Forêt et eau
361 pages
Français

Forêt et eau , livre ebook

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361 pages
Français

Description

Voilà longtemps qu'on associe "Eau et Arbre". Quel est le rôle de la forêt dans la lutte contre l'érosion et la régulation des climats ? Un grand ligneux, pour prospérer, mobilise les réserves hydriques du sol, de façon variable selon l'espace, la saison, l'emplacement (isolé ou non). Pour la période d'étude retenue, voici les principaux axes privilégiés : - protection des zones humides ; - conservation et amélioration de la qualité de l'eau ; - connaissance des exigences en eau des essences forestières ; - érosion, ravinement, évacuation des excédents d'eau ; - eau et transport du bois.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 385
EAN13 9782296178922
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Forêt et eau
eXIne- XXI siècleTextes réunis et présentés par Andrée Corvol
Forêt et eau
eXIIIe- XXI siècle
L'Harmattan(Ç)L'HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattanl@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-03809-7
EAN :9782296038097Remerciements
Le Groupe d'Histoire des Forêts Françaises remercie, pour
raide et les fonds qu'ils ont apportés, les organismes suivants:
- l'Agence de l'eau, Adour Garonne,
- le CNRS,
- le Conseil Général de la Gironde,
- le Régional d'Aquitaine,
-le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche,
- l'Office National des Forêts,
-le Syndicat des Sylviculteurs du Sud-Ouest.
XIIIc_Ni la tenue du colloque international «La Forêt et l'Eau,
XXICsiècle », ni la publication de ses Actes n'auraient été possibles sans
cette contribution matérielle.Préface
Andrée CORVOL*
Dans les années 1980, les recherches concernaient Forêts et
Pollutions atmosphériques. Point de salut, c'est-à-dire de crédits, sans
cela. Las! le soufflé médiatique retomba et, avec lui, la sollicitude
politique. On vira de bord. On étudia les menaces qui pesaient sur l'eau.
C'était une conséquence de la sécheresse de 1976: dans les
supermarchés, on s'était précipité sur les eaux minérales. Dès lors, on regarda
de près la consommation française, on constata qu'en toute période, on
préférait l'eau en bouteille à l'eau du robinet. Elle faisait partie des
spécificités françaises. On informa les citadins qu'au plan sanitaire le
Château La Pompe était excellent. On entreprit d'amender goût, odeur,
couleur. Du coup, on délaissa le chapitre forestier.
Dans les années 1990, les photographies satellitaires révélèrent le
« trou d'ozone ». On observa son extension. On évoqua les cancers
qu'il provoquait. On critiqua un modèle industriel dévoreur d'énergies
fossiles. En déclarant l'homme coupable de tout, on écarta les facteurs
naturels, on limita la discussion à l'effet de serre, aux gaz qui en étaient
cause. Aucune télévision n'informa les spectateurs quant aux éruptions
volcaniques, aux incendies forestiers. Aucune ne rappela que la
photosynthèse transforme le C02 en carbone-bois, que la respiration rejette
vapeur d'eau et gaz carbonique. C'était l'époque de la forêt
amazonienne « poumon planétaire ». On multiplia les reportages sur le
déboisement tropical. On le confondit avec les récoltes normales: celles
qui respectent la régénération naturelle.
Dans les années 2000, enfin, grâce aux tempêtes et aux
inondations, on maria Eau et Forêt. En effet, c'est la saturation des sols qui
accentue le phénomène des chablis. On le nota au lendemain des
tempêtes de 1999. De même, c'est le remplacement végétal par une
surface ÙIlperméable (lotissements, parkings) qui diminue l'infiltration.
On s'en aperçut au travers des dégâts répétés qu'occasionnent les crues
* Directeur de recherche, CNRS. Présidente du Groupe d'Histoire des Forêts
Françaises.
3IIORÊT ET EAU
languedociennes, mosellanes et mosanes. On fit tant que chacun crut le
problème nouveau. Tout le monde en déduisit (à tort) que la forêt
régressait, victime de la fièvre immobilière et des aménagements routiers.
Hélas, les tempêtes, les inondations ne datent pas d'aujourd'hui. Quant
à la couverture forestière, jamais elle n'a été aussi étendue. Au xxe
siècle, elle progressa de 1 à 2 %. Sur les trente dernières années, de 4 à
5 %. Et maintenant, elle représente 28 % du territoire national. Au
