Christianisme et neurosciences : Pour une théologie de l’animal humain
196 pages
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Christianisme et neurosciences : Pour une théologie de l’animal humain , livre ebook

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Description

« Cet essai où je parlerai de la théorie de Darwin, des rapports entre les comportements humain et animal, de conscience, de cerveau, de pensée, de volonté, de mémoire, de langage, de liberté, d’émotions, de désir, de plaisir, d’amour, d’art, de religion, d’éthique est une tentative pour décrire l’“animal humain” dans l’unité plurielle qui le constitue. Travail de théologien en dialogue avec des scientifiques, il propose une nouvelle image de l’homme qui soit plus compatible avec les neurosciences que la vieille conception d’un être composé de deux parties séparables : le corps matériel et l’âme spirituelle. Au terme de cet essai se présente un discours sur la conception chrétienne du “divin” en forme de question : comment un tel dialogue peut-il aboutir à une conception de l’animal humain qui permette à la fois de fonder une nouvelle éthique et de proposer une réflexion sur Dieu ? » A. G. Alexandre Ganoczy a étudié la philosophie et la théologie à Budapest, à Paris et à Rome. Il a enseigné la théo-logie dogmatique à l’Institut catholique de Paris, puis aux universités allemandes de Münster et de Würzburg.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 août 2008
Nombre de lectures 11
EAN13 9782738192790
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ALEXANDRE GANOCZY
CHRISTIANISME ET NEUROSCIENCES
POUR UNE THÉOLOGIE DE L’ANIMAL HUMAIN
 
© Odile Jacob, août 2008 15, rue Soufflot, 75005 Paris
ISBN : 978-2-7381-9279-0
www.odilejacob.fr
Table

Avant-propos
Introduction
chapitre 1. La descendance de l’homme
chapitre 2. L’animal et l’homme
TRANSITION QUANTITATIVE OU QUALITATIVE ?
RESSEMBLANCES ET DIFFÉRENCES STRUCTURELLES ET COMPORTEMENTALES
EXCURSUS SUR L’HOMME ET LE CHIEN
JALONS POUR UNE ÉTHOLOGIE THÉOLOGIQUE : BIBLE ET MODERNITÉ
chapitre 3. Le cerveau
L’ÉVOLUTION DU CERVEAU
LA STRUCTURE DU CERVEAU
LE FONCTIONNEMENT DU CERVEAU
chapitre 4. La conscience
QU’EST-CE QUI « CAUSE » UN COMPORTEMENT CONSCIENT ?
L’ÉVOLUTION DE LA CONSCIENCE
CONSCIENCE ET « ESPRIT »
« THÉORIE DE L’ESPRIT »
UNITÉ STRUCTURELLE DU CORPS ET DE L’ESPRIT
chapitre 5. La pensée
DE LA PENSÉE ANIMALE À LA PENSÉE PERSONNELLE
PENSER EN IMAGES
GENÈSE ET FORMES DE LA PENSÉE
PENSER ET CROIRE
chapitre 6. La mémoire
CARTES DANS LE CERVEAU
MÉMOIRES ANIMALES ET HUMAINES
MÉMOIRE À COURT ET À LONG TERME
MÉMOIRE ET « TRADITION VIVE »
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ?
chapitre 7. Langage, sens et vérité
LE LANGAGE DANS SON DEVENIR
LA STRUCTURE ET LE FONCTIONNEMENT DU LANGAGE
SENS ET SIGNIFICATION
QU’EST-CE QUE LA VÉRITÉ ?
chapitre 8. Volonté comme faculté de l’« âme » ou comme acte de décision ?
VOLONTÉ ET DÉCISION
RÉFLEXIONS THÉOLOGIQUES
chapitre 9. La liberté
DÉTERMINISME ET LIBRE ARBITRE
L’EXPÉRIENCE DE BENJAMIN LIBET
L’EXPÉRIENCE DE LIBET DANS LA DISCUSSION
PLAIDOYER SCIENTIFIQUE ET PHILOSOPHIQUE POUR LA VOLONTÉ LIBRE
THÉOLOGIE DE LA LIBERTÉ
chapitre  10. L’émotion
THÉORIE DES ÉMOTIONS
ÉMOTION ET COMPORTEMENT CROYANT
chapitre 11. Désir, plaisir, amour
LE DÉSIR
LE PLAISIR
L’AMOUR
THÉOLOGIE DE L’AMOUR
chapitre 12. L’art
DE LA BEAUTÉ DE LA NATURE À L’ART DE L’HOMME
DE L’OUTIL DE L’ARTISAN À LA TECHNIQUE DE L’ARTISTE
L’ŒUVRE D’ART : RENCONTRE DE L’ARTISTE ET DE L’AMATEUR D’ART
POUR UNE THÉOLOGIE DE LA BEAUTÉ ET DE LA LAIDEUR
chapitre 13. La religion
L’EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET RELIGIEUSE
L’ÉVOLUTION DU PHÉNOMÈNE RELIGIEUX
MYTHOLOGIES
DES RITUELS ANIMAUX AUX RITES RELIGIEUX
INSTITUTIONS RELIGIEUSES
LE CHRISTIANISME EST-IL UNE RELIGION ?
chapitre 14. L’éthique
ÉTHIQUE ET MORALE : SYNONYMES ?
L’ORIGINE DU SENS MORAL DE L’HOMME CHEZ L’ANIMAL ?
ASPECTS CONTESTABLES DE LA MORALE DARWINIENNE
ÉTHIQUE PHILOSOPHIQUE SELON SPINOZA
L’ÉTHIQUE BIBLIQUE DE SPINOZA
ÉTHIQUE THÉOLOGIQUE
EXCURSUS SUR LA RECHERCHE D’UNE BIOÉTHIQUE
chapitre 15. Le divin
LE DIVIN ET DIEU : SENS D’UNE DISTINCTION SÉMANTIQUE
LA VISION SPINOZIENNE
TRADITION JOHANNIQUE ET TÉMOIGNAGE MYSTIQUE
COMPATIBILITÉ AVEC UNE ANTHROPOLOGIE NEUROSCIENTIFIQUE ?
Conclusions
LA MÉTHODE
LES CONTENUS
Notes
Bibliographie
Abréviations des livres bibliques cités
Glossaire
Remerciements
Du même auteur
Avant-propos
 
