pour les os et pour le taux de cholestérol.

On le sait tous, le lait et le fromage contiennent du calcium, qui est bon pour renforcer nos os. Mais on ne sait pas forcément, en revanche, que le lait et le fromage contiennent aussi des protéines qui acidifient le sang. Or, pour corriger cette acidité, l’organisme va aller chercher du calcium et d’autres minéraux alcalins dans les os. Boire du lait en trop grande quantité peut ainsi aboutir, et c’est là le paradoxe, à une décalcification ! Il vaut mieux aussi éviter les fromages trop salés qui aggravent le phénomène. Les femmes enceintes ou qui allaitent et les personnes âgées sont les plus exposées à cette menace de décalcification et d’ostéoporose, qui n’est pas tant la conséquence d’un manque de calcium dans notre alimentation que d’un excès d’acidité dans notre organisme. Penser qu’il faut boire du lait en grande quantité est donc une erreur. Un ou deux verres avec un morceau de fromage par jour, c’est bien. Plus, c’est trop !

Boire du lait en trop grande quantité peut aboutir à une décalcification.

Ce caractère acidifiant est aggravé quand on boit le lait tout seul, sans autres protéines que celles qu’il contient. Un petit déjeuner composé d’un simple café au lait entraîne un risque accru d’être un jour atteint d’ostéoporose. Il faut donc, dans le même temps, diversifier notre alimentation et y intégrer d’autres ingrédients tels que du pain, des fruits et des légumes, de façon à neutraliser l’effet acidifiant des protéines du lait.

 

De plus, pour absorber correctement le calcium, notre corps a besoin de quantités équivalentes en magnésium, et il y en a relativement peu dans le lait. Heureusement, on en trouve beaucoup dans le chocolat !

 

Enfin, le lait et les produits laitiers sont, comme les viandes, porteurs de « mauvaises graisses » – appelées « acides gras saturés » –, à l’origine d’un mauvais cholestérol entraînant des maladies cardio-vasculaires (AVC et infarctus).

Le lait et les produits laitiers sont porteurs de « mauvaises graisses ».

Pour avoir du calcium dans nos os, nous avons donc tout intérêt à privilégier les substituts au lait : les poissons – même s’il faut faire attention (cf. idée reçue n° 14) –, les noix, noisettes, amandes, les épinards, les brocolis, les haricots secs, le soja, le lait de soja, le tofu – qui est un fromage de soja car il y a déjà eu une légère fermentation –, et certains fruits comme les agrumes ou les abricots, qui sont tous des aliments riches en calcium.

 

Et pour les enfants ? Aurait-on également intérêt à leur faire consommer davantage de substituts au lait de vache ?

Le lait maternel n’a pas la même composition que le lait de vache. Quand la mère n’allaite pas, ou n’allaite plus, le biberon de lait de vache est bien sûr essentiel pour apporter le calcium dont ont besoin les jeunes os en croissance. Mais en veillant à ce que l’alimentation complémentaire ne soit pas trop acidifiante, soit riche en vitamine D et comporte d’autres sources de calcium. Et il faut rester vigilant pendant toutes les années de croissance (période de constitution du capital osseux). Dès le plus jeune âge, la consommation de lait de vache doit être surveillée. De quoi se demander s’il ne serait pas plus simple de s’en passer… C’est ce que certains scientifiques préconisent, après avoir constaté que les populations d’Asie orientale et du Sud-Est qui ne boivent plus du tout de lait après sevrage du lait maternel sont moins affectées par l’ostéoporose que les Scandinaves qui ont l’habitude d’en boire abondamment. Mais d’autres scientifiques considèrent que ces faits pourraient surtout avoir des causes génétiques : le gène du récepteur de la vitamine D est plus fréquent chez les Asiatiques.

Bref, nous ne savons pas encore si nous ferions mieux de nous en passer mais nous savons qu’il ne peut avoir sa place qu’au sein d’une alimentation équilibrée, qui contrebalance ses effets acidifiants. Donc oui pour le lait, mais à deux conditions : pas trop et, surtout, pas seul.

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