demeurant, le gain fut spontané, « sauvage»: 86 % des boisements sont
naturels, 14 %, dirigés. Ainsi, le « déboisement» est imaginaire et
l'afforestation, moins efficace qu'on ne le disait pour contrer la montée
subite des eaux. Le rôle de la forêt est ailleurs.
En forêt tropicale, les échange~ gazeux sont équilibrés: l'arbre
fixe autant de C02 qu'il en émet. A cela s'ajoute ce que dégage et
recycle la décomposition de la biomasse. En forêt tempérée et boréale,
au contraire, le bilan carboné est déséquilibré: dans la période chaude,
sous forme ligneuse, l'arbre stocke davantage de C02 qu'il n'en
produit; dans la période froide, le métabolisme ralentissant, l'arbre
réduit sa respiration, donc l'émission de C02 et de vapeur d'eau. Par la
nutrition minérale, il absorbe les minéraux qu'apportent les épandages
agricoles, les émanations industrielles. Comme la forêt comporte des
centaines, des milliers de sujets, elle contribue aux précipitations en
condensant la vapeur d'eau (refroidissement nocturne), à
l'assainissement des eaux en ponctionnant nitrates et phosphates
(action des mycorhizes). Cela caractérise toute forêt en tout lieu. Dans
le cas des forêts cultivées, la récolte prélève les troncs déclarés matures:
dans les charpentes, les huisseries, le C02 reste piégé. Avantage de
l'exploitation: on amplifie le stockage ligneux, puisqu'un peuplement
nouveau remplace le peuplement ancien.
Naguère, le propriétaire forestier était rémuné~é par le biais des
taxes d'usage et par la vente des surplus ligneux. A partir du XVIIIe
siècle, on observe la progression du commerce des bois. La perspective
des profits aggrave la répression des usages: on préfère céder à leurs
bénéficiaires une fraction de surface afin de libérer le restant (au moins
les deux tiers). L'extinction des usages prélude à l'orientation
productiviste. On améliore alors la conduite des peuplements afin d'obtenir
moins d'arbres et plus de gros bois. On privilégie alors les essences à
haut rendement (récolter vite). On sélectionne les sujets d'élite
(produire mieux). On élimine progressivement les tiges inutiles.
Evidemment, cela suppose investissements et interventions. On accepte
dans la mesure où l'exploitation est bénéficiaire. On ne réfléchit guère
aux fonctions que remplit la forêt: écrêter le volume hydrique, affaiblir
le ruissellement superficieL accroître l'infiltration en profondeur qui
alimente les nappes phréatiques.
4PRÉFACE
Aujourd'hui, le système est perturbé par la faiblesse des prix
ligneux, alors qu'augmentent les dépenses en machines et en salaires,
qu'augmentent aussi les demandes des citadins: préservation des
paysages, dénonciation des résineux, exigences en matière
d'éco-certification, en matière de biodiversité également. On conçoit que les forêts
domaniales en supportent la charge: le contribuable compense (ou
devrait compenser...) le surcoût (8 à 10 %). Mais qui indemnisera le
propriétaire particulier? Il ne saurait reporter le surcoût sur la vente des
bois: renchérir les prix éteindrait les ventes. Or, les acheteurs boudent
déjà le bois français, trop cher par rapport aux cours mondiaux.
Découragé par la médiocrité des offres, par la perte en capital que
qu'entraînent vents et flammes, beaucoup ont envie de jeter l'éponge.
En bien des cas, s'il y en avait la possibilité, on vendrait le fonds ou
bien on le lotirait. C'est exclu quand la forêt est située en zone
inconstructible. Ne pouvant en tirer parti de cette manière, on compte sur la
location des chasses, le ramassage des baies, des champignons. Au reste,
le sort du propriétaire ne préoccupe guère. S'il possède une surface
notable, il est un « nanti ». S'il possède un timbre-poste, il en tire peu de
bois. De toute façon, pour vivre, aucun ne dépend du revenu forestier.
Sans doute conviendrait-il de réfléchir sur les compensations
nécessaires à l'ouverture au public, à la prestation de services aussi
éminents que le recyclage et l'épuration des eaux. Mais comment chiffrer
les données immatérielles? On évalue les nuisances qu'occasionnerait la
disparition d'une forêt particulière. Comme cela aurait un coût pour la
collectivité, il est juste d'en reverser le montant aux sylviculteurs à
condition qu'ils exploitent dans les règl

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