Quand un théologien choisit comme titre de son essai Christianisme et neurosciences. Pour une théologie de l’animal humain , on attendra non sans raison une explication. Quelle est son intention ? Proposer à l’intérieur même de sa discipline une nouvelle image de l’homme qui soit plus compatible avec les neurosciences que la vieille conception d’un être composé de deux parties séparables : le corps matériel et l’âme spirituelle. L’image proposée n’est pas révolutionnaire, car elle est celle de la Bible. Adamah , matière argileuse, terre poussiéreuse et cependant fertile, sert à désigner adam , l’homme masculin et féminin, espèce animée de souffle de vie qui, organiquement et mentalement, est proche d’autres espèces vivantes, des animaux. La Bible n’est ni spiritualiste ni platonicienne. Elle ne dresse pas de frontières infranchissables entre le mortel et l’immortel. Elle a plutôt une vision de l’homme un dans la pluralité inextricable des « moments » qui le constituent. Alors unité plurielle d’une animalité qui émerge en humanité ? Structure « holistique », comme disent des philosophes de la nature ? Ou être si fortement « in-carné » que personne ne devrait le disséquer – ne serait-ce qu’en pensée – en chair et en âme ? Il faut percevoir l’homme comme un vivant dans lequel tout ce qui est charnel est en même temps spirituel et tout ce qui est spirituel est en même temps charnel. Sans confusion ni séparation.
Cet essai où je parlerai de la théorie de Darwin, des rapports entre comportement animal et humain, de conscience et de conscience de soi, de cerveau, de pensée, de volonté, de mémoire, de langage, de liberté, d’émotions, de désir, de plaisir, d’amour, d’art, de religion, d’éthique et – avec Spinoza, ce grand médiateur entre foi et science – de ce « divin » qui « enveloppe » le tout, sera une tentative de décrire l’« animal humain » dans l’unité plurielle qui le constitue. Je le ferai en suivant une double approche : d’une part celle qui s’appuie sur les résultats de la recherche neurobiologique et des sciences cognitives, d’autre part celle qui repose sur une interprétation moderne des sources bibliques.
Travail de théologien en dialogue avec des scientifiques, donc travail difficile, semé d’embûches, aux prises incessantes avec des jeux de langages différents, exigeant souvent un effort de « traduction ». À aucun moment la peur de naviguer entre Charybde et Scylla ne m’a épargné, pas davantage l’appréhension de donner dans le dilettantisme ou d’être mal compris par mes partenaires représentant les sciences « dures ». Il est vrai que, surmontant nombre de préjugés courants – par exemple : la théologie serait grevée de mythologies, elle représenterait une manière de confession religieuse recouverte d’un léger manteau de rationalité, elle serait entièrement au service d’un pouvoir ecclésiastique –, plusieurs d’entre eux ont répondu avec esprit d’ouverture et curiosité pour les contributions que j’apportais au dialogue.
C’est pourquoi l’essai que je soumets au jugement des lecteurs peut être qualifié d’interdisciplinaire. L’apport des scientifiques s’est fait parfois de vive voix, le plus souvent par l’intermédiaire d’une lecture attentive de leurs ouvrages. Les œuvres des philosophes, principalement de Baruch Spinoza et de Heinrich Rombach, créateur d’une théorie générale des « structures », ont contribué à donner une assise philosophique à mon travail de réflexion.
Au terme de cet essai se présente un discours sur la conception chrétienne de ce « divin » sans lequel assurément je n’aurais pas pu faire ŭvre de théologien. Mais ce discours garde un caractère provisoire puisque la question posée restera en grande partie et pour toujours ouverte : comment un tel dialogue peut aboutir à une conception holistique de l’animal humain qui permette à la fois de fonder une nouvelle éthique et de proposer une réflexion sur Dieu qui fut depuis que l’homme est sur notre planète un lieu privilégié de la question du sens ?
Introduction
 
Un discours scientifique sur l’homme doit être aujourd’hui nécessairement interdisciplinaire. Ni les sciences dites de l’homme ni les sciences de la nature ne peuvent se limiter à leur propre méthodologie si elles veulent approcher la vérité de l’être humain de façon pertinente. Déjà la définition aristotélicienne : « La vérité est une correspondance entre la chose et l’intellect », reprise aussi bien par Thomas d’Aquin que par les encyclopédistes français et par des biologistes modernes, fonde cette exigence. En raison de ses dimensions multiples et de sa grande complexité la réalité humaine ne peut être adéquatement connue que si l’on joue pleinement le jeu d’une pluralité convergente de méthodes.
Pour illustrer cette affirmation, j’évoquerais volontiers le débat récent entre un neurobiologiste, Jean-Pierre Changeux, et un des grands philosophes contemporains, Paul Ricœur. Déjà le fait que ce dialogue ait pu avoir lieu indique que le scientifique, dont un des objectifs principaux consiste à décrire « l’homme de vérité » et la vérité de l’homme, considère la philosophie phénoménologique de son partenaire comme discipline scientifique à part entière, apparemment au même titre que la neurobiologie. Cette reconnaissance implique une déontologie de recherche : affirmer sa propre spécificité et ses limites en se mettant à l’écoute des apports d’autres sciences. Car « c’est souvent aux frontières entre disciplines que les grandes découvertes ont lieu ». Il est donc utile et nécessaire de « créer un pont entre deux disciplines », de les mettre en « correspondance », redoutant leur confusion autant que leur séparation. Qui pense ainsi rompt avec une attitude réductionniste, avec un discours du genre « l’homme n’est que… ». Le scientifique refuse de s’arrêter aux limites de sa propre discipline comme si elles traçaient une « ligne de démarcation » l’astreignant à l’« isolement disciplinaire 1  ». Que le philosophe s’abstienne, lui aussi, de rester confiné dans son interprétation du phénomène humain, qu’il renonce – Ricœur y est prêt – à « la tendance hégémonique qui pousse » sa discipline « à redéfinir dans ses propres termes le champ des sciences annexes », sciences qui n’ont nullement la vocation d’être soumises à d’autres, mais d’entrer en « synergie » cognitive avec elles. Et que le biologiste en fasse autant en prenant fait et cause pour un travail « pluridisciplinaire 2  ».
Cet exemple de concertation entre deux anthropologies, l’une philosophique, l’autre biologique a eu, dès le début du XX e  siècle, des antécédents. Par exemple, les philosophes H. Plessner et A. Gehlen 3 , dont la réflexion sur les éléments organiques dans la structure humaine rencontrait sur de nombreux points les conclusions du zoologiste A. Portmann 4 et du comportementaliste et éthologue, F. J. J. Buytendijik 5 .
Il se produisit chez les deux penseurs un abandon radical du discours métaphysique sur l’essence de l’homme avec ses définitions abstraites, du genre « animal rationnel », et u